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usions et aux appels à la souffrance d’une sainte
Thérèse
et d’un Jean de la Croix »60. Mais alors pourquoi rejeter sans discus
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symboles préférés d’un Ruysbroek et d’une sainte
Thérèse
… d) Dans un poème d’Omar Ibn al Faridh — pour prendre un exemple entr
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provençal. C’est l’oraison jaculatoire de sainte
Thérèse
: Je meurs de ne pas mourir ! Al-Hallaj disait : En me tuant vous me
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énovée. « Je meurs de ne pas mourir », dit sainte
Thérèse
, mais c’est de ne pas mourir assez pour vivre toute la vie nouvelle,
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les textes des grands mystiques espagnols, sainte
Thérèse
et saint Jean de la Croix au xvie siècle, nous y retrouvons, jusque
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des génies comme saint Jean de la Croix et sainte
Thérèse
étaient mieux avertis que quiconque des dangers de la « luxure spirit
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ience qu’ils ont vécue. J. Baruzi écrit de sainte
Thérèse
: « On a démêlé les sources de nombre de ses images… Mais trouverait-
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t, sa nature ?107 » Tous les mystiques, et sainte
Thérèse
la première, se plaignent de n’avoir pas de mots nouveaux (nuevas pal
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le plus égaré nos savants, le fait est que sainte
Thérèse
utilise constamment, et même raffine la rhétorique courtoise. S’agit-
10
thodoxe par-dessus le marché (Ruysbroek ou sainte
Thérèse
par exemple) l’origine de termes précis dont saint Jean de la Croix f
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x fait usage. Nous pouvons cependant, pour sainte
Thérèse
, retrouver quelques sources certaines. « On a souvent signalé le goût
12
stiques pour la littérature chevaleresque. Sainte
Thérèse
raffolait dans sa jeunesse des romans de chevalerie (voir sa Vie par
13
o de Laredo et Malou de Chaide [maîtres de sainte
Thérèse
], aussi bien que dans les Exclamations et le Château intérieur. b) E
14
La devise d’Amadis des Gaules et celle de sainte
Thérèse
pourrait être également « aimer pour agir ». [Ici, je ferais quelques
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d’Assise. En se limitant à l’évolution de sainte
Thérèse
, on constate que les romans de chevalerie ont eu sur elle une influen
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Où est le refoulement, où est la censure, lorsque
Thérèse
écrit à un religieux qui se plaint de ressentir une émotion des sens
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vrosé. « Il vous semblera peut-être, écrit sainte
Thérèse
, que certaines choses qui se rencontrent dans le Cantique des Cantiqu
18
rits d’un Eckhart avec ceux d’un Ruysbroek, d’une
Thérèse
et d’un Jean de la Croix, nous pouvons maintenant tirer cette conclus
19
’union ou leur foi dans l’Incarnation. Ruysbroek,
Thérèse
et Jean de la Croix sont très nettement « christocentriques ». Tout c
20
our désigne pour moi l’attrait sexuel — or sainte
Thérèse
parle sans cesse d’amour —, donc cette mystique est une érotomane qui
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ane qui s’ignore. » Mais nous avons vu que sainte
Thérèse
n’ignore rien, et qu’au contraire, les amants « passionnés » sont san
22
, et tout nous prouve que les Eckhart, Ruysbroek,
Thérèse
, Jean de la Croix, sont exactement le contraire de ce qu’on nomme des
23
urs répercussions dans la vie quotidienne. Sainte
Thérèse
ne tenait pour bonnes que les visions qui la poussaient à mieux agir,
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(voir plus bas, chap. iii) mais bien pour sainte
Thérèse
qui y insiste en toute occasion. « Pour plaire à Dieu, pour recevoir
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t 3-4 du livre IV. 106. Ce cri célèbre de sainte
Thérèse
est inspiré de la franciscaine Angèle de Foligno : « Je meurs du dési
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n, l’Amour divin, essai sur les sources de sainte
Thérèse
, IVe partie : l’Expression de l’amour divin. 111. Travaux de Max Nor
27
res. 121. C.-A. Cingria, Pétrarque. 122. Sainte
Thérèse
: « Ces grâces sont accompagnées d’un entier détachement des créature
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que le vulgaire errant se plaise ! » 124. Sainte
Thérèse
: « C’est un martyr à la fois délicieux et cruel ». 125. Sainte Thér
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rtyr à la fois délicieux et cruel ». 125. Sainte
Thérèse
: « L’âme… voudrait ne jamais voir finir son tourment » et : « Une fo
