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ien différente. Beaucoup de Français, rentrant de
Suisse
, s’étonnent de voir que chez des neutres on manifeste tant de haine p
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tant de haine pour les Allemands. Et beaucoup de
Suisses
s’étonnent de voir des résistants parler avec humanité de leurs bourr
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u’à se protéger contre un réveil allemand. Et des
Suisses
, dont le sens démocratique a toujours violemment répugné à la lâcheté
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prévenir ici ? Faut-il « les » aider ? La
Suisse
, dans sa partie alémanique surtout, entretenait peu d’illusions, jusq
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ens traditionnels et naturels qui rattachaient la
Suisse
allemande aux sources vives de sa culture et de sa langue. Ce qu’on n
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eller. Et c’est pourquoi la résistance morale des
Suisses
, cernés par les totalitaires pendant quatre ans, fut à la fois si una
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ntimentale. (Qu’on ne pense pas un instant que la
Suisse
s’est mise à aimer les Allemands !) mais de pitié active, j’entends p
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frayant qu’il subit par un juste retour. Pour les
Suisses
, ou du moins pour leur élite, si j’en crois les nombreux articles que
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ses impressions sur l’Allemagne d’aujourd’hui. De
Suisse
, son pays natal, plateforme d’observation excellente, il nous envoie
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Sagesse et folie de la
Suisse
(13 octobre 1948)q « Le Suisse trait sa vache et vit paisiblement.
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et folie de la Suisse (13 octobre 1948)q « Le
Suisse
trait sa vache et vit paisiblement. » La carte postale est de Victor
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ans. Aujourd’hui, ce qui frappe l’observateur en
Suisse
, c’est la présence quasi universelle de l’industrie. Un cinquième de
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s, les poussées de fièvre politique… Mais non, la
Suisse
s’obstine et, presque seule dans le monde depuis cent ans, elle vit p
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lement. Le miracle est patent. Va-t-il durer ? La
Suisse
est-elle une survivance ou bien le signe avant-coureur d’un avenir po
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plaire qu’il vient de nous donner sur ce pays, La
Suisse
, démocratie-témoin, André Siegfried s’est posé la question. Mais il s
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ans la synthèse en une formule. Il nous montre la
Suisse
telle qu’elle est : prospère, mécanisée, démocrate à l’extrême (beauc
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Siegfried est, je crois bien, le seul auteur non
suisse
qui soit allé si loin dans l’analyse des variétés de l’expérience féd
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e que certains cantons sont moins authentiquement
suisses
que d’autres, mais peut-être pourrait-on suggérer que certains le son
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ersonne n’a mieux marqué les différences entre le
Suisse
alémanique et le Suisse romand, entre celui-ci et le Français. Person
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les différences entre le Suisse alémanique et le
Suisse
romand, entre celui-ci et le Français. Personne n’a mieux montré pour
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et de sa description, M Siegfried, à propos de la
Suisse
et de sa réussite fédéraliste, montre autant de méfiance qu’un vrai B
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l’Europe continue d’être folle à l’unanimité, la
Suisse
est perdue sans nul doute. Mais l’Europe aussi sera perdue. Or je cro
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si elle accepte de s’helvétiser. Dans ce cas, la
Suisse
aussi serait sauvée. Le dilemme suisse est donc : mission ou démissio
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ce cas, la Suisse aussi serait sauvée. Le dilemme
suisse
est donc : mission ou démission. M. Siegfried pense que la sagesse s
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ou démission. M. Siegfried pense que la sagesse
suisse
, qui est le bon sens fédéraliste, n’est pas objet d’exportation, n’a
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universelle. C’est ce que pensent encore trop de
Suisses
, et voilà bien le reproche qu’il faut leur faire si l’on admire leur
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isément la méthode du fédéralisme authentique. La
Suisse
vient de fêter le centenaire de sa constitution présente. Je ne sais
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’Europe du xxe siècle est l’image agrandie de la
Suisse
à la veille de sa fédération. En plus tragique, bien sûr. L’urgence e
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e) ne peuvent pourtant pas nier l’existence de la
Suisse
. C’est un fait qui réfute les meilleurs arguments contre le fédéralis
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’un peuple heureux. q. « Sagesse et folie de la
Suisse
», Le Figaro, Paris, n° 1272, 13 octobre 1948, p. 1 et 4.