1
culture, neutralité, fédéralisme et défense de la
Suisse
. Si je me décide à réunir ces textes — les uns « parlés », les autres
2
ans la communauté ; et tous, ils s’adressent à la
Suisse
, ou pour mieux dire, ils s’adressent à des Suisses. Par une série de
3
Suisse, ou pour mieux dire, ils s’adressent à des
Suisses
. Par une série de cercles concentriques, ils s’efforcent de situer no
4
interdise de « causer » et de m’entendre avec les
Suisses
d’autres croyances. Bien au contraire ! Car les seuls entretiens féco
5
e du recueil est consacré à définir cette mission
suisse
, ses objectifs immédiats et lointains, ses limites et sa vraie grande
6
ar une vision générale du monde, et du rôle de la
Suisse
dans le monde. Soyons modestes, c’est entendu. Nous ne sommes pas les
7
ire imprudence. Que cette heure ait sonné pour la
Suisse
, qu’il soit temps de voir grand et d’oser, au sein d’un grand péril e
8
s ; trois républiques démocratiques seulement, la
Suisse
, la Finlande et la France ; et enfin trois semi-dictatures : Pologne,
9
ments lyriques sur les ossements sacrés des héros
suisses
, sachons reconnaître les premières racines de quelque chose qu’il ne
10
onde cette défense spirituelle sur la notion de «
Suisse
chrétienne », défions-nous de certains élans qui nous feraient tomber
11
nfusion du temporel et du spirituel. Parler d’une
Suisse
chrétienne quand beaucoup de Suisses, et des plus influents, sont inc
12
Parler d’une Suisse chrétienne quand beaucoup de
Suisses
, et des plus influents, sont incroyants, cela mène tout simplement, d
13
’est-à-dire au césaropapisme. Si le mot d’ordre «
Suisse
chrétienne » doit être lancé, ce ne peut être que par les Églises seu
14
ules, et non par un parti ou par une ligue. Une «
Suisse
chrétienne », ce serait une Suisse dont les citoyens seraient chrétie
15
e ligue. Une « Suisse chrétienne », ce serait une
Suisse
dont les citoyens seraient chrétiens, ou tout au moins accepteraient
16
de septembre 1938 : « la paix de Munich ». 4. En
Suisse
, Emil Brunner (Der Mensch im Widerspruch), et Gonzague de Reynold (Co
17
spruch), et Gonzague de Reynold (Conscience de la
Suisse
). 5. À partir de la fin du xiie siècle surtout. 6. Je rappelle que
18
posés de poisons… 12. Cette devise rend un son «
suisse
» à mon oreille. Et c’est ici le lieu de le rappeler : le mot hugueno
19
), c’est-à-dire de « Eidgenossen », ou Confédérés
suisses
. Les huguenots français voulaient la liberté religieuse d’abord, mais
20
l’écrivait l’un deux : « vivre en la liberté des
Suisses
et de faire cantons ». (Fédéralisme calviniste !)
21
us dirais ce soir, je me trouvais quelque part en
Suisse
, dans une ferme montagnarde, au fond d’une chambre assez sombre et gl
22
groupes personnalistes, répandus en France et en
Suisse
, et vingt autres mouvements analogues, tous animés de cet esprit d’éq
23
endre la culture, et pour ceux qui veulent rester
Suisses
. La guerre actuelle m’apparaît comme la guerre la plus antisuisse de
24
est faite, attestée par le sang, que la solution
suisse
et fédérale est seule capable de fonder la paix, puisque l’autre abou
25
ent enfin que l’heure est venue, pour nous autres
Suisses
, de voir grand, de voir aux proportions de l’Europe moderne, tout en
26
erait juste d’ajouter ici les noms de deux grands
Suisses
: Jacob Burckhardt (Considérations sur l’histoire du monde et Corresp
27
er de l’optimisme épais où s’endorment les jeunes
Suisses
, trop assurés, comme le dit Cingria, de trouver chaque matin sur leur
28
