1
Je demande qu’on me soit dévoué. » Ils disent : «
Tu
es notre capitaine. » Ces choses ne sont pas dites en vain. Stades qu
2
soldats déjà légendaires de Verdun, et ce « haut
ton
de vie » qu’ils trouvaient au front. D’une phrase, il justifie son li
3
ronie qui sauva Dada du ridicule le cède ici à un
ton
de mage qui ne fera plus longtemps impression. C’est grand dommage po
4
ne certaine harmonie générale dans le récit et le
ton
, surtout dans la première partie, qui est confuse. Non pas que le rom
5
une représentation vague et poétique. « Orient…,
toi
qui n’as qu’une valeur de symbole », a dit A. Breton. C’est de cet Or
6
remords, ni le respect de moi ni de mes rêves, ni
toi
, triste mort, ni l’effroi d’après-tombe qui m’empêcheront de joindre
7
gaud ! » Il l’apostrophait ainsi tout bas, sur un
ton
révérenciel, et comme on déroule une litanie. Sous les grands cils br
8
is, d’une certaine amertume, où de Traz quitte le
ton
mesuré qu’il s’impose d’ordinaire. Mais j’avoue que m’a parfois un pe
9
tiré par des bœufs blancs. Comme une apparition. (
Tu
parlais de chromos, de romantisme… nous voici dans une réalité bien p
10
ne parle jamais. Nous fûmes si près de choir dans
ton
silence. Nature ! qui nous enivrait, promettant à nos sens, fatigués
11
us les tableaux dans le noir des musées ! — et si
tu
veux soudain le son grave de l’infini, pour être seul parmi la foule,
12
çais qui lui répond de Chine. Nous sommes loin du
ton
des Lettres persanes : le Chinois s’étonne non sans quelque aigreur,
13
ns des fourrures, personne ne sait la richesse de
ta
vie…). J’écris ces choses. Puis, dans un ancien carnet de notes, je r
14
léry. Certes, du sein de ma triste lucidité, je
t’
avais déjà invoquée, hypocrisie consolante et libératrice. Mais tu m’o
15
oquée, hypocrisie consolante et libératrice. Mais
tu
m’offrais un visage un peu crispé, signe d’une ironie secrète et pour
16
douloureuse encore. Pitoyable, trop visiblement,
tu
prêtais bien quelques voiles à mon dégoût d’un moi que la vie me mont
17
ent vrai, tyrannique, insuffisant. Mais un pli de
ta
lèvre, un peu sceptique, quand mon esprit partait dans le rêve d’un i
18
de fortune, idole naïve de ma jeune angoisse… Je
t’
ai mieux aimée ; d’autres soirs, alors qu’une symphonie de joies émana
19
ionnées. Mais bientôt : — « Destin, s’écria-t-il,
tu
pourrais me remercier. Vois quels chemins de perdition j’ouvre sans c
20
s quels chemins de perdition j’ouvre sans cesse à
ta
course aveugle ; tu n’aurais pas trouvé ça tout seul, avec tes airs p
21
erdition j’ouvre sans cesse à ta course aveugle ;
tu
n’aurais pas trouvé ça tout seul, avec tes airs pessimistes. De nouve
22
eugle ; tu n’aurais pas trouvé ça tout seul, avec
tes
airs pessimistes. De nouveau, d’un coup de dés, je bouscule tous tes
23
s. De nouveau, d’un coup de dés, je bouscule tous
tes
calculs, ha ! tu te disais : le voilà riche, le voilà classé, le voil
24
n coup de dés, je bouscule tous tes calculs, ha !
tu
te disais : le voilà riche, le voilà classé, le voilà prêt à faire de
25
oup de dés, je bouscule tous tes calculs, ha ! tu
te
disais : le voilà riche, le voilà classé, le voilà prêt à faire des b
26
e voilà prêt à faire des bassesses pour durer, et
tu
te réjouissais, parce que tu n’as pas beaucoup d’imagination, et que
27
oilà prêt à faire des bassesses pour durer, et tu
te
réjouissais, parce que tu n’as pas beaucoup d’imagination, et que tu
28
esses pour durer, et tu te réjouissais, parce que
tu
n’as pas beaucoup d’imagination, et que tu es un pauvre vaudevilliste
29
ce que tu n’as pas beaucoup d’imagination, et que
tu
es un pauvre vaudevilliste qui use à tort et à travers de situations
30
rde, jusqu’à la corde pour les pendre, ha ha ha !
Tu
pensais que j’allais me cramponner à cette espèce de bonheur qu’ils c
31
sur le dogme l’argent-fait-le-bonheur. En somme,
tu
croyais que j’allais adhérer à l’idéologie socialiste, gros farceur,
32
je voudrais pouvoir pleurer sur ma lâcheté. Et je
t’
apostrophe, soudain plein de mépris et de désespoir, ô vie sans faute,
33
plus amère, plus amère encore, saurai-je un jour
te
désirer, te haïr… 9. Calembour sur une idée juste. (Note de l’éd.)
34
plus amère encore, saurai-je un jour te désirer,
te
haïr… 9. Calembour sur une idée juste. (Note de l’éd.) l. Rougemo
35
et les Lèvres, à qui ses compagnons criaient : «
Te
fais-tu le bouffon de ta propre détresse ? » Tant d’insistance dans l
36
Lèvres, à qui ses compagnons criaient : « Te fais-
tu
le bouffon de ta propre détresse ? » Tant d’insistance dans le mauvai
37
compagnons criaient : « Te fais-tu le bouffon de
ta
propre détresse ? » Tant d’insistance dans le mauvais goût ne m’empêc
38
âlissants Des bouquets de vagues brumes. Insulter
ta
beauté froide ? Oui, mais à qui s’adresser. Automne au sourire absent
39
sourire absent, Or luisant, terreau qui fume… Et
tu
laisses, ô col roide, En souffrance mes baisers. L’amour est un a
40
Nos lèvres sitôt que jointes, Ô dernier mensonge
tu
, Je m’enfuis vers d’autres rêves Où sourient quels anges fous. L’hora
41
Convulsions d’oriflammes sur l’orchestre pensif.
Ton
regard est plus grand que le chant des violons. Aube dure ! En ma têt
42
le chant des violons. Aube dure ! En ma tête rôde
ton
souvenir, comme une femme nue dans une chambre étroite… J’ai dormi qu
43
anc déjà meurtri, la suivaient en hurlant : « Bas-
toi
là, bas-toi là ! »… Est-il plus atroce spectacle que celui d’une maît
44
rtri, la suivaient en hurlant : « Bas-toi là, bas-
toi
là ! »… Est-il plus atroce spectacle que celui d’une maîtresse jadis
46
e : « Là était le bonheur, peut-être… »). Mais le
ton
reste si léger, spirituel, fantaisiste (cette touche pour peindre un
47
emont Denis de, « [Compte rendu] Edmond Jaloux, Ô
toi
que j’eusse aimée… », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, G
48
es conjointes de l’inquiétude et de la foi : « Si
tu
as trouvé Dieu, il te reste à le chercher encore… » ag. Rougemont
49
uiétude et de la foi : « Si tu as trouvé Dieu, il
te
reste à le chercher encore… » ag. Rougemont Denis de, « [Compte re
50
sophismes de l’aurore, ces corniches de craie où
t’
accoudant tu mêles tes traits purs et labiles à l’immobilité miraculeu
51
e l’aurore, ces corniches de craie où t’accoudant
tu
mêles tes traits purs et labiles à l’immobilité miraculeuse des statu
52
e, ces corniches de craie où t’accoudant tu mêles
tes
traits purs et labiles à l’immobilité miraculeuse des statues7. » Il
53
ragon sans ridicule. Et ce que je prenais pour le
ton
prophétique, ne serait-ce pas plutôt une sorte de donquichottisme ass
54
eille : « Mon chéri, si j’aime la comtesse ? Mais
tu
es si laid que cela me donne encore plus de plaisir. » Le duc paya et
55
« Plante des pommes de terre, jeune homme ! Quand
tu
seras au bout de la 20e ligne de 200 mètres, ce qui représente quatre
56
uret dont le Journal de Genève parlait naguère,
tu
mangeras avec appétit une poule au riz arrosée d’un savoureux “demi”
57
e un destin, comme le goût d’une pierre rêche sur
ta
langue et grinçante sous ta dent. Des souplesses qui se retournent br
58
’une pierre rêche sur ta langue et grinçante sous
ta
dent. Des souplesses qui se retournent brusquement et vous renversent
59
ur, fais confiance au Central de Genève. Souviens-
toi
de la grandeur de ses traditions et ne va pas ajouter à cette lourde
60
’auteur pour ses héros. Indulgence et regrets, un
ton
qui permet le tact dans la hardiesse. On reste ravi de tant d’adresse
61
e me sens voluptueusement perdre pied. Vertige de
te
revoir, vertige de te perdre vraiment, parce que c’est toi, parce que
62
ent perdre pied. Vertige de te revoir, vertige de
te
perdre vraiment, parce que c’est toi, parce que c’est bien toi de nou
63
r, vertige de te perdre vraiment, parce que c’est
toi
, parce que c’est bien toi de nouveau qui m’appelles et qui vas me qui
64
aiment, parce que c’est toi, parce que c’est bien
toi
de nouveau qui m’appelles et qui vas me quitter… — C’est une chose si
65
. « Pourquoi vous ne dites rien ? » fit-elle d’un
ton
de reproche, évidemment scandalisée par cette atteinte aux lois du ge
66
roie inutile lâchée pour l’ombre, dit Gérard d’un
ton
rêveur et malicieux. Mais l’ombre de cette ville illusoire est la plu
67
bre 1928)n « Remonte aux vrais regards ! Tire-
toi
de tes ombres… » Paul Valéry. Stéphane est maniaque, comme tous les
68
8)n « Remonte aux vrais regards ! Tire-toi de
tes
ombres… » Paul Valéry. Stéphane est maniaque, comme tous les jeunes
69
re : « Il faudrait briser tous les miroirs. Alors
tu
te verrais en vérité. Peut-être te reconnaîtrais-tu sous un autre vis
70
: « Il faudrait briser tous les miroirs. Alors tu
te
verrais en vérité. Peut-être te reconnaîtrais-tu sous un autre visage
71
miroirs. Alors tu te verrais en vérité. Peut-être
te
reconnaîtrais-tu sous un autre visage. Car oublier son visage, ne ser
72
te verrais en vérité. Peut-être te reconnaîtrais-
tu
sous un autre visage. Car oublier son visage, ne serait-ce pas deveni
73
s regards. Stéphane rendu à la santé écrivait : «
Ton
visage me cache tous les miroirs » — à une femme qu’il aimait. n.
