1
ipe, insupportable ? Je constate que l’Occidental
aime
au moins autant ce qui détruit que ce qui assure « le bonheur des épo
2
le chevalier. Il croit que la reine a cessé de l’
aimer
. C’est alors qu’il consent à épouser, au-delà de la mer, « pour son n
3
ent dupé — et de glorifier la vertu de ceux qui s’
aiment
hors du mariage et contre lui. Mais cette fidélité courtoise présente
4
ouffrance, c’est le démon même du roman tel que l’
aiment
les Occidentaux. Quel est le vrai sujet de la légende ? La séparation
5
aut avoir l’audace de poser la question : Tristan
aime-t
-il Iseut ? Est-il aimé par elle ? (Seules les questions « stupides »
6
er la question : Tristan aime-t-il Iseut ? Est-il
aimé
par elle ? (Seules les questions « stupides » peuvent nous instruire,
7
abilité dans l’aventure, puisqu’en somme ils ne s’
aiment
pas ! Q’el m’aime, c’est par la poison Ge ne me pus de lié partir,
8
e, puisqu’en somme ils ne s’aiment pas ! Q’el m’
aime
, c’est par la poison Ge ne me pus de lié partir, N’ele de moi… Ainsi
9
t après lui : Sire, por Dieu omnipotent, Il ne m’
aime
pas, ne je lui, Fors par un herbé dont je bui Et il en but : ce fu pé
10
uvent est donc passionnément contradictoire : ils
aiment
, mais ils ne s’aiment point ; ils ont péché, mais ils ne peuvent s’en
11
nément contradictoire : ils aiment, mais ils ne s’
aiment
point ; ils ont péché, mais ils ne peuvent s’en repentir, puisqu’ils
12
ent. L’aveu n’en est pas moins formel : « Il ne m’
aime
pas, ne je lui. » Tout se passe comme s’ils ne se voyaient pas, comme
13
demeure ici digne du mythe. Tristan et Iseut ne s’
aiment
pas, ils l’ont dit et tout le confirme. Ce qu’ils aiment, c’est l’amo
14
pas, ils l’ont dit et tout le confirme. Ce qu’ils
aiment
, c’est l’amour, c’est le fait même d’aimer. Et ils agissent comme s’i
15
u’ils aiment, c’est l’amour, c’est le fait même d’
aimer
. Et ils agissent comme s’ils avaient compris que tout ce qui s’oppose
16
nt de l’obstacle absolu, qui est la mort. Tristan
aime
se sentir aimer, bien plus qu’il n’aime Iseut la Blonde. Et Iseut ne
17
e absolu, qui est la mort. Tristan aime se sentir
aimer
, bien plus qu’il n’aime Iseut la Blonde. Et Iseut ne fait rien pour r
18
. Tristan aime se sentir aimer, bien plus qu’il n’
aime
Iseut la Blonde. Et Iseut ne fait rien pour retenir Tristan près d’el
19
qu’on n’épouse point, car alors on cesserait de l’
aimer
, puisqu’elle cesserait d’être ce qu’elle est. Imaginez cela : Madame
20
e coup satisfaites : besoin de parler de ce qu’on
aime
et besoin de le soustraire au jugement, amour du risque et instinct d
21
actes sont orientés vers le destin mortel qu’ils
aiment
, avec une sorte d’astucieuse résolution, avec une ruse d’autant plus
22
e du destin sur la personne libre et responsable.