otre vie dans la cité, de notre existence comme «
Suisses
». Ils affectent nos tabous les plus inébranlés, nos sécurités matéri
29
tres ? Je voudrais souligner ceci : que c’est aux
Suisses
, finalement, que Ramuz pose ces questions ; mais que s’il garde en mê
30
isins, c’est peut-être que notre lot, en tant que
Suisses
, et non en tant que Vaudois, ou Genevois, ou Zurichois, est d’exister
31
ssion à accomplir, et que nul autre n’a reçue. La
Suisse
existe-t-elle ? nous demande Ramuz. Cela revient à dire : a-t-elle un
32
t-être la plus importante qu’il faille poser à la
Suisse
. Parce que la Suisse se figure justement que c’est la question qui ne
33
ante qu’il faille poser à la Suisse. Parce que la
Suisse
se figure justement que c’est la question qui ne se pose pas. Que nou
34
. Hors de chez nous, l’on pense généralement : la
Suisse
tire son épingle du jeu. Neutralité égale prudence, égoïsme, ambition
35
éen. Et quand bien même il serait démontré que la
Suisse
ne peut plus prétendre à jouer un rôle analogue, croit-on que son dro
36
oi ils ont reçu ce droit. Je ne dirai pas que les
Suisses
l’aient déjà oublié. Mais la conscience qu’ils en gardent paraît souv
37
ts économiques, c’est la réalité européenne de la
Suisse
que l’on perd de vue. On l’a senti à l’occasion des sanctions contre
38
stifier l’espèce d’exterritorialité dont jouit la
Suisse
sur le continent, nous le voyons, lui aussi, se transformer d’année e
39
nos risques sont là. La mission essentielle de la
Suisse
est une mission personnaliste au premier chef : sauvegarder une Welta
40
éviations morbides. Et dès lors, la mission de la
Suisse
peut être définie à l’échelle de l’Europe : la Suisse doit être la ga
41
se peut être définie à l’échelle de l’Europe : la
Suisse
doit être la gardienne de ce principe central, fédératif ; et elle ne
42
esure où ils existent pour l’ensemble — voilà les
Suisses
, grands Portiers de l’Europe, et mainteneurs de ses communes mesures.
43
n de l’idéal qui devrait nous unir. La devise des
Suisses
: « Un pour tous, tous pour un », c’est la formule la plus frappante
44
te mission de gardienne du principe commun que la
Suisse
peut et doit maintenant revendiquer face à l’Europe son droit à la ne
45
cipaux : opinions, culture et armée. 1. L’opinion
suisse
, telle que la traduisent nos journaux est en contradiction fréquente
46
que nous avons à incarner, on pourra dire que la
Suisse
a retrouvé sa raison d’être, et d’être neutre. Quoi de plus comique
47
e d’une nation. L’autorité qu’une certaine presse
suisse
s’était acquise à l’étranger reposait justement sur le fait que nous
48
ignaient même en quelque mesure.) Mais une presse
suisse
partisane, à la manière des partisans français ou allemands, n’est pl
49
qu’on ne déplore pas le fait que les cultures des
Suisses
ne forment pas une culture homogène. Elles forment quelque chose de m
50
du cœur de l’Europe. Vouloir créer une « culture
suisse
», ce serait trahir notre mission, ce serait le péché même d’idolâtri
51
grandeur culturelle est de n’avoir pas de culture
suisse
, mais seulement une culture européenne ? On nous a donné par-dessus u
52
deux poètes « enracinés » ne font pas une culture
suisse
. Ce sont deux vocations isolées, et la culture suppose une suite, un
53
milieu, un écho. Je me représenterais plutôt une
Suisse
culturelle pluraliste, avec ses centres successifs ou parfois même si
54
nte de disciples d’auberge en auberge. C’était la
Suisse
spirituelle de la Renaissance, le microcosme de toutes ses grandeurs.
