1 1938, Articles divers (1938-1940). Le seul espoir (juin 1938)
1 our tous, tous pour un ! Ainsi, dès l’origine, la Suisse s’affirme-t-elle comme la gardienne du secret de l’Europe, de sa vrai
2 la conscience impérieuse des raisons d’être de la Suisse n’a été, comme elle l’est aujourd’hui, une condition vitale de notre
3 s à développer la conscience démocratique au sens suisse de leurs adhérents : on revient au fédéralisme tel que nous sommes ch
4 u’indiquer la ligne générale. Notre force, à nous Suisses fédérés, n’est pas dans le nationalisme ! Nous ne sommes pas une nati
5 ent et ruinent notre grandeur et notre espoir. La Suisse n’a pas de pires ennemis. Ce n’est pas une armée motorisée qui nous s
6 ur la perfectionner au maximum. Ce qui sauvera la Suisse , c’est la conscience de son destin européen. C’est notre effort pour
7 des peuples d’Occident. Notre seul espoir, à nous Suisses , c’est de rester et de devenir de mieux en mieux le seul espoir de l’
2 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse de Denis de Rougemont, lauréat du prix Rambert 1938 (novembre 1938)
8 Neuburger comme disent, avec effroi, les journaux suisses allemands ! Certain « curieux » hebdomadaire romand crut devoir décla
9 s ancêtres. Et il se peut que de nos jours, où la Suisse apparaît de plus en plus comme le symbole d’une Europe à venir, fédér
10 écisément dans la ligne d’une vocation d’écrivain suisse . Il faut de tout pour faire une Suisse, surtout dans le plan de la cu
11 d’écrivain suisse. Il faut de tout pour faire une Suisse , surtout dans le plan de la culture. Il faut d’abord des hommes comme
12 abord des hommes comme Ramuz, qui représentent la Suisse en soi, j’entends la Suisse dans la réalité vivante d’un de ses canto
13 , qui représentent la Suisse en soi, j’entends la Suisse dans la réalité vivante d’un de ses cantons ; des hommes qui, à force
14 s hommes qui essaient de représenter l’idée de la Suisse au regard de l’Europe ; des hommes qui soient des Suisses par cela mê
15 au regard de l’Europe ; des hommes qui soient des Suisses par cela même qu’ils essaient d’être des Européens. C’est dans cette
16 succès qu’à la seule condition de garder avec la Suisse réelle les liens les plus étroits. Que votre générosité ait contribué
3 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue vu par Denis de Rougemont (8 juillet 1939)
17 tée à l’Exposition de Zurich et offerte au public suisse par le canton de Neuchâtel. Il y a quelque chose de profondément émou
18 ans ce don : un canton offre à son pays une œuvre suisse , faite par un des musiciens les plus célèbres de son temps — suisse,
19 un des musiciens les plus célèbres de son temps — suisse , ne l’oublions pas — et par un des écrivains les plus intelligents de
20 , mis en musique par Arthur Honegger », La Patrie suisse , Genève, n° 27, 8 juillet 1939, p. 855. Propos recueillis par F. Gigo
4 1939, Articles divers (1938-1940). Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939)
21 t qui n’est pas des moindres. Ce fils de la libre Suisse , qui a hérité de la conscience et du sérieux de ceux de sa race, qui
5 1939, Articles divers (1938-1940). Comment j’ai écrit Nicolas de Flue (3 novembre 1939)
22 las domine les temps. Elle vit encore au cœur des Suisses . Elle est encore le grand symbole de notre Confédération et de sa mis
6 1939, Articles divers (1938-1940). Nicolas de Flue : naissance d’un drame (Noël 1939)
23 ujet, et je défiais quiconque d’en trouver un, en Suisse , qui fût de taille à occuper l’énorme scène dont j’avais vu les plans
24 t plus un souvenir de manuel, c’est le Munich des Suisses , c’est l’éternel miracle du don de la paix, toujours immérité… Au mat