Aimer
l’amour plus que l’objet de l’amour, aimer la passion pour elle-même,
23
sable. Aimer l’amour plus que l’objet de l’amour,
aimer
la passion pour elle-même, de l’amabam amare d’Augustin jusqu’au roma
24
are d’Augustin jusqu’au romantisme moderne, c’est
aimer
et chercher la souffrance. Amour-passion : désir de ce qui nous bless
25
écit celui d’un amour impossible ? C’est que nous
aimons
la brûlure, et la conscience de ce qui brûle en nous. Liaison profond
26
mour, point de « roman ». Or c’est le roman qu’on
aime
, c’est-à-dire la conscience, l’intensité, les variations et les retar
27
éalité concrète. Ils s’entr’aiment, mais chacun n’
aime
l’autre qu’à partir de soi, non de l’autre. Leur malheur prend ainsi
28
l’excès de leur passion une espèce de haine de l’
aimé
. Wagner l’a vue, bien avant Freud et les modernes psychologues. « Élu
29
our de Tristan en Irlande. Ils se séparent sans s’
aimer
. — Second séjour : elle veut le tuer. — Navigation et philtre, péché
30
eur corps, et qu’en ne jouissant pas du plaisir d’
aimer
à cœur saoul, leur amour en demeure toujours frais, et que leurs enfa
31
t suprême raison. Et l’amant est auprès de l’être
aimé
« comme dans le ciel », car l’amour est la voie qui monte par degrés
32
ême quand il souffre volupté, même quand il croit
aimer
un être… On parle trop de nirvana ou de bouddhisme à propos de l’opér
33
et un obscurcissement de l’Être unique. Comment l’
aimer
vraiment, tel qu’il était ? Le salut n’étant qu’au-delà, l’homme reli
34
ne s’est pas détourné, au contraire : « Il nous a
aimés
le premier » dans notre forme et nos limitations. Il a été jusqu’à le
35
que fuite illusoire au-delà du concret de la vie.
Aimer
devient alors une action positive, une action de transformation. Éros
36
mour chrétien est obéissance dans le présent. Car
aimer
Dieu, c’est obéir à Dieu qui nous ordonne de nous aimer les uns les a
37
Dieu, c’est obéir à Dieu qui nous ordonne de nous
aimer
les uns les autres. Que signifie : Aimez vos ennemis ? C’est l’abando
38
de nous aimer les uns les autres. Que signifie :
Aimez
vos ennemis ? C’est l’abandon de l’égoïsme, du moi de désir et d’ango
39
h., 5, 25), peut être vraiment réciproque. Car il
aime
l’autre tel qu’il est — au lieu d’aimer l’idée de l’amour ou sa morte
40
ue. Car il aime l’autre tel qu’il est — au lieu d’
aimer
l’idée de l’amour ou sa mortelle et délicieuse brûlure. (« Il vaut mi
41
mais un homme qui ne vit plus pour lui seul. « Tu
aimeras
le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même. » C’est ainsi d
42
amour du prochain que le chrétien se réalise et s’
aime
lui-même en vérité. Pour l’Agapè, point de fusion ni d’exaltée dissol
43
ain. Si l’Agapè reconnaît seule le prochain, et l’
aime
non plus comme un prétexte à s’exalter, mais tel qu’il est dans la ré
44
la beauté « officielle » n’est pas un gage d’être
aimé
. Mais le platonisme dégénéré, qui nous obsède, nous rend aveugles à l
45
livres, massacra et brûla les populations qui les
aimaient
, viola leurs sanctuaires et leur dernier haut lieu, le château-temple
46
i justement l’amour sans fin n’était le mal qu’il
aime
, la « joy d’amor », le délire qui prévaut : … en fait, ce fo
47
e négative, et ses métaphores invariables ? Je l’
aime
et la recherche de si grand cœur que, par excès de désir, je crois qu
48
ut désir si l’on peut rien perdre à force de bien
aimer
. Car son cœur submerge le mien tout entier d’un flot qui ne s’évapore
49
la dévotion. Du jour où adorer devient synonyme d’
aimer
, cette métaphore en entraîne une quantité d’autres. » Mais alors pour
50
alistes » et des descriptions précises de la Dame
aimée
, alors qu’ailleurs on leur reproche de ne recourir jamais, qu’à des é
51
eurs, c’est la « princesse lointaine » qu’il veut
aimer
. Cependant M. Jeanroy s’inquiète de trouver dans ses poèmes « des dét
52
« cru » ?), forcez-les : car c’est cela qu’elles
aiment
. Quant à moi, conclut-il, si je me comporte autrement, c’est que je n
53
mporte autrement, c’est que je ne me soucie pas d’
