1 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Le sentiment de l’Europe centrale
1 cord sans résolution Il arrive qu’au sortir de Paris le train de banlieue qui emmène son chargement de somnambules énervés
2 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Châteaux en Prusse
2 ient récemment encore, dans un grand quotidien de Paris , ces junkers qui, d’après eux, constituent la fraction d’humanité la
3 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Sur l’automne 1932, ou la naissance du personnalisme
3 prit : ce ne pouvait être alors, et pour moi, que Paris . Mais il fallait trouver le moyen d’y subsister et je n’en connaissai
4 emaines après mes examens finals, un téléphone de Paris m’offrait un job dans une société d’imprimerie et de publications pro
5 absolument moderne. » Dès mes premiers pas dans Paris , j’avais compris que les milieux dits littéraires l’étaient autant qu
6 s ceci : pendant ces mois de l’automne de 1932, à Paris , le destin d’une génération intellectuelle s’est noué. Dès maintenant
7 e Vatican II. Chercher d’autres moyens de vivre à Paris  ? Je ne l’essayai pas bien fort, à vrai dire. Je saisis l’occasion de
4 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Préambule
8 te dans ma vie, entre les derniers jours passés à Paris non sans fièvre et cette arrivée au soleil dans une liberté naïve et
9 s l’air trop romantique : mes dernières années de Paris m’avaient appris que cette ville, au moins pour la jeunesse sans arge
5 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — N’habitez pas les villes !
10 la fin de l’élan intellectuel qui me soutenait à Paris . Ces deux derniers jours déjà, j’arrivais mal à prendre au sérieux l’
11 Ô liberté des villes ! Mais ne point oublier qu’à Paris , c’est chez soi, dans les petits deux-pièces, que l’on souffre de l’i
12 ngtemps. 26 novembre 1933 Aucune réponse de Paris à mes envois. Si mes articles ne paraissent qu’en décembre, je serai
13 480 francs ; (en général tout est plus cher qu’à Paris ). Un stère de bois, 50 francs ; (il y a très peu d’arbres sur l’île,
14 rture et la conclusion des Euménides, emportée de Paris sans avoir pu la jouer ailleurs que chez le marchand. C’est l’événeme
15 dernier congrès des instituteurs qui s’est tenu à Paris , et bien ! citoyens ! lors de ce Congrès, il a été stipulé qu’à l’ave
16 aine considération sociale, sait se débrouiller à Paris et peut faire de beaux discours. Dans ces conditions, qu’un intellect
17 t-vient d’un lieu public, de lire des journaux de Paris et de fumer des cigarettes américaines au goût de miel, introuvables
18 ton entre tel organe socialiste ou communiste de Paris , et l’un de ces petits journaux de campagne. 15 février 1934 L
19 ux idéologies et aux politiciens. Il faut vivre à Paris pour y croire. Réveillez ce peuple, il sera peut-être capable de gran
20 t en train de devenir la proie des politiciens de Paris . Un dimanche ce sont les enfants communistes de la colonie de vacance
21 tre lui : et alors, qui va venir un beau jour, de Paris , faire la loi dans notre village ? 19 février 1934 Les gens :
22 abord des autocars. Je ne sais si l’on se doute à Paris de l’importance des autocars et des transformations qu’ils sont en tr
23 nies de transports locaux. Depuis que j’ai quitté Paris , j’ai bien utilisé une vingtaine de ces lignes. Je commence à connaît
24 ait que les chemins de fer, tout convergeait vers Paris , non seulement du fait d’une organisation ferroviaire centralisée, ma
25 latif des grandes lignes indiquait qu’on allait à Paris ou qu’on en venait. Tout le reste n’était que tortillards cahotants,
26 n : qu’est-ce qu’ils savent de notre situation, à Paris  ? Est-ce qu’il n’y aurait pas moyen de faire un mouvement politique e
27 ieux de la langue française telle qu’on l’écrit à Paris de nos jours (car c’est faux sous tout autre rapport, pour tout autre
28 e goût d’enfance… Je ne me sens plus « éloigné de Paris  », mais au centre de mon domaine, et c’est Paris qui est loin mainten
29 Paris », mais au centre de mon domaine, et c’est Paris qui est loin maintenant, peu vraisemblable ; et non plus moi. Premièr
30 ! 6 mai 1934 La nuit ! Je l’avais oubliée à Paris . La nuit des villes n’est pas cette mort opaque dont il faut redouter
31 gent, et qu’il faut vivre assez longtemps loin de Paris , comme nous vivons ici, pour arriver à distinguer : eux ne s’en doute
