1 1988, Inédits (extraits de cours). « L’heure est venue. Allons-y » [préface d’Alexandre Marc]
1 gé soigneusement entretenu par les grands États — France , Allemagne, Italie, etc. —, la Confédération helvétique, qui ne saura
2 gne 0,71 ; 7° Royaume-Uni 0,67 ; 8° USA 0,41 ; 9° France 0,40 ; et ainsi de suite, jusqu’à 19° URSS 0,03 ! Curieusement, ce so
3 ulences révolutionnaires : Royaume-Uni, Amérique, France , et ainsi de suite, jusqu’à la grande explosion d’octobre 1917 et tou
4 crois avoir été le premier à utiliser ce terme en français , en l’empruntant, si ma mémoire ne m’abuse, à un modeste philosophe d
5 s années 1930 : sans elle, la vogue dont jouit en France , au moment où je rédige ces lignes, le soi-disant libéralisme serait
6 est plus profonde… Ce n’est pas notre faute si la France est, aujourd’hui comme hier, la dernière écluse… Ce n’est pas notre f
7 et l’Europe, nous devons […] nous appuyer sur la France . Il ne s’agit pas de défendre une cité. Il ne s’agit pas de défense.
2 1988, Inédits (extraits de cours). Introduction [par François Saint-Ouen et Jean Mantzouranis]
8 es étudiants. Nous savons très bien que la langue française , pour sa fortune ou pour son malheur, distingue le langage écrit du l
3 1988, Inédits (extraits de cours). Communautés, communes
9 ’époque, un corps. On le traduisait à l’époque en français par commune, en allemand par Gemeinde. Ces trois termes étaient compl
10 rine était transposée dans un grand pays comme la France , elle serait absolument dénaturée, et cela donnerait lieu à la tyrann
11 cafés que toutes les oppositions se forment ; en France , c’est encore très frappant, mais aussi en Grande-Bretagne et en Holl
4 1988, Inédits (extraits de cours). Culture
12 onnaissait : Wolf pour l’Allemagne, Havas pour la France , Reuter pour l’Angleterre, toutes des agences d’État, c’étaient elles
13 ments principaux de la vie politique nationale en France , sous la IIIe République, sont devenus le suffrage universel et l’opi
5 1988, Inédits (extraits de cours). État-nation
14 par l’historiographie et la sociologie de langue française . L’État-nation, c’est la mainmise d’un appareil étatique sur des réal
15 at-nation moderne. 27 mai 1966 L’État des rois de France , d’une part, et d’autre part, l’État auquel amènent les progrès du pr
16 des libertés individuelles. L’État de type royal, français , repose sur le droit de la force, et l’autre repose sur la force des
17 lamées par Hitler ? Au nom de la francophonie, la France pourrait réclamer l’annexion de la Belgique wallonne, de la Suisse ro
18 ais au nom de la même théorie, il faudrait que la France accepte de se diminuer des régions où on parle une autre langue que l
19 r des régions où on parle une autre langue que le français , en dépit de l’édit de Villers-Cotterêts : l’Alsace, les Flandres, la
20 ièrement la carte de l’Europe, et notamment de la France que l’on croit à tort entièrement uniformisée, si l’on voulait faire
21 ion. Ce modèle de l’État moderne, commencé par la France , sera reproduit avec différentes variantes, un peu plus tard, par l’E
22 Philippe le Bel l’ont exprimé ainsi : « Le Roy de France est empereur en son royaume. » Je date la naissance des nations de ce
23 s de l’empire est la totalité.) Dans le cas de la France , et plus tard de l’Angleterre et de l’Espagne, la partie veut se fair
24 novembre 1968 Avec la création de l’Université de France , on touche à quelque chose de véritablement nouveau : on veut imposer
25 dans la défense de la patrie de la Révolution, la France , ce qui conduira à un nouveau nationalisme, beaucoup plus virulent qu
26 de la volonté générale de vingt-cinq-millions de Français . Ce sera évidemment l’État, qui apparaît ainsi comme le complément co
27 phrase que j’ai entendu prononcer à la télévision française en décembre 1966 par M. Michel Debré. À une question d’un journaliste
28 ce genre parce qu’elles tendaient « à réduire la France à l’état de simple province ». Si nous commentons la phrase de Debré,
29 n type d’esprit redoutent que l’Europe fasse à la France ce que la France elle-même a fait à ses propres régions, à ses ancien
30 edoutent que l’Europe fasse à la France ce que la France elle-même a fait à ses propres régions, à ses anciennes provinces, qu
31 erre et conclure la paix quand il le veut. Or, la France et l’Angleterre, qui avaient jugé bon et opportun de déclencher la gu
32 entre les deux premiers États bien constitués, la France et l’Angleterre. Plus tard, la plupart des guerres entre les autres É
33 rre au nom de sa mission de Kultur, tandis que la France part en guerre au nom de sa mission de civilisation. Chaque pays a ai
34 tionnellement centralisé et centralisateur que la France à étudier des formules nouvelles, celle de la régionalisation, par ex
35 “nation” telle qu’on l’entend habituellement — la France , l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne — est loin d’être une chose qui a t
6 1988, Inédits (extraits de cours). Europe
36 mais avaient fait partie de l’Empire carolingien ( France ) ; les nations qui n’avaient jamais fait partie ni de l’un, ni de l’a