74
s hésiter : « Liberté, liberté chérie, voilà bien
ta
patrie. » La préparation civique Tous les pontifes de l’instruc
75
instruction publique (Ici, le procureur prit un
ton
plus grave.) L’école s’est vendue à des intérêts politiques. C’était
76
a nuit mais plus libre qu’un ange prisonnier dans
ta
tête mais libre comme avant cette naissance aux lents vertiges Quand
77
les mains de l’absence se ferment sur le vide
Tu
pleurerais Mais la grâce est facile comme un matin d’été la grâce ten
78
mme un matin d’été la grâce tendrement dénouée de
ta
vie comme de cette nuit le jour d’un grand été qui consent… Ail
79
t (avril 1929)aa Quand avec un air fin mais un
ton
convaincu l’on a répété dans une ballade fameuse « Que voulez-vous, j
80
des sens. « Reste immobile et sache attendre que
ton
cœur se détache de toi comme une lourde pierre. » Le corps, que l’âme
81
bile et sache attendre que ton cœur se détache de
toi
comme une lourde pierre. » Le corps, que l’âme quitte, redevient miné
82
ore quelques cris brisés : « Ô vieux démon ! — je
te
rappelle — Ou bien envoie — un héros — Ou bien — la sagesse. » Mais l
83
ouvre un vrai silence : déjà je leur échappe — je
t’
échappe ô douceur de vivre ! Tout redevient autour de moi insuffisant,
84
! quoi, — vinrent lui dire ses amis, — l’orgueil
t’
aveugle-t-il ? Veux-tu conserver, ô cruel, des ailes qui donnent des r
85
dire ses amis, — l’orgueil t’aveugle-t-il ? Veux-
tu
conserver, ô cruel, des ailes qui donnent des rhumes à ton grand-père
86
rver, ô cruel, des ailes qui donnent des rhumes à
ton
grand-père et sont en scandale aux meilleurs esprits ? Voici que tu t
87
ont en scandale aux meilleurs esprits ? Voici que
tu
t’apprêtes visiblement à t’envoler, laissant des parents inconsolable
88
en scandale aux meilleurs esprits ? Voici que tu
t’
apprêtes visiblement à t’envoler, laissant des parents inconsolables,
89
s esprits ? Voici que tu t’apprêtes visiblement à
t’
envoler, laissant des parents inconsolables, ô sans cœur, ô pervers, ô
90
s hésiter : « Liberté, liberté chérie, voilà bien
ta
patrie. » 3.f. La préparation civique Tous les pontifes de l’in
91
instruction publique (Ici, le procureur prit un
ton
plus grave). L’école s’est vendue à des intérêts politiques. C’étai
92
proses : il y a ici plus qu’une manière et qu’un
ton
, il y a une vision du monde véritablement neuve, dans laquelle l’âme,
93
s prières à dieux perdus. II Je ne sais pas où
tu
m’entends mais ces hauts murs d’ombre et de vent autour du monde où n
94
recherche d’un corps faible. Je ne sais pas où
tu
m’attends mais je sais comment tu pleurais. Au carrefour des cris per
95
ne sais pas où tu m’attends mais je sais comment
tu
pleurais. Au carrefour des cris perdus j’écoute encore une voix nue q
96
us j’écoute encore une voix nue qui vient de dire
ton
nom même avec l’accent de notre amour et mon visage est immobile tour
97
et mon visage est immobile tourné vers l’ombre où
tu
m’entends. III Fais rentrer dans leur peau d’ombre ces mots qui v
98
ue les souvenirs s’épousent entre eux pendant que
tes
yeux s’ouvrent n’attends rien d’autre qu’un désert qu’un sol dur aux
99
tends les mains au vent captif délivre un souffle
tes
lèvres battent doucement écoute-les. IV Tends moi la main à trave
100
ds moi la main à travers cette ombre rapide si je
te
joins nous la tiendrons captive écoute les cloches et le scintillemen
101
partir l’air s’entrouvre un feu rose éclôt voici
ton
heure au regard le plus pur je suis à toi dans le triomphe du silence
102
t voici ton heure au regard le plus pur je suis à
toi
dans le triomphe du silence sereine tu es toujours plus sereine infin
103
je suis à toi dans le triomphe du silence sereine
tu
es toujours plus sereine infiniment nue dans la douceur du feu et de
104
ouceur du feu et de la joie. V Oh qui a retiré
tes
mains des miennes quand je te regardais trop profond pour te voir ? M
105
V Oh qui a retiré tes mains des miennes quand je
te
regardais trop profond pour te voir ? Maintenant je suis seul à redes
106
s miennes quand je te regardais trop profond pour
te
voir ? Maintenant je suis seul à redescendre au jour dans l’aube sans
107
a nuit mais plus libre qu’un ange prisonnier dans
ta
tête mais libre comme avant cette naissance aux lents vertiges — quan
108
res les mains de l’absence se ferment sur le vide
tu
pleurerais mais la grâce est facile comme un matin d’été la grâce ten
109
mme un matin d’été la grâce tendrement dénouée de
ta
vie comme de cette nuit le jour d’un grand été qui consent… p. Ro
110
......................... Allons, allons, puisque
te
voilà bien perdu cette fois, dérive un peu vers ces Allemagnes où, tu
111
cette fois, dérive un peu vers ces Allemagnes où,
tu
le sais, la tristesse la plus amère invente encore des mélodies senti
112
mentales, un peu bêtes, un peu trop lentes, comme
tu
les aimes — on n’a pas toujours envie de crâner. L’esplanade d’une pe
113
la qualité du regard qui le perçoit. Dis-moi qui
te
hante… Ainsi, la vulgarité évidente des fantômes décrits par la psych
114
ce pays où les courtiers ne donnent pas encore le
ton
. La littérature hongroise n’est guère connue à l’étranger que par que
115
lui du tragique de la pensée. « Insensé, — penses-
tu
de figure en figure — voir l’âme ? — Tu iras dans les flammes. » Quan
116
— penses-tu de figure en figure — voir l’âme ? —
Tu
iras dans les flammes. » Quant aux documents sur la folie de Hölderli
117
éloignement en nous-mêmes. À l’entrée d’un tunnel
tu
vois que la veilleuse brûle toujours — et moi, parmi les reflets fuya
118
casses et fades. En Italie… Mais l’amour hongrois
t’
emportera dans une inénarrable confusion de sentimentalisme et de pass
119
alisme et de passion, et c’est là son miracle. Si
tu
n’as pas le sens de la musique, conserve quelque espoir de t’en tirer
120
le sens de la musique, conserve quelque espoir de
t’
en tirer. Sinon… je t’envierais presque. Celui qui part pour la Hongri
121
conserve quelque espoir de t’en tirer. Sinon… je
t’
envierais presque. Celui qui part pour la Hongrie sans talisman, s’il
122
est caractéristique du Hongrois. — « Comment peux-
tu
vivre si largement ? » demande certaine hargne à cet artiste de la pr
123
dant des heures ? — Ce qu’en raconte la musique —
tu
vas l’entendre à toutes les terrasses de Debrecen. Debrecen est une s
124
ui vers le désert et ses mirages. On ne sait d’où
tu
viens, tu ne sais où tu vas, peuple de perdition, Peuple inconnu, — m
125
désert et ses mirages. On ne sait d’où tu viens,
tu
