1 1946, Journal des deux mondes. Avertissement
1 rope. Ce troisième récit, qui se passe surtout en Suisse et en Amérique pendant la guerre, mais aussi dans d’autres pays, a po
2 1946, Journal des deux mondes. Journal d’attente
2 ces deux ardeurs montées jusqu’à la haine ? En Suisse , 2 mai 1939 Combien oseraient avouer que cette menace leur rend en
3 1946, Journal des deux mondes. Puisque je suis un militaire…
3 En cantonnement, quelque part à la frontière suisse , fin septembre 1939 — Tu te rends compte ? dit un camarade. — Pas
4 sible. J’aime beaucoup les adresses militaires en Suisse . Deux ou trois chiffres pour l’incorporation, et cette mention si bel
5 est faite, attestée par le sang, que la solution suisse et fédérale est seule capable de fonder la paix, puisque l’autre abou
6 s bases vivantes de la paix. ⁂ Autre chose est la Suisse vue de loin, dans sa vérité séculaire, autre chose les bureaux où se
7 envergure. (Frappé de constater qu’au sujet de la Suisse , de ses institutions, de sa neutralité, radicaux et conservateurs ou
8 , pour une affaire de service. Ce haut lieu de la Suisse , ce vrai cœur de l’Europe, je ne m’en suis jamais approché sans resse
9 qui en émane… Je me disais en redescendant : les Suisses sont-ils sensibles à cette qualité ? Savent-ils qu’ils ont au Gothard
10 e : l’exposition des chefs-d’œuvre de la peinture suisse du xvie siècle, repliés de Bâle à Berne, avant d’être cachés en lieu
11 l avec une dure exactitude : face au danger. Leur Suisse est au sommet de son élan vers la conquête et la richesse, au comble
12 ont des vagues à peine figées dans leur élan. Une Suisse réelle, et non pas un décor ; non pas un état d’âme vaporeux, comme l
13 ine sur ce vers : Amen. Scellé avec le poignard suisse .2 Et voilà qui résume toute sa vie. Car ce poignard, c’était déjà c
14 ses tableaux ; ce sera l’arme réelle du guerrier suisse , signe des vieilles libertés ; et maintenant c’est le sceau des poème
15 anchées, pendant que leur artillerie décimait les Suisses à bout portant. Le poème de Manuel répond à une chanson glorifiant la
4 1946, Journal des deux mondes. Anecdotes et aphorismes
16 chez nous autant qu’en Amérique.) ⁂ Pourquoi les Suisses ne condamnent-ils que les excès, et jamais le défaut de grandes vertu
17 radio. Il a parlé de la Suisse romande, moi de la Suisse allemande. En sortant du studio, nous apprenons que Paris vient d’êtr
18 i dit : « Si la France est battue, le moral de la Suisse va flancher. Beaucoup seront tentés de céder à diverses pressions. Po
19 n qui réunirait tous les groupements organisés en Suisse , mais en dehors des partis politiques… — Oui, dit-il, c’est une idée.
20 étranger. Vous mettez en danger la sécurité de la Suisse . C’est grave, c’est… très grave ! Terminé. — Terminé. Bon. Nous verro
21 pendant des heures. La débâcle est consommée, la Suisse cernée par l’Axe — les colonnes de Guderian descendent vers la Faucil
22 précisément, qui aurait le moins à perdre, si la Suisse cédait à la pression allemande !) Mi-juillet 1940 Je vois se co
23 nce de Vichy. Par bonheur elle n’a pas prévalu en Suisse .