32 re son plein. Voici un an bientôt que j’ai quitté Paris pour notre « Maison du berger ». Voici un an que je dors bien, que je
6 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Pauvre province
33 ne le trouverez que dans la « banlieue rouge » de Paris , d’ailleurs importé d’URSS, et récemment. On me dit qu’ici trois mais
34 rte plus d’ombres. Je me souviens de ces nuits de Paris , pleines d’appels fugitifs, assourdis ; de ces veillées fiévreuses, a
35 in, est-ce qu’on en a jamais vu ? Ça doit habiter Paris . Il faudra que je lui glisse un de ces jours que j’écris « pour les j
36 s qui s’embouteillent sur la petite superficie de Paris , ne seraient-elles pas d’un usage plus normal là où les hommes sont s
7 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — L’été parisien
37 ieL’été parisien 2 juillet 1935 Arrivée à Paris . — Après la Beauce au grand soleil, pendant des heures, après Versail
38 voici la rencontre émouvante de la province et de Paris . Et cela s’appelle la banlieue. La campagne ici touche à la grande vi
39 ues dénonçant je ne sais quelle émeute : voilà ce Paris de juillet que toute la province oubliait, des blés de Beauce aux pla
40 en Europe, le papiste à Londres, le calviniste à Paris , le janséniste au haut de la rue Saint-Jacques, le moliniste au fond
8 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Journal (1935-1936)
41 s’assourdissent ? C’est bien ce qu’on me disait à Paris … 11 novembre 1935 Rencontre. — Ce matin, j’ai ressenti pour la
42 circonscrites.   Les bourgeois. — J’arrivais de Paris persuadé que l’hitlérisme est un mouvement « de droite », une dernièr
43 ommence là. » 13-21 mars 1936 Huit jours à Paris . — Extrême difficulté de faire comprendre ici la chose qui est en jeu
9 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Vers la guerre
44 pe d’acteurs non professionnels. J’habite hors de Paris , La Celle-Saint-Cloud. J’envoie des textes par petits paquets, commen
10 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le bon vieux temps présent
45 i ? Mais oui, peut-être vivons-nous, ici, dans ce Paris de mars 1939, les derniers jours du bon vieux temps européen. Jours d
11 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’attente
46 au cours des mois ou des années qui viennent. Paris , 21 avril 1939 Nuit blanche dans un train bondé dès le départ de M
47 le départ de Marseille. Une journée de rentrée à Paris . Et ce soir, me voici [venu] assister à un débat au cercle des Nouvea
48 étaient les propos amers qui se tenaient dans le Paris du printemps de 1939. M’absoudras-tu de n’avoir su prendre parti entr
49 lle traversée dans la fatigue d’un soir pluvieux, Paris , souffrance des visages et des corps, exercice perpétuel de charité d
50 tmosphère exténuante, hâte, érotisme, énervement. Paris soudain considéré comme la situation spirituelle la plus extraordinai
51 e, d’infinis croisements d’existences étrangères. Paris propose une liberté et un danger, une révélation totale de l’humain d
52 d’Autriche, de Roumanie : la plupart vont venir à Paris ou s’y trouvent déjà. Impression soudaine, émouvante, d’une société s
12 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — « Puisque je suis un militaire… »
53 is si j’ai rêvé. Mais au matin, oui, c’était bien Paris , et les sirènes d’une fin d’alerte. ⁂ Paris, capitale engloutie dans
54 bien Paris, et les sirènes d’une fin d’alerte. ⁂ Paris , capitale engloutie dans l’épaisse nuit des campagnes. Mais une nuit
55 lemande. En sortant du studio, nous apprenons que Paris vient d’être bombardé pour la première fois. Dans le train qui nous
56 dre à la radio que les Allemands sont entrés dans Paris . — Merci. Repos ! Il est sorti, me voyant incapable de rien dire de p
57 di. J’ai écrit deux pages sur l’entrée d’Hitler à Paris , les ai recopiées, et envoyées à la Gazette de Lausanne . « Voyez si
58   « à cette heure où paris… » À cette heure où Paris exsangue voile sa face d’un nuage et se tait, que son deuil soit le d
59 nous sommes tous atteints. Quelqu’un disait : Si Paris est détruit, j’en perdrai le goût d’être un Européen. La Ville Lumièr
60 eur avait prophétisé : le 15 juin j’entrerai dans Paris . Il y entre, en effet, mais ce n’est plus Paris. Et telle est sa défa
61 s Paris. Il y entre, en effet, mais ce n’est plus Paris . Et telle est sa défaite irrémédiable devant l’esprit, devant le sent