25 te. Joignons alors notre prière à celle du peuple suisse , invoquant du fond des vallées l’intervention de Nicolas : Parmi nou
7 1939, Articles divers (1938-1940). Pourquoi nous sommes là (décembre 1939)
26 , c’est parce qu’ils n’ont pas su, comme nous les Suisses , se fédérer progressivement au lieu de s’unifier brutalement. Oui, ce
27 est faite, attestée par le sang, que la solution suisse et fédérale est seule capable de fonder la paix, puisque l’autre abou
8 1939, Articles divers (1938-1940). Quel est le rôle de l’Université dans le pays ? (1939)
28 ez loin. … Ne serait-ce pas notre rôle actuel, en Suisse , de maintenir cette tradition du romantisme et des féconds loisirs qu
9 1939, Articles divers (1938-1940). Le protestantisme créateur de personnes (1939)
29 ns ; deux républiques démocratiques seulement, la Suisse et la France ; et enfin trois semi-dictatures : Pologne, Hongrie et P
30 ments lyriques sur les ossements sacrés des héros suisses , sachons reconnaître les premières racines de quelque chose qu’il ne
31 onde cette défense spirituelle sur la notion de «  Suisse chrétienne », défions-nous d’un certain enthousiasme qui nous ferait
32 nfusion du temporel et du spirituel. Parler d’une Suisse chrétienne quand beaucoup de Suisses sont incroyants, cela mène tout
33 Parler d’une Suisse chrétienne quand beaucoup de Suisses sont incroyants, cela mène tout simplement, dans la pratique, à l’uti
34 ’est-à-dire au césaropapisme. Si le mot d’ordre «  Suisse chrétienne » doit être lancé, ce ne peut être que par l’Église seule,
35 on par un parti, et non par l’État fédéral. Une «  Suisse chrétienne », ce serait une Suisse dont les citoyens seraient chrétie
36 fédéral. Une « Suisse chrétienne », ce serait une Suisse dont les citoyens seraient chrétiens. En attendant, sachons maintenir
10 1939, Articles divers (1938-1940). Le théâtre communautaire en Suisse (1939)
37 Le théâtre communautaire en Suisse (1939)r La Suisse est sans doute le pays où l’on joue le plus de t
38 Le théâtre communautaire en Suisse (1939)r La Suisse est sans doute le pays où l’on joue le plus de théâtre. Serait-ce que
39 oral est de beaucoup le plus facile à recruter en Suisse , et particulièrement dans le canton de Neuchâtel, qui m’a demandé d’é
40 e concert avec le chœur d’enfants : ce seront les Suisses et les enfants de Nicolas. Enfin un petit chœur caché derrière le deg
41 e, Nicolas sacrifie sa solitude pour le salut des Suisses  : il descend du plan 3 au plan 2. Deux mots à propos de la musique. O
42 à propos de la musique. On a défini le Festspiel suisse comme résultant de la conjonction du cortège et de la cantate (voir l
43 ssant article d’Édouard Combe sur le Festspiel en Suisse , dans La Suisse qui chante, 1932). Cette formule me paraît plus colle
44 Édouard Combe sur le Festspiel en Suisse, dans La Suisse qui chante, 1932). Cette formule me paraît plus collectiviste que com
45 gage de notre effort : nulle part, ailleurs qu’en Suisse , il n’eût été possible d’imaginer et de réaliser un spectacle de cett
46 ndre populaire. Ce sont les conditions proprement suisses , et plus précisément fédéralistes, de ce théâtre communautaire qu’il
47 e notre scène. r. « Le théâtre communautaire en Suisse  », La Suisse vue à travers l’Exposition nationale, Zurich, Atlantis V
48 . r. « Le théâtre communautaire en Suisse », La Suisse vue à travers l’Exposition nationale, Zurich, Atlantis Verlag, vol. I
11 1940, Articles divers (1938-1940). Les Suisses sont-ils « à la hauteur » de la Suisse ? (20 janvier 1940)
49 Les Suisses sont-ils « à la hauteur » de la Suisse ? (20 janvier 1940)u La Sui
50 Les Suisses sont-ils « à la hauteur » de la Suisse  ? (20 janvier 1940)u La Suisse est neutre. La Suisse est belle. On
