1
tous les participants ont fait de Genève et de la
Suisse
. Les Français, notamment, sont venus avec une grande curiosité et un
2
r. Tout le monde insiste pour cela ; parce que la
Suisse
est en dehors de l’ONU, parce qu’on y parle sans mandat, pas au nom d
3
orce davantage que dans tout autre pays du monde,
Suisse
comprise. Mais ce que les statistiques oublient de noter, c’est qu’on
4
en vrai. Nous étions trop nombreux. En France, en
Suisse
aussi, avant la guerre, nous trouvions qu’il y avait trop de juifs ré
5
e afin de faire une tournée de conférences sur la
Suisse
. J’y allais aussi dans l’intention de faire jouer mon oratorio Nicol
6
, je suis resté aux États-Unis. Je suis rentré en
Suisse
il y a quelques mois seulement, et je compte m’installer à Ferney dan
7
ic américain, j’ai fait, enfin, un ouvrage sur la
Suisse
, intitulé Le Cœur de l’Europe et dont il n’existe qu’une édition an
8
iption, parce que, se référant à l’ouvrage sur la
Suisse
de M. Denis de Rougemont, il a donné comme argument principal le cas
9
pense généralement, je m’assure que l’expérience
suisse
, malgré son petit cadre, est valable pour l’Europe. Voyez-vous, on ne
10
’Europe. Voyez-vous, on ne se rend pas compte, en
Suisse
, qu’il existe en nous, aujourd’hui, un sentiment européen, ce qui n’e
11
l y a cent ans. En 1846, il existait un sentiment
suisse
, mais l’on doutait de la possibilité de créer un État fédéral. Comme
12
u’elle allait de soi. Notez bien que ce sentiment
suisse
, dans les années précédant 1848, était informulé, et qu’il a fallu la
13
on publique prît enfin conscience de ce sentiment
suisse
. Aujourd’hui, il ne faut pas se leurrer, il y a une crise du fédérali
14
t pas se leurrer, il y a une crise du fédéralisme
suisse
. Et cette crise vient de ce que nous sommes entourés d’États-nations,
15
tre, une constitution commune. Dans cette vue, la
Suisse
moderne serait une sorte de « bon exemple » à suivre. Rien de plus ba
16
vre. Rien de plus banal, que cette référence à la
Suisse
, dès qu’il est question d’États-Unis d’Europe ou d’un gouvernement mo
17
e aux grands. De plus, il a fallu des siècles aux
Suisses
pour se fédérer, et nous avons besoin de solutions rapides. » À la de
18
deuxième objection, je répondrai que les cantons
suisses
n’ont adopté une constitution commune qu’en 1848, au terme d’une cris
19
Quant à ce que l’on répète sur la petitesse de la
Suisse
et sur l’impossibilité de transposer ses institutions à l’échelle con
20
détails de la mise en pratique du fédéralisme en
Suisse
, mais non pas si l’on cherche à dégager de cette expérience l’idée fé
21
du fondamental, que l’exemple de la vie politique
suisse
illustre très clairement. En effet, les mots fédération et fédéralism
22
compris de deux manières très différentes par les
Suisses
alémaniques et par les Suisses romands. En allemand, confédération se
23
ifférentes par les Suisses alémaniques et par les
Suisses
romands. En allemand, confédération se dit Bund, qui signifie union,
24
oint est parfaitement exprimé par la devise de la
Suisse
, devise paradoxale ou « dialectique » dans sa forme : « Un pour tous,
25
s semblables à celles que je viens de signaler en
Suisse
. Nous aurons des fédéralistes qui ne penseront qu’à faire l’union et
26
n féconde. ⁂ Lorsqu’on lit les anciens historiens
suisses
, j’entends ceux d’avant 1848, on est frappé de constater qu’ils n’emp
27
guider les démarches des meilleurs hommes d’État
suisses
, pendant des siècles. Mais il est non moins certain que cette idée es
28
la vie du civisme et de la pratique politique des
Suisses
. C’est le défi que représente l’esprit totalitaire, qui les force à f
29
vivons ce moment de l’histoire où le fédéralisme
suisse
, s’il veut durer, doit devenir à son tour missionnaire. Telle est sa
30
ère. Le grand danger de l’heure présente, pour la
Suisse
, je le vois dans ce fait qu’elle doit se formuler. Elle doit dire ce
31
e manière tout empirique, ont formé la fédération
suisse
