1 1938, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La vraie défense contre l’esprit totalitaire (juillet 1938)
1 trerai le premier point par notre situation comme Suisses . Et le second, par notre situation comme chrétiens. ⁂ L’exemple de la
2 otre situation comme chrétiens. ⁂ L’exemple de la Suisse me tient à cœur à double titre : c’est ma patrie, et d’autre part, il
3 roche du personnalisme. C’est donc à propos de la Suisse que je pourrai le mieux faire saisir la portée immédiate de ce que j’
4 à cœur cependant de montrer son danger pour nous Suisses . Et je voudrais, à titre personnel évidemment, présenter quelques rem
5 us grave que nous puissions commettre en tant que Suisses , car elle menace l’existence même de notre État. Réagir à la menace t
6 e. Et il est aisé de voir que le nationalisme, en Suisse , signifierait bientôt le partage de notre État en trois nations. Ce s
7 on de suicide totalitaire. Leçon capitale pour la Suisse  ! Un État qui ne croit plus à sa valeur spirituelle, ou ne prouve pl
8 fascisme ; je ne vous le dis pas seulement comme Suisse , convaincu de la mission fédéraliste de son pays ; je vous le dis aus
2 1939, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Nicolas de Flue et la Réforme (août 1939)
9 (août 1939)b Pour la très grande majorité des Suisses d’aujourd’hui, surtout dans les cantons protestants, Nicolas de Flue
10 igure de Nicolas de Flue pouvait revêtir pour les Suisses d’aujourd’hui, et pour les protestants précisément, une signification
11 l’appelle désormais. Et sa légende se répand, en Suisse d’abord, puis bien au-delà. Peu à peu, les pèlerins deviennent plus f
12 appui : car son conseil est si puissant parmi les Suisses qu’on a coutume de s’adresser d’abord à lui lorsqu’il faut négocier u
13 raité. C’est ainsi que le solitaire conseille aux Suisses de se montrer prudents dans l’affaire de Bourgogne, où l’Autriche et
14 atriarcale. Mais la tentation est trop forte. Les Suisses passent outre aux avis de l’ermite, et toutes ses prédictions se réal
15 ieurs de ses principaux représentants vécurent en Suisse allemande du xiiie au xve siècle, et Nicolas de Flue ne saurait s’e
16 ion nous a livré concernant le pacificateur de la Suisse . On ne saurait en louer assez la science, et surtout l’honnêteté. C’e
17 e lui opposer une parole de Nicolas conjurant les Suisses de garder la foi de leurs pères, Zwingli réplique que les réformés so
18 le symbolisant l’idée confédérale créatrice de la Suisse . Les cantons personnifiés prenaient la parole tour à tour, comme à la
19 uvre et se privant de pain à l’époque même où les Suisses sont tentés par les richesses étrangères ; Nicolas pacifiant les cant
3 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La bataille de la culture (janvier-février 1940)
20 groupes personnalistes, répandus en France et en Suisse , et vingt autres mouvements analogues, tous animés de cet esprit d’éq
21 endre la culture, et pour ceux qui veulent rester Suisses . La guerre actuelle manifeste avant tout la faillite retentissante de
22 est faite, attestée par le sang, que la solution suisse et fédérale est seule capable de fonder la paix, puisque l’autre abou
23 nent enfin que l’heure est venue pour nous autres Suisses , de voir grand, de voir aux proportions de l’Europe moderne, tout en
4 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’heure sévère (juin 1940)
24 ir pour persévérer. » Or cette espèce est rare en Suisse , comme dans tous les petits pays où l’ère bourgeoise, ère du « confor
25 questions sociales. Et cela non pas seulement en Suisse , mais dans tous les pays de l’Europe ; non seulement sur le plan soci
26 quel ils excitaient les masses. « Mea culpa » des Suisses , qui voulaient profiter des avantages de la folie moderne, et qui se
27 aux qui ne peuvent en croire leurs yeux. Avis aux Suisses . Les Suisses ont quelque chose à faire, quelque chose de précis, que