51 hauteur » de la Suisse ? (20 janvier 1940)u La Suisse est neutre. La Suisse est belle. On a fait avec cela beaucoup de litt
52  ? (20 janvier 1940)u La Suisse est neutre. La Suisse est belle. On a fait avec cela beaucoup de littérature de manuels, — 
53 ental — comme privilèges de droit divin du peuple suisse — soit d’un point de vue purement utilitaire ou touristique. C’est-à-
54 hélas, ont pu confondre avec l’esprit même de la Suisse , « peuple d’instituteurs et d’hôteliers », comme chacun sait… Qu’on y
55 r vraiment, nous ne sommes pour rien, nous autres Suisses du xxe siècle, dans notre histoire et notre géographie. Ensuite, si
56 misérable… Eh bien, je ne dis pas que le peuple suisse représente dans son ensemble « la posture la plus misérable de l’homm
57 et qui oublie qu’on peut aussi l’y comparer. Être Suisse , ce n’est pas un « filon ». C’est plutôt une « mission spéciale ». Il
58 r les glaciers. En avant donc, pour mériter cette Suisse qui nous fut donnée ! u. « Les Suisses sont-ils “à la hauteur” de l
59 ter cette Suisse qui nous fut donnée ! u. « Les Suisses sont-ils “à la hauteur” de la Suisse ? », La Coopération, Bâle, n° 3,
60 u. « Les Suisses sont-ils “à la hauteur” de la Suisse  ? », La Coopération, Bâle, n° 3, 20 janvier 1940, p. 1.
12 1940, Articles divers (1938-1940). D’un certain cafard helvétique (janvier 1940)
61 ommes civils ou mobilisés, aux quatre coins de la Suisse , qui voudraient travailler pour leur pays, qui sont pleins de projets
62 ne une passion égalitaire (inconnue de l’ancienne Suisse ) qui a pour effet de déprimer l’initiative originale, les vocations t
63  », de prétentieux ou d’excité. Certain sentiment suisse répugne à tout ce qui lui paraît vouloir se distinguer, dans n’import
13 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. I : Les voix que rien n’arrête (24 février 1940)
64 La Suisse que nous devons défendre. I : Les voix que rien n’arrête (24 février
65 e rien n’arrête : elles nous demandent à nous les Suisses , si nous avons encore une raison d’être, si nous osons encore le proc
66 e notre sol n’appartienne qu’à nous seuls, à nous Suisses . Elles nous demandent quelle est la Suisse que nous sommes décidés à
67 nous Suisses. Elles nous demandent quelle est la Suisse que nous sommes décidés à défendre. Voilà le défi que nous adresse l’
68 vons fait serment, le 2 septembre, de défendre la Suisse jusqu’à la mort. Eh bien, il serait fou de mourir pour une Suisse don
69 a mort. Eh bien, il serait fou de mourir pour une Suisse dont nous ne serions pas sûrs qu’elle a le droit et le devoir d’exist
70 ne conscience sérieuse des raisons de vivre de la Suisse , et de nos raisons de vivre en tant que Suisses. Il nous faut tout d
71 la Suisse, et de nos raisons de vivre en tant que Suisses . Il nous faut tout d’abord écarter un certain nombre de fausses rais
72 pour en dégager enfin la vocation concrète de la Suisse . 5. Voir La Coopération du 20 janvier. v. « La Suisse que nous de
73 5. Voir La Coopération du 20 janvier. v. « La Suisse que nous devons défendre. I : Les voix que rien n’arrête », La Coopér
14 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. II : Sommes-nous libres ? (2 mars 1940)
74 La Suisse que nous devons défendre. II : Sommes-nous libres ? (2 mars 1940)w
75 d’être et de penser. Un jour, écrit Goethe, les Suisses se délivrèrent d’un tyran. Ils purent se croire libres un moment : ma
76 aristocrates ? Sommes-nous bien certains que les Suisses sont, plus que d’autres, libérés des préjugés bourgeois ? Sommes-nous
77 courage de le reconnaître en toute franchise : la Suisse actuelle est un pays où l’on a peu de « véritable » liberté d’esprit.