ne sais où tu vas, peuple de perdition, Peuple inconnu, — mais c’est
126
mirages. On ne sait d’où tu viens, tu ne sais où
tu
vas, peuple de perdition, Peuple inconnu, — mais c’est toi, c’est toi
127
peuple de perdition, Peuple inconnu, — mais c’est
toi
, c’est toi qui l’as caché dans une roulotte sous des chiffons bariolé
128
erdition, Peuple inconnu, — mais c’est toi, c’est
toi
qui l’as caché dans une roulotte sous des chiffons bariolés et des se
129
objet dont parfois, au comble de la turbulence de
tes
jeux, un violon décrit vite quelque chose, d’une ligne nette, insaisi
130
Tout près d’ici, peut-être, mais invisible. Lève-
toi
, pars, et sans vider ton verre — il n’y a pure ivresse que de l’aband
131
re, mais invisible. Lève-toi, pars, et sans vider
ton
verre — il n’y a pure ivresse que de l’abandon —, car voici qu’à son
132
on tour il s’égare au bras d’une erreur inconnue,
ton
fantôme éternel, ton « Désir désiré ». 16. Les eaux fades du Balat
133
bras d’une erreur inconnue, ton fantôme éternel,
ton
« Désir désiré ». 16. Les eaux fades du Balaton Deux jours aprè
134
balaye la nuit déserte jusqu’à l’horizon. Où vas-
tu
, les mains vides, faiblement ? Ah ! toutes les actions précises et co
135
les actions précises et courageuses, tout ce qui
t’
appelle là-bas, maintenant, maintenant, où tu n’es pas — et tant d’amo
136
qui t’appelle là-bas, maintenant, maintenant, où
tu
n’es pas — et tant d’amour perdu… Un train dormait devant la gare cam
137
signifie qu’il vient d’être très malade. Si dans
ta
chambre, en plein jour, tu t’endors, et que, vers le soir, tu t’éveil
138
e très malade. Si dans ta chambre, en plein jour,
tu
t’endors, et que, vers le soir, tu t’éveilles dans une lueur jaune, n
139
rès malade. Si dans ta chambre, en plein jour, tu
t’
endors, et que, vers le soir, tu t’éveilles dans une lueur jaune, ne s
140
en plein jour, tu t’endors, et que, vers le soir,
tu
t’éveilles dans une lueur jaune, ne sachant plus en quel endroit du t
141
plein jour, tu t’endors, et que, vers le soir, tu
t’
éveilles dans une lueur jaune, ne sachant plus en quel endroit du temp
142
r jaune, ne sachant plus en quel endroit du temps
tu
vis, — c’en est fait, toutes choses ont revêtu cet air inaccoutumé qu
143
es ont revêtu cet air inaccoutumé qui signale que
tu
es parti. Voyager — serait-ce brouiller les horaires ? Le voyage est
144
il faut voyager pour découvrir ce sens ! — Qu’as-
tu
vu que tu n’étais prêt à voir ? — Mais il fallait aller le voir ! La
145
oyager pour découvrir ce sens ! — Qu’as-tu vu que
tu
n’étais prêt à voir ? — Mais il fallait aller le voir ! La vie est pr
146
e action purement raisonnable. Ah ! quelle raison
t’
attirait donc ici, sinon l’espoir bien fou d’y retrouver l’émotion d’u
147
iose au ciel et sur la terre plus secret que dans
ton
pays. Tu attendais une révélation, non point de cet endroit, ni même
148
el et sur la terre plus secret que dans ton pays.
Tu
attendais une révélation, non point de cet endroit, ni même par lui,
149
i, — mais à cet endroit, en ce temps… Qui sait si
tu
ne l’as pas reçue ? Une qualité, une tendresse, quelque similitude… O
150
Oh ! bien peu ! Mais qu’est-ce que ce voyage, si
tu
songes à tous les espaces à parcourir encore dans ce monde et dans d’
151
es vies, pour approcher de tous côtés un But dont
tu
ne sais rien d’autre que sa fuite : n’est-il pas cet Objet qui n’ait
152
as cet Objet qui n’ait rien de commun avec ce que
tu
sais de toi-même en cette vie ? Mais le voir, ce serait mourir dans l
153
serait mourir dans la totalité du monde, effacer
ta
dernière différence, — car on ne voit que ce qui est de soi-même, et
154
des sentiments indéfinis, à cause de ce pari dont
tu
n’as vu l’enjeu qu’un seul instant — nos rêves sont instantanés — que
155
n seul instant — nos rêves sont instantanés — que
tu
es parti ; et maintenant tu joues ce rôle, tu t’intéresses, tu serres
156
ont instantanés — que tu es parti ; et maintenant
tu
joues ce rôle, tu t’intéresses, tu serres des mains, — tu perds les c
157
que tu es parti ; et maintenant tu joues ce rôle,
tu
t’intéresses, tu serres des mains, — tu perds les clefs de tes valise
158
tu es parti ; et maintenant tu joues ce rôle, tu
t’
intéresses, tu serres des mains, — tu perds les clefs de tes valises…
159
et maintenant tu joues ce rôle, tu t’intéresses,
tu
serres des mains, — tu perds les clefs de tes valises… (Cela encore :
160
ce rôle, tu t’intéresses, tu serres des mains, —
tu
perds les clefs de tes valises… (Cela encore : m’arrêter à Vienne à c
161
ses, tu serres des mains, — tu perds les clefs de
tes
valises… (Cela encore : m’arrêter à Vienne à cause des serrures… Peut
162
ment psychologique et aux inflexions variables du
ton
chaque fois adopté le soin de dégager comme par transparence le jugem
163
arxiste. Citons quelques phrases qui donneront le
ton
et les thèmes principaux : J’avais vingt ans. Je ne laisserai person
164
notre ciel simplifié. Et voilà, n’est-ce pas, un
ton
et une ferveur qui rendront vaines beaucoup d’objections, ou qui expl
165
arrière-pensée de jugement moral ne perce dans le
ton
ni dans l’agencement des incidents. Ce n’est pas un auteur qui s’arro
166
ut repose dans la lumière… » Vous avez reconnu ce
ton
souverain. Pour la première fois, le ton des hauteurs, le ton de celu
167
connu ce ton souverain. Pour la première fois, le
ton
des hauteurs, le ton de celui qui les a conquises, physiquement aussi
168
n. Pour la première fois, le ton des hauteurs, le
ton
de celui qui les a conquises, physiquement aussi. Toute l’œuvre de Ni
169
tendait une voix intérieure qui lui disait : « Si
tu
te mêles de ces affaires, tu ne seras toi-même, à la fin, pas bien él
170
dait une voix intérieure qui lui disait : « Si tu
te
mêles de ces affaires, tu ne seras toi-même, à la fin, pas bien éloig
171
ui lui disait : « Si tu te mêles de ces affaires,
tu
ne seras toi-même, à la fin, pas bien éloigné du vulgaire. » Mais au
172
sur les pentes, — beau temps de la présence. Car
tu
sais pour quel « bien » désiré tu les aimes ; mais tu sais qu’au sole
173
a présence. Car tu sais pour quel « bien » désiré
tu
les aimes ; mais tu sais qu’au soleil de l’aube aussi d’autres fois t
174
ais pour quel « bien » désiré tu les aimes ; mais
tu
sais qu’au soleil de l’aube aussi d’autres fois tu l’as possédé. Tu c
175
u sais qu’au soleil de l’aube aussi d’autres fois
tu
l’as possédé. Tu comprends maintenant qu’il ne faut pas choisir parmi
176
il de l’aube aussi d’autres fois tu l’as possédé.