28 uvent en croire leurs yeux. Avis aux Suisses. Les Suisses ont quelque chose à faire, quelque chose de précis, que je veux dire
29 an dernier — et c’est fini —, dont je parlais aux Suisses en janvier de cette année, et cela fait déjà cinq mois passés. Ce dél
30 budget annuel de la « défense spirituelle » de la Suisse représente à peu près le prix de deux chars d’assaut. On trouvera de
5 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’Église et la Suisse (août 1940)
31 L’Église et la Suisse (août 1940)e Je vous parlerai ce matin de l’Église visible et non
32 arlerai des Églises telles que nous les voyons en Suisse  ; et de la Suisse, telle que nous la voyons en ce mois de juillet de
33 s telles que nous les voyons en Suisse ; et de la Suisse , telle que nous la voyons en ce mois de juillet de 1940. Ce ne sera p
34 pays. « Au cœur de la révolution européenne, la Suisse est réduite à elle-même. Elle n’a plus d’autre garantie humaine que s
35 mystérieux et inexpugnable. Bastion naturel de la Suisse , cœur de l’Europe et rendez-vous des races, le Gothard est le grand s
36 de notre sécurité. Et s’il fallait qu’un jour la Suisse fût envahie, j’imagine qu’elle pourrait garder pendant des mois, peut
37 x derniers sommets libres, autour du trésor de la Suisse . Oui, nous serions courbés, mais le grondement lointain des canons du
38 xtrême que je viens de décrire, à supposer que la Suisse soit envahie, pourrions-nous penser à l’Église comme à notre Gothard
39 on voit ce qui était vraiment solide. L’Église de Suisse est-elle vraiment solide ? Saura-t-elle résister comme un roc ? comme
40 de notre Église visible, de nos diverses Églises suisses , c’est qu’elles ont cessé d’être ou n’ont jamais été de véritables co
41 iberté. Nos paroisses actuelles, nos paroisses de Suisse , seraient-elles capables de jouer pareil rôle, de nos jours ? Souvent
42 s remarques sur les rapports de l’Église et de la Suisse , en tant qu’État. D’abord ceci : notre Église suisse doit être, ou re
43 sse, en tant qu’État. D’abord ceci : notre Église suisse doit être, ou redevenir une Église de Dieu, et non pas la société des
44 unique et suffisant que l’Église doit rendre à la Suisse , c’est de rester ou de devenir une vraie Église, une Église de Dieu e
45 sance d’ordre politique. 2° Le service que l’État suisse doit en retour, à l’Église, c’est de la laisser être une vraie Église
46 ie Église de Dieu et non pas une Église de l’État suisse . Il est bien vrai que notre État fédéral ne saurait se fonder concrèt
47 e devons pas être chrétiens parce que nous sommes Suisses , mais nous devons être de bons Suisses parce que nous sommes chrétien
48 ous sommes Suisses, mais nous devons être de bons Suisses parce que nous sommes chrétiens d’abord. Gardons-nous du Schweizerchr
49 du pays, dans toutes les couches de notre peuple suisse . Pour mille raisons qui tiennent à l’évolution sociale du xixe siècl
50 chants réglés et réguliers. Depuis mon retour en Suisse j’éprouve avec intensité l’absence de toute espèce de liturgie sérieu
51 ant pour quelles raisons je pense que nos Églises suisses devraient se préparer à l’adopter, telle qu’elle est. Il y a d’abord
52 un beau dimanche, au culte d’une de nos paroisses suisses . Elle sera d’abord, probablement, dépaysée, comme je vous le disais t
53 t à mon sujet, aux relations entre l’Église et la Suisse , ou pour être concret : aux relations entre nos Églises et nous, les
54 et : aux relations entre nos Églises et nous, les Suisses . Le peuple suisse, en général, n’a pas un sens des formes très raffin
55 entre nos Églises et nous, les Suisses. Le peuple suisse , en général, n’a pas un sens des formes très raffiné. Je vous dirai m
56 nte, et qui vous surprendra peut-être : le peuple suisse souffre d’un défaut qu’il me faut bien nommer le sans-gêne spirituel.