aimer
. Je ne veux pas me gêner pour les femmes, pas plus que si toutes étai
54
oyal et doux, tendre, respectueux et fidèle… Je n’
aime
rien, sauf cet anneau qui m’est cher, parce qu’il a été au doigt… Mai
55
uprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet
aimé
mais en même temps symbole du Désir divin. Sohrawardi (mort en 1191)
56
rs du fait que l’islam contestait que l’homme pût
aimer
Dieu (comme l’ordonne le sommaire évangélique de la Loi). Une créatur
57
vangélique de la Loi). Une créature finie ne peut
aimer
que le fini. Il en résulta que les mystiques furent obligés de recour
58
» « Nou’m » est le nom conventionnel de la femme
aimée
, et signifie ici Dieu. Or les troubadours nommaient aussi la Dame de
59
t des formes illusoires, l’union de l’Âme et de l’
Aimé
, la communion avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-il pour les mystiqu
60
ir chaste, selon le verset du Coran : « Celui qui
aime
, qui s’abstient de tout ce qui est interdit, qui garde son amour secr
61
omtesse de Tripoli, « princesse lointaine » qu’il
aime
sans l’avoir jamais vue. Et Joachim de Flore annonce que l’Esprit Sai
62
our arabe Ibn Dawoud disait : « La soumission à l’
aimée
est la marque naturelle d’un homme courtois. ») Voici la Chasteté : C
63
is. ») Voici la Chasteté : Celui qui se dispose à
aimer
d’amour sensuel se met en guerre avec lui-même, car le sot après avoi
64
lèverai, si l’on peut rien perdre à force de bien
aimer
. (Arnaut Daniel.) (De même, Ibn Dawoud louait la chasteté pour son p
65
s la libération : la présence physique de l’objet
aimé
lui deviendra bientôt indifférente : J’ai une amie, mais je ne sais q
66
t, car jamais de par ma foi je ne la vis… et je l’
aime
fort… Nulle joie ne me plaît autant que la possession de cet amour lo
67
la douleur considérée comme une ascèse, le « mal
aimé
» des troubadours. Voici Tristan livré au plus cruel conflit, lorsqu’
68
he, pensant toujours trouver mieux, parce qu’il n’
aime
pas ce qu’il a !… Ainsi en advient-il à beaucoup de gens. Dans d’amer
69
ue opérée dans la Minnegrotte. Faire l’amour sans
aimer
selon la courtoisie (ici Minne), céder à la sensualité purement physi
70
rême, originel, dans une vision cathare du monde.
Aimer
de passion pure, même sans contact physique (l’épée entre les corps e
71
a rhétorique courtoise consiste à se plaindre « d’
aimer
en lieu trop élevé ». Les érudits commentent : le pauvre troubadour,
72
on se ramène à savoir pourquoi le poète choisit d’
aimer
si haut, choisit l’Inaccessible. 54. On peut aussi penser que dans b
73
e par Döllinger. Exemple : « Donne-moi de pouvoir
aimer
ceux que tu aimes » (Cardenal) et « Donne-nous d’aimer ceux que Tu ai
74
xemple : « Donne-moi de pouvoir aimer ceux que tu
aimes
» (Cardenal) et « Donne-nous d’aimer ceux que Tu aimes » (Prière). Ma
75
ceux que tu aimes » (Cardenal) et « Donne-nous d’
aimer
ceux que Tu aimes » (Prière). Mais il faut également relever que Peir
76
» (Cardenal) et « Donne-nous d’aimer ceux que Tu
aimes
» (Prière). Mais il faut également relever que Peire Cardenal, vrai c
77
al — paraît ici. « On est seul avec tout ce qu’on
aime
», écrira plus tard Novalis, ce mystique de la Nuit et de la Lumière
78
terre ni ciel : on est seul avec tout ce que l’on
aime
. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous. » C’est l’extase, la
79
out intérieure de la passion. Iseut est une femme
aimée
, mais elle est aussi autre chose, le symbole de l’Amour lumineux. Qua
80
’Amour lumineux. Quand Tristan erre au loin, il l’
aime
davantage, et plus il aime, plus il endure de souffrances. Mais nous
81
tan erre au loin, il l’aime davantage, et plus il
aime
, plus il endure de souffrances. Mais nous savons que c’est la souffra
82
ion mystique (par l’autre extrême) : plus Tristan
aime
, et plus il se veut séparé, c’est-à-dire rejeté par l’amour. Au point
83
s faits de Tristan. Comme tous les passionnés, il
aime
avec témérité la sensation de puissance qu’il éprouve dans le risque.