Tu
comprends maintenant qu’il ne faut pas choisir parmi tant de choses c
177
inguer en toi-même leur convenable sens. Et quand
tu
connaîtras où se situe leur lieu, établis en ce lieu la demeure de te
178
situe leur lieu, établis en ce lieu la demeure de
tes
pensées. Ainsi, nous dit la Fable, fit Myscille, habitant d’Argos. N
179
nd le dialogue avec son public et l’époque, de ce
ton
viril et simple qui est à lui, nullement irrité (comme un Bloy), null
180
». 5. De tout bel canto, peut-on dire. C’est le
ton
de la musique de Stravinsky, du Sacre et des Noces. Le ton de la créa
181
musique de Stravinsky, du Sacre et des Noces. Le
ton
de la création du monde. 6. S’il est vrai, comme l’a montré M. Spaïe
182
deur et la pureté, et pour des paroles comme « Si
ton
œil te fait tomber dans le péché, arrache-le et jette-le loin de toi
183
la pureté, et pour des paroles comme « Si ton œil
te
fait tomber dans le péché, arrache-le et jette-le loin de toi ». Mais
184
ber dans le péché, arrache-le et jette-le loin de
toi
». Mais Rimbaud est d’une autre trempe : il a déjà prouvé en écrivant
185
s garde ! Pas de partis de salut violents. Exerce-
toi
». Objurgation que l’on croirait tirée de quelque journal intime du G
186
ait les formules d’enchaînement Si j’étais devant
toi
, ô nature un homme solitaire, Sans doute vaudrait-il alors la peine d
187
ne plus rien. La morte ou la nue Quand
tes
yeux se confondent et que tes bras autour de moi aux limites du m
188
la nue Quand tes yeux se confondent et que
tes
bras autour de moi aux limites du monde nouent leur effroi je t
189
aux limites du monde nouent leur effroi je
t’
appelle à grande voix sans un son sans un écho le silence autour d
190
sans un son sans un écho le silence autour de
toi
déroule ses lents drapeaux dans une aube sans frontières nos co
191
sont dans l’autre nuit mais c’est ici que je
t’
ai touchée pour la première fois Ainsi Comme on vit mal comme
192
e détourne en l’amour décrié du seul instant où
tu
l’aurais aimé Et les humains leur nombre dans la pluie Autour de
193
les humains leur nombre dans la pluie Autour de
toi
les visages qui fuient — l’éclair noyé dans ses yeux détournés ! —
194
courtes se pressent en paragraphes hachés, sur un
ton
uniformément péremptoire, ironique et hargneux. Elles redisent trois
195
esse qu’on la dira le moins imparfaitement. Je ne
t’
envoie qu’une lettre. « Présence » et « réalisation », ces deux thèmes
196
Présence » et « réalisation », ces deux thèmes de
ton
enquête sur l’Humanisme, je les nouerai dans le seul mot d’actualisat
197
Actualité inséparable d’une Réalisation », disais-
tu
. Formule qu’au même moment, sans connaître ton texte, j’utilisais ail
198
ais-tu. Formule qu’au même moment, sans connaître
ton
texte, j’utilisais ailleurs pour définir nos tâches immédiates. Formu
199
donc tous ces noms dont se meublent les notes de
ton
enquête, comme de guéridons démodés supportant des bouquins d’ornemen
201
s de, « [Compte rendu] Rudyard Kipling, Ce chien,
ton
serviteur », La Nouvelle Revue française, Paris, juillet 1932, p. 14
202
Il va y avoir une averse. Cours à la rencontre de
ton
père et donne-lui cette pèlerine. » Et quand je le rejoignis dans l’o
203
e me sens voluptueusement perdre pied. Vertige de
te
revoir, vertige de te perdre vraiment, parce que c’est toi, parce que
204
ent perdre pied. Vertige de te revoir, vertige de
te
perdre vraiment, parce que c’est toi, parce que c’est bien toi de nou
205
r, vertige de te perdre vraiment, parce que c’est
toi
, parce que c’est bien toi de nouveau qui m’appelles et qui vas me qui
206
aiment, parce que c’est toi, parce que c’est bien
toi
de nouveau qui m’appelles et qui vas me quitter… — C’est une chose si
207
. « Pourquoi vous ne dites rien ? » fit-elle d’un
ton
de reproche, évidemment scandalisée par cette atteinte aux lois du ge
208
roie inutile lâchée pour l’ombre, dit Gérard d’un
ton
rêveur et malicieux. Mais l’ombre de cette ville illusoire est la plu
209
onducteur ? Ils improvisent tous un rôle, mais le
ton
seul est convenu ; et l’on en reste indéfiniment à la présentation de
210
à voix haute ? Ébranle un peu ces lambris d’or,
tu
vois bien que tout cède aux regards de l’ivresse. Un coude nu s’appui
211
ce pays où les courtiers ne donnent pas encore le
ton
. La littérature hongroise n’est guère connue à l’étranger que par qu
212
éloignement en nous-mêmes. À l’entrée d’un tunnel
tu
vois que la veilleuse brûle toujours — et moi, parmi les reflets fuya
213
casses et fades. En Italie… Mais l’amour hongrois
t’
emportera dans une inénarrable confusion de sentimentalisme et de pass
214
alisme et de passion, et c’est là son miracle. Si
tu
n’as pas le sens de la musique, conserve quelque espoir de t’en tirer
215
le sens de la musique, conserve quelque espoir de
t’
en tirer. Sinon… je t’envierais presque. Celui qui part pour la Hongri
216
conserve quelque espoir de t’en tirer. Sinon… je
t’
envierais presque. Celui qui part pour la Hongrie sans talisman, s’il
217
est caractéristique du Hongrois. — « Comment peux-
tu
vivre si largement ? » demande certaine hargne à cet artiste de la pr
218
dant des heures ? — Ce qu’en raconte la musique —
tu
vas l’entendre à toutes les terrasses de Debrecen. Debrecen est une s
219
ui vers le désert et ses mirages. On ne sait d’où
tu
viens, tu ne sais où tu vas, peuple de perdition, Peuple inconnu, — m
220
désert et ses mirages. On ne sait d’où tu viens,
tu
ne sais où tu vas, peuple de perdition, Peuple inconnu, — mais c’est
221
mirages. On ne sait d’où tu viens, tu ne sais où
tu
vas, peuple de perdition, Peuple inconnu, — mais c’est toi, c’est toi
222
peuple de perdition, Peuple inconnu, — mais c’est
toi
, c’est toi qui l’as caché dans une roulotte sous des chiffons bariolé
223
erdition, Peuple inconnu, — mais c’est toi, c’est
toi
qui l’as caché dans une roulotte sous des chiffons bariolés et des se
224
Objet dont parfois, au comble de la turbulence de
tes
jeux, un violon décrit vite quelque chose, d’une ligne nette, insaisi
225
Tout près d’ici, peut-être, mais invisible. Lève-
toi
, pars, et sans vider ton verre — il n’y a pure ivresse que de l’aband
226
re, mais invisible. Lève-toi, pars, et sans vider
ton
verre — il n’y a pure ivresse que de l’abandon —, car voici qu’à son
227
on tour il s’égare au bras d’une erreur inconnue,
ton
fantôme éternel, ton « Désir désiré ». xvi Les eaux fades du Bala
228
bras d’une erreur inconnue, ton fantôme éternel,
ton
« Désir désiré ». xvi Les eaux fades du Balaton Deux jours apr
229
balaye la nuit déserte jusqu’à l’horizon. Où vas-
tu
, les mains vides, faiblement ? Ah ! toutes les actions précises et co
230
les actions précises et courageuses, tout ce qui
t’
appelle là-bas, maintenant, maintenant, où tu n’es pas — et tant d’amo
231
qui t’appelle là-bas, maintenant, maintenant, où
tu
n’es pas — et tant d’amour perdu… Un train dormait devant la gare cam
232
ignifie : qu’il vient d’être très malade. Si dans
ta
chambre, en plein jour, tu t’endors, et que, vers le soir, tu t’éveil
233
e très malade. Si dans ta chambre, en plein jour,
tu
t’endors, et que, vers le soir, tu t’éveilles dans une lueur jaune, n
234
rès malade. Si dans ta chambre, en plein jour, tu
t’
endors, et que, vers le soir, tu t’éveilles dans une lueur jaune, ne s
235
en plein jour, tu t’endors, et que, vers le soir,
tu
t’éveilles dans une lueur jaune, ne sachant plus en quel endroit du t
236
plein jour, tu t’endors, et que, vers le soir, tu
t’
éveilles dans une lueur jaune, ne sachant plus en quel endroit du temp
237
r jaune, ne sachant plus en quel endroit du temps
tu
vis, — c’en est fait, toutes choses ont revêtu cet air inaccoutumé qu
238
es ont revêtu cet air inaccoutumé qui signale que
tu
es parti. Voyager — serait-ce brouiller les horaires ? Le voyage est
239
il faut voyager pour découvrir ce sens ! — Qu’as-
tu
vu que tu n’étais prêt à voir ? — Mais il fallait aller le voir ! — L
240
oyager pour découvrir ce sens ! — Qu’as-tu vu que
tu
n’étais prêt à voir ? — Mais il fallait aller le voir ! — La vie est
241
tion purement raisonnable. Ah ! quelle raison ici
t’
attirait donc, sinon l’espoir bien fou d’y retrouver l’émotion d’un mi
242
iose au ciel et sur la terre plus secret que dans
ton
pays. Tu attendais une révélation, non point de cet endroit, ni même
243
el et sur la terre plus secret que dans ton pays.
Tu
attendais une révélation, non point de cet endroit, ni même par lui,
244
i, — mais à cet endroit, en ce temps. Qui sait si
tu
ne l’as pas reçue ? Une qualité, une tendresse, quelque similitude… O
245
e… Oh ! si peu ! Mais qu’est-ce que ce voyage, si
tu
songes à tous les espaces à parcourir encore dans ce monde et dans d’
246
es vies, pour approcher de tous côtés un But dont
tu
ne sais rien d’autre que sa fuite : n’est-il pas cet objet qui n’ait
247
as cet objet qui n’ait rien de commun avec ce que
tu
sais de toi-même en cette vie ? Mais le voir, ce serait mourir dans l
248
serait mourir dans la totalité du monde, effacer
ta
dernière différence, — car on ne voit que ce qui est de soi-même, et
249
des sentiments indéfinis, à cause de ce pari dont
tu
n’as vu l’enjeu qu’un seul instant — nos rêves sont instantanés — que
250
n seul instant — nos rêves sont instantanés — que
tu
es parti ; et maintenant tu joues ce rôle, tu t’intéresses, tu serres
251
ont instantanés — que tu es parti ; et maintenant
tu
joues ce rôle, tu t’intéresses, tu serres des mains, — tu perds les c
252
que tu es parti ; et maintenant tu joues ce rôle,
tu
t’intéresses, tu serres des mains, — tu perds les clefs de tes valise
253
tu es parti ; et maintenant tu joues ce rôle, tu
t’
intéresses, tu serres des mains, — tu perds les clefs de tes valises…
254
et maintenant tu joues ce rôle, tu t’intéresses,
tu
serres des mains, — tu perds les clefs de tes valises… (Cela encore :
255
ce rôle, tu t’intéresses, tu serres des mains, —
tu
perds les clefs de tes valises… (Cela encore : m’arrêter à Vienne à c
256
ses, tu serres des mains, — tu perds les clefs de
tes
valises… (Cela encore : m’arrêter à Vienne à cause des serrures. Peut
257
ore quelques cris brisés : « Ô vieux Démon ! — je
te
rappelle — Ou bien envoie — un héros — Ou bien — la sagesse. » Mais l
258
ouvre un vrai silence : déjà je leur échappe — je
t’
échappe ô douceur de vivre ! Tout redevient autour de moi insuffisant,
259
d une ample demeure. Et maintenant le chien s’est
tu
; des pas s’éloignent. Un trait de lumière sous la porte disparaît. I
260
disais-je, chasseur au cœur battant, que poursuis-
tu
dans le mystère des orées d’ombre ? » Et l’on me répondait : « Ici, l
261
de apaisée du souvenir. Sois riche d’avoir ce que
tu
es, comme ils sont pauvres de n’avoir que ce qu’ils ont. 19 juille
263
Une haute muraille derrière nous ferme le monde.
