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u moins le mérite de la spontanéité, qualité dont
Gide
aime à douer les héros de ses récits, mais dont lui-même se révèle dé
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valéryenne d’exquis. On sait quels « jugements »
Gide
s’attira naguère, dont la « saine rudesse » m’a toujours paru plus ru
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aîner sur le terrain purement moral ou immoral où
Gide
provoque ses lecteurs à le juger, sûr d’avance que l’intelligence ser
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s » et de lettres, est en somme un plaidoyer pour
André Gide
. J’avoue qu’il sait dans un grand nombre de cas me convaincre ; et qu
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ain levée, sans examen des preuves. Non seulement
Gide
a presque toujours raison de ses juges, mais il sait avoir raison com
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t avec un talent disproportionné à son objet. Que
Gide
ne soit pas si « mauvais » qu’on l’a dit, — ou qu’il a bien voulu s’e
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ci sont moins intelligents, moins conséquents que
M. Gide
, ou qu’ils reculent devant l’audace de conclusions en toute logique i
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ent inextricable. Les Lettres au cours desquelles
Gide
répond à ses critiques sont tout à fait significatives à cet égard. L
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protestant veut dire témoin (protestari), jamais
Gide
n’est plus loin du protestantisme que dans cette attitude sereinement
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veauté. Luther disait : « Je ne puis autrement. »
Gide
, lui, se préoccupe sans cesse de faire entendre qu’il « pourrait autr
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tie. Et, par là même, d’une étrange indiscrétion.
Gide
saura-t-il rester un maître pour cette jeunesse qui aimait sa ferveur
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la liberté, mais dans l’acceptation d’un devoir.
Gide
aurait-il pressenti que l’ère n’est plus de certaines complaisances ?
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nt que j’écris ces mots : Kierkegaard, — et c’est
Gide
qui, l’un des premiers, l’a prononcé en France. Kierkegaard, un homme
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adopte : « mais celui qui veut la perdre… » k. «
André Gide
ou le style exquis », Foi et Vie, Paris, n° 31, octobre 1931, p. 725-