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dans la Vive flamme d’amour (II, 1). 127. Sainte
Thérèse
: « De ce désir qui en un instant pénètre l’âme entière naît une doul
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peut s’arracher à cette solitude. » 128. Sainte
Thérèse
: « Quelle souveraineté que celle d’une âme qui portée à cette hauteu
32
elevé l’influence de cette littérature sur sainte
Thérèse
et les mystiques espagnols en général. 133. La Tragédie de Roméo et
33
. Francisco de Ossuna (l’un des maîtres de sainte
Thérèse
les plus imbus de rhétorique courtoise) écrit dans son Ley de Amor :
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nsualité déchaînée, que pensera-t-on d’une sainte
Thérèse
, d’un Ruysbroek ! b) « On n’a jamais entendu saint Bernard souhaiter
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plus tard, d’autres mystiques catholiques, sainte
Thérèse
et saint Jean de la Croix, reprendront bel et bien les expressions de
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sensuel, la déduction vaudrait aussi pour sainte
Thérèse
; ce dont M. Gilson ne saurait se réjouir. c) Les troubadours chante
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symboles préférés d’un Ruysbroek et d’une sainte
Thérèse
… d) Dans un poème du « sultan des amoureux », Omar Ibn al Faridh — p
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provençal. C’est l’oraison jaculatoire de sainte
Thérèse
: Je meurs de ne pas mourir ! Al-Hallaj disait : En me tuant vous me
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énovée. « Je meurs de ne pas mourir », dit sainte
Thérèse
, mais c’est de ne pas mourir assez pour vivre toute la vie nouvelle,
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les textes des grands mystiques espagnols, sainte
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et saint Jean de la Croix au xvie siècle, nous y retrouvons, jusque
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des génies comme saint Jean de la Croix et sainte
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étaient mieux avertis que quiconque des dangers de la « luxure spirit
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ience qu’ils ont vécue. J. Baruzi écrit de sainte
Thérèse
: « On a démêlé les sources de nombre de ses images… Mais trouverait-
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t, sa nature125 ? » Tous les mystiques, et sainte
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la première, se plaignent de n’avoir pas de mots nouveaux (nuevas pal
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le plus égaré nos savants, le fait est que sainte
Thérèse
utilise constamment, et même raffine la rhétorique courtoise. S’agit-
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thodoxe par-dessus le marché (Ruysbroek ou sainte
Thérèse
par exemple) l’origine de termes précis dont Jean de la Croix fait us
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x fait usage. Nous pouvons cependant, pour sainte
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, retrouver quelques sources certaines. « On a souvent signalé le goût
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stiques pour la littérature chevaleresque. Sainte
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raffolait dans sa jeunesse des romans de chevalerie (voir sa Vie par
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no de Laredo et Malou de Chaide [maître de sainte
Thérèse
], aussi bien que dans les Exclamations et le Château intérieur. b) E
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La devise d’Amadis des Gaules et celle de sainte
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pourraient être également « aimer pour agir ». [Ici, je ferai quelque
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d’Assise. En se limitant à l’évolution de sainte
Thérèse
, on constate que les romans de chevalerie ont eu sur elle une influen
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Où est le refoulement, où est la censure, lorsque
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écrit à un religieux qui se plaint de ressentir une émotion des sens
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vrosé. « Il vous semblera peut-être, écrit sainte
Thérèse
, que certaines choses qui se rencontrent dans le Cantique des Cantiqu
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its d’un Eckhart, avec ceux d’un Ruysbroek, d’une
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et d’un Jean de la Croix, nous pouvons maintenant tirer cette conclus
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’union ou leur foi dans l’Incarnation. Ruysbroek,
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et Jean de la Croix sont très nettement « christocentriques ». Tout c