Tu
ne trembles plus, tu t’appuies. Nos reflets ondulent très peu, gris s
264
errière nous ferme le monde. Tu ne trembles plus,
tu
t’appuies. Nos reflets ondulent très peu, gris sur le blanc doucement
265
ière nous ferme le monde. Tu ne trembles plus, tu
t’
appuies. Nos reflets ondulent très peu, gris sur le blanc doucement lu
266
vont à la rencontre de ce qui est voilé. Retiens
ton
souffle, retiens ton envie de fermer les yeux contre une épaule, atte
267
de ce qui est voilé. Retiens ton souffle, retiens
ton
envie de fermer les yeux contre une épaule, attends encore un peu plu
268
-être aurai-je pourtant la force d’avoir pitié de
toi
, quand tu grinceras des dents sous le genou de ces démons que tu veux
269
-je pourtant la force d’avoir pitié de toi, quand
tu
grinceras des dents sous le genou de ces démons que tu veux ignorer h
270
inceras des dents sous le genou de ces démons que
tu
veux ignorer hic et nunc. Peut-être.) Je ne veux parler ici que du pr
271
res, n’aurions-nous à répondre qu’un dogmatique «
Tu
te trompes » ? Les hommes n’entendront de nous que notre volonté de s
272
, n’aurions-nous à répondre qu’un dogmatique « Tu
te
trompes » ? Les hommes n’entendront de nous que notre volonté de sacr
273
Il va y avoir une averse. Cours à la rencontre de
ton
père et donne-lui cette pèlerine. » Et quand je le rejoignis dans l’o
274
nt le fil ? Ils improvisent tous un rôle, mais le
ton
seul est convenu ; et l’on en reste indéfiniment à la présentation de
275
r à voix haute ? Ébranle un peu ces lambris d’or,
tu
vois bien que tout cède aux regards de l’ivresse. Un coude nu s’appui
276
ce pays où les courtiers ne donnent pas encore le
ton
. La littérature hongroise n’est guère connue à l’étranger que par que
277
éloignement en nous-mêmes. À l’entrée d’un tunnel
tu
vois que la veilleuse brûle toujours — et moi, parmi les reflets fuya
278
casses et fades. En Italie… Mais l’amour hongrois
t’
emportera dans une inénarrable confusion de sentimentalisme et de pass
279
alisme et de passion, et c’est là son miracle. Si
tu
n’as pas le sens de la musique, conserve quelque espoir de t’en tirer
280
le sens de la musique, conserve quelque espoir de
t’
en tirer. Sinon… je t’envierais presque. Celui qui part pour la Hongr
281
conserve quelque espoir de t’en tirer. Sinon… je
t’
envierais presque. Celui qui part pour la Hongrie sans talisman, s’il
282
est caractéristique du Hongrois. — « Comment peux-
tu
vivre si largement ? » demande certaine hargne à cet artiste de la pr
283
dant des heures ? — Ce qu’en raconte la musique —
tu
vas l’entendre à toutes les terrasses de Debrecen. Debrecen est une s
284
ui vers le désert et ses mirages. On ne sait d’où
tu
viens, tu ne sais où tu vas, peuple de perdition, Peuple inconnu, — m
285
désert et ses mirages. On ne sait d’où tu viens,
tu
ne sais où tu vas, peuple de perdition, Peuple inconnu, — mais c’est
286
mirages. On ne sait d’où tu viens, tu ne sais où
tu
vas, peuple de perdition, Peuple inconnu, — mais c’est toi, c’est toi
287
peuple de perdition, Peuple inconnu, — mais c’est
toi
, c’est toi qui l’as caché dans une roulotte sous des chiffons bariolé
288
erdition, Peuple inconnu, — mais c’est toi, c’est
toi
qui l’as caché dans une roulotte sous des chiffons bariolés et des se
289
objet dont parfois, au comble de la turbulence de
tes
jeux, un violon décrit vite quelque chose, d’une ligne nette, insaisi
290
Tout près d’ici, peut-être, mais invisible. Lève-
toi
, pars, et sans vider ton verre — il n’y a pure ivresse que de l’aband
291
re, mais invisible. Lève-toi, pars, et sans vider
ton
verre — il n’y a pure ivresse que de l’abandon —, car voici qu’à son
292
on tour il s’égare au bras d’une erreur inconnue,
ton
fantôme éternel, ton « Désir désiré ». Les eaux fades du Balaton
293
bras d’une erreur inconnue, ton fantôme éternel,
ton
« Désir désiré ». Les eaux fades du Balaton Deux jours après, d
294
balaye la nuit déserte jusqu’à l’horizon. Où vas-
tu
, les mains vides, faiblement ? Ah ! toutes les actions précises et co
295
les actions précises et courageuses, tout ce qui
t’
appelle là-bas, maintenant, maintenant, où tu n’es pas — et tant d’amo
296
qui t’appelle là-bas, maintenant, maintenant, où
tu
n’es pas — et tant d’amour perdu… Un train dormait devant la gare cam
297
ignifie : qu’il vient d’être très malade. Si dans
ta
chambre, en plein jour, tu t’endors, et que, vers le soir, tu t’éveil
298
e très malade. Si dans ta chambre, en plein jour,
tu
t’endors, et que, vers le soir, tu t’éveilles dans une lueur jaune, n
299
rès malade. Si dans ta chambre, en plein jour, tu
t’
endors, et que, vers le soir, tu t’éveilles dans une lueur jaune, ne s
300
en plein jour, tu t’endors, et que, vers le soir,
tu
t’éveilles dans une lueur jaune, ne sachant plus en quel endroit du t
301
plein jour, tu t’endors, et que, vers le soir, tu
t’
éveilles dans une lueur jaune, ne sachant plus en quel endroit du temp
302
r jaune, ne sachant plus en quel endroit du temps
tu
vis, — c’en est fait, toutes choses ont revêtu cet air inaccoutumé qu
303
es ont revêtu cet air inaccoutumé qui signale que
tu
es parti. Voyager — serait-ce brouiller les horaires ? Le voyage est
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il faut voyager pour découvrir ce sens ! — Qu’as-
tu
vu que tu n’étais prêt à voir ? — Mais il fallait aller le voir ! — L
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oyager pour découvrir ce sens ! — Qu’as-tu vu que
tu
n’étais prêt à voir ? — Mais il fallait aller le voir ! — La vie est
306
tion purement raisonnable. Ah ! quelle raison ici
t’
attirait donc, sinon l’espoir bien fou d’y retrouver l’émotion d’un mi
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iose au ciel et sur la terre plus secret que dans
ton
pays. Tu attendais une révélation, non point de cet endroit, ni même
308
el et sur la terre plus secret que dans ton pays.
Tu
attendais une révélation, non point de cet endroit, ni même par lui,
309
i, — mais à cet endroit, en ce temps. Qui sait si
tu
ne l’as pas reçue ? Une qualité, une tendresse, quelque similitude… O
310
e… Oh ! si peu ! Mais qu’est-ce que ce voyage, si
tu
songes à tous les espaces à parcourir encore dans ce monde et dans d’
311
es vies, pour approcher de tous côtés un But dont
tu
ne sais rien d’autre que sa fuite : n’est-il pas cet objet qui n’ait
312
et objet qui n’ait rien de commun avec que ce que
tu
sais de toi-même en cette vie ? Mais le voir, ce serait mourir dans l
313
serait mourir dans la totalité du monde, effacer
ta
dernière différence, — car on ne voit que ce qui est de soi-même, et
314
des sentiments indéfinis, à cause de ce pari dont
tu
n’as vu l’enjeu qu’un seul instant — nos rêves sont instantanés — que
315
n seul instant — nos rêves sont instantanés — que
tu
es parti ; et maintenant tu joues ce rôle, tu t’intéresses, tu serres
316
ont instantanés — que tu es parti ; et maintenant
tu
joues ce rôle, tu t’intéresses, tu serres des mains, — tu perds les c
317
que tu es parti ; et maintenant tu joues ce rôle,
tu
t’intéresses, tu serres des mains, — tu perds les clefs de tes valise
318
tu es parti ; et maintenant tu joues ce rôle, tu
t’
intéresses, tu serres des mains, — tu perds les clefs de tes valises…
319
et maintenant tu joues ce rôle, tu t’intéresses,
tu
serres des mains, — tu perds les clefs de tes valises… (Cela encore :
320
ce rôle, tu t’intéresses, tu serres des mains, —
tu
perds les clefs de tes valises… (Cela encore : m’arrêter à Vienne à c
321
ses, tu serres des mains, — tu perds les clefs de
tes
valises… (Cela encore : m’arrêter à Vienne à cause des serrures. Peut
323
Une haute muraille derrière nous ferme le monde.
