1 1946, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Monsieur Denis de Rougemont, de passage en Europe, nous dit… [Entretien] (4 mai 1946)
1 En outre, j’ai des éditeurs à voir à Paris et en Suisse . Et je serais rentré il y a un an déjà si les circonstances s’y étaie
2 constances s’y étaient prêtées. Êtes-vous venu en Suisse directement ? Oui, à part un arrêt de quelques jours à Paris. Votre i
3 vec ces grands diables d’Américains ? Non, car en Suisse je n’ai rien éprouvé de semblable. À Paris c’était véritablement oppr
4 lles furent vos occupations durant le temps où la Suisse vous avait en quelque sorte perdu de vue ? J’ai surtout habité New Yo
5 pliquait ma mission. Je pensais alors regagner la Suisse , quand l’entrée en guerre des États-Unis me bloqua sur place. J’avais
6 ent le lendemain. J’ai donc écrit un livre sur la Suisse , en collaboration avec Mme Maurice Muret, qui s’intitule Le Cœur de
7 unes Américains. Je crois qu’on en a peu parlé en Suisse  ? En effet. Qu’y enseigniez-vous ? J’avais une chaire de philosophie-
8 andes ressemblances (il y en a beaucoup) avec les Suisses . Non, plutôt que l’influence de la standardisation matérielle, c’est
2 1947, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Consolation à Me Duperrier sur un procès perdu (5 décembre 1947)
9 il a parlé à la radio, comme Oltramare ; hors de Suisse , comme Oltramare encore. Les deux cas étant identiques, il faut donc
10 avons tous les deux écrit pour la radio, hors de Suisse , sur la politique. Soit. Mais un avocat qui veut s’en tenir à la seul
11 is, ennemis jurés de toute démocratie, donc de la Suisse . J’écrivais contre les nazis, pour les démocraties, donc pour la Suis
12 tre les nazis, pour les démocraties, donc pour la Suisse . Il en résulte à l’évidence que je faisais en Amérique exactement le
13 o américaine, qu’à la fin les nazis ont occupé la Suisse . Voilà ce que c’est ! On m’y ramène sous bonne escorte. Le Gauleiter,
14 ai fait comme Oltramare, notre infaillible führer suisse . On lui répond que ça ne prend pas, que j’ai fait exactement le contr
15 s voilà !… les Américains ont gagné la guerre. La Suisse subsiste, intacte et libre. On n’a pas fusillé Oltramare, on s’est bo
3 1949, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Les écrivains romands et Paris (10 septembre 1949)
16 nguent la réponse de M. Denis de Rougemont. Si ce Suisse très cosmopolite reconnaît, à son tour, que notre pays manque de ce q
4 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Fédéralisme et culture (3-4 mars 1962)
17 er que le Marché commun représenterait pour notre Suisse fédéraliste. Mais ce n’est pas le fait de supprimer nos douanes qui m
18 e sans précédent. Nos raisons d’être et de rester Suisses ne sont pas des raisons économiques. Le fédéralisme, j’ai tenté de vo
5 1962, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’Europe est d’abord une culture (30 juin 1962)
19 du siècle. Seule une fédération, selon la formule suisse , assurerait le degré d’union nécessaire tout en sauvegardant les auto
20 sabilités qui en résultent pour les Européens. La Suisse est aussi bien placée que n’importe quel autre pays pour faire valoir
21 se borne à invoquer sa neutralité perpétuelle, la Suisse se trouve défendre en fait une politique très légitime, mais liée au
22 ns les conseils de Strasbourg et de Bruxelles, la Suisse pourrait montrer la voie d’un avenir authentiquement européen. Si ell
6 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Universités américaines (12-13 janvier 1963)
23 nciers, critiques et sociologues, et un vieil ami suisse , Paul Boepple, chef du département de musique. (Il a dirigé le Roi Da
7 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). L’éloge, l’élan, l’amour, le monde ouvert à ceux qui s’ouvrent, cela existe… (2-3 février 1963)
24 utôt que d’une « rationalité adéquate », le jeune Suisse romand qui veut écrire n’aurait-il pas besoin, tout simplement, de ce
25 rtunes. Quelles sont les chances particulières du Suisse romand ? Bénéficiant d’une structure sociale, politique et religieuse
26 les autres cantonales, locales ou familiales, le Suisse romand qui veut écrire n’a qu’à jouer ses atouts et bien savoir sa la
8 1964, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il nous faut des hommes de synthèses (19-20 septembre 1964)
27 ent les cinq premiers rangs, soit dans l’ordre la Suisse , le Danemark, l’Autriche, les Pays-Bas et la Suède, tandis que les pl
9 1965, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Un écrivain suisse (20-21 mars 1965)
28 Un écrivain suisse (20-21 mars 1965)t Qu’il n’y ait pas une patrie suisse mais deux d
29 20-21 mars 1965)t Qu’il n’y ait pas une patrie suisse mais deux douzaines, point de grands centres ni de marché intellectue
30 bilité d’un écrivain qui mériterait d’être appelé suisse , comme Hölderlin fut sans conteste allemand ou Leopardi italien, bien
31 ces traits composent une personnalité typiquement suisse  ? Je constate qu’on les trouve réunis chez quelques-uns des hommes le
32 fibres aux traditions civiques et culturelles des Suisses . Voilà qui suffira peut-être à justifier l’existence autonome de ce p
33 n grand chasseur de chamois.) t. « Un écrivain suisse  », Gazette de Lausanne (supplément littéraire), Lausanne, n° 66, 20-2
10 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Stampa, vieux village… (15-16 janvier 1966)