55
. Puis Zurich et l’hégémonie passagère de l’École
suisse
sur la littérature allemande. Et le Lausanne des beaux esprits cosmop
56
bon et le marquis de Boufflers. Avec le xixe , la
Suisse
réapparaît sur la grande scène de l’Europe. De Genève, c’est une autr
57
e de l’Europe. De Genève, c’est une autre « école
suisse
» qui domine les lettres françaises ; après Rousseau : Constant et St
58
de Wagner… Et tout cela fait, par le moyen de la
Suisse
, une assez belle culture européenne25. Je ne vois pas pourquoi nous d
59
essayer de rassurer ces gens sérieux que sont les
Suisses
moyens — et même les autres.) 3. Avec l’armée, je reviens au concret,
60
oportion du sens profond des raisons d’être de la
Suisse
dont nous témoignons par ailleurs. N’allons pas croire que pour être
61
illeurs. N’allons pas croire que pour être un bon
Suisse
, il faut et il suffit que l’on soit un bon soldat ! Car on ne peut êt
62
ous, que si d’abord on prouve que l’on est un bon
Suisse
. Après tout, notre armée n’est qu’un aspect de notre défense fédérale
63
son profit « le reste », on fait œuvre de mauvais
Suisse
, car c’est ce « reste » justement qui donne un sens à la fédération,
64
s nous pouvions compter, et la mission même de la
Suisse
. Tout cela tend à nous réduire à nos proportions matérielles, qui son
65
dans un numéro de la revue Esprit consacré à la
Suisse
, répondait à la fois à la Lettre que C. F. Ramuz m’adressait en tête
66
ns et ceux de la Confédération ; les droits de la
Suisse
et ceux de l’Europe ; images et conséquences à la fois de l’équilibre
67
que qu’un aspect de la mission commune à tous les
Suisses
. Notons encore que le siège du Conseil œcuménique de toutes les Églis
68
e pour l’armée d’un état personnaliste. 27. « La
Suisse
a dû prendre au cours de ces dernières années, pour sa défense milita
69
La
Suisse
que nous devons défendre31 Les voix que rien n’arrête Nous so
70
nous fassions : elles nous demandent, à nous les
Suisses
, si nous avons encore une raison d’être, si nous osons encore la proc
71
e notre sol n’appartienne qu’à nous seuls, à nous
Suisses
. Elles nous demandent quelle est la Suisse que nous sommes décidés à
72
nous Suisses. Elles nous demandent quelle est la
Suisse
que nous sommes décidés à défendre. Voilà le défi que nous adresse l’
73
vons fait serment, le 2 septembre, de défendre la
Suisse
jusqu’à la mort. Eh bien, il serait fou de mourir pour une Suisse don
74
a mort. Eh bien, il serait fou de mourir pour une
Suisse
dont nous ne serions pas sûrs qu’elle a le droit et le devoir d’exist
75
I à prendre conscience des raisons de vivre de la
Suisse
, et de nos raisons de vivre en tant que Suisses. Nos privilèges
76
la Suisse, et de nos raisons de vivre en tant que
Suisses
. Nos privilèges Si nous voulons prendre une conscience sérieus
77
orique. Nous entendons dire, très souvent, que la
Suisse
mérite d’être défendue parce qu’elle détient d’immenses privilèges. A
78
et bonnes raisons de nous montrer fiers de notre
Suisse
? Certes. Mais il convient de se demander ce que valent ces fameux pr
79
mes-nous « à la hauteur » de notre nature ? La
Suisse
est belle, c’est entendu, c’est connu dans le monde entier. On a fait
80
ous m’entendez bien : je ne dis pas que le peuple
suisse
, dans son ensemble, représente, selon l’expression de Hugo, « la post
81
-nous qu’on peut aussi nous comparer, nous autres
Suisses
, à ces grandeurs, à ces beautés… Et c’est ici le lieu de relire quelq
82
es-nous vraiment libres ? Il faut donc que les
Suisses
deviennent et restent « à la hauteur » de leur géographie. Mais il fa
83
lques phrases extrêmement désobligeantes pour les
Suisses
. Je n’hésite pas à vous les lire, persuadé que l’une des marques de n
84
rofit s’il y a lieu. « Un jour, écrit Goethe, les
Suisses
se délivrèrent d’un tyran. Ils purent se croire libres un moment : ma
85
aristocrates ? Sommes-nous bien certains que les
Suisses
sont, plus que d’autres, libérés des préjugés bourgeois ? Sommes-nous
86
courage de le reconnaître en toute franchise : la
Suisse
actuelle n’est pas, comme elle devrait et pourrait l’être, l’un des p
87
dans notre histoire. C’est parce que les premiers
Suisses
avaient la passion de leurs libertés civiles et quotidiennes qu’ils o
88
ibérer du joug autrichien. Et c’est parce que les