62 lque chose d’indéfinissable et que nous appelions Paris . C’est ici l’impuissance tragique de ce conquérant victorieux : tout
13 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — La route de Lisbonne
63 un restaurant de Grenoble. Menu pareil à ceux de Paris il y a un an, et les prix ont à peine augmenté. Mais à Valence, la te
64 uels, supprimer ses moyens d’expression, éteindre Paris « ville lumière ». On peut aussi, tout simplement, ne plus réimprimer
65 livres en langue française : ceux qu’on faisait à Paris sur du mauvais papier ne se conserveront guère plus d’un siècle. Il n
66 ut dans leurs murs… Je songe à ce que me disait à Paris , il y a un an, José Ortega y Gasset : « Je ne puis vous expliquer la
67 mitraillettes dans certaines rues stratégiques de Paris , Adrien Tixier86, ex-militant de la gauche, lui répondit avec un demi
68 1940 Un journaliste américain, qui revient de Paris , s’appuie au bastingage, près de moi, et me dit en crachant dans l’ea
14 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Premiers contacts avec le Nouveau Monde
69 que l’est de prose un objet de mots de Mallarmé. Paris , Rome, en comparaison, sont d’immenses parcs semés de groupes de monu
70 x miteux et encombrés des plus grands éditeurs de Paris , où l’on renverse des dossiers en se retournant pour dire bonjour à u
15 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Voyage en Argentine
71 diction récente de ce petit livre non seulement à Paris , par les Allemands, mais par le syndicat français de la librairie ou
72 ourrissent l’Angleterre, et dont elles vivaient à Paris et dans tous les palaces européens. C’est pourquoi l’événement mondai
73 ment vêtues de noir et blanc, et qui prêtaient au Paris d’avant-guerre ses plus élégantes Parisiennes. Gratin sans titres de
16 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Solitude et amitiés
74 n rêve que j’eus en 1939, un peu avant de quitter Paris . (Je l’ai noté.) Je me tiens au carrefour Médicis et je regarde cette
75 recevoir une lettre de Georges Bataille disant de Paris (avec enthousiasme) : « Et ça sent de plus en plus le cadavre. » (Ain
76 onnaie d’une étiquette plus prestigieuse ici qu’à Paris même : surréalisme. Chaque soir, pendant que mon texte terminé sous p
77 eut y aller. 89. En novembre 1939, passant par Paris pour aller en Hollande, je tins à retourner au carrefour de mon rêve 
78 . C’est elle qui a paru en Suisse en 1945, puis à Paris en 1947. 92. Nous annoncions chaque semaine, à cette époque, le résu
17 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — L’Amérique en guerre
79 préparent à les dépasser. Elle imite les arts de Paris , les vins de la France et du Rhin, le traditionalisme et même le mode
80 nt cousues de fil blanc. On y est fort sensible à Paris . Cependant nous vivons au xxe siècle, et je voudrais un style qui su
18 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Virginie
81 ons de bois tristes qui s’appelaient Chantilly ou Paris mais que semblaient n’habiter que des nègres et quelques cavaliers en
82 p intelligent pour agir » était une phrase fine à Paris , comme à Londres et même à Berlin. Or la langue française nous appren
83 e la Résistance (l’Underground comme on dit ici), Paris calling, La Croix de Lorraine, Assignment in Brittany, il y en a d’au
19 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le choc de la paix
84 chèque de frs 450 est à l’ordre d’un dentiste de Paris . Tout est parfaitement imité. Seules les dimensions sont inusitées. —
20 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’un retour
85 ticommuniste, je ne sais plus. On m’écrit cela de Paris et l’on ajoute que je ferais bien de rentrer, sous peine de ne pas co
86 ils viennent. 2 avril 1946 Les oiseaux de Paris . — Nous roulons dans un petit autobus, du terrain d’Orly vers Paris.
87 ons dans un petit autobus, du terrain d’Orly vers Paris . Sept ans bientôt, depuis que je l’ai quitté… Par quelle porte allons
88 nous dépose, j’ai retrouvé les grandes mesures de Paris . Dans quel silence, à quatre heures du matin. Trouverons-nous quelque
89 rcher ailleurs. Crise des logements. — Est-ce que Paris a été bombardé ? me demandent-ils non sans inquiétude. — Et New York
90 grosses valises, se hâtent vers la gare d’Orsay. Paris a reculé d’un siècle, en direction d’une beauté oubliée. Mais que dir
91 pas vrai, je vais me réveiller, je ne suis pas à Paris . Et c’est bien un de ces tours que nous jouent les cauchemars, de rap