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our désigne pour moi l’attrait sexuel — or sainte
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parle sans cesse d’amour — donc cette mystique est une érotomane qui
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ane qui s’ignore. » Mais nous avons vu que sainte
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n’ignore rien, et qu’au contraire, les amants « passionnés » sont san
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, et tout nous prouve que les Eckhart, Ruysbroek,
Thérèse
, Jean de la Croix, sont exactement le contraire de ce qu’on nomme des
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urs répercussions dans la vie quotidienne. Sainte
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ne tenait pour bonnes que les visions qui la poussaient à mieux agir,
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rt (voir plus bas, chap. 3) mais bien pour sainte
Thérèse
qui y insiste en toute occasion. « Pour plaire à Dieu, pour recevoir
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t III-V, livre IV. 124. Ce cri célèbre de sainte
Thérèse
fait écho à celui de la franciscaine Angèle de Foligno : « Je meurs d
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n, L’Amour divin, essai sur les sources de sainte
Thérèse
, IVe partie : l’Expression de l’amour divin. 129. Travaux de Max Nor
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res. 139. C. A. Cingria, Pétrarque. 140. Sainte
Thérèse
: « Ces grâces sont accompagnées d’un entier détachement des créature
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que le vulgaire errant se plaise ! » 142. Sainte
Thérèse
: « C’est un martyre à la fois délicieux et cruel. » 143. Sainte Thé
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tyre à la fois délicieux et cruel. » 143. Sainte
Thérèse
: « L’âme… voudrait ne jamais voir finir son tourment » et : « Une fo
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dans la Vive flamme d’amour (II, 1). 145. Sainte
Thérèse
: « De ce désir qui en un instant pénètre l’âme entière naît une doul
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ne peut s’arracher à cette solitude. 146. Sainte
Thérèse
: « Quelle souveraineté que celle d’une âme qui portée à cette hauteu
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elevé l’influence de cette littérature sur sainte
Thérèse
et les mystiques espagnols en général. 151. La Tragédie de Roméo et
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. Francisco de Ossuna (l’un des maîtres de sainte
Thérèse
les plus imbus de rhétorique courtoise) écrit dans son Ley de Amor :
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symboles préférés d’un Ruysbroek et d’une sainte
Thérèse
… d) Dans un poème du « sultan des amoureux », Omar Ibn Al Faridh — p
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de Tristan. C’est l’oraison jaculatoire de sainte
Thérèse
: Je meurs de ne pas mourir ! Al-Hallaj disait : En me tuant vous me
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énovée. « Je meurs de ne pas mourir », dit sainte
Thérèse
, mais c’est de ne pas mourir assez pour vivre toute la vie nouvelle,
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les textes des grands mystiques espagnols, sainte
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et saint Jean de la Croix au xvie siècle, nous y retrouvons, jusque
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des génies comme saint Jean de la Croix et sainte
Thérèse
étaient mieux avertis que quiconque des dangers de la « luxure spirit
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ience qu’ils ont vécue. J. Baruzi écrit de sainte
Thérèse
: « On a démêlé les sources de nombre de ses images… Mais trouverait-
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t, sa nature ? »115 Tous les mystiques, et sainte
Thérèse
la première, se plaignent de n’avoir pas de mots nouveaux (nuevas pal
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le plus égaré nos savants, le fait est que sainte
Thérèse
utilise constamment, et même raffine la rhétorique courtoise. S’agit-
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thodoxe par-dessus le marché (Ruysbroek ou sainte
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par exemple) l’origine de termes précis dont Jean de la Croix fait us
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x fait usage. Nous pouvons cependant, pour sainte
Thérèse
, retrouver quelques sources certaines. « On a souvent signalé le goût
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stiques pour la littérature chevaleresque. Sainte
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raffolait dans sa jeunesse des romans de chevalerie (voir sa Vie par