34 nd soleil. J’écrivais à ce moment un livre sur la Suisse , c’était la raison de mon passage, et nous avons parlé de notre pays,
11 1966, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Jacques Chenevière ou la précision des sentiments (22-23 octobre 1966)
35 la plupart des écrivains de notre pays — et très Suisse en cela du moins — Jacques Chenevière n’est pas « seulement » un écri
36 otte Saumur et casquette de yachting dans l’armée suisse de 1914. Sans transition, mais non sans art : après une scène nocturn
12 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Entretien avec Denis de Rougemont (6-7 avril 1968)
37 t-être adoptais-je, sans m’en douter une attitude suisse , par ma volonté de ménager des intermédiaires entre les cultures, en
38 ogiques. Cette sensibilité est assez fréquente en Suisse , située à la croisée des chemins. C’est ainsi que, Suisse français, j
39 située à la croisée des chemins. C’est ainsi que, Suisse français, je me suis nourri de Goethe, de Novalis, et de Hölderlin qu
40 filon hölderlinien à travers plusieurs écrivains suisses romands ; pensez à Roud et Jaccottet. Il existe un filon de romantism
41 nsidère que ma patrie est Neuchâtel, ma nation la Suisse , ma nation culturelle la France, ma communauté spirituelle le protest
13 1968, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut réinventer l’Université (29 juin 1968)
42 ut réinventer l’Université (29 juin 1968)aa En Suisse (comme en France, naguère encore), celui qui s’interroge sur le desti
43 l’oreille et des bruits. » Définition courante en Suisse mais fausse : le micronationalisme cantonal. Définition juste : l’ada
44 s recherches nucléaires sont trop grandes pour la Suisse , exigent la dimension continentale, etc. Tous les problèmes des école
14 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Témoignage sur Bernard Barbey (7-8 février 1970)
45 a diplomatie, et la vie internationale L’écrivain suisse , presque toujours, fait presque toujours de la littérature, si bonne
46 tion, « promouvoir » la présence culturelle de la Suisse à Paris, puis à l’échelon mondial à l’Unesco. Tous ces services, rend
47 C’est par des hommes de cette qualité que vaut la Suisse . 7. « Bernard Barbey : La Maladère (Grasset, Paris) », Bibliothèqu
48 de La Confédération helvétique (1953) et de La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux (1965)
15 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Une réflexion sur le mode de vie plutôt que sur le niveau de vie (2 juin 1970)
49 t que sur le niveau de vie (2 juin 1970)aj Les Suisses sont sans doute les moins xénophobes des Européens, et les étrangers
50 le moyen d’accroître nos exportations, le peuple suisse dont le niveau de vie matérielle dépend surtout de l’industrie, enfin
51 résence d’une nombreuse main-d’œuvre étrangère en Suisse  ? Permettez-moi de confesser d’abord que le problème qui me préoccup
52 la concurrence étrangère à laquelle « l’économie suisse  » ne pourrait « résister » que grâce à l’appoint des travailleurs étr
53 s une Europe intégrée, il n’y a plus « d’économie suisse  », il y a seulement une économie européenne. Mais si « s’ouvrir à l’E
54 ce sur notre sol d’un étranger contre cinq ou six Suisses représenterait pour notre mode de vie — notre « helvéticité », comme
55 à la longue nos sensibilités. Si notre industrie suisse refuse de calculer le prix humain de son essor, ses contrecoups socio
56 nché le député zurichois sera des plus utiles aux Suisses s’il les amène à se poser — bien au-delà du 7 juin et de ses résultat
57 porte ? — La pire menace contre notre mode de vie suisse vient-elle de la présence d’étrangers parmi nous, ou de nous-mêmes, q
58 ette édition, sur « Les travailleurs étrangers en Suisse  ». Il est précédé du chapeau suivant : « Invité à se prononcer sur no
16 1970, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Le testament de Tristan (14-15 novembre 1970)
59 union dans la diversité qu’il admirait dans notre Suisse . Quant à la participation qu’il demandait, c’est le mot clé du fédéra
60 peau suivant : « De Gaulle est mort le jour où la Suisse se préparait à discuter avec le Marché commun. Ce hasard marquera-t-i
17 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Au défi de l’Europe, la Suisse (31 juillet-1er août 1971)
61 Au défi de l’Europe, la Suisse (31 juillet-1er août 1971)am Nous souffrons des clichés ridicules
62 des clichés ridicules qui composent l’image de la Suisse à l’étranger, pendules à coucou, trous dans le gruyère, secret des ba
63 à celui de ne pas se mouiller. Nous savons que la Suisse , c’est autre chose. Mais quoi ? Combien de nos compatriotes interrogé
64 ue l’on devait faire l’Europe sur le modèle de la Suisse , et qui répondait : « Le fédéralisme est pour votre pays une bonne so
65 é ni pu être une « solution » aux problèmes de la Suisse , pour la simple raison qu’il l’a faite et que seul il la définit en t
66 l l’a faite et que seul il la définit en tant que Suisse . Il n’y a pas eu la Suisse d’abord, puis le fédéralisme appliqué à ce
67 la définit en tant que Suisse. Il n’y a pas eu la Suisse d’abord, puis le fédéralisme appliqué à ce pays plutôt qu’à d’autres,
68 istique, religieuse, économique ou culturelle, la Suisse n’est rien hors du fédéralisme. Elle n’est rien qu’un régime d’union.
