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uvrant son impuissance à susciter dans le monde l’
amour
dont il aurait besoin, qu’il imagine et dont il meurt. Car la vie est
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reils faits lorsque l’esprit s’y attache et que l’
amour
ou la pitié essaient sur eux leurs forces. Le monde est habité par de
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rifié le corps, et l’âme est prête à recevoir « l’
amour
d’en haut ». Car telle est le yoga occidental, dont le Second Faust r
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aus Mann (septembre 1932)h Ce n’est pas pour l’
amour
du laurier, mais pour l’amour de son ami Clitus, poète abstrait à la
5
Ce n’est pas pour l’amour du laurier, mais pour l’
amour
de son ami Clitus, poète abstrait à la mode de 1920, qu’Alexandre a c
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spèce de charité patiente et ingénieuse. D’où son
amour
des travaux manuels. Comme tout cela est rafraîchissant, satisfaisant
7
e, elle veut dire simplement : j’aime mon pays. L’
amour
exclut toute comparaison. Dire que tel pays « est le plus beau du mon
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us absurde que de comparer un pays à un autre, un
amour
à un autre, car où est l’étalon, où est la mesure commune, et qui con
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de sa longue expérience, de ses rancunes, de son
amour
caché, et de sa science hétéroclite de praticien et de collectionneur
10
t la réalité sociale plus toutes les autres. Et l’
amour
d’une femme pour son peuple, au lieu de ces vantardises en service co
11
e péché, le salut, le drame de la révolte et de l’
amour
. Mais elle spécule volontiers sur les avantages et inconvénients des
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fasciné pour la première fois par la révélation d’
amour
, se muer en l’image de Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est Don J
13
i ce Dieu est mort à tout jamais, il n’y a plus d’
amour
possible. Il faut inventer un amour qui permette au moins de haïr tou
14
n’y a plus d’amour possible. Il faut inventer un
amour
qui permette au moins de haïr tout ce qui passe, tout ce qui cède, to
15
stan d’un Destin qu’il ne peut posséder que par l’
amour
éternellement lointain. ⁂ Don Juan, tricheur, aime sans amour. S’il g
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llement lointain. ⁂ Don Juan, tricheur, aime sans
amour
. S’il gagne, c’est en violant la vérité des êtres. Nietzsche pose des
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lant sur l’Adam-microcosme, Belleau décrivant les
Amours
des Pierres précieuses, Peletier du Mans versifiant l’Éloge du Nombre
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re jamais répété. La conversation s’engage sur L’
Amour
et l’Occident , qu’il est en train de lire, et dont il me déclare, à
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homme épris et puritain, il a voulu disjoindre l’
amour
et le plaisir. Il croyait que « l’amour hétérosexuel » était d’autant
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joindre l’amour et le plaisir. Il croyait que « l’
amour
hétérosexuel » était d’autant plus pur que rien de charnel ne s’y mêl
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ées et sans cesse renouvelées de l’Écriture ; son
amour
pour le style biblique ; la confusion courante — non seulement purita
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écrivains, même chrétiens, nous ont montré pareil
amour
pour l’Évangile, et cela jusque dans les années où il doutait de l’ex
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de et hors du monde, à la fois manifestée par son
amour
(Agapè) et « cachée avec le Christ en Dieu ». (Colossiens, 3, 3.) Dès
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ation. Et comme l’atteste enfin notre notion de l’
amour
, — à quoi j’entends venir plus loin. L’ange Quelle est cette pa
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avec le Christ en Dieu » jusqu’à l’avènement de l’
Amour
? C’est l’Ange, répond l’Iran des spirituels, l’Iran du mazdéisme et
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préciser leur nature, c’est dans les notions de l’
amour
traduisant ces trois conceptions, que nous avons les plus grandes cha
27
us laisse « nos » problèmes. Trois écoles de l’
amour
Si l’amour est le premier moteur non seulement de l’homme mais du
28
s » problèmes. Trois écoles de l’amour Si l’
amour
est le premier moteur non seulement de l’homme mais du monde, c’est s
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nous nous faisons, et cette idée du moi révèle l’
amour
, comme la structure de l’atome traduit certaines propriétés de l’éner
30
duit certaines propriétés de l’énergie. « C’est l’
amour
dominant qui fait l’homme… L’homme est absolument tel qu’est l’amour
31
fait l’homme… L’homme est absolument tel qu’est l’
amour
dominant de sa vie : selon (cet amour) se fait son ciel, s’il est bon
32