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no de Laredo et Malou de Chaide [maître de sainte
Thérèse
], aussi bien que dans les Exclamations et le Château intérieur. b) E
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i. La devise d’Amadis de Gaule et celle de sainte
Thérèse
pourraient être également « aimer pour agir ». [Ici, je ferai quelque
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’Assise. En se limitant à l’évolution de sainte
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, on constate que les romans de chevalerie ont eu sur elle une influen
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Où est le refoulement, où est la censure, lorsque
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écrit à un religieux qui se plaint de ressentir une émotion des sens
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vrosé. « Il vous semblera peut-être, écrit sainte
Thérèse
, que certaines choses qui se rencontrent dans le Cantique des Cantiqu
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rits d’un Eckhart avec ceux d’un Ruysbroek, d’une
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et d’un Jean de la Croix, nous pouvons maintenant tirer cette conclus
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’union ou leur foi dans l’Incarnation. Ruysbroek,
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et Jean de la Croix sont très nettement « christocentriques ». Tout c
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our désigne pour moi l’attrait sexuel — or sainte
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parle sans cesse d’amour — donc cette mystique est une érotomane qui
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ane qui s’ignore. » Mais nous avons vu que sainte
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n’ignore rien, et qu’au contraire les amants « passionnés » sont sans
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, et tout nous prouve que les Eckhart, Ruysbroek,
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, Jean de la Croix, sont exactement le contraire de ce qu’on nomme des
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urs répercussions dans la vie quotidienne. Sainte
Thérèse
ne tenait pour bonnes que les visions qui la poussaient à mieux agir,
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rt (voir plus bas, chap. 4) mais bien pour sainte
Thérèse
qui y insiste en toute occasion. « Pour plaire à Dieu, pour recevoir
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ii-iv du livre IV. 114. Ce cri célèbre de sainte
Thérèse
fait écho à celui de la franciscaine Angèle de Foligno : « Je meurs d
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n, l’Amour divin, essai sur les sources de sainte
Thérèse
, IVe partie : l’Expression de l’amour divin. 119. Travaux de Max Nor
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es. 128. C. A. Cingria, Pétrarque. 129. Sainte
Thérèse
: « Ces grâces sont accompagnées d’un entier détachement des créature
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que le vulgaire errant se plaise ! » 131. Sainte
Thérèse
: « C’est un martyre à la fois délicieux et cruel. » 132. Sainte Thé
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tyre à la fois délicieux et cruel. » 132. Sainte
Thérèse
: « L’âme… voudrait ne jamais voir finir son tourment » et : « Une fo
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dans la Vive flamme d’amour (II, 1). 134. Sainte
Thérèse
: « De ce désir qui en un instant pénètre l’âme entière naît une doul
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peut s’arracher à cette solitude. » 135. Sainte
Thérèse
: « Quelle souveraineté que celle d’une âme qui, portée à cette haute
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elevé l’influence de cette littérature sur sainte
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et les mystiques espagnols en général. 140. La Tragédie de Roméo et
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. Francisco de Ossuna (l’un des maîtres de sainte
Thérèse
les plus imbus de rhétorique courtoise) écrit dans son Ley de Amor :
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nsualité déchaînée, que pensera-t-on d’une sainte
Thérèse
, d’un Ruysbroek ! b) « On n’a jamais entendu saint Bernard souhaiter
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plus tard, d’autres mystiques catholiques, sainte
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et saint Jean de la Croix, reprendront bel et bien les expressions de
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sensuel, la déduction vaudrait aussi pour sainte
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; ce dont M. Gilson ne saurait se réjouir. c) Les troubadours chante