84
ette même phrase l’expression de la passion qu’il
aime
: celle qu’on goûte et savoure en soi, dans une sorte d’indifférence
85
ant et extérieur. Ainsi nous avons vu que Tristan
aime
Iseut non point dans sa réalité, mais en tant qu’elle éveille en lui
86
e veulent ni savoir, ni connaître, ni vouloir, ni
aimer
, ni remercier, ni louer, ni désirer, ni posséder… Voilà ce qu’ils app
87
tiquent toutes les vertus. Ils connaissent et ils
aiment
; ils cherchent ; ils trouvent… » Bref, ils agissent. On le voit : Ru
88
, je meurs, et en mourant, je vis. Pourtant, je n’
aime
pas, mais j’ai soif d’aimer, et j’ai faim de m’unir à l’Amour122.
89
je vis. Pourtant, je n’aime pas, mais j’ai soif d’
aimer
, et j’ai faim de m’unir à l’Amour122. 5.La Rhétorique courtoise c
90
lle de sainte Thérèse pourraient être également «
aimer
pour agir ». [Ici, je ferai quelques réserves : l’amour courtois, dan
91
rves : l’amour courtois, dans sa pureté première,
aime
pour souffrir, pour « pâtir »…] d) Ce n’est pas dans les pauvres ext
92
s visions qui la poussaient à mieux agir, à mieux
aimer
. Surtout, les grands mystiques s’accordent à voir le terme de leur as
93
spirituel, dit Jean de la Croix, l’âme parvient à
aimer
Dieu sans plus sentir son amour. C’est un état d’indifférence parfait
94
ce fut la « torture d’amour » qu’ils se mirent à
aimer
pour elle-même. La passion des « parfaits » voulait la mort divinisan
95
de mort naturelle, pour vous Dame qu’il désire et
aime
plus que lui-même… J’ai en moi un feu, qui je le crois, jamais ne pou
96
neur ». 4.Pétrarque, ou le rhéteur converti
Aimer
une chose mortelle avec une foi Qui à Dieu seul est due et à lui seu
97
dans le cri de la « torture délicieuse », du mal
aimé
, du plaisir qui consume : Ô tendres, angéliques étincelles, béatitud
98
ecret monte droit à mon front où tous le voient :
aimer
une chose mortelle, avec une foi qui à Dieu seul est due et à lui seu
99
iserie » n’est qu’un pétrarquisme à rebours. « On
aime
à opposer — écrit J. Huizinga147 — l’esprit gaulois aux conventions d
100
fort désobligeante. Alidor amant d’Angélique, et
aimé
d’elle, « se trouve incommodé d’un amour qui l’attache trop » et il v
101
te enflammé Qui se tînt malheureux pour être trop
aimé
? Alidor Comptes-tu mon esprit entre les ordinaires ? Penses-tu qu’il
102
nous cède : Je le hais s’il me force : et quand j’
aime
, je veux Que de ma volonté dépendent tous mes vœux ; Que mon feu m’ob
103
t être toujours volontaire ; qu’on ne doit jamais
aimer
en un point qu’on ne puisse n’aimer pas ; que, si on vient jusque-là,
104
e doit jamais aimer en un point qu’on ne puisse n’
aimer
pas ; que, si on vient jusque-là, c’est une tyrannie dont il faut sec
105
il faut secouer le joug ; et qu’enfin la personne
aimée
nous a beaucoup plus d’obligation de notre amour, alors qu’elle est t
106
a faites ; de sorte qu’il semble ne commencer à l’
aimer
que quand il lui a donné sujet de le haïr. » L’aveu est complet cette
107
ont toujours ceux qui ne sont guère capables de l’
aimer
… 10.Racine, ou le mythe déchaîné L’opposition classique de Raci
108
ves des amants une justification grandiose. S’ils
aiment
l’obstacle et le tourment qui en résulte, c’est que l’obstacle est un
109
harme mortel… Confondant Phèdre et la femme qu’il
aime
, il se venge de l’objet de sa passion, et il se démontre à lui-même q
110
» servira d’alibi à la responsabilité de ceux qui
aiment
, et du même coup, à celle de l’auteur. Ah ! Seigneur ! si notre heur
111
angage que la servante Brangaine à Isolde : Vous
aimez
. On ne peut vaincre sa destinée ; Par un charme fatal vous fûtes entr
112
où je vivais, avant de vous avoir connu… Adieu !
