1 1936, Esprit, articles (1932–1962). Vues sur C. F. Ramuz (mai 1936)
1 pas « sublimes » comme on chante dans les écoles suisses . Et il est faux de « chanter » la montagne : les montagnards l’appell
2 1936, Esprit, articles (1932–1962). Culture et commune mesure (novembre 1936)
2 s de moins en moins. En France, en Angleterre, en Suisse , en Belgique, en Scandinavie, il n’est question que du « désarroi gén
3 1937, Esprit, articles (1932–1962). Neutralité oblige (octobre 1937)
3 l’optimisme assez épais où s’endorment les jeunes Suisses , trop assurés, comme le dit Cingria, de trouver chaque matin sur leur
4 otre vie dans la cité, de notre existence comme «  Suisses  ». Ils affectent nos tabous les plus inébranlés, nos sécurités matéri
5 res ? Je voudrais souligner ceci : que c’est aux Suisses , finalement, que Ramuz pose ces questions ; mais que s’il garde en mê
6 isins, c’est peut-être que notre lot, en tant que Suisses , et non en tant que Vaudois, ou Genevois, ou Zurichois, est d’exister
7 ssion à accomplir, et que nul autre n’a reçue. La Suisse existe-t-elle ? nous demande Ramuz. Cela revient à dire : a-t-elle un
8 t-être la plus importante qu’il faille poser à la Suisse . Parce que la Suisse se figure justement que c’est la question qui ne
9 ante qu’il faille poser à la Suisse. Parce que la Suisse se figure justement que c’est la question qui ne se pose pas. Que nou
10 . Hors de chez nous, l’on pense généralement : la Suisse tire son épingle du jeu. Neutralité égale prudence, égoïsme, ambition
11 éen. Et quand bien même il serait démontré que la Suisse ne peut plus prétendre à jouer un rôle analogue, croit-on que son dro
12 oi ils ont reçu ce droit. Je ne dirai pas que les Suisses l’aient déjà oublié. Mais la conscience qu’ils en gardent73 paraît so
13 ts économiques, c’est la réalité européenne de la Suisse qu’on perd de vue. On l’a senti à l’occasion des sanctions contre l’I
14 anctions contre l’Italie : la participation de la Suisse à la Société des Nations repose sur une équivoque que la Déclaration
15 stifier l’espèce d’exterritorialité dont jouit la Suisse sur le continent, nous le voyons, lui aussi, se transformer d’année e
16 ger de notre effort. La mission essentielle de la Suisse est une mission personnaliste au premier chef : sauvegarder une Welta
17 éviations morbides. Et dès lors, la mission de la Suisse peut être définie à l’échelle de l’Europe : la Suisse doit être la ga
18 se peut être définie à l’échelle de l’Europe : la Suisse doit être la gardienne de ce principe central, fédératif ; et elle ne
19 sure où ils existent pour l’ensemble, — voilà les Suisses , grands Portiers de l’Europe, et mainteneurs de ses communes mesures.
20 éal qui devrait nous unir. La première devise des Suisses , ce fut « Un pour tous, tous pour un ». C’est la formule la plus frap
21 te mission de gardienne du principe commun que la Suisse peut et doit maintenant revendiquer face à l’Europe son droit à la ne
22 aux : opinions, culture, et armée. 1. — L’opinion suisse , telle que la traduisent nos journaux — et spécialement dans les cant
23 que nous avons à incarner, on pourra dire que la Suisse a retrouvé sa raison d’être, et d’être neutre. Quoi de plus comique e
24 e d’une nation. L’autorité qu’une certaine presse suisse s’était acquise à l’étranger reposait justement sur le fait que nous
25 ignaient même en quelque mesure.) Mais une presse suisse partisane, à la manière des partisans français ou allemands, n’est pl
26 qu’on ne déplore pas le fait que les cultures des Suisses ne forment pas une culture homogène. Elles forment quelque chose de m
27 du cœur de l’Europe. Vouloir créer une « culture suisse  », ce serait trahir notre mission, ce serait le péché même d’idolâtri
28 grandeur culturelle est de n’avoir pas de culture suisse , mais seulement une culture européenne ? On nous a donné par-dessus u
29 ns que parce qu’ils sont d’abord, et génialement, Suisse allemand et Vaudois rhodanien. Mais deux poètes « enracinés » ne font
30 deux poètes « enracinés » ne font pas une culture suisse . Ce sont deux vocations personnelles, et la culture suppose une tradi
31 mmunautaire. Mais je me représente volontiers une Suisse culturelle pluraliste, avec ses centres successifs ou parfois même si
32 nte de disciples d’auberge en auberge. C’était la Suisse spirituelle de la Renaissance, le microcosme de toutes ses grandeurs.
33 . Puis Zurich et l’hégémonie passagère de l’École suisse sur la littérature allemande. Avec le xixe , la Suisse réapparaît sur
34 e sur la littérature allemande. Avec le xixe , la Suisse réapparaît sur la grande scène de l’Europe. De Genève, c’est une autr
35 e de l’Europe. De Genève, c’est une autre « école suisse  » qui domine les lettres françaises ; après Rousseau : Constant et St
36 Nietzsche. Et tout cela fait, par le moyen de la Suisse , une assez belle culture européenne77. Je ne vois pas pourquoi nous d
37 ns autant que lui. (Que serait-ce si je vivais en Suisse  ?) Mais je pense qu’on n’atteint la grandeur qu’en utilisant ses défa
38 essayer de rassurer ces gens sérieux que sont les Suisses moyens — et même les autres.) 3. — Avec l’armée, je reviens au concre
39 urs proportionné au sens des raisons d’être de la Suisse dont témoignent ces mêmes milieux. Ce serait à croire parfois que pou
40 . Ce serait à croire parfois que pour être un bon Suisse , il faut et il suffit que l’on soit un bon soldat. Peut-être oserons-
41 son profit « le reste », on fait œuvre de mauvais Suisse , car c’est ce « reste » justement qui donne un sens à la fédération,
42 s nous pouvions compter, et la mission même de la Suisse . Tout cela tend à nous réduire à nos proportions matérielles, qui son
43 ns et ceux de la Confédération ; les droits de la Suisse et ceux de l’Europe ; images et conséquences à la fois de l’équilibre
44 un numéro spécial d’Esprit intitulé « Le problème suisse  : personne et fédéralisme », coordonné par Denis de Rougemont et ouve
4 1946, Esprit, articles (1932–1962). Épilogue (novembre 1946)
45 nt le mieux en Europe ? Les États scandinaves, la Suisse , la Hollande, et la Grande-Bretagne. Ce sont des démocraties en major
5 1948, Esprit, articles (1932–1962). Thèses du fédéralisme (novembre 1948)
46 ée des gouverneurs des quarante-huit États, ni la Suisse par les délégués des vingt-deux cantons. Ce serait impraticable. Ces
47 oies nouvelles. Seul il peut surmonter — voyez la Suisse — les vieux conflits de races, de langues et de religions sclérosés d