1 1946, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Tableaux américains (décembre 1946)
1 bres que les New-Yorkais vous désignent comme les Suisses énumèrent leurs Alpes au visiteur qui en contemple la chaîne. Le vent
2 1949, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Le Mouvement européen (avril 1949)
2 o, prophétisant l’avènement du fédéralisme : « La Suisse , dans l’histoire, aura le dernier mot… » Il y eut Proudhon surtout, q
3 e européen de la culture qui s’ouvrira bientôt en Suisse . ⁂ Il n’est point d’ordre économique possible sans une volonté préala
3 1965, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Le Suisse moyen et quelques autres (mai 1965)
4 Le Suisse moyen et quelques autres (mai 1965)h Portrait du Suisse moyen
5 n et quelques autres (mai 1965)h Portrait du Suisse moyen Les Suisses sont plus réellement moyens que « l’homme moyen 
6 (mai 1965)h Portrait du Suisse moyen Les Suisses sont plus réellement moyens que « l’homme moyen » des autres peuples,
7 mes locales et leurs compartimentages. La moyenne suisse est l’expression d’un contentement presque unanime, d’une longue abse
8 ts d’uniformité divisent. On parle toujours de la Suisse comme d’une nation « une et diverse ». Il faut voir qu’elle est une p
9 ne manière remarquable, et toutes nous donnent du Suisse moyen un portrait statistique qui ressemble à s’y méprendre aux Suiss
10 ait statistique qui ressemble à s’y méprendre aux Suisses parmi lesquels je vis, que je vois dans la rue, que j’entends dans le
11 pensent rien, une majorité écrasante de 88 % des Suisses trouvent que cela va très bien ainsi. Mais il y a mieux. À la questio
12 t pas que tout soit parfait dans la meilleure des Suisses possibles, mais le monde a changé, et l’on s’adapte à ces changements
13 mais rien non plus de moins réactionnaire que le Suisse moyen. Réformiste conservateur, il évolue avec ténacité vers des form
14 n a pu écrire qu’il est « le mode existentiel des Suisses  », la base de leurs rapports sociaux et souvent le sens même de leur
15 rque par une grande stabilité professionnelle. Le Suisse s’expatrie facilement18 et passe sans nulle difficulté d’une commune
16 reux talents, polyvalent) mais n’éveille guère en Suisse que de sérieux soupçons sur la valeur morale du personnage. Les loisi
17 ont marqués par l’esprit d’efficacité qui fait du Suisse un type extrême d’Occidental. « Toutes les activités culturelles du S
18 Occidental. « Toutes les activités culturelles du Suisse , très importantes, participent en une certaine manière du travail »,
19 us de gratuité. Dans L’Annuaire statistique de la Suisse , publication très officielle, sous la rubrique « Budget de ménages »,
20 jusqu’à la manie ou au défi, il caractérisait les Suisses bien avant l’ère industrielle-utilitaire, et même bien avant la Réfor
21 Sursee, font une des gloires de ce pays. C’est la Suisse primitive qui a produit tout cela, pendant l’époque patricienne, très
22 a, pendant l’époque patricienne, très mal vue. La Suisse moderne, puritaine et technique, ennemie de la dépense autant que de
23 onduit à poser la question des critères moraux du Suisse moyen. Sont-ils encore ceux de sa religion, ou déjà ceux de l’utilita
24 ore plus difficile d’y répondre dans le cas de la Suisse que dans celui des États-Unis par exemple19. Car la Suisse reste trib
25 e dans celui des États-Unis par exemple19. Car la Suisse reste tributaire dans son ensemble d’une certaine éthique protestante
26 xemple, que le goût du travail correspond chez le Suisse moyen à une exigence morale plutôt qu’au seul désir de gagner davanta
27 on qui figure dans l’enquête intitulée Un jour en Suisse  : « Estimez-vous qu’on peut être un bon Suisse et se lever à 9 heures
28 en Suisse : « Estimez-vous qu’on peut être un bon Suisse et se lever à 9 heures ? » À l’origine du devoir et du goût de se lev
29 r, ainsi que l’a bien dit une mauvaise langue, le Suisse se lève tôt, mais il se réveille tard. Mais qu’en est-il d’autres dom
30 Occident : la sexualité, le mariage ? Les anciens Suisses , au temps des Ligues, n’étaient pas moins connus pour la licence de l
31 mère), cent témoignages concordants décrivent une Suisse gaillarde, rustique et soldatesque, qui préfère la virtù à la vertu.