5 1946, Journal des deux mondes. Intermède
24 été arrêtés ce matin à six heures… » Mais pour la Suisse , cet été-là, le péril militaire s’éloignait. Le Gothard était devenu
25 tures en moins. Les mêmes peuvent rire de l’armée suisse parce qu’elle n’eut pas l’occasion de se battre. Pourtant elle l’aura
26 , probablement, si les Allemands avaient senti la Suisse militairement moins forte et moins bien alertée. Et notre petit mouve
27 16 juillet, Pro Helvetia, par le Secrétariat des Suisses à l’étranger, m’offrait une « mission culturelle » en Amérique. L’arm
28 ais la route de Lisbonne. 5. On se rappelle, en Suisse , que le 25 juillet, le général Guisan convoqua tous les officiers sup
6 1946, Journal des deux mondes. La route de Lisbonne
29 d’extraire de votre poche une cigarette. Douanes suisse et française sans histoire : on s’en tire avec trois heures d’attente
30 femme s’approche de la portière. « Vous venez de Suisse  ? dit-elle anxieuse. Est-il vrai que vous êtes bombardés chaque nuit
31 et le surhumain. Et j’ai vu, aux frontières de la Suisse , l’invasion des herbes sauvages venant des terres abandonnées du Nord
7 1946, Journal des deux mondes. Premiers contacts avec le Nouveau Monde
32 bres que les New-Yorkais vous désignent comme les Suisses énumèrent leurs Alpes au visiteur qui en contemple la chaîne. Le vent
33 sprit ! Cet éditeur doit publier le livre sur la Suisse que je projette à l’usage des Américains. J’ai cru bon de l’avertir q
34 les illustre abondamment… Écrire ce livre sur la Suisse , ma première tentative de vulgarisation ? Mais il y faudra quelques m
35 être joué avant avril ou mai. Et l’on m’écrit de Suisse pour me presser de rentrer. Mais là-bas, que pourrai-je bien faire ?
36 15 mai 1941 Terminé mon petit livre sur la Suisse . Il ne paraîtra qu’en octobre, traduit, truffé et adapté par les soin
8 1946, Journal des deux mondes. Voyage en Argentine
37 000 habitants presque tous fils ou petits-fils de Suisses . On m’y reçoit dans une très vaste halle décorée d’écussons de nos vi
38 ue je m’en aille. ⁂ Accompagné le jeune intendant suisse — c’est un cavalier consommé — chez les institutrices qui tiennent l’
39 res, à la courte veste brodée, brutal et beau. Le Suisse voudrait épouser l’Irlandaise, mais c’est visiblement l’Argentine qui
9 1946, Journal des deux mondes. Intermède
40 en vrai. Nous étions trop nombreux. En France, en Suisse aussi, avant la guerre, nous trouvions qu’il y avait trop de juifs ré
10 1946, Journal des deux mondes. Virginie
41 s boiseries, les rideaux et les plats viennent de Suisse , le couple de domestiques d’Avignon ; et je suis seul. Le soir je vai
11 1946, Journal des deux mondes. Journal d’un retour
42 s, les signes d’anxiété… 7 avril 1946 Plus Suisse que nature. — Que la Suisse soit restée aussi suisse m’a paru proprem
43 7 avril 1946 Plus Suisse que nature. — Que la Suisse soit restée aussi suisse m’a paru proprement incroyable. Je ne trouve
44 sse que nature. — Que la Suisse soit restée aussi suisse m’a paru proprement incroyable. Je ne trouve ici d’autre sujet de m’é
45 ents les méritent. Ce qu’il y a de plus intact en Suisse , peut-être, c’est le mythe helvétique par excellence d’une décence fo
46 nce d’une décence fondamentale. Il se peut que la Suisse ait seule gagné la guerre, et seule n’ait pas été contaminée par le g
47 du règne de l’autre Grand. Entre l’Amérique et la Suisse , il se peut que bientôt l’on ne survole plus qu’un no man’s land, où
48 présentés dans cette enceinte. Nous laissons à la Suisse minuscule un gigantesque palais vide, pour nous ruer vers la grande A
12 1946, Journal des deux mondes. Le mauvais temps qui vient
49 arge des batailles. Ce que je voudrais dire de la Suisse n’est donc pas sans me concerner sur plus d’un point. Souffrir, en so
50 nse, mais souvent un simple accident. Je vois les Suisses qui se disent honteux de n’avoir pas souffert comme les autres, comme
51 le drame continue, c’est trop clair. Le tour des Suisses viendra, qu’ils se rassurent ! Et s’ils ont constitué la réserve au c
52 eillance universelle dont l’existence rassure les Suisses … L’ennui c’est qu’il n’y a pas du tout de bienveillance universelle.
53 s du tout de bienveillance universelle. Et que la Suisse est mal préparée, par sa probité même, à faire face aux gangsters. Ri
54 é même, à faire face aux gangsters. Rien de moins suisse que le cynisme, honoré dans le reste du monde. Rien de plus suisse qu
55 isme, honoré dans le reste du monde. Rien de plus suisse que le réflexe de critiquer sèchement tout ce qui dépasse alors que l
56 uffisent plus à le protéger. Il est temps que les Suisses découvrent que pécher par défaut, dans ce temps dur, est plus grave q
57 sépare du désordre profond. Mais ce n’est pas en Suisse qu’on voit ces déchirures. J’ai donc pris le parti de circuler, malgr