Suisses
du xviiie siècle ne jouissaient plus d’une véritable liberté intérie
89
Voilà ce que j’entends par paresse d’esprit : les
Suisses
jouissent d’une instruction publique remarquable, mais ils ont la plu
90
e véritable liberté d’esprit. Je connais bien des
Suisses
cultivés que l’intolérance de leurs concitoyens simplistes a réduits
91
e, comme on l’a peut-être trop dit. Autrefois les
Suisses
se méfiaient des personnalités trop affichées, parce qu’ils craignaie
92
ique dans l’effacement volontaire des plus grands
Suisses
de ces temps-là. Mais aujourd’hui, l’égalitarisme hérité du xixe siè
93
et « pratiquement » (comme nous aimons à dire en
Suisse
), le meilleur fondement de notre indépendance nationale, c’est encore
94
e la nécessité n’est guère valable que pour nous,
Suisses
. Nos voisins n’ont aucune raison d’en tenir compte, bien au contraire
95
orcent. Et certes, aux yeux d’un chrétien et d’un
Suisse
, les traités ne seront jamais de simples chiffons de papier ! La Conf
96
ligérantes de ne point utiliser le passage par la
Suisse
, qui les découvrirait sur leur flanc. Mais vous savez fort bien que c
97
put jouer un rôle en 1914-1918. Je crois que les
Suisses
, aujourd’hui, sont unanimes à reconnaître lesquels, parmi les belligé
98
i maintenant et malgré tout nous affirmons que la
Suisse
a le devoir de rester neutre, ce ne peut donc être qu’au nom d’une ré
99
elle au premier chef : au nom de la mission de la
Suisse
dans la communauté européenne. Non, la neutralité de la Suisse ne sau
100
a communauté européenne. Non, la neutralité de la
Suisse
ne saurait être un privilège : c’est une charge ! Et ce serait bien m
101
’Europe entière. Seule, la mission positive de la
Suisse
rend un sens et un poids aux arguments que nous jugions tout à l’heur
102
t Acte que la neutralité et l’inviolabilité de la
Suisse
, et son indépendance de toute influence étrangère, sont dans les vrai
103
s permettre d’accomplir notre mission spéciale de
Suisses
. Disons-nous donc : beauté du sol oblige, liberté oblige, neutralité
104
rté oblige, neutralité oblige ! Vocation de la
Suisse
Mais il est temps que je définisse ce que j’appelle la mission de
105
ue je définisse ce que j’appelle la mission de la
Suisse
, ou mieux, d’un terme plus chrétien, sa vocation. C’est très facile à
106
es mots. La vocation actuelle et historique de la
Suisse
, c’est de défendre et d’illustrer aux yeux de l’Europe le principe du
107
ntérieur de nos frontières. C’est faire que notre
Suisse
ait vraiment le droit de s’offrir en exemple à l’Europe, sur le plan
108
chrétienne pour vous parler de la vocation de la
Suisse
. Qui, en effet, mieux qu’un chrétien, mieux qu’un protestant calvinis
109
droit et le devoir de parler d’une vocation de la
Suisse
, si ce n’était à nous, chrétiens suisses ? C’est pourquoi je voudrais
110
ion de la Suisse, si ce n’était à nous, chrétiens
suisses
? C’est pourquoi je voudrais consacrer cette dernière partie de ma co
111
de réaliser notre vocation chrétienne en tant que
Suisses
. Quand on parle d’une vocation de la Suisse vis-à-vis de l’Europe, no
112
que Suisses. Quand on parle d’une vocation de la
Suisse
vis-à-vis de l’Europe, nombreux sont ceux qui crient à l’utopie. Eh b
113
rte des possibilités concrètes. Si par exemple un
Suisse
croyait avoir la vocation d’un dictateur ou d’un conquérant, d’un Hit
114
e ne se fonde sur aucune possibilité existante en
Suisse
. Il n’en va pas de même pour notre vocation fédéraliste : elle s’appu
115
nt condamnés à l’idéalisme. Mais beaucoup de bons
Suisses
ne le voient pas de leurs yeux, et par suite, ne veulent pas y croire
116
ment l’indication d’une vocation européenne de la
Suisse
. Dans un certain sens, ils n’ont pas tort. Une vocation n’est jamais
117
s’agit pour nous tous de reconnaître la vocation
suisse
, d’en revêtir la charge, d’en être les porteurs. Premièrement en la d
118
se fédéraliste européenne, sur l’initiative de la
Suisse
. Or on pourrait me faire remarquer qu’une vocation est toujours un ap
119
mobiliser l’opinion en faveur d’une action de la
Suisse
auprès de ses voisins en guerre. Peut-être n’y a-t-il rien à faire ho
120
e que cette réduction d’Europe fédérée, qu’est la
Suisse
, soit au moins de l’ouvrage bien faite, digne d’être exposée, et en b