Aimez
-moi donc toujours, faites-moi souffrir de pires douleurs encore ! » V
113
iècle, c’est une autre femme qui dira : « Je vous
aime
comme on doit aimer : dans le désespoir » (Julie de Lespinasse). ⁂ Ma
114
tre femme qui dira : « Je vous aime comme on doit
aimer
: dans le désespoir » (Julie de Lespinasse). ⁂ Mais le xviiie siècle
115
ru se guérir du mythe. « Les femmes de ce temps n’
aiment
pas avec le cœur, elles aiment avec la tête », dit l’abbé Galiani. De
116
mmes de ce temps n’aiment pas avec le cœur, elles
aiment
avec la tête », dit l’abbé Galiani. Des « débauchées de l’esprit », a
117
r. Tristan n’a plus besoin du monde — parce qu’il
aime
! Tandis que Don Juan, toujours aimé, ne peut jamais aimer en retour.
118
parce qu’il aime ! Tandis que Don Juan, toujours
aimé
, ne peut jamais aimer en retour. D’où son angoisse et sa course éperd
119
andis que Don Juan, toujours aimé, ne peut jamais
aimer
en retour. D’où son angoisse et sa course éperdue. L’un recherche dan
120
mage un engagement jusqu’à la mort. Mais Don Juan
aime
le crime en soi, et par là se rend tributaire de la morale dont il ab
121
rétablir la liberté, mais le meurtre de ce qu’on
aime
, puisque c’est cela qui nous enchaîne. On ne tue bien que son amour,
122
te union des âmes… Julie, dis-moi donc si je ne t’
aimais
point auparavant, ou si maintenant je ne t’aime plus ? Quel doute !…
123
aimais point auparavant, ou si maintenant je ne t’
aime
plus ? Quel doute !… » Il s’effraye de l’équivoque du soupir, mais n’
124
instaurerait, en quelque sorte, la possibilité d’
aimer
comme je l’ai fait. Lorsqu’on fuit la douleur, c’est qu’on ne veut pl
125
rsqu’on fuit la douleur, c’est qu’on ne veut plus
aimer
. Celui qui aime devra ressentir éternellement le vide qui l’environne
126
ouleur, c’est qu’on ne veut plus aimer. Celui qui
aime
devra ressentir éternellement le vide qui l’environne, et garder sa b
127
elle peut concevoir et désirer (la nature, l’être
aimé
, le moi), tout ce qui n’est pas l’Unité incréée, la dissolution sans
128
séder ni être possédé. Nous savions que Tristan n’
aimait
pas Iseut pour elle-même, mais seulement pour l’amour de l’Amour dont
129
onnu, à l’Inconnue qui pourrait seule le combler.