78 dans notre histoire. C’est parce que les premiers Suisses avaient la passion de leurs libertés sociales, civiles et quotidienne
79 ibérer du joug autrichien. Et c’est parce que les Suisses du xviiie siècle ne jouissaient plus d’une véritable liberté intérie
80 ci ce que j’entends par la paresse d’esprit : les Suisses jouissent d’une instruction publique remarquable, mais ils ont la plu
81 , comme on l’a peut-être trop dit. Autrefois, les Suisses se méfiaient des personnalités trop affichées, parce qu’ils craignaie
82 ique dans l’effacement volontaire des plus grands Suisses de ce temps-là. Mais aujourd’hui, l’égalitarisme hérité du xixe sièc
83 a longtemps, tout au haut de la pente… w. « La Suisse que nous devons défendre. II : Sommes-nous libres ? », La Coopération
15 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. III : Pourquoi nous devons rester neutres (9 mars 1940)
84 La Suisse que nous devons défendre. III : Pourquoi nous devons rester neutres (
85 e la nécessité n’est guère valable que pour nous, Suisses . Nos voisins n’ont aucune raison d’en tenir compte, bien au contraire
86 orcent. Et certes, aux yeux d’un chrétien et d’un Suisse , les traités ne seront jamais de simples chiffons de papier ! La Conf
87 ligérantes de ne point utiliser le passage par la Suisse , qui les découvrirait sur leur flanc. Mais cette raison dite d’équili
88 8 lorsque le fameux « fossé » séparait Welches et Suisses allemands. Aujourd’hui, nous sommes unanimes… Que reste-t-il donc à r
89 al. Si maintenant et malgré tout j’affirme que la Suisse a le devoir de rester neutre, ce ne peut donc être qu’au nom d’une ré
90 elle au premier chef ; au nom de la mission de la Suisse dans la communauté européenne. Non, la neutralité de la Suisse ne sau
91 a communauté européenne. Non, la neutralité de la Suisse ne saurait être un privilège, c’est une charge ! Et ce serait bien ma
92 ’Europe entière. Seule, la mission positive de la Suisse rend un sens et un poids aux arguments que nous jugions tout à l’heur
93 t Acte que la neutralité et l’inviolabilité de la Suisse , et son indépendance de toute influence étrangère, sont dans les vrai
94 s permettre d’accomplir notre mission spéciale de Suisses . Disons-nous donc : Beauté du sol oblige, liberté oblige, neutralité
95 ai dans un dernier article, sur la vocation de la Suisse et ses conséquences pour nous tous. x. « La Suisse que nous devons
96 sse et ses conséquences pour nous tous. x. « La Suisse que nous devons défendre. III : Pourquoi nous devons rester neutres »
16 1940, Articles divers (1938-1940). La Suisse que nous devons défendre. IV : Notre « mission spéciale » (16 mars 1940)
97 La Suisse que nous devons défendre. IV : Notre « mission spéciale » (16 mars 19
98 ue je définisse ce que j’appelle la mission de la Suisse , ou mieux encore, sa vocation. C’est très facile à dire en quelques m
99 es mots. La vocation actuelle et historique de la Suisse , c’est de défendre et d’illustrer aux yeux de l’Europe le principe du
100 ntérieur de nos frontières. C’est faire que notre Suisse ait vraiment le droit de s’offrir en exemple à l’Europe, sur le plan
101 ar l’arrière. Quand on parle d’une vocation de la Suisse vis-à-vis de l’Europe, nombreux sont ceux qui crient à l’utopie. Beau
102 nt condamnés à l’idéalisme. Mais beaucoup de bons Suisses ne le voient pas de leurs yeux, et par suite, ne veulent pas y croire
