1 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le silence de Goethe (mars 1932)
1 Le silence de Goethe (mars 1932)d « L’homme, dit Goethe, ne reconnaît et n’apprécie que
2 silence de Goethe (mars 1932)d « L’homme, dit Goethe , ne reconnaît et n’apprécie que ce qu’il est lui-même en état de fair
3 nouveau l’exemple de cette vie. Ceux qui traitent Goethe de bourgeois ne prouvent rien de plus que leur propre rationalisme, s
4 hez ceux qui vaticinent, ayant été moins loin que Goethe dans la domination des mystères. Ainsi se réclament-ils de Rimbaud. P
5 « magiques » puis renonce à la magie, et se tait. Goethe , initié dans sa jeunesse, commence d’écrire vers ce temps, mais, la f
6 jamais un écrivain, ni ne se soucia de l’être. Et Goethe ne fut qu’entre autres choses un écrivain, et se soucia de l’être dan
7 utefois qu’une pareille assimilation eût exaspéré Goethe autant que Rimbaud, mais, croyons-nous, dans leur habitus individuel
8 , une attitude humaine qui me paraît commune. Que Goethe ait pratiqué « le devis des choses grandes et secrètes » comme parle
9 vers une plénitude, pour un esprit comme celui de Goethe . « On a peur que son feu ne le consume », écrit un de ses amis, vers
10 consume », écrit un de ses amis, vers ce temps. «  Goethe vit sur un perpétuel pied de guerre et de révolte psychique ». Et lui
11 el découvre sa forme véritable. Et si, comme chez Goethe , c’est une forme mystique, celle du terrible « Meurs et deviens ! »,
12 eure. Par quel « hasard » l’a-t-il provoquée chez Goethe  ? Il est un fait de sa jeunesse dont on ne saurait exagérer l’importa
13 storique et symbolique : les premiers contacts de Goethe avec le mysticisme précédèrent de très peu une grave maladie, dont il
14 ». Retenons ceci : au seuil de l’initiation, chez Goethe , il n’y a pas une révolte, il y a un péril conjuré. C’est contre ce q
15 urement « étrange » ont à peine enfiévré le jeune Goethe , que déjà la faiblesse du corps le ramène à l’aspect concret de notre
16 llement que la littérature prendra plus tard chez Goethe l’allure d’une discipline de l’âme. Un exercice, une activité organiq
17 instrument et un style. Dès ce moment le choix de Goethe a trouvé sa forme. Il lui faudra maintenant le renouveler perpétuelle
18 ence n’est pas absence de mots. C’est encore chez Goethe une activité réelle, et même à double effet. Qu’y a-t-il de plus agis
19 fureur ». Cette complexe dialectique de la magie, Goethe lui-même l’a stylisée en symboles concrets dans le Faust, œuvre longu
20 l’œuvre qui s’avoue dans ce cri : chaque fois que Goethe invoque la catégorie sacrée de l’humain, comprenons qu’il y va de tou
21 , et son destin se joue d’un coup. La grandeur de Goethe est d’avoir su vieillir, celle de Rimbaud de s’y être refusé. Transpo
22 ale, l’a condamnée, l’a dépassée, acceptant comme Goethe les conditions réelles et données de son effort particulier. Ce renon
23 tous deux de loin, d’un long abandon à l’erreur. Goethe n’a pas connu de tels déchirements. Et c’est lui qui méritera la phra
24 imilitude de forme dans le cours de la magie chez Goethe et chez Rimbaud, et d’autre part le contraste absolu des rythmes, von
25 l’on croirait tirée de quelque journal intime du Goethe des années ascétiques, à Weimar avant l’Italie. Et le passage fameux
26 i sourd du plus lucide héroïsme : « Et allons ! » Goethe seul est allé jusqu’à la délivrance consciente. Il y a dans tout dése
27 mposantes dans l’aventure rimbaldienne. Mais chez Goethe , c’est la longueur du temps qui les dénoncera. Et cette fameuse sérén
28 pour Rimbaud le silence, alors qu’elle propose à Goethe , comme un exercice de choix, l’écriture, — cela n’a rien que de logiq
29 ut considérer sans paradoxe que la littérature de Goethe est un des moyens de silence dont il dispose. Ni plus ni moins que l’
30 L’on découvre ici la source de l’étrange refus de Goethe , dès qu’il s’agit de faire état des causes premières, des fins derniè
31 per d’idées relatives à l’immortalité, poursuivit Goethe , cela convient aux gens du monde et surtout aux belles dames qui n’on
32 critère de « jugement » qui permettrait de placer Goethe au-dessus de Rimbaud. C’est la pureté démesurée de Rimbaud qui nous j
33 Rimbaud qui nous juge, et la grandeur humaine de Goethe . Et qui voudrait les opposer ? Que signifierait un choix dont l’opéra
34 e longue fidélité peut-être orgueilleuse, puisque Goethe tenait ses faiblesses pour des erreurs, non pour le péché, et d’autre
35 ésors patinés dans la haute demeure familiale des Goethe . Aujourd’hui… Un immense glissement de la réalité hors des cadres d’
36 t nous porterait vers Rimbaud, nous détournant de Goethe . Mais prenons garde de tomber dans un conformisme à rebours, victimes
37 ’une voix volontairement assourdie. Le silence de Goethe n’est pas moins dangereux, pour qui sait l’entendre, que l’imprécatio
38 15. Et non plus symbolique. d. « Le silence de Goethe  », La Nouvelle Revue française, Paris, n° 222, mars 1932, p. 480-494.
2 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Paracelse, par Frédéric Gundolf (septembre 1935)
39 jamais assez combien il est anthropomorphe », dit Goethe . Il faudrait dire aussi, à la suite de Paracelse : l’homme ne saura j
3 1940, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au sujet du Journal d’André Gide (janvier 1940)
40 involontaire, je ne puis évoquer que l’exemple de Goethe , dont ce n’est pas telle œuvre ou telle action que j’aime, mais bien
41 aliste à la manière goethéenne, et musicien comme Goethe encore se voulait peintre (mais Gide est, je crois, plus doué). On l’
4 1940, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Hommage à C. F. Ramuz (mai 1940)
42 « N’allez pas chercher derrière la forme, disait Goethe , elle est elle-même enseignement. » as. « Hommage à C. F. Ramuz (Po