Aimer
passionnément, ce serait vivre ! Il s’imagine de très bonne foi qu’un
130
tout ce qui se présente la découverte que l’objet
aimé
a de nouvelles perfections. » Ainsi aux mines de sel de Salzburg, lor
131
ent. Et pourquoi cela ? Parce que l’on a besoin d’
aimer
, et qu’on ne peut aimer que la beauté. Disons plus simplement que la
132
Parce que l’on a besoin d’aimer, et qu’on ne peut
aimer
que la beauté. Disons plus simplement que la cristallisation, c’est l
133
sation, c’est le moment où l’on idéalise la femme
aimée
. Je crois que c’est Ortega qui a souligné le premier172 que cette cél
134
al n’est pas douteux : il s’agit d’un homme qui n’
aimait
pas réellement, et qui surtout ne fut pas réellement aimé. » Tristan
135
réellement, et qui surtout ne fut pas réellement
aimé
. » Tristan aimait, Don Juan était aimé ; mais celui qui n’a du premie
136
qui surtout ne fut pas réellement aimé. » Tristan
aimait
, Don Juan était aimé ; mais celui qui n’a du premier que la nostalgie
137
réellement aimé. » Tristan aimait, Don Juan était
aimé
; mais celui qui n’a du premier que la nostalgie, et du second que l’
138
on qu’elles excitent. » Voilà qui est vrai : nous
aimons
la douleur, et le bonheur nous ennuie un peu… Cela vous paraît tout n
139
romper, est seul capable de découvrir dans l’être
aimé
les qualités réelles qui s’y cachent. De plus, n’est-ce point là le t
140
a certainement existé, et Dante l’a certainement
aimée
. C’est donc d’une sublimation qu’il s’agit ici, à l’inverse de ce qui
141
’Astrée. De même Scarron, etc. 154. « Titus, qui
aimait
passionnément Bérénice, et qui même, à ce qu’on croyait, lui avait pr
142
quelques rapprochements formels entre les arts d’
aimer
et de guerroyer du xiie siècle jusqu’à nos jours. Mon propos étant s
143
brassement. Sa tuerie est de donner la vie pour l’
aimé
. » ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise traduit, à l’origine, la lut
144
n Âge d’une règle effectivement commune à l’art d’
aimer
et à l’art militaire, et qui s’appelle la chevalerie. 3.La chevale
145
ltation de l’amant, bien plus que relation avec l’
aimée
. Ce que désire Tristan, c’est la brûlure d’amour plus que la possessi
146
titution sociale définie par la stabilité. 3.«
Aimer
, c’est vivre ! » Dès le xiie siècle provençal, l’amour était cons
147
met au-dessus des lois et des coutumes. Celui qui
aime
de passion accède à une humanité plus haute, où les barrières sociale
148
homme qui veut trouver son « type de femme » et n’
aimer
qu’elle. Souvenez-vous du rêve de Nerval, l’apparition d’une noble Da
149
à se fixer sur un type, compromis entre ce qu’il
aime
et ce que le film le persuade d’aimer. Il rencontre cette femme, il l
150
tre ce qu’il aime et ce que le film le persuade d’
aimer
. Il rencontre cette femme, il la reconnaît. C’est elle, la femme de s
151
ge (ou le public) : l’amant comblé va-t-il encore
aimer
cette Iseut une fois épousée ? Une nostalgie que l’on chérissait est-
152
end consciente la passion, et c’est pourquoi l’on
aime
souffrir, et faire souffrir. Lorsque Tristan emmène Iseut dans la for
153
oujours dans l’immédiat, il n’a jamais le temps d’
aimer
— d’attendre et de se souvenir — et rien de ce qu’il désire ne lui ré
154
en de ce qu’il désire ne lui résiste, puisqu’il n’
aime
pas ce qui lui résiste. ⁂ Aimer, au sens de la passion, c’est alors l
155
siste, puisqu’il n’aime pas ce qui lui résiste. ⁂
Aimer
, au sens de la passion, c’est alors le contraire de vivre ! C’est un
156
’être, une ascèse sans au-delà, une impuissance à
aimer
le présent sans l’imaginer comme absent, une fuite sans fin devant la
157
absent, une fuite sans fin devant la possession.