103 ment l’indication d’une vocation européenne de la Suisse . Dans un certain sens, ils n’ont pas tort. Une vocation n’est jamais
104 s’agit pour nous tous de reconnaître la vocation suisse , d’en revêtir la charge, d’en être les porteurs. Travaillons tout d’a
105 mobiliser l’opinion en faveur d’une action de la Suisse auprès de ses voisins en guerre. Ce n’est pas encore une mobilisation
106 te que cette réduction d’Europe fédérée qu’est la Suisse soit au moins de l’ouvrage bien fait, digne d’être exposé et en bonne
107 s reste à connaître beaucoup mieux nos confédérés suisses allemands, qui savent souvent tellement mieux que nous ce qu’est la S
108 ent souvent tellement mieux que nous ce qu’est la Suisse . Il nous reste surtout à développer en profondeur ce que j’appellerai
109 ans mes articles qu’une seule idée : c’est que la Suisse que nous devons défendre n’est pas la Suisse des manuels, des cartes
110 e la Suisse que nous devons défendre n’est pas la Suisse des manuels, des cartes postales et des discours, n’est pas la Suisse
111 des cartes postales et des discours, n’est pas la Suisse qui se vante de ses beautés, de ses libertés et de sa neutralité, mai
112 de ses libertés et de sa neutralité, mais bien la Suisse qui sait reconnaître dans ces privilèges les signes d’une mission don
113 té. Si nous refusons de considérer le fait d’être Suisses comme une espèce de filon, si nous le considérons tout au contraire c
114 donner, nous serons mieux armés pour défendre la Suisse où Dieu nous veut à son service. y. « La Suisse que nous devons déf
115 Suisse où Dieu nous veut à son service. y. « La Suisse que nous devons défendre. IV : Notre ‟mission spéciale” », La Coopéra
17 1940, Articles divers (1938-1940). D’un journal d’attente (pages démodées) (avril 1940)
116 re ces deux ardeurs montées jusqu’à la haine ? En Suisse , 2 mai 1939 Combien oseraient avouer que cette menace leur rend enfin
18 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure sévère (juin 1940)
117 ir pour persévérer. » Or cette espèce est rare en Suisse , comme dans tous les petits pays où l’ère bourgeoise, ère du « confor
118 questions sociales. Et cela non pas seulement en Suisse , mais dans tous les pays de l’Europe ; non seulement sur le plan soci
119 e lequel ils excitaient les masses. Mea culpa des Suisses , qui voulaient profiter des avantages de la folie moderne, et qui se
120 aux qui ne peuvent en croire leurs yeux. Avis aux Suisses . Les Suisses ont quelque chose à faire, quelque chose de précis, que
121 uvent en croire leurs yeux. Avis aux Suisses. Les Suisses ont quelque chose à faire, quelque chose de précis, que je veux dire
122 ’an dernier — et c’est fini — dont je parlais aux Suisses en janvier de cette année — et cela fait déjà cinq mois passés8. Ce d
123 budget annuel de la « défense spirituelle » de la Suisse représente à peu près le prix de deux chars d’assaut. On trouvera de
124 s. 8. Voir mon livre Mission ou démission de la Suisse (« La bataille de la culture. ») 9. Comme le fait Paul Reynaud deva
19 1940, Articles divers (1938-1940). L’heure de la Suisse (1er août 1940)
125 L’heure de la Suisse (1er août 1940)ae Pendant des siècles, l’équilibre entre les grand
126 uilibre entre les grands États qui entouraient la Suisse fut notre garantie d’indépendance. Cet équilibre vient d’être rompu.