121
Il nous reste à connaître vraiment nos confédérés
suisses
allemands, qui savent souvent tellement mieux que nous ce qu’est la S
122
ent souvent tellement mieux que nous ce qu’est la
Suisse
. Il nous reste surtout à développer en profondeur ce que j’appellerai
123
r, précisément, au nom de leur vocation d’Églises
suisses
. Ceci m’amène à mon troisième et dernier point. C’est comme chrétiens
124
r à cette défense, à cette illustration de l’idée
suisse
. Je m’explique. Le chrétien a le devoir d’agir, d’agir dans le monde
125
en, placé par sa naissance dans la communauté des
Suisses
, doit naturellement s’insérer dans les données de fait qui sont celle
126
ère du citoyen chrétien sera dans l’intérêt de la
Suisse
, certes. Mais elle sera d’abord obéissance à la foi. J’insiste sur ce
127
devons pas être chrétiens parce que nous sommes
Suisses
, mais nous devons être de bons Suisses parce que nous sommes chrétien
128
ous sommes Suisses, mais nous devons être de bons
Suisses
parce que nous sommes chrétiens d’abord. Je tiens à dissiper ici tout
129
s de gens, chez nous, pour dire qu’un bon citoyen
suisse
a le devoir d’être chrétien, comme si ce devoir était la conséquence
130
paraît subordonné à celui qu’ils portent à l’État
suisse
. Or nous devons croire exactement le contraire, je le répète : nous d
131
ontraire, je le répète : nous devons être de bons
Suisses
parce que nous sommes chrétiens d’abord. Gardons-nous du Schweizerchr
132
us, à vrai dire, qu’une seule idée : c’est que la
Suisse
que nous devons défendre n’est pas la Suisse des manuels, des cartes
133
e la Suisse que nous devons défendre n’est pas la
Suisse
des manuels, des cartes postales, des discours de tirs fédéraux ; n’e
134
les, des discours de tirs fédéraux ; n’est pas la
Suisse
qui se vante de ses beautés, de ses libertés et de sa neutralité, mai
135
de ses libertés et de sa neutralité, mais bien la
Suisse
qui sait reconnaître dans ces privilèges les signes d’une mission don
136
té. Si nous refusons de considérer le fait d’être
Suisses
comme une espèce de « filon », dans notre Europe déchirée, si nous le
137
donner, nous serons mieux armés pour défendre la
Suisse
où Dieu nous veut à son service. 31. Conférence prononcée le 28 ja
138
appeler ici. Quand abandonnerons-nous cette manie
suisse
de dénoncer comme « utopistes », « rêveurs abstraits », « idéologues
139
ues ! Il reste que la position géographique de la
Suisse
semble l’avoir prédestinée à un statut fédéraliste. C’est tout ce qu’
140
rdée aux trois Waldstätten, et fondant la liberté
suisse
. Mais dès cet instant-là, les facteurs historiques apparaissent beauc
141
garde du Gothard — qui définit l’existence de la
Suisse
et assure son indépendance. La nécessité de s’entraider et le besoin
142
dont il faut protéger le cœur. Toute l’histoire
suisse
, à partir de ces temps, illustre le même équilibre entre les conditio
143
prendra la valeur d’un symbole, et la mission des
Suisses
s’élargira. Peu à peu, de nouveaux cantons s’allieront aux communes d
144
et la grandeur territoriale viendront tenter les
Suisses
. L’Italie s’ouvre à eux, la Souabe et la Bourgogne… Vont-ils faillir
145
arfois Zwingli d’avoir brisé l’essor guerrier des
Suisses
, leur élan vers la mer et l’aventure. En vérité, Zwingli nous a sauvé
146
ité, Zwingli nous a sauvés, la Réforme a sauvé la
Suisse
. Et c’est elle qui est restée fidèle aux préceptes du Frère Claus. Un
147
jusqu’au démembrement inévitable. La division des
Suisses
en deux camps religieux eut au moins pour effet de tuer en germe l’am
148
rêver, les Zurichois et les Bernois. Dès lors la
Suisse
est ramenée à sa mission exceptionnelle. Les deux partis renoncent au
149
és traduits. 4. Prenons maintenant la fédération
suisse
au seul titre d’exemple enseignant pour l’Europe. En vérité, ce ne so
150
des choses enfin, la préférence accordée par les
Suisses
à la coutume sur la loi ; leur goût d’utiliser ce qui existe plutôt q
151
. 6. Le grand danger de l’heure présente, pour la
Suisse
, je le vois dans ce fait qu’elle doit se formuler. Elle doit dire ce
152
suite d’approches bien diverses.) 7. L’expérience
suisse
est minuscule, mais concluante. Elle peut et doit servir d’exemple pa
153
fédération. Beaucoup de gens s’imaginent, hors de