el qu’est l’amour dominant de sa vie : selon (cet
amour
) se fait son ciel, s’il est bon, ou son enfer, s’il est mauvais », di
33
aque esprit et de chaque ange est la forme de son
amour
.73 » Les trois notions de l’homme que l’on vient d’évoquer nous appar
34
rs comme autant de modèles d’une énergétique de l’
amour
, ou comme autant d’effets de son action configurante et composante. E
35
rtent d’une dualité sans laquelle ni l’homme ni l’
amour
ne seraient même concevables. Il ne s’agit ici ni du dualisme trop fa
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il se referme sur soi, c’est-à-dire se refuse à l’
amour
. Et de même le « vrai moi » n’est pas le bien en soi, car il peut dev
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sagesse des nations. Et cela vaut d’abord pour l’
amour
de soi-même, sans lequel point d’amour du prochain. Tous les moralist
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ord pour l’amour de soi-même, sans lequel point d’
amour
du prochain. Tous les moralistes du monde s’accordent avec les spirit
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au nom de la société, les spirituels au nom de l’
amour
. Nous n’invoquerons ici que les seconds. L’école chrétienne Dan
40
rétienne Dans une vue chrétienne de l’homme, l’
amour
de soi est le rapport positif entre l’individu et le vrai moi. Le sec
41
suppose évidemment un moi duel, au sein duquel l’
amour
s’instaure d’une manière telle que s’aimer et aimer le prochain soit
42
inon le comme n’aurait pas son plein sens. Dans l’
amour
de soi-même, l’homme naturel s’ouvre à l’action du vrai moi spirituel
43
C’est le vrai moi qui aime, qui est l’agent de l’
amour
. Ce vrai moi seul peut aimer le prochain, parce que seul il discerne
44
in, parce que seul il discerne en l’autre le même
amour
. « Aimer, c’est soutenir, deviner, porter le meilleur de ce qu’on aim
45
rtuelle, la soutenir et l’aider à naître. Ainsi l’
amour
dans sa réalité totale, intégrant l’animique au spirituel, va toujour
46
ahamiques, le vrai moi est toujours suscité par l’
Amour
même : « Dieu nous a aimés le premier. » Pour le chrétien, c’est parc
47
» Pour le chrétien, c’est parce que Dieu, qui est
Amour
, est un Dieu personnel, dans sa tri-unité, que l’amour spirituel crée
48
, est un Dieu personnel, dans sa tri-unité, que l’
amour
spirituel crée dans l’homme la personne. Si la plus haute valeur de l
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le sacrifice diffère du suicide — la nature de l’
amour
véritable l’explique seule. « Personne n’a un plus grand amour que de
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le l’explique seule. « Personne n’a un plus grand
amour
que de donner sa vie pour ceux qu’il aime. » Se sacrifier pour l’autr
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mort à soi-même » transfigurante. Ce modèle de l’
amour
et du vrai moi instaure le normal, le sublime, et la problématique de
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hrétien. Il conditionne aussi les déviations de l’
amour
et les formes particulières que prennent en Occident certaines tendan
53
ante. Je sais bien que la haine est l’envers de l’
amour
, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’il aime peut-il h
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la haine est l’envers de l’amour, mais comment l’
amour
fasciné par le désir de ce qu’il aime peut-il haïr vraiment ce qu’il
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raîner avec elle vers son bien et l’animer de son
amour
, l’âme l’accuse de volonté mauvaise. Mais elle sait bien qu’ils ont p
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t le moi terrestre et temporel à la vocation de l’
amour
. Mais celui qui se hait de cette manière ne peut pas aimer le prochai
57
mouvement, né de l’instinct, à la révélation d’un
amour
angélique. La passion romantique trouve ici sa genèse. Exaltée jusqu’
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de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’
amour
de lui-même.74 » L’érotisme sensuel est l’autre extrême où se porte
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l’esprit — comme l’a si bien vu Kierkegaard. Tout
amour
véritable procède du vrai moi et se dirige vers le vrai moi de l’autr
60
soufis ont proposé des notions de l’homme et de l’
amour
homologues aux notions chrétiennes, mais comme transposées terme à te
61
pre connaissance.75 » C’est donc en Dieu que tout
amour
peut reconnaître la personne de l’autre et l’aimer « comme soi-même »
62
mer « comme soi-même », — comme étant née du même
amour
qui m’a créé. « (Dieu) est celui qui dans chaque être aimé se manifes
63
e que son créateur.76 » Ibn Arabi distingue trois
amours
: l’amour divin du Créateur pour sa créature, et d’elle pour Lui ; l’
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réateur.76 » Ibn Arabi distingue trois amours : l’
amour
divin du Créateur pour sa créature, et d’elle pour Lui ; l’amour spir
65
Créateur pour sa créature, et d’elle pour Lui ; l’