127 ndépendance. Cet équilibre vient d’être rompu. La Suisse est réduite à elle-même. Quels que soient les sentiments que nourriss
128 t ou de corporation) qui a rassemblé les premiers Suisses au xiiie siècle. C’est l’esprit de résistance locale organisée, la p
129 acrifice de quelques-uns pour tous qui a sauvé la Suisse à Saint-Jacques sur la Birse, malgré l’anéantissement total de nos tr
130 de nos troupes. Une seule fois dans l’histoire la Suisse a succombé : en 1798. Les causes de cette défaite sont bien connues,
131 a résistance « aveugle » de quelques-uns sauva la Suisse  ; l’envahisseur reconnut que les habitants du Nidwald avaient été les
132 et après une tentative manquée pour imposer à la Suisse un statut contraire à ses traditions, il déclara : « La nature a fait
133 as d’un homme sage. » (Napoléon, en 1802.) L’idée suisse renaissait, contre toute espérance. Un tel passé doit nous donner con
134 le présent. Il nous montre que de tout temps, la Suisse a été menacée par des puissances dix fois supérieures, et qu’elle ne
135 et démoraliser que ceux qui ont oublié comment la Suisse s’est faite, et à quel prix elle s’est toujours maintenue. Mais on ne
136 héritage qu’en travaillant à l’enrichir. Ainsi la Suisse ne survivra aux révolutions actuelles que si elle croit à son avenir,
137 r de l’idéal forgé par notre histoire. Rendons la Suisse digne d’elle-même, et rendons-nous plus dignes d’elle ! Comment ? Je
138 s clair. C’est le maintien et la rénovation de la Suisse  : l’un ne va pas sans l’autre, l’une rend l’autre possible. Les sacri
139 et moi de droite, mais aujourd’hui nous sommes de Suisse , l’un comme l’autre. Les sacrifices de cette nature sont peut-être pl
140 e pour notre Confédération. ae. « L’heure de la Suisse  », Le Semeur vaudois, Lausanne, n° 30, 1er août 1940, p. 2.
20 1940, Articles divers (1938-1940). Un fondateur de la Ligue du Gothard part pour quatre mois aux États-Unis : M. Denis de Rougemont nous dit… (23 août 1940)
141 e jamais — ce qui doit logiquement représenter la Suisse d’aujourd’hui. Et travailler au bien de la Suisse. Le comité directeu
142 Suisse d’aujourd’hui. Et travailler au bien de la Suisse . Le comité directeur de la Ligue est formé de dix hommes dont le plus
143 ; cela équivaut à dire que la moitié des citoyens suisses ne s’intéressaient pas aux affaires du pays. Il fallait se hâter de l
144 d’une série de conférences destinées aux colonies suisses du Nouveau Monde. Il part également pour assister aux représentations
21 1940, Articles divers (1938-1940). Autocritique de la Suisse (août 1940)
145 Autocritique de la Suisse (août 1940)ad Nul pays, à ma connaissance, n’a été plus souvent ex
146 us souvent expliqué à lui-même et au monde que la Suisse . C’est qu’il en a besoin plus que nul autre. Sa devise est un paradox
147 sition gauche-droite est étrangère au génie de la Suisse . Son origine parlementaire le prouve : rien de moins suisse que notre
148 n origine parlementaire le prouve : rien de moins suisse que notre Parlement, importé d’Amérique à une époque récente, et plus
149 es. Je vois que dans le budget moyen d’un ouvrier suisse , le cadre matériel de l’existence (logement, vêtement, mobilier, assu
150 tants ; les Romands, Tessinois ou Ladins avec les Suisses alémaniques. Nier ce principe ou l’appliquer sans loyauté, dans n’imp
151 est nier le fédéralisme et ruiner les bases de la Suisse . Que nos moralistes s’en souviennent, et que nos conformistes ne l’ou
152 quer la ressemblance entre ce qu’ils détestent en Suisse et ce qu’ils admirent au-dehors…) 9. Notre naïveté. — Elle éclate dan
153 géographie ! dit ce poète. Et de nous décrire une Suisse héroïque protégée par les Alpes, ce rempart, le Jura, cette barrière,
154 mais les géographes, plus sobres, définissent la Suisse en ces termes : « Une dépression entre deux chaînes de montagnes. » R
155 droit que nul État humain n’est éternel ; que la Suisse est un État humain ; et que par conséquent l’épithète « éternelle » n
156 e » ne saurait désigner l’attitude adoptée par la Suisse en politique. De plus, la Suisse n’est devenue neutre qu’à partir d’u
157 e adoptée par la Suisse en politique. De plus, la Suisse n’est devenue neutre qu’à partir d’un certain moment de son histoire.