Aimer
d’amour-passion signifiait « vivre » pour Tristan, car la vraie vie q
158
eu simple — mais on en vient à désirer que l’être
aimé
soit infidèle pour qu’on puisse de nouveau le poursuivre et « ressent
159
elle). C’est qu’il ne sait plus posséder, ni plus
aimer
ce qu’il a dans le réel. Il a perdu la seule chose nécessaire : le se
160
ont porté déjà aux limites du désobligeant : nous
aimons
trop nos illusions pour souffrir même qu’on nous les nomme… 5.De l
161
age sont pratiquement équivalents ; que si l’on «
aime
» il faut se marier sur l’heure ; qu’enfin « l’amour » doit normaleme
162
épouser la veuve du brasseur, ou ce jeune fou qui
aime
la fille du roi, mais l’homme pieux qui estimait que la religion deva
163
ager ma vie, et voilà la seule preuve que je vous
aime
. (Vraiment, pour dire : Ce n’est que cela ! — comme le diront beaucou
164
multiplicité des expériences. Elle nie que l’être
aimé
doive réunir, pour être ou pour rester aimable, le plus grand nombre
165
rêves, par un besoin constant d’agir pour l’être
aimé
, par une constante prise sur le réel, qu’elle cherche à dominer, non
166
s légendes courtoises nous a révélé que Tristan n’
aime
pas Iseut mais l’amour même, et au-delà de cet amour, la mort, c’est-
167
e, en même temps qu’à son vrai moi, que celui qui
aime
voue sa fidélité. Et tandis que la fidélité de Tristan était un perpé
168
lité veut bien plus : elle veut le bien de l’être
aimé
, et lorsqu’elle agit pour ce bien, elle crée devant elle le prochain.
169
in de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité,
aimé
parce qu’il m’appelle à le créer, et qu’il se tourne avec moi vers le
170
e simple. Être amoureux n’est pas nécessairement
aimer
. Être amoureux est un état ; aimer, un acte. On subit un état, mais o
171
nécessairement aimer. Être amoureux est un état ;
aimer
, un acte. On subit un état, mais on décide un acte. Or, l’engagement
172
uer l’avenir d’actes conscients que l’on assume :
aimer
, rester fidèle, éduquer ses enfants. On voit ici combien sont différe
173
voit ici combien sont différents les sens du mot
aimer
dans le monde de l’Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux
174
constate que le Dieu de l’Écriture nous ordonne d’
aimer
. Le premier commandement du Décalogue : « Tu aimeras le Seigneur ton
175
imer. Le premier commandement du Décalogue : « Tu
aimeras
le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute t
176
de l’homme un état de sentiment. L’impératif : «
Aime
Dieu et ton prochain comme toi-même » crée des structures de relation
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notre sort se joue. C’est sur la terre qu’il faut
aimer
. Au-delà, il n’y aura pas la Nuit divinisante, mais le Jugement du Cr
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qui doit se délivrer lui-même, c’est Dieu qui l’a
aimé
le premier, et qui s’est approché de lui. Le salut n’est plus au-delà
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réciproque exige et crée l’égalité de ceux qui s’
aiment
. Dieu manifeste son amour pour l’homme en exigeant que l’homme soit s
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e analyse du mythe nous a fait voir pourquoi l’on
aime
croire à la fatalité, qui est l’alibi de la culpabilité : « Ce n’est
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femme. C’est autant dire qu’il ne sait pas encore
aimer
. Le viol et la polygamie privent la femme de sa qualité d’égale — en
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ssion » (au sens de tempérament) mais c’est qu’il
aime
, justement, et qu’en vertu de cet amour, il refuse de s’imposer, il s
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ieu est fidèle, et que l’amour ne trompe jamais l’
aimé
. Certes, Kierkegaard ne parvint à « ressaisir » le monde fini que dan
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ne recouvra pas Régine, mais ne cessa jamais de l’
aimer
et de lui dédier toute son œuvre. Et c’est peut-être que cette œuvre
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ent singulier. À cette personnalisation de l’être
aimé
correspond d’ailleurs une spécification croissante de l’instinct, à m