32 n siècle. Il est d’autant plus remarquable que le Suisse moyen formé à cette école ne soit pas devenu le révolté qu’on serait
33 r le régime de la censure et l’état du mariage en Suisse . La censure des publications n’est officiellement exercée qu’aux fron
34 ’aux frontières du pays. La pudeur de la jeunesse suisse est ainsi protégée par les douaniers, fonctionnaires subalternes et m
35 itation pour les sens20 ». Faut-il penser que les Suisses bénéficient vraiment d’une sensualité si violente qu’un rien, la moin
36 ntes sembleraient donner raison à cette dame : la Suisse tient l’un des premiers rangs (derrière les États-Unis, le Danemark,
37 un quelconque « relâchement moral » (comparé à la Suisse patriarcale), mais au contraire, dirais-je, d’une exigence accrue à l
38 . Ce n’est pas l’anarchie des mœurs qui menace la Suisse , c’est plutôt une espèce particulière de conformisme raisonné, adopté
39 ques comme à l’expérience quotidienne, montre les Suisses tels qu’ils sont et se veulent. Ceux qui refuseront de s’y reconnaîtr
40 n’est pas un éloge, ni une critique. Dire que le Suisse moyen est sérieux mais heureux (j’ajoute qu’il rit beaucoup et facile
41 ctiques.) Mais quoi qu’on pense de ce portrait du Suisse moyen, ce n’est pas encore un portrait de la Suisse. L’enquête la plu
42 isse moyen, ce n’est pas encore un portrait de la Suisse . L’enquête la plus intelligente et la statistique la plus fine peuven
43 ou nostalgies. Condition du « grand homme » en Suisse Dans un film naguère célèbre, Orson Welles assurait que la Suisse
44 ilm naguère célèbre, Orson Welles assurait que la Suisse n’a donné au monde que la pendule à coucou. J’imagine qu’il entendait
45 e à coucou. J’imagine qu’il entendait dire que la Suisse n’a produit rien de grand, hommes, idées ou objets, comme l’Italie a
46 venu, tandis que les grandeurs éventuelles de la Suisse restent quelque peu mystérieuses, même aux yeux des Européens dotés d
47 culture générale. Le statut du « grand homme » en Suisse le condamne à demeurer à peu près invisible. Comment veut-on qu’un ét
48 Si cet étranger vient chez nous et cite l’un des Suisses qu’il connaît par sa réputation mondiale, il ne trouvera pas une pers
49 on lui indiquera sont inconnus hors du canton. La Suisse résulte, l’ai-je assez dit, de l’agrégation d’innombrables compartime
50 er la mesure commune et d’être un chef. Un Führer suisse est impensable, et même l’essai d’instituer un Landammann de Suisse é
51 tre l’État, on ne saurait dire qu’il gouverne les Suisses , et c’est très bien. Mais dans le domaine de la culture, cet égalitar
52  tenter de se rendre utile — ou courir loin de la Suisse son aventure. De là peut-être certains traits communs aux Suisses qui
53 ture. De là peut-être certains traits communs aux Suisses qui se sont illustrés dans les domaines les plus divers. Sans prétend
54 dre à composer un portrait-robot du « grand homme suisse moyen » (expression en elle-même contradictoire) il me paraît intéres
55 ie d’homériques. Toutes les familles l’ont lu, en Suisse alémanique. Il s’était occupé sa vie durant de l’administration local
56 abriquées par un travail humain bien concerté, la Suisse est née de la coopération. Un pour tous, tous pour un, c’est moins un
57 itale obligation de solidarité pratique. Quand un Suisse entreprend de créer quelque chose, tout se passe comme s’il avait à s
58 œuvre utile au bien commun. Et c’est pourquoi les Suisses qui ont excellé furent presque tous, à des titres divers, hommes util
59 sa définition, préoccupent les meilleurs esprits suisses . Il est possible que le plus grand théologien et le plus grand psycho