amour
spirituel « dont le siège est en la créature toujours à la quête de l
66
elle se découvre comme étant l’Image » ; enfin l’
amour
naturel, qui recherche la satisfaction de ses désirs sans souci de l’
67
t la plupart des gens d’aujourd’hui comprennent l’
amour
.77 » Comment réconcilier l’amour naturel (ou physique, comme on le di
68
ui comprennent l’amour.77 » Comment réconcilier l’
amour
naturel (ou physique, comme on le dit improprement) avec l’amour spir
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ou physique, comme on le dit improprement) avec l’
amour
spirituel ? Qui aime en nous, et pour qui ? « Ibn Arabi observe que l
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Telle est donc la personne unifiée et tel est son
amour
de soi-même. Quant à l’amour-passion (ici, non romantique !) il se si
71
l’âme peut aimer dans toutes les dimensions de l’
amour
unifié. L’Aimé n’est plus alors un simple objet — comme il est pour l
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plus alors un simple objet — comme il est pour l’
amour
naturel, possessif — mais une virtualité divine que l’amant « imagine
73
e exister dans l’être aimé, par l’efficace de son
amour
préfigurant. C’est précisément là que s’origine la plus haute fonctio
74
ment là que s’origine la plus haute fonction de l’
amour
humain, celle-là même qui assure la coalescence de ce que l’on a dési
75
nce de ce que l’on a désigné historiquement comme
amour
courtois et amour mystique. Car l’amour tend à la transfiguration de
76
a désigné historiquement comme amour courtois et
amour
mystique. Car l’amour tend à la transfiguration de la figure aimée te
77
ent comme amour courtois et amour mystique. Car l’
amour
tend à la transfiguration de la figure aimée terrestre, en l’adossant
78
à s’unir en lui, à en perpétuer la présence, son
amour
tend toujours à faire exister quelque chose qui n’est pas encore exis
79
ns l’Aimé.78 On reconnaît ici les « notes » de l’
amour
du prochain selon Kierkegaard79, mais aussi selon Swedenborg : Comme
80
x personnes un bien absolument identique… C’est l’
amour
qui fait le prochain, et chacun est le prochain selon la qualité de s
81
et chacun est le prochain selon la qualité de son
amour
.80 En dépit de tout ce qui distingue la transparence (parfois trompe
82
t comparable, comme le sont les trois formes de l’
amour
que manifeste cette structure. Mais « l’Imagination créatrice » des s
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plus vivement l’unité première et finale de tout
amour
! Peut-être aussi nous fera-t-elle entrevoir comment le mythe de Tris
84
r (dans la légende primitive et l’opéra) comme un
amour
dédié à sa propre âme81, dont Iseut ne serait que l’image sensible, —
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ont Chinvat ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré l’
amour
de l’Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à découvri
86
même coup se trouvent évacués les problèmes de l’
amour
de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de protagoni
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cués les problèmes de l’amour de soi-même et de l’
amour
de Dieu et du prochain : faute de protagonistes bien réels, ces probl
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voir lieu. (Ou tout au moins, pris au sérieux.) L’
amour
même est évacué. Il n’est plus que l’attrait des sexes agissant fatal
89
e la femme mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’
amour
, on le pense bien.) « Écarte les choses, ô amant, ta voie est fuite !
90
» Et le Bouddha lui-même : « Qui a cent sortes d’
amours
a cent sortes de douleurs ; qui a un amour a une douleur ; qui n’a pa
91
tes d’amours a cent sortes de douleurs ; qui a un
amour
a une douleur ; qui n’a pas d’amour n’a pas de douleur. » Si l’on s’e
92
rs ; qui a un amour a une douleur ; qui n’a pas d’
amour
n’a pas de douleur. » Si l’on s’en tient aux textes, la cause est ent
93
t entendue : l’Asie métaphysique ne connaît pas l’
amour
, — j’entends l’amour de Dieu, de soi et du prochain, l’amour-passion,
94
étaphysique ne connaît pas l’amour, — j’entends l’
amour
de Dieu, de soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’amour matr
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de soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’
amour
matrimonial. Mais on me dira que l’Asie n’est pas toute spirituelle,
96
rent une jouissance. La divinité n’est un objet d’
amour
que parce qu’elle représente une volupté sans mélange… Le désir du lu
97
tout plaisir est une expérience du divin… Mais l’
amour
parfait est celui dont l’objet n’est pas limité. C’est cet amour qui
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st celui dont l’objet n’est pas limité. C’est cet
amour
qui est l’amour pur, l’amour de l’amour même, l’amour de l’Être-de-vo
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objet n’est pas limité. C’est cet amour qui est l’
amour
pur, l’amour de l’amour même, l’amour de l’