Tu
ne trembles plus, tu t’appuies. Nos reflets ondulent très peu, gris s
324
errière nous ferme le monde. Tu ne trembles plus,
tu
t’appuies. Nos reflets ondulent très peu, gris sur le blanc doucement
325
ière nous ferme le monde. Tu ne trembles plus, tu
t’
appuies. Nos reflets ondulent très peu, gris sur le blanc doucement lu
326
vont à la rencontre de ce qui est voilé. Retiens
ton
souffle, retiens ton envie de fermer les yeux contre une épaule, atte
327
de ce qui est voilé. Retiens ton souffle, retiens
ton
envie de fermer les yeux contre une épaule, attends encore un peu plu
328
ore quelques cris brisés : « Ô vieux Démon ! — je
te
rappelle — ou bien envoie — un héros — Ou bien — la sagesse. » Mais l
329
ouvre un vrai silence : déjà je leur échappe — je
t’
échappe ô douceur de vivre ! Tout redevient autour de moi insuffisant,
330
d une ample demeure. Et maintenant le chien s’est
tu
; des pas s’éloignent. Un trait de lumière sous la porte disparaît. I
331
disais-je, chasseur au cœur battant, que poursuis-
tu
dans le mystère des orées d’ombre ? » Et l’on me répondait : « Ici, l
332
de apaisée du souvenir. Sois riche d’avoir ce que
tu
es, comme ils sont pauvres de n’avoir que ce qu’ils ont. 19 juille
333
olle, meurtrière — ô rumeur irréparable — que dis-
tu
? — Demain, la guerre ! Le directeur n’était pas satisfait de son en
334
aux rendez-vous manqués où je me retrouvais… « Je
t’
aime. J’aime ! » J’ai tout dit. L’Europe était patrie d’amour. Le sile
335
tin d’une journée qui se liait aux autres… (Quand
ta
force devient visible, c’est comme le sang, c’est que tu es blessé, t
336
e devient visible, c’est comme le sang, c’est que
tu
es blessé, ta vie s’en va.) La force était mémoire et allusion. Elle
337
ble, c’est comme le sang, c’est que tu es blessé,
ta
vie s’en va.) La force était mémoire et allusion. Elle était ce vieil
338
ment liée au Cinquième Commandement : « …afin que
tes
jours soient prolongés dans le pays que Dieu te donne » ? Il me sembl
339
tes jours soient prolongés dans le pays que Dieu
te
donne » ? Il me semble aujourd’hui que pour la première fois, ces mot
340
anton : corrigez le verbe suivant : J’ai l’ennui,
tu
t’encoubles, il aurait meilleur temps, on veut d’jà bien ça faire, vo
341
on : corrigez le verbe suivant : J’ai l’ennui, tu
t’
encoubles, il aurait meilleur temps, on veut d’jà bien ça faire, vous
342
t la voix du prophète s’élève contre l’Église : «
Tes
amis t’ont jouée, t’ont dominée, ceux qui mangeaient ton pain t’ont d
343
du prophète s’élève contre l’Église : « Tes amis
t’
ont jouée, t’ont dominée, ceux qui mangeaient ton pain t’ont dressé de
344
s’élève contre l’Église : « Tes amis t’ont jouée,
t’
ont dominée, ceux qui mangeaient ton pain t’ont dressé des pièges — et
345
s t’ont jouée, t’ont dominée, ceux qui mangeaient
ton
pain t’ont dressé des pièges — et tu n’as pas su t’en apercevoir ! —
346
ouée, t’ont dominée, ceux qui mangeaient ton pain
t’
ont dressé des pièges — et tu n’as pas su t’en apercevoir ! — Toi qui
347
mangeaient ton pain t’ont dressé des pièges — et
tu
n’as pas su t’en apercevoir ! — Toi qui t’assieds sur les hauteurs et
348
pain t’ont dressé des pièges — et tu n’as pas su
t’
en apercevoir ! — Toi qui t’assieds sur les hauteurs et qui dis en toi
349
es pièges — et tu n’as pas su t’en apercevoir ! —
Toi
qui t’assieds sur les hauteurs et qui dis en toi-même : Qui me précip
350
s — et tu n’as pas su t’en apercevoir ! — Toi qui
t’
assieds sur les hauteurs et qui dis en toi-même : Qui me précipitera j
351
même : Qui me précipitera jusqu’à terre ? — Quand
tu
placerais ton nid aussi haut que celui de l’aigle. Quand tu placerais
352
précipitera jusqu’à terre ? — Quand tu placerais
ton
nid aussi haut que celui de l’aigle. Quand tu placerais ton nid parmi
353
is ton nid aussi haut que celui de l’aigle. Quand
tu
placerais ton nid parmi les étoiles, je t’en précipiterai, dit l’Éter
354
ssi haut que celui de l’aigle. Quand tu placerais
ton
nid parmi les étoiles, je t’en précipiterai, dit l’Éternel… Car le jo
355
Quand tu placerais ton nid parmi les étoiles, je
t’
en précipiterai, dit l’Éternel… Car le jour de l’Éternel est proche po
356
le dollar, des évêques asperger des croiseurs, un
Te
Deum à Londres et un autre à Berlin pour célébrer le même massacre. O
357
les, chrétiens menteurs ! — et je lui répondrai :
Ta
révolte est la mienne, mon humaine révolte. Mais j’en ai une autre pl
358
enne » une « idée » qui sert l’injustice établie.
Tu
ne crois pas à ces paroles et tu fais bien, même si tu en souffres ;
359
justice établie. Tu ne crois pas à ces paroles et
tu
fais bien, même si tu en souffres ; mais j’ai encore plus à souffrir,
360
crois pas à ces paroles et tu fais bien, même si
tu
en souffres ; mais j’ai encore plus à souffrir, car je suis encore pl
361
à souffrir, car je suis encore plus sceptique que
toi
… Tu ne crois pas, dis-tu à ces docteurs, mais pourquoi les crois-tu s
362
ffrir, car je suis encore plus sceptique que toi…
Tu
ne crois pas, dis-tu à ces docteurs, mais pourquoi les crois-tu souda
363
core plus sceptique que toi… Tu ne crois pas, dis-
tu
à ces docteurs, mais pourquoi les crois-tu soudain, quand ils se donn
364
s, dis-tu à ces docteurs, mais pourquoi les crois-
tu
soudain, quand ils se donnent pour chrétiens ? ⁂ Quand, par la maladi
365
de l’Église est en tout temps de dire au monde :
Tu
ne dois pas ! Mais c’est à la foi seule de me dire : Tu dois ! En son
366
dois pas ! Mais c’est à la foi seule de me dire :
Tu
dois ! En son nom je ne puis engager que moi-même, hic et nunc. La po
367
oi, précisément, c’est cette force qui me dit : «
Tu
dois, ici et maintenant. » — Mieux vaudrait cent-mille fois s’écrier
368
oit précis du temps et de l’espace : voici ce que
tu
dois faire. À celui qui demande : que dois-je faire ? le chrétien n’
369
s de platras à la manière antique ». Vous avez le
ton
. Ajoutez-y le plus excitant foisonnement de citations — poètes, chron
370
’il s’était fixé, le voici devant son seigneur. «
Ton
tableau ? » — « Qu’on m’apporte un rouleau, des pinceaux ». On fait c
371
e salut. Et c’est Pascal, traduisant Augustin : «
Tu
ne Me chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé. » 4. Dans les t
372
aduisant Augustin : « Tu ne Me chercherais pas si
tu
ne m’avais déjà trouvé. » 4. Dans les travaux du groupe politique e
373
ot done » (vers 5) peut signifier aussi : « Quand
tu
auras ce Donne, tu n’auras pas encore Donne. » Et au troisième vers d
374
peut signifier aussi : « Quand tu auras ce Donne,
tu
n’auras pas encore Donne. » Et au troisième vers de la dernière strop
375
oleil ou Fils. hymne à dieu le père Pardonneras-
tu
ce péché où j’ai pris naissance, Ce péché mien, bien qu’avant moi com
376
éché mien, bien qu’avant moi commis ? Pardonneras-
tu
ces péchés dont je suis le cours Et suis encore le cours, bien que je
377
encore le cours, bien que je les déplore ? Quand
tu
auras fini, tu n’auras rien fini Car il y a plus. Pardonneras-tu ce
378
s, bien que je les déplore ? Quand tu auras fini,
tu
n’auras rien fini Car il y a plus. Pardonneras-tu ce péché par lequ
379
n’auras rien fini Car il y a plus. Pardonneras-
tu
ce péché par lequel j’entraînai D’autres pécheurs, faisant de mon péc
380
rs, faisant de mon péché leur porte ? Pardonneras-
tu
ce péché que j’ai fui Un an ou deux, où vingt ans j’ai croupi ? Quand