60 psychologue de ce siècle, jusqu’ici, soient deux Suisses  : Karl Barth et C. G. Jung. En eux la Suisse excelle et se dépasse, m
61 eux Suisses : Karl Barth et C. G. Jung. En eux la Suisse excelle et se dépasse, mais dans le seul sens qu’elle ait jamais voul
62 ienne » s’engage comme simple soldat dans l’armée suisse  : il faut résister à Hitler au nom de la foi, parce qu’il instaure un
63 rre, ce contempteur de la neutralité, « péché des Suisses  », s’élève sans relâche contre la guerre froide, et se voit accusé de
64 e ces maîtres incompatibles.) Nous n’avons pas en Suisse de poètes de génie, ni de peintres qui aient fait époque, ni de compo
65 e ou Dostoïevski seraient impensables en tant que Suisses . Une certaine démesure, un grand théâtre, un sens de la pompe et du s
66 ages ne seraient guère pensables hors du complexe suisse . Et c’est à eux que la Suisse, en retour, doit une densité de conscie
67 es hors du complexe suisse. Et c’est à eux que la Suisse , en retour, doit une densité de conscience communautaire, mais aussi
68 de Rome, fut achevé par des architectes venus de Suisse  ; qu’un autre Suisse bâtit des capitales en Inde ; qu’un troisième a
69 par des architectes venus de Suisse ; qu’un autre Suisse bâtit des capitales en Inde ; qu’un troisième a donné à l’Amérique le
70 Corbusier, l’Alémanique Othmar Ammann, autant de Suisses qui ont su voir grand — mais pas chez eux. Lucien Febvre, admirable h
71 historien de la culture, écrivait à propos de la Suisse  : « Pays de gens moyens, oui. Mais quand ils réussissent à se dégager
72 randeur. Et plus d’obstacles devant la pensée. Le Suisse s’appelle Jean-Jacques. Il s’appelle Germaine de Staël. Il s’appelle
73 u pays, ont fait le principal de leur carrière en Suisse , ce n’est pas la Suisse qui a découvert et propagé leur nom dans le m
74 cipal de leur carrière en Suisse, ce n’est pas la Suisse qui a découvert et propagé leur nom dans le monde ; c’est au contrair
75 moderne. J’ose y voir le plus grand privilège des Suisses  : quelle que soit leur petite patrie locale, s’ils la dépassent c’est
76 libres pour elle… 17. Cf. l’enquête Un jour en Suisse , 1964. 18. 300 000 Suisses vivent à l’étranger, soit 5 % de la popul
77 . l’enquête Un jour en Suisse, 1964. 18. 300 000 Suisses vivent à l’étranger, soit 5 % de la population. Cette proportion est
78 otterand au cours d’une enquête sur la censure en Suisse . 21. « Le canton — ou l’Europe », comme disait Lucien Febvre. À la s
79 t 32 Européens surtout Français, mais pas un seul Suisse d’un autre canton. 22. Georges Mikes, Switzerland for beginners, 196
80 tzerland for beginners, 1962. 23. Cf. Un jour en Suisse . 24. Dogmatik der Kirche, I, i, 6, 3. 25. Synthèse des sciences mé
81 ctif, à l’échelle mondiale : C. G. Jung. h. « Le Suisse moyen et quelques autres », La Revue de Paris, Paris, n° 5, mai 1965,
82 notice suivante : « Ces pages paraîtront dans La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux chez Hachette. »
4 1969, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’avenir du fédéralisme (septembre 1969)
83 re soviétique, du Nigéria, ou de la Confédération suisse . Car la double exigence antinomique de la convergence et de la divers
84 égions fédérées qui s’érige en État unitaire ; en Suisse , c’est le régime fédératif lui-même qui se voit invoqué (non sans par
85 er du propre exemple de la fédération des cantons suisses  ! Il est certain que dans ces trois cas, c’est moins le fédéralisme q
86 ie trouvera son salut. » Plus étonnant encore, en Suisse même, il y a quelques années, on put entendre le recteur d’une de nos