1 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Préambule
1 te dans ma vie, entre les derniers jours passés à Paris non sans fièvre et cette arrivée au soleil dans une liberté naïve et
2 s l’air trop romantique : mes dernières années de Paris m’avaient appris que cette ville, au moins pour la jeunesse sans arge
2 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
3 la fin de l’élan intellectuel qui me soutenait à Paris . Ces deux derniers jours déjà, j’arrivais mal à prendre au sérieux l’
4 Ô liberté des villes ! Mais ne point oublier qu’à Paris , c’est chez soi, dans les petits deux-pièces, que l’on souffre de l’i
5 ngtemps. 26 novembre 1933 Aucune réponse de Paris à mes envois. Si mes articles ne paraissent qu’en décembre, je serai
6 480 francs ; (en général tout est plus cher qu’à Paris ). Un stère de bois, 50 francs ; (il y a très peu d’arbres sur l’île,
7 e Milhaud, l’ouverture des Euménides, emportée de Paris sans avoir pu la jouer ailleurs que chez le marchand. C’est l’événeme
8 dernier congrès des instituteurs qui s’est tenu à Paris , et bien ! citoyens ! lors de ce congrès, il a été stipulé qu’à l’ave
9 aine considération sociale, sait se débrouiller à Paris et peut faire de beaux discours. Dans ces conditions, qu’un intellect
10 t-vient d’un lieu public, de lire des journaux de Paris et de fumer des cigarettes américaines au goût de miel, introuvables
11 ton entre tel organe socialiste ou communiste de Paris , et l’un de ces petits journaux de campagne. 15 février 1934 L
12 ux idéologies et aux politiciens. Il faut vivre à Paris pour y croire. Réveillez ce peuple, il sera peut-être capable de gran
13 t en train de devenir la proie des politiciens de Paris . Un dimanche ce sont les enfants communistes de la colonie de vacance
14 tre lui : et alors, qui va venir un beau jour, de Paris , faire la loi dans notre village ? 19 février 1934 Les gens :
15 abord des autocars. Je ne sais si l’on se doute à Paris de l’importance des autocars et des transformations qu’ils sont en tr
16 nies de transports locaux. Depuis que j’ai quitté Paris , j’ai bien utilisé une vingtaine de ces lignes. Je commence à connaît
17 ait que les chemins de fer, tout convergeait vers Paris , non seulement du fait d’une organisation ferroviaire centralisée, ma
18 latif des grandes lignes indiquait qu’on allait à Paris ou qu’on en venait. Tout le reste n’était que tortillards cahotants,
19 on : qu’est-ce qu’ils savent de notre situation à Paris  ? Est-ce qu’il n’y aurait pas moyen de faire un mouvement politique e
20 ieux de la langue française telle qu’on l’écrit à Paris de nos jours (car c’est faux sous tout autre rapport, pour tout autre
21 goût d’enfance… Je ne me sens plus « éloigné de Paris  », mais au centre de mon domaine, et c’est Paris qui est loin mainten
22 Paris », mais au centre de mon domaine, et c’est Paris qui est loin maintenant, peu vraisemblable ; et non plus moi. Premièr
23 gent, et qu’il faut vivre assez longtemps loin de Paris , comme nous vivons ici, pour arriver à distinguer : eux ne s’en doute
24 re son plein. Voici un an bientôt que j’ai quitté Paris pour notre « Maison du berger ». Voici un an que je dors bien, que je
3 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
25 ne le trouverez que dans la « banlieue rouge » de Paris , d’ailleurs importé d’URSS, et récemment. On me dit qu’ici trois mais
26 rte plus d’ombres. Je me souviens de ces nuits de Paris , pleines d’appels fugitifs, assourdis ; de ces veillées fiévreuses, a
27 in, est-ce qu’on en a jamais vu ? Ça doit habiter Paris . Il faudra que je lui glisse un de ces jours que j’écris « pour les j
28 s qui s’embouteillent sur la petite superficie de Paris , ne seraient-elles pas d’un usage plus normal là où les hommes sont s
4 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. L’été parisien
29 ieL’été parisien 2 juillet 1935 Arrivée à Paris . — Après la Beauce au grand soleil, pendant des heures, après Versail
30 voici la rencontre émouvante de la province et de Paris . Et cela s’appelle la banlieue. La campagne ici touche à la grande vi
31 ues dénonçant je ne sais quelle émeute : voilà ce Paris de juillet que toute la province oubliait, des blés de Beauce aux pla
32 en Europe, le papiste à Londres, le calviniste à Paris , le janséniste au haut de la rue Saint-Jacques, le moliniste au fond