. Et je vais les choisir parmi ceux qui me paraissent applicables, imm
32
l’une des nations composantes. Toute l’histoire
suisse
illustre ce principe. Chaque fois qu’un des cantons, comme Zurich, ou
33
se de l’État fédératif moderne. C’est pourquoi la
Suisse
ne verra jamais sans une certaine méfiance certains « grands » s’arro
34
able. (On pourrait ainsi dire : une fonction.) En
Suisse
, ce respect des qualités ne se traduit pas seulement dans le mode d’é
35
culturelle, où l’on voit la Suisse romande et la
Suisse
italienne jouer un rôle sans proportion avec le chiffre de leurs habi
36
egarder leurs qualités propres. La richesse de la
Suisse
par exemple, réside dans ses diversités jalousement défendues et main
37
onnent de l’extrême complication des institutions
suisses
, de cette espèce de mouvement d’horlogerie fine que composent nos rou
38
c les réalités humaines et naturelles du pays. La
Suisse
est formée d’une multitude de groupes et d’organismes politiques, adm
39
une assemblée des gouverneurs des 48 États, ni la
Suisse
par les délégués des 22 cantons. Ce serait impraticable. Ces deux féd
40
er, et rapidement, comme le fut celle des cantons
suisses
en 1848. La nécessité en est évidente, la maturation historique en es
41
oies nouvelles. Seul il peut surmonter — voyez la
Suisse
— les vieux conflits de races, de langues et de religions sclérosés d
42
La lutte des classes (1947)j Les trains
suisses
, bien qu’ils vous conduisent en moins d’une heure d’un monde à l’autr
43
où rien ne bouge. Comme il n’y a pas de place en
Suisse
pour un véritable voyage, on s’en tire en coupant le milieu, ce rempl
44
ant, sont à la fois ouvertes et fermées. Ainsi la
Suisse
est la patrie des romantiques contraints par les dimensions mêmes de
45
région, dans cette égalité scolaire que créent en
Suisse
les bancs de bois peints en faux bois jaune clair. On s’attendait à ê
46
e principale de notre régime fédéral. Revenant en
Suisse
après sept ans d’absence, l’été dernier, et plus que jamais frappé pa
47
ègles de la bonne conduite. » L’aspect d’un wagon
suisse
de IIIe classe, tant il respire naturellement l’honnêteté, tendrait à
48
le est si bien déguisé en exacte banalité que les
Suisses
le prennent pour banal. Ils pensent mener la vie normale du genre hum
49
lles du train-train de nos corruptions. Donc les
Suisses
que je vois en IIIe classe offrent l’image de l’homme sûr de son mond
50
se propose par contraste une réponse. C’est qu’en
Suisse
on se sent regardé, examiné, jugé, jaugé, plus que nulle part ailleur
51
un air, un rien. L’indiscrétion sévère du regard
suisse
me surprend à chacun de mes retours. Comment décrire et comment justi
52
ule. J’ai cru remarquer à ce propos que le peuple
suisse
paraît de plus en plus enclin à respecter le velours gris et dru des
53
’est pas vu. Les passagers de première classe, en
Suisse
, je les nomme les imperméables. Ils traversent et passent, et rien ne
54
: Amsterdam-Köln-Olten-Zagreb-Bucuresti. Voilà la
Suisse
en raccourci, telle que je l’aime : croisement des traditions locales
55
tatons que ce sont sans contredit : la fédération
suisse
, et les royaumes démocratiques et socialistes du Nord, Scandinavie, H
56
, 9 janvier 1948, p. 4. Précédé de cette note : «
Suisse
d’origine, Denis de Rougemont s’est penché, dès sa maturité, sur les
57
de Rougemont. J’ai fait des études de lettres en
Suisse
et en Autriche, à Vienne. J’ai voyagé en Allemagne et en Hongrie. Pen
58
à Kafka. La guerre rappela Denis de Rougemont en
Suisse
; il fut mobilisé à l’état-major de Berne. Lors de l’entrée de Hitler
59
s dans des journaux et des revues de France et de
Suisse
— articles qu’il a d’ailleurs rassemblés en un volume sous le titre :
60
sation fédérative. Le modèle en est fourni par la
Suisse
dont tout le système est fondé sur une dialectique : un pour tous, to
61
seules préservent notre liberté. Chaque jour, la
Suisse
en reconnaît les bienfaits. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour