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pas « sublimes » comme on chante dans les écoles
suisses
. Et il est faux de « chanter » la montagne : les montagnards l’appell
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s de moins en moins. En France, en Angleterre, en
Suisse
, en Belgique, en Scandinavie, il n’est question que du « désarroi gén
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l’optimisme assez épais où s’endorment les jeunes
Suisses
, trop assurés, comme le dit Cingria, de trouver chaque matin sur leur
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otre vie dans la cité, de notre existence comme «
Suisses
». Ils affectent nos tabous les plus inébranlés, nos sécurités matéri
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res ? Je voudrais souligner ceci : que c’est aux
Suisses
, finalement, que Ramuz pose ces questions ; mais que s’il garde en mê
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isins, c’est peut-être que notre lot, en tant que
Suisses
, et non en tant que Vaudois, ou Genevois, ou Zurichois, est d’exister
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ssion à accomplir, et que nul autre n’a reçue. La
Suisse
existe-t-elle ? nous demande Ramuz. Cela revient à dire : a-t-elle un
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t-être la plus importante qu’il faille poser à la
Suisse
. Parce que la Suisse se figure justement que c’est la question qui ne
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ante qu’il faille poser à la Suisse. Parce que la
Suisse
se figure justement que c’est la question qui ne se pose pas. Que nou
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. Hors de chez nous, l’on pense généralement : la
Suisse
tire son épingle du jeu. Neutralité égale prudence, égoïsme, ambition
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éen. Et quand bien même il serait démontré que la
Suisse
ne peut plus prétendre à jouer un rôle analogue, croit-on que son dro
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oi ils ont reçu ce droit. Je ne dirai pas que les
Suisses
l’aient déjà oublié. Mais la conscience qu’ils en gardent73 paraît so
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ts économiques, c’est la réalité européenne de la
Suisse
qu’on perd de vue. On l’a senti à l’occasion des sanctions contre l’I
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anctions contre l’Italie : la participation de la
Suisse
à la Société des Nations repose sur une équivoque que la Déclaration
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stifier l’espèce d’exterritorialité dont jouit la
Suisse
sur le continent, nous le voyons, lui aussi, se transformer d’année e
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ger de notre effort. La mission essentielle de la
Suisse
est une mission personnaliste au premier chef : sauvegarder une Welta
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éviations morbides. Et dès lors, la mission de la
Suisse
peut être définie à l’échelle de l’Europe : la Suisse doit être la ga
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se peut être définie à l’échelle de l’Europe : la
Suisse
doit être la gardienne de ce principe central, fédératif ; et elle ne
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sure où ils existent pour l’ensemble, — voilà les
Suisses
, grands Portiers de l’Europe, et mainteneurs de ses communes mesures.
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éal qui devrait nous unir. La première devise des
Suisses
, ce fut « Un pour tous, tous pour un ». C’est la formule la plus frap
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te mission de gardienne du principe commun que la
Suisse
peut et doit maintenant revendiquer face à l’Europe son droit à la ne
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aux : opinions, culture, et armée. 1. — L’opinion
suisse
, telle que la traduisent nos journaux — et spécialement dans les cant
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que nous avons à incarner, on pourra dire que la
Suisse
a retrouvé sa raison d’être, et d’être neutre. Quoi de plus comique e
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e d’une nation. L’autorité qu’une certaine presse
suisse
s’était acquise à l’étranger reposait justement sur le fait que nous
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ignaient même en quelque mesure.) Mais une presse
suisse
partisane, à la manière des partisans français ou allemands, n’est pl
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qu’on ne déplore pas le fait que les cultures des
Suisses
ne forment pas une culture homogène. Elles forment quelque chose de m
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du cœur de l’Europe. Vouloir créer une « culture
suisse
», ce serait trahir notre mission, ce serait le péché même d’idolâtri
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grandeur culturelle est de n’avoir pas de culture
suisse
, mais seulement une culture européenne ? On nous a donné par-dessus u
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ns que parce qu’ils sont d’abord, et génialement,
Suisse
allemand et Vaudois rhodanien. Mais deux poètes « enracinés » ne font
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deux poètes « enracinés » ne font pas une culture
suisse
. Ce sont deux vocations personnelles, et la culture suppose une tradi
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mmunautaire. Mais je me représente volontiers une
Suisse
culturelle pluraliste, avec ses centres successifs ou parfois même si
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nte de disciples d’auberge en auberge. C’était la
Suisse
spirituelle de la Renaissance, le microcosme de toutes ses grandeurs.
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. Puis Zurich et l’hégémonie passagère de l’École
suisse
sur la littérature allemande. Avec le xixe , la Suisse réapparaît sur
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e sur la littérature allemande. Avec le xixe , la
Suisse
réapparaît sur la grande scène de l’Europe. De Genève, c’est une autr
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e de l’Europe. De Genève, c’est une autre « école
suisse
» qui domine les lettres françaises ; après Rousseau : Constant et St
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Nietzsche. Et tout cela fait, par le moyen de la
Suisse
, une assez belle culture européenne77. Je ne vois pas pourquoi nous d
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ns autant que lui. (Que serait-ce si je vivais en
Suisse
?) Mais je pense qu’on n’atteint la grandeur qu’en utilisant ses défa
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essayer de rassurer ces gens sérieux que sont les
Suisses
moyens — et même les autres.) 3. — Avec l’armée, je reviens au concre
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urs proportionné au sens des raisons d’être de la
Suisse
dont témoignent ces mêmes milieux. Ce serait à croire parfois que pou
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. Ce serait à croire parfois que pour être un bon
Suisse
, il faut et il suffit que l’on soit un bon soldat. Peut-être oserons-
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son profit « le reste », on fait œuvre de mauvais
Suisse
, car c’est ce « reste » justement qui donne un sens à la fédération,
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s nous pouvions compter, et la mission même de la
Suisse
. Tout cela tend à nous réduire à nos proportions matérielles, qui son
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ns et ceux de la Confédération ; les droits de la
Suisse
et ceux de l’Europe ; images et conséquences à la fois de l’équilibre
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un numéro spécial d’Esprit intitulé « Le problème
suisse
: personne et fédéralisme », coordonné par Denis de Rougemont et ouve
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nt le mieux en Europe ? Les États scandinaves, la
Suisse
, la Hollande, et la Grande-Bretagne. Ce sont des démocraties en major
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ée des gouverneurs des quarante-huit États, ni la
Suisse
par les délégués des vingt-deux cantons. Ce serait impraticable. Ces
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oies nouvelles. Seul il peut surmonter — voyez la
Suisse
— les vieux conflits de races, de langues et de religions sclérosés d