Suisse
, que l’Europe ne peut être fédérée que par l’action d’une grande puis
154
tains neutres admirateurs de l’Angleterre. Ici la
Suisse
peut dire : Regardez-moi ! Je n’ai réussi à vivre et à durer qu’en co
155
u lieu de la lutte stérile dont nous souffrons en
Suisse
, entre le parti des centralisateurs et le parti des régionalistes, le
156
ent négatif que nous devons tirer de l’expérience
suisse
est d’un ordre plus quotidien et intime. Le morcellement d’un pays —
157
Notons que cette maladie a fait son apparition en
Suisse
à partir du moment où les cantons ont conclu une alliance unique et u
158
cette maladie, dans l’Europe de demain, comme en
Suisse
, il est essentiel d’insister sur le caractère non systématique et non
159
x. Je préciserai par un exemple très concret : en
Suisse
, les esprits les plus libres et les plus personnels sont ceux qui se
160
ntimentalement à une région ; légalement à l’État
suisse
; religieusement à une Église dont les frontières sont bien plus vast
161
r tout cela risquerait d’apparaître à beaucoup de
Suisses
négligents un peu banal, « tout naturel »… Je rappelle donc que la fo
162
vouloir qu’un organisme fédéral. Or il existe en
Suisse
un « personnel » plus apte qu’aucun autre à préparer les bases de la
163
personnes responsables.) C’est le charisme de la
Suisse
que de produire des hommes dont la fonction est avant tout de connaît
164
teurs d’accords internationaux, cosmopolites ou «
Suisses
de l’étranger »39, directeurs d’unions universelles, secrétaires d’al
165
international de la Croix-Rouge, etc., etc. Le «
Suisse
international » est un homme qui peut et doit connaître l’Europe, par
166
pour s’en servir. 14. La mission historique de la
Suisse
fut, à partir du xiiie siècle, de garder libres pour les peuples et
167
l’idéal d’où renaîtra la paix si Dieu le veut, la
Suisse
tient les clefs de l’Europe, et c’est là sa vraie vocation. Elle est
168
soit fécondé… Il y a beaucoup à faire pour que la
Suisse
puisse prétendre à jouer le rôle de germe d’une Europe nouvelle. Mais
169
endice ou « in cauda venenum » Autocritique de la
Suisse
Nul pays, à ma connaissance, n’a été plus souvent expliqué à lui-mê
170
us souvent expliqué à lui-même et au monde que la
Suisse
. C’est qu’il en a besoin plus que nul autre. Sa devise est un paradox
171
sition gauche-droite est étrangère au génie de la
Suisse
. Son origine parlementaire le prouve : rien de moins suisse que notre
172
n origine parlementaire le prouve : rien de moins
suisse
que notre Parlement, importé d’Amérique à une époque récente, et plus
173
es. Je vois que dans le budget moyen d’un ouvrier
suisse
, le cadre matériel de l’existence (logement, vêtement, mobilier, assu
174
tants ; les Romands, Tessinois ou Ladins avec les
Suisses
alémaniques. Nier ce principe ou l’appliquer sans loyauté, dans n’imp
175
est nier le fédéralisme et ruiner les bases de la
Suisse
. Que nos moralistes s’en souviennent, et que nos conformistes ne l’ou
176
quer la ressemblance entre ce qu’ils détestent en
Suisse
et ce qu’ils admirent au-dehors…) 9. Notre naïveté. — Elle éclate dan
177
géographie ! dit ce poète. Et de nous décrire une
Suisse
héroïque protégée par les Alpes, ce rempart, le Jura, cette barrière,
178
mais les géographes, plus sobres, définissent la
Suisse
en ces termes : « Une dépression entre deux chaînes de montagnes. » R
179
droit que nul État humain n’est éternel ; que la
Suisse
est un État humain ; et que par conséquent l’épithète « éternelle » n
180
e » ne saurait désigner l’attitude adoptée par la
Suisse
en politique. De plus, la Suisse n’est devenue neutre qu’à partir d’u
181
e adoptée par la Suisse en politique. De plus, la
Suisse
n’est devenue neutre qu’à partir d’un certain moment de son histoire.
182
cette manière notre opinion. En tant que citoyen
suisse
respectueux des décisions de nos autorités suprêmes, j’ai donc le dro
183
sa matérialité (le territoire). Le vrai patriote
suisse
ne dit pas : « Plutôt renoncer à ma liberté d’opinion que de risquer
184
ulier à dominer les masses43. Il est temps que la
Suisse
comprenne que le souci de son économie ne saurait plus servir d’excus
185
édérales ». Sur le plan diplomatique européen, la
Suisse
pourrait et devrait jouer dans notre siècle une partie magnifique. Ma