158 cette manière notre opinion. En tant que citoyen suisse respectueux des décisions de nos autorités suprêmes, j’ai donc le dro
159 sa matérialité (le territoire). Le vrai patriote suisse ne dit pas : « Plutôt renoncer à ma liberté d’opinion que de risquer
160 ulier à dominer les masses13. Il est temps que la Suisse comprenne que le souci de son économie ne saurait plus servir d’excus
161 édérales ». Sur le plan diplomatique européen, la Suisse pourrait et devrait jouer dans notre siècle une partie magnifique. Ma
162 c raison G. de Reynold. ad. « Autocritique de la Suisse  », Schweizerische Hochschulzeitung, août 1940, p. 158-167. Précédé de
163 e : « Sous le titre : Mission ou démission de la Suisse , Denis de Rougemont, l’un des lauréats du prix Gottfried Keller 1940
164 ans la communauté ; et tous ils s’adressent à des Suisses . Par une série de cercles concentriques, ils s’efforcent de situer no
165 écimen, le dernier chapitre : “Autocritique de la Suisse ”, désirant les rendre attentifs (car nous nous sentons pressés de le
22 1940, Articles divers (1938-1940). La Ligue du Gothard : raisons d’espérer (13 septembre 1940)
166 s-Unis, afin d’y prendre contact avec les milieux suisses établis là-bas, il nous dit son sentiment sur la ligue du Gothard don
23 1940, Articles divers (1938-1940). L’homme au poignard enguirlandé (1940)
167 l avec une dure exactitude : face au danger. Leur Suisse est au sommet de son élan vers la conquête et la richesse ; au comble
168 ont des vagues à peine figées dans leur élan. Une Suisse réelle, et non pas un décor ; non pas un état d’âme vaporeux, comme l
169 ses tableaux ; ce sera l’arme réelle du guerrier suisse , signe des vieilles libertés ; et maintenant c’est le sceau des poème
170 anchées, pendant que leur artillerie décimait les Suisses à bout portant. Le poème de Manuel répond à une chanson glorifiant la
24 1940, Articles divers (1938-1940). Mission spéciale (1940)
171 est faite, attestée par le sang, que la solution suisse et fédérale est seule capable de fonder la paix, puisque les autres a
25 1940, Articles divers (1938-1940). Henri le Vert ou l’âme alémanique (1940)
172 Je dois ma première découverte de l’atmosphère suisse allemande à un cours de répétition. Nous faisions des manœuvres dans
173 ut, pour moi, la meilleure expression de l’esprit suisse allemand. Courez demain matin chez un libraire ou à la bibliothèque l
174 une bonne action patriotique. Car le patriotisme suisse est d’abord une question d’amitié, et l’amitié suppose une connaissan
175 et d’humour. Et c’est peut-être là le secret des Suisses allemands. Le secret d’un certain lyrisme qui les distingue de nous a
176 nuances-là qui donnent le ton de la bonne chanson suisse allemande, et de la fantaisie d’Henri le Vert. On me dira que je vais
177 , et dans une œuvre exceptionnelle, mon modèle du Suisse allemand… Oh, bien sûr, ils ne sont pas tous des Gottfried Keller ou
178 Vert, j’entends tout autre chose dans les chants suisses allemands que cette fameuse lourdeur sentimentale un peu scolaire ; j
179 et lyrique, tout ce qui fait le meilleur fonds du Suisse allemand dès qu’il est délivré de son sérieux massif. Et alors, dans
180 ichois, la vieille culture patinée des Bâlois, la Suisse centrale qui mène encore une existence patriarcale autour du Saint-Go
181 Providence nous veut vraiment du bien, à nous les Suisses , puisqu’elle nous a permis de réunir des qualités et des défauts qui
182 se complètent si heureusement : la rouspétance du Suisse romand et la patience de l’Alémanique, — la nervosité latine et la té
183 ux plus ombrageux des régionalistes romands qu’un Suisse allemand n’est pas nécessairement un centraliste ou un Monsieur de Be
184 a patrie. Qu’il est donc réjouissant que tous les Suisses ne soient pas sortis du même moule, qu’il y ait des Zurichois et des
185 ac. « Henri le Vert ou l’âme alémanique », La Suisse  : revue mensuelle de l’Office national suisse du tourisme, Zurich, n°
186 La Suisse : revue mensuelle de l’Office national suisse du tourisme, Zurich, n° 7-8, [juillet-août] 1940, p. 14-15.