69 majorité — 98 % exactement — les six millions de Suisses d’aujourd’hui ne descendent en aucune manière des trois Waldstätten p
70 , c’est en fait une idée, qui est l’essence de la Suisse et qui a déterminé son existence : l’idée fédéraliste et la formule d
71 stières » commandant les approches du Gothard. La Suisse n’est nullement née comme on le croit trop souvent (et pas seulement
72 , tous plus souverains les uns que les autres. La Suisse est une authentique fédération dans la mesure où elle s’est formée pa
73 er au niveau de l’Europe. La réalité proprement suisse Dans la mesure où j’adhère à cette formule d’union je me considère
74 ère à cette formule d’union je me considère comme Suisse et je le suis, moi, Neuchâtelois protestant, de langue française, au
75 adhésion même. Telle étant la réalité proprement suisse  : une idée, une formule d’union qui fut au xiiie siècle celle de tro
76 qu’à la guerre, autant il apparaît que la formule suisse , c’est-à-dire le fédéralisme, est au contraire la seule possible pour
77 d de proche en proche à l’Europe tout entière, la Suisse ne va-t-elle pas s’y perdre ? — C’est oublier ce qu’est la Suisse. Da
78 lle pas s’y perdre ? — C’est oublier ce qu’est la Suisse . Dans une Europe unie, loin de se perdre, elle se retrouverait agrand
79 ujours plus nombreuses ? Ceux qui ont peur que la Suisse se perde dans une Europe fédéraliste montrent par là qu’ils ne savent
80 montrent par là qu’ils ne savent pas ce qu’est la Suisse . Écoutons plutôt un grand Zurichois du siècle passé, le juriste J.-C.
81 iste J.-C. Bluntschli, qui écrivait en 1875 : La Suisse a émis et réalisé des idées et des principes qui seront un jour desti
82 cet idéal de l’avenir se réalise, la nationalité suisse de caractère international devra s’incorporer à la communauté de la G
83 lus beau que nous puissions souhaiter en tant que Suisse  ? Dans l’Europe des régions que j’appelle et prépare, dans l’Europe d
84 yonnants sans frontières, rien ne nous empêchera, Suisses de tous les cantons, de rester ensemble et de continuer à former une
85 ontières tangibles, plus de douaniers, où sera la Suisse , gémissent nos « patriotes » désorientés. Or il est sain de se demand
86 se et en majorité nous choisirons de continuer la Suisse . Ceux qui le voudront seront alors les vrais Suisses. « Et s’il n’en
87 isse. Ceux qui le voudront seront alors les vrais Suisses . « Et s’il n’en reste qu’un… », disait Victor Hugo, reprenant un vers
88 -4 juillet. (Réd.) am. « Au défi de l’Europe, la Suisse  », Gazette de Lausanne, Lausanne, n° 176, 31 juillet-1er août 1971, p
18 1971, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Une dimension nouvelle (11-12 septembre 1971)
89 rophétiques : — Carl-J. Burckhardt ajoute à notre Suisse la dimension qui manquait le plus à ce pays, celle que j’aime à nomme
19 1972, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Il faut dénationaliser l’enseignement [Entretien] (8 décembre 1972)
90 is. Conviennent-elles vraiment à la Confédération suisse , où l’instruction publique est du ressort des cantons ? Mais en 1929
91 parlais de mon expérience. Elle était tout à fait suisse , puisque j’ai fait l’école primaire, jusqu’à l’âge de 12 ans, à Couve
92 u’ailleurs, notamment en France, c’était comme en Suisse . Et même pire. Vous donnez à l’école un poids déterminant, presque to
93 t. Quel sens peut avoir pour un enfant l’histoire suisse , s’il ignore celle de sa région ? À Couvet, j’ai tout appris sur les
94 l’économie. Sur dix votations proposées au peuple suisse , huit au moins posent des problèmes économiques auxquels les citoyens
95 r le fédéralisme, qui est si mal compris, même en Suisse . Il s’agit de mettre en relation des éléments — dans le cas européen,
20 1984, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Philosophie et énergie nucléaire : une mise au point (28 juin 1984)
96 me celui des déchets) était pratiquement nulle en Suisse . J’ai fait cette mise au point le 26 janvier 1979, en prononçant au P