37 t égard, mais tout de même, son côté nationaliste français a été plus fort que l’attraction de ce mythe. Je dois dire que, perso
38 ai pas beaucoup aimé la politique de de Gaulle en France , mais je crois qu’il aurait fait un très bon président de la première
39 d’aujourd’hui, où on imagine mal un pays comme la France acceptant de renoncer à sa souveraineté. Mais on l’imagine très bien
7 1988, Inédits (extraits de cours). Fédéralisme
40 renversé assez facilement par le choc des armées françaises de la Révolution). On pourrait dire, pour continuer ce même schéma, q
41 nt unitaire qui se fait sentir à travers toute la France , au moment où l’Assemblée constituante vient de détruire les vieilles
42 rassemblement nouveau de toutes les parties de la France . D’où les grandes fêtes qui se sont appelées « Fêtes de la Fédération
43 ués des gardes nationales de toutes les provinces françaises , est une fête exactement de l’unité, plus même que de l’union. C’est
44 e de l’union. C’est la fête du mouvement unitaire français . À ce moment-là, « fédéralisme » est pris dans un sens favorable, mai
45 rale, les projets d’organisation fédérative de la France et même du genre humain, et les Fêtes de la Fédération. Mais dans la
46 déralisme, et dès lors, le terme sera affecté, en France , d’un arrière-goût de trahison nationale. 20 janvier 1967 En Suisse,
47 presque exclusif d’autonomie locale, alors qu’en France — ou plus généralement en Europe — si on parle de fédération, on voit
48 ur le plan européen, mais pas à l’intérieur de la France , où on verrait plutôt un mouvement de dissociation, de décentralisati
8 1988, Inédits (extraits de cours). Histoire
49 étaient devenues au xixe siècle. On disait « la France  » en parlant du Languedoc, à une époque où le Languedoc n’avait pas e
50 Languedoc n’avait pas encore été conquis par les Français . On oubliait de dire que la nation n’avait pas toujours existé sous l
51 emple, obligé de dire que certaines parties de la France actuelle n’avaient pas toujours été françaises ; mais on se rattrapai
52 de la France actuelle n’avaient pas toujours été françaises  ; mais on se rattrapait en disant qu’on pouvait voir, dès les temps l
53 ons, telles qu’elles devaient devenir pour que la France achève l’Hexagone, pour que l’Italie s’unisse, etc. On y voyait une s
54 de l’unification inévitable. 9 novembre 1970 « La France ne peut être la France sans la grandeur. » Cette phrase définit tout
55 able. 9 novembre 1970 « La France ne peut être la France sans la grandeur. » Cette phrase définit tout l’esprit qui a été celu
56 a construction européenne. Personnification de la France , puis divinisation (comparaison avec la Madone, mère de Dieu pour les
57 la Madone, mère de Dieu pour les catholiques). La France a été créée par la Providence, non par les hommes. Quant aux hommes,
9 1988, Inédits (extraits de cours). Liberté
58 ul coup le grand effort entrepris par les rois de France à partir de Philippe le Bel, et surtout sous Louis XI et Louis XIV. L
59 elle prend la place du roi pour unifier toute la France , en détruisant ce qu’elle appelle les « privilèges ». Il y a là un ma
10 1988, Inédits (extraits de cours). La personne
60 la civitas romaine, mais aussi de ce que l’École française du xxe siècle appellera « la personne » ; c’est-à-dire l’individu dé
11 1988, Inédits (extraits de cours). Politique
61 insistance. Tandis que dans l’Europe de l’Ouest ( France , Espagne, Grande-Bretagne), il fallait une théorie, puisqu’on voulait
62 xvie siècle et se renforce au xviie , surtout en France et en Espagne (beaucoup moins en Angleterre où certains organes, comm
63 968 Cette sorte de pulvérisation de la population française nommée nation ne comprend pas l’unanimité des Français. Elle ne compr
64 ise nommée nation ne comprend pas l’unanimité des Français . Elle ne comprend, dans l’esprit des jacobins, que ceux des Français
65 omprend, dans l’esprit des jacobins, que ceux des Français qui sont conformes à l’idéologie que l’on veut faire aboutir. Dès le
66 nement pas à coup de discours qu’il a gouverné la France  ; je ne me rappelle pas un seul discours de Louis XIV, que l’on cite,
67 ue l’on fasse apprendre aux enfants des écoles en France  ; ce que l’on sait de Louis XIV et de son règne, ce sont les guerres
68 e préoccupe pas du tout de fédéralisme interne en France , mais qui se préoccupe fortement de lutter contre le nationalisme à l
12 1988, Inédits (extraits de cours). Région
69 Espagne et en Italie, de la “décentralisation” en France , de la “devolution” dans le Royaume-Uni, qui apparaissent comme autan
13 1988, Inédits (extraits de cours). Révolution
70 ion » qui a au fond donné la victoire aux troupes françaises , c’était la première fois qu’on voyait des gens à peine armés, qu’on
71 on », ça ne voulait pas dire ce jour-là « Vive la France  » ; ça voulait dire : Vive ce nouveau type de communauté qui instaure
72 « Vive la nation » est devenu très vite « Vive la France révolutionnaire » et puis ensuite « Vive la France de Napoléon » : c’