381
i Un an ou deux, où vingt ans j’ai croupi ? Quand
tu
auras fini, tu n’auras rien fini, Car il y a plus. J’ai un péché de
382
, où vingt ans j’ai croupi ? Quand tu auras fini,
tu
n’auras rien fini, Car il y a plus. J’ai un péché de peur : mourrai
383
ra été filé ? Oh ! Jure par toi-même qu’à ma mort
ton
Soleil Resplendira comme aujourd’hui, et à jamais ! Et cela fait, tu
384
ra comme aujourd’hui, et à jamais ! Et cela fait,
tu
as fini, Je n’ai plus peur. John Donne f. Rougemont Denis de, «
385
ien-disposés et ces timorés dont j’ai parlé. » Ce
ton
ne pouvait pas tromper. Il y avait là un homme, une puissance. Le déf
386
! », répète inlassablement Kierkegaard. C’est de
toi
, lecteur, qu’il s’agit, et non pas d’un auteur nouveau. Koch n’a pas
387
se pas ailleurs que dans le je aux prises avec le
tu
. Ses données me sont extérieures, certes. Mais je n’ai pas à les conn
388
ge, soient pour moi une « deuxième personne », un
tu
sujet d’une parole qui m’advient6. On voudrait nous faire croire aujo
389
ujourd’hui que le conflit fécond, la communion du
tu
et du je se résout pratiquement dans un nous, qu’on oppose alors fièr
390
a durée de l’acte instantané qui unit un je et un
tu
par un lien de responsabilité7. En son principe, l’erreur fasciste co
391
ité réciproque. Il en résulte que le je et que le
tu
, considérés d’un point de vue qui n’est plus ni celui du je ni celui
392
de vue qui n’est plus ni celui du je ni celui du
tu
, c’est-à-dire considérés dans leur rapport objectivé, vu par un tiers
393
aux prises de leurs mains. Pour chacun d’eux, le
tu
es devenu le nous, c’est-à-dire a cessé d’être le vis-à-vis qui pose
394
ersonne. Le nous n’est rien qu’un biais, c’est un
tu
sans visage et qui vient se confondre avec un je désormais incertain
395
a personne est la mise en question d’un je par un
tu
, donc une rencontre, cette rencontre n’a lieu que dans le je et dans
396
ette rencontre n’a lieu que dans le je et dans le
tu
. Deux hommes ne se rencontrent pas, spirituellement, à mi-distance l’
397
re l’un de l’autre. Et c’est au seul moment où je
t’
atteins en toi, où tu m’atteins en moi, que nous devenons deux personn
398
autre. Et c’est au seul moment où je t’atteins en
toi
, où tu m’atteins en moi, que nous devenons deux personnes, et l’un po
399
t c’est au seul moment où je t’atteins en toi, où
tu
m’atteins en moi, que nous devenons deux personnes, et l’un pour l’au
400
indépendamment du rapport actuel d’un je et d’un
tu
, ne rendent pas compte de l’être personnel, ni d’aucune réalité humai
401
en termes de philosophie du rapport d’un je à un
tu
. Mais on ne peut le comprendre et le vivre, dans son paradoxe profond
402
dement que l’ordre révélé par Jésus-Christ. Si le
tu
a le droit de venir troubler ma quiétude, n’est-ce pas, en définitive
403
ici, c’est à moi que vous l’avez fait. » Et si ce
tu
, non seulement possède le droit d’être reçu par moi, mais encore d’êt
404
os ennemis » ? 6. Je préfère employer le pronom
tu
, sujet de son action — plutôt que le toi, plus couramment employé par
405
le pronom tu, sujet de son action — plutôt que le
toi
, plus couramment employé par certains philosophes français. (Cf. G. M
406
ançais. (Cf. G. Marcel, Journal métaphysique). Le
toi
est mon objet, il n’est pas autonome. 7. Ainsi l’Église : le chrétie
407
able de répondre aux questions. Aussi quittant le
ton
des prophètes ajoute-t-il à l’usage des importuns qui posent des ques
408
dans l’esprit de quelques-uns. Je sais que le bon
ton
, dans certains milieux bien-pensants, veut qu’on dénonce le règne de
409
cisive. Tous, nous avons reçu de Dieu cet ordre :
tu
aimeras ton prochain comme toi-même. Tous donc, nous avons reçu, chac
410
s, nous avons reçu de Dieu cet ordre : tu aimeras
ton
prochain comme toi-même. Tous donc, nous avons reçu, chacun à notre p
411
t devancer tous les problèmes de notre siècle. Le
ton
s’y élève à la hauteur de l’invective prophétique : Plains-toi, l’Ét
412
à la hauteur de l’invective prophétique : Plains-
toi
, l’Éternel ne craint rien, il peut bien se défendre ; mais comment le
413
t être flattée. Et ce n’est pas l’exaspération du
ton
qui mesure l’efficacité d’une prise de conscience révolutionnaire. Li
414
me de la chrétienté. Pauvre chrétien moyen, qu’as-
tu
souffert pour ta doctrine ? Tu souffres, il est vrai, mais n’est-ce p
415
té. Pauvre chrétien moyen, qu’as-tu souffert pour
ta
doctrine ? Tu souffres, il est vrai, mais n’est-ce point justement po
416
étien moyen, qu’as-tu souffert pour ta doctrine ?
Tu
souffres, il est vrai, mais n’est-ce point justement pour ces choses
417
mais n’est-ce point justement pour ces choses que
ta
doctrine te montre vaines ? Il faudrait cependant choisir. Ou bien tu
418
e point justement pour ces choses que ta doctrine
te
montre vaines ? Il faudrait cependant choisir. Ou bien tu crois à la
419
e vaines ? Il faudrait cependant choisir. Ou bien
tu
crois à la seule grâce de Dieu, dans l’abîme infini où tu te vois, ou
420
à la seule grâce de Dieu, dans l’abîme infini où
tu
te vois, ou bien tu crois aussi à ce sérieux de l’existence symbolisé
421
la seule grâce de Dieu, dans l’abîme infini où tu
te
vois, ou bien tu crois aussi à ce sérieux de l’existence symbolisé pa
422
Dieu, dans l’abîme infini où tu te vois, ou bien
tu
crois aussi à ce sérieux de l’existence symbolisé par la caisse d’épa
423
stence symbolisé par la caisse d’épargne. Ou bien
tu
joues toute ta vie sur le pardon, ou bien tu te reposes aussi sur ta
424
é par la caisse d’épargne. Ou bien tu joues toute
ta
vie sur le pardon, ou bien tu te reposes aussi sur ta vertu. Ou bien
425
bien tu joues toute ta vie sur le pardon, ou bien
tu
te reposes aussi sur ta vertu. Ou bien tu vois que la question brûlan
426
n tu joues toute ta vie sur le pardon, ou bien tu
te
reposes aussi sur ta vertu. Ou bien tu vois que la question brûlante,
427
ie sur le pardon, ou bien tu te reposes aussi sur
ta
vertu. Ou bien tu vois que la question brûlante, c’est de savoir si t
428
ou bien tu te reposes aussi sur ta vertu. Ou bien
tu
vois que la question brûlante, c’est de savoir si toi, tu es chrétien
429
vois que la question brûlante, c’est de savoir si
toi
, tu es chrétien, ou bien tu vitupères les sans-Dieu de Russie. Mais s
430
que la question brûlante, c’est de savoir si toi,
tu
es chrétien, ou bien tu vitupères les sans-Dieu de Russie. Mais sais-
431
, c’est de savoir si toi, tu es chrétien, ou bien
tu
vitupères les sans-Dieu de Russie. Mais sais-tu bien de quoi tu souff
432
n tu vitupères les sans-Dieu de Russie. Mais sais-
tu
bien de quoi tu souffres ? De ton péché ou de celui des autres ? Comi
433
es sans-Dieu de Russie. Mais sais-tu bien de quoi
tu
souffres ? De ton péché ou de celui des autres ? Comique amer et infi
434
ussie. Mais sais-tu bien de quoi tu souffres ? De
ton
péché ou de celui des autres ? Comique amer et infini de ce « croyant
435
, dans la passion du désespoir total. Maintenant,
tu
vas témoigner de la puissance que ton savoir exerce sur ta vie. Tu te
436
Maintenant, tu vas témoigner de la puissance que
ton
savoir exerce sur ta vie. Tu te croyais un moi : témoigne que tu n’es
437
moigner de la puissance que ton savoir exerce sur
ta
vie. Tu te croyais un moi : témoigne que tu n’es pas foule, imitation
438
de la puissance que ton savoir exerce sur ta vie.