57 une liturgie, comment se fait-il que nos Églises suisses soient les seules sur le continent qui croient pouvoir s’en passer, s
58 ns cesse croissante.) Et pourtant, les Églises de Suisse devraient avoir à cœur ce rapprochement, plus qu’aucune autre Église
59 comme lorsqu’on parle de « l’indépendance » de la Suisse . 10. Canton de Genève. e. « L’Église et la Suisse », Les Cahiers pr
60 isse. 10. Canton de Genève. e. « L’Église et la Suisse  », Les Cahiers protestants, Lausanne, août 1940, p. 321-342. Une note
6 1941, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Autocritique de la Suisse (février 1941)
61 Autocritique de la Suisse (février 1941)f Nul pays à ma connaissance, n’a été plus souvent e
62 us souvent expliqué à lui-même et au monde que la Suisse . C’est qu’il en a besoin plus que nul autre. Sa devise est un paradox
63 miques, parlementaires. f. « Autocritique de la Suisse  », Les Cahiers protestants, Lausanne, février 1941, p. 127-128. Une n
64 e précise : « Tiré de Mission ou démission de la Suisse . »
7 1950, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Europe unie et neutralité suisse (novembre-décembre 1950)
65 Europe unie et neutralité suisse (novembre-décembre 1950)g I Comment allons-nous justifier, au
66 est pas beaucoup dire. Il serait donc temps qu’en Suisse au moins, l’on essaie de comprendre un peu mieux les raisons véritabl
67 pour beaucoup de mes compatriotes, la neutralité suisse est devenue un tabou, aussi sacré que l’égoïsme. On refuse de la disc
68 tre neutralité n’était rien d’autre que ce que le Suisse moyen semble croire aujourd’hui, il ne faudrait pas s’étonner qu’elle
69 te de plus en plus le reste du monde. Comment les Suisses , si jalousement ennemis de privilèges dans leur pays, peuvent-ils pré
70 Ainsi donc, dès le début, ce premier noyau de la Suisse a reçu un statut spécial dans l’intérêt de l’Europe entière, au moins
71 ive des Confédérés apparaît vers 1648, lorsque la Suisse se sépare de l’Empire par le traité de Westphalie. L’expérience de la
72 Mais ce n’est qu’en 1815 que la neutralité de la Suisse se voit proclamée, sanctionnée par les Puissances et déclarée perpétu
73 rmes que « la neutralité et l’inviolabilité de la Suisse […] sont dans les vrais intérêts de l’Europe entière ». En 1914, on r
74 européen dans notre abstention du conflit. Si la Suisse avait pris parti, à ce moment-là, elle se fût déchirée en deux : une
75 tant rompu au profit des puissances fascistes, la Suisse ne dut son salut qu’à une chance extraordinaire, aidée par une armée
76 1939 à 1945. Il n’est donc plus question pour la Suisse d’essayer de maintenir sa place centrale et réservée dans le jeu des
77 ut-on dire que l’attitude plus que réservée de la Suisse contribue sérieusement à promouvoir l’union ? Peut-on dire que la Sui
78 sement à promouvoir l’union ? Peut-on dire que la Suisse , en refusant de se risquer à Strasbourg, contribue à renforcer le Con
79 l’on commence à regarder de travers cette petite Suisse qui prétend rester neutre quand tout le monde réarme à grands cris. M
80 s ne sont pas des armes ! La vérité, c’est que la Suisse neutre est le seul pays d’Europe qui soit matériellement et moralemen
81 Je sais très bien que la seule mention de l’armée suisse a le don de provoquer des sourires légèrement ironiques ou incrédules
82 radoxal mais évident, que ce petit coin, c’est la Suisse neutre. Quand l’armée de l’Europe commencera d’exister, il sera temps
83 nde et forte, c’est en somme au profit de quoi la Suisse devrait éventuellement renoncer à sa neutralité. Je réponds pour ma p
84 e trancher, ne sachant pas ce que pense le peuple suisse . Il ne faut pas que l’histoire nous surprenne, endormis dans la fauss
85 olitique. Le voici : Tant que la neutralité de la Suisse se révèle utile à l’Europe — comme aujourd’hui sur le plan militaire
86 a connaissance. g. « Europe unie et neutralité suisse  », Les Cahiers protestants, Lausanne, n° 6, novembre-décembre 1950, p
87 nne se font plus difficiles et plus nombreux. Les Suisses doivent d’abord connaître objectivement la question. Nous avons rédig
88 s IV et V : […] — Quelle attitude, selon vous, la Suisse devrait-elle adopter en face de l’Europe unie ? À supposer qu’une féd
8 1951, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Réplique à M. Lasserre (mars-avril 1951)
89 ar ce biais-là que je pouvais aborder le problème suisse , dans le cadre général de ma chronique intitulée « Demain l’Europe ».
90 i nullement nié ou méconnu l’intérêt propre de la Suisse . Il serait toutefois bien léger de penser, ou de laisser croire, que
91 s ! Où donc ai-je soutenu « sans réserve » que la Suisse devrait subordonner sa politique à « l’intérêt des principaux États d
92 tats de l’Europe » ? J’ai dit seulement que si la Suisse un jour décidait de renoncer à sa neutralité, ce ne pourrait être qu’
93 ssion sur la neutralité présente et à venir de la Suisse , les circonstances ayant changé depuis dix ans. Demander qu’on discut
94 ime pas le problème du rôle actuel et futur de la Suisse dans la construction de l’Europe. C’est sur ce point qu’il eût été in
95 ée comme réponse à l’enquête des Cahiers sur « La Suisse et l’Europe ». i. Voir la première note du texte « Europe unie et ne
96 remière note du texte « Europe unie et neutralité suisse  ».
9 1968, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Pour une morale de la vocation (1968)
97 el en septembre 1966, devant la Société pastorale suisse , qui nous a obligeamment autorisés à la publier. »