Tu
te croyais un moi : témoigne que tu n’es pas foule, imitation et simp
439
la puissance que ton savoir exerce sur ta vie. Tu
te
croyais un moi : témoigne que tu n’es pas foule, imitation et simple
440
e sur ta vie. Tu te croyais un moi : témoigne que
tu
n’es pas foule, imitation et simple objet des lois du monde. La foule
441
ple objet des lois du monde. La foule attend : si
tu
la suis, elle te méprisera sans doute, mais c’est le sort commun, tu
442
s du monde. La foule attend : si tu la suis, elle
te
méprisera sans doute, mais c’est le sort commun, tu ne cours pas gran
443
méprisera sans doute, mais c’est le sort commun,
tu
ne cours pas grand risque. Si tu dis non, si tu agis, elle te tuera p
444
le sort commun, tu ne cours pas grand risque. Si
tu
dis non, si tu agis, elle te tuera peut-être, quitte à fleurir ensuit
445
, tu ne cours pas grand risque. Si tu dis non, si
tu
agis, elle te tuera peut-être, quitte à fleurir ensuite la tombe du «
446
pas grand risque. Si tu dis non, si tu agis, elle
te
tuera peut-être, quitte à fleurir ensuite la tombe du « héros », dern
447
62. Il s’agit de savoir maintenant au nom de quoi
tu
agiras, si tu agis. Un « moi pur », son premier devoir, c’est de pers
448
de savoir maintenant au nom de quoi tu agiras, si
tu
agis. Un « moi pur », son premier devoir, c’est de persévérer dans so
449
ette extrémité, le compromis se justifie… Mais si
ton
moi n’est pas à toi ? S’il est ta vocation reçue d’ailleurs, et si tu
450
ompromis se justifie… Mais si ton moi n’est pas à
toi
? S’il est ta vocation reçue d’ailleurs, et si tu l’as reçue en vérit
451
tifie… Mais si ton moi n’est pas à toi ? S’il est
ta
vocation reçue d’ailleurs, et si tu l’as reçue en vérité, tu n’as plu
452
oi ? S’il est ta vocation reçue d’ailleurs, et si
tu
l’as reçue en vérité, tu n’as plus à choisir, ta mort est derrière to
453
reçue d’ailleurs, et si tu l’as reçue en vérité,
tu
n’as plus à choisir, ta mort est derrière toi, elle n’est plus ton af
454
tu l’as reçue en vérité, tu n’as plus à choisir,
ta
mort est derrière toi, elle n’est plus ton affaire, elle n’est plus t
455
ité, tu n’as plus à choisir, ta mort est derrière
toi
, elle n’est plus ton affaire, elle n’est plus ton angoisse. Et surtou
456
hoisir, ta mort est derrière toi, elle n’est plus
ton
affaire, elle n’est plus ton angoisse. Et surtout, elle n’est plus ce
457
toi, elle n’est plus ton affaire, elle n’est plus
ton
angoisse. Et surtout, elle n’est plus cette absurdité révoltante que
458
Plans de réforme (octobre 1934)m J’ai un plan,
tu
as un plan, a-t-il un plan ? Nous avons tous un plan. Ran tan plan. I
459
capitaine rencontre saoul, comme d’habitude. « Si
tu
ne buvais pas tant, dit l’officier, tu pourrais passer caporal. » Sur
460
tude. « Si tu ne buvais pas tant, dit l’officier,
tu
pourrais passer caporal. » Sur quoi l’autre, superbe : « Mon capitain
461
dans l’esprit de quelques-uns. Je sais que le bon
ton
, dans certains milieux bien-pensants, veut qu’on dénonce le règne de
462
cisive. Tous, nous avons reçu de Dieu cet ordre :
tu
aimeras ton prochain comme toi-même. Tous donc, nous avons reçu, chac
463
s, nous avons reçu de Dieu cet ordre : tu aimeras
ton
prochain comme toi-même. Tous donc, nous avons reçu, chacun à notre p
464
uvent, hélas ! en pensée seulement : « Vends tous
tes
biens et donne-les aux pauvres, et nous verrons ensuite si tu attache
465
donne-les aux pauvres, et nous verrons ensuite si
tu
attaches encore tant d’importance aux ventes de charité, à la poésie
466
t la voix du prophète s’élève contre l’Église : «
Tes
amis t’ont jouée, t’ont dominée, ceux qui mangeaient ton pain t’ont d
467
du prophète s’élève contre l’Église : « Tes amis
t’
ont jouée, t’ont dominée, ceux qui mangeaient ton pain t’ont dressé de
468
s’élève contre l’Église : « Tes amis t’ont jouée,
t’
ont dominée, ceux qui mangeaient ton pain t’ont dressé des pièges — et
469
s t’ont jouée, t’ont dominée, ceux qui mangeaient
ton
pain t’ont dressé des pièges — et tu n’as pas su t’en apercevoir ! —
470
ouée, t’ont dominée, ceux qui mangeaient ton pain
t’
ont dressé des pièges — et tu n’as pas su t’en apercevoir ! — Toi qui
471
mangeaient ton pain t’ont dressé des pièges — et
tu
n’as pas su t’en apercevoir ! — Toi qui t’assieds sur les hauteurs et
472
pain t’ont dressé des pièges — et tu n’as pas su
t’
en apercevoir ! — Toi qui t’assieds sur les hauteurs et qui dis en toi
473
es pièges — et tu n’as pas su t’en apercevoir ! —
Toi
qui t’assieds sur les hauteurs et qui dis en toi-même : Qui me précip
474
s — et tu n’as pas su t’en apercevoir ! — Toi qui
t’
assieds sur les hauteurs et qui dis en toi-même : Qui me précipitera j
475
même : Qui me précipitera jusqu’à terre ? — Quand
tu
placerais ton nid aussi haut que celui de l’aigle, quand tu placerais
476
précipitera jusqu’à terre ? — Quand tu placerais
ton
nid aussi haut que celui de l’aigle, quand tu placerais ton nid parmi
477
is ton nid aussi haut que celui de l’aigle, quand
tu
placerais ton nid parmi les étoiles, je t’en précipiterai, dit l’Éter
478
ssi haut que celui de l’aigle, quand tu placerais
ton
nid parmi les étoiles, je t’en précipiterai, dit l’Éternel… Car le jo
479
quand tu placerais ton nid parmi les étoiles, je
t’
en précipiterai, dit l’Éternel… Car le jour de l’Éternel est proche po
480
le dollar, des évêques asperger des croiseurs, un
Te
Deum à Londres et un autre à Berlin pour célébrer le même massacre. O
481
es, chrétiens, menteurs ! — et je lui répondrai :
Ta
révolte est la mienne, mon humaine révolte. Mais j’en ai une autre pl
482
enne » une « idée » qui sert l’injustice établie.
Tu
ne crois pas à ces paroles et tu fais bien, même si tu en souffres ;
483
justice établie. Tu ne crois pas à ces paroles et
tu
fais bien, même si tu en souffres ; mais j’ai encore plus à souffrir,
484
crois pas à ces paroles et tu fais bien, même si
tu
en souffres ; mais j’ai encore plus à souffrir, car je suis encore pl
485
à souffrir, car je suis encore plus sceptique que
toi
… Tu ne crois pas, dis-tu à ces docteurs, mais pourquoi les crois-tu s
486
ffrir, car je suis encore plus sceptique que toi…
Tu
ne crois pas, dis-tu à ces docteurs, mais pourquoi les crois-tu souda
487
core plus sceptique que toi… Tu ne crois pas, dis-
tu
à ces docteurs, mais pourquoi les crois-tu soudain, quand ils se donn
488
s, dis-tu à ces docteurs, mais pourquoi les crois-
tu
soudain, quand ils se donnent pour chrétiens ? ⁂ Quand, par la maladi
489
de l’Église est en tout temps de dire au monde :
Tu
ne dois pas ! Mais c’est à la foi seule de me dire : Tu dois ! En son
490
dois pas ! Mais c’est à la foi seule de me dire :
Tu
dois ! En son nom je ne puis engager que moi-même, hic et nunc. La po
491
lle. Il dit à l’ouvrier : « Viens avec nous, nous
t’
assurerons le travail, la nourriture et le logis. » Le capitaliste aus
492
ascisme. On dit à l’homme du peuple : tout ce que
tu
crains, tout ce que tu détestes, ça s’appelle fascisme. Le fascisme,
493
me du peuple : tout ce que tu crains, tout ce que
tu
détestes, ça s’appelle fascisme. Le fascisme, c’est la tyrannie, le c
494
res, n’aurions-nous à répondre qu’un dogmatique «
Tu
te trompes » ? Les hommes n’entendront de nous que notre volonté de s
495
, n’aurions-nous à répondre qu’un dogmatique « Tu
te
trompes » ? Les hommes n’entendront de nous que notre volonté de sacr
496
’il s’était fixé, le voici devant son seigneur. «
Ton
tableau ? » — « Qu’on m’apporte un rouleau, des pinceaux. » On fait c
497
t être flattée. Et ce n’est pas l’exaspération du
ton
qui mesure l’efficacité d’une prise de conscience révolutionnaire. Li
498
main sous mon menton. Ils m’ont dit : — Fais voir
tes
yeux ! Ils se sont baissés jusqu’à moi. Ils se sont assis à côté de m
499
sis à côté de moi. Ils m’ont dit : — Fais voir où
tu
as mal, petite fille. — Puis ils m’ont dit : — Je m’appelle Whitman.
500
marade Hamsun, qui arrive avec son violon. Dresse-
toi
, viens, nous partons dans le vaste monde. À ceux-là, je dois la nourr
501
ur de son angoisse muée en rêve ? Qu’on prenne un
ton
tranchant lorsqu’on attaque, lorsqu’on crée, je serais le dernier à m
502
ement, de s’évader d’une réalité qu’on craint. Le
ton
bien plus modeste (trop modeste) des discours de Breton devant les co
503
capitaine rencontre saoul, comme d’habitude. « Si
tu
ne buvais pas tant, dit l’officier, tu pourrais passer caporal. » Sur
504
tude. « Si tu ne buvais pas tant, dit l’officier,
tu
pourrais passer caporal. » Sur quoi l’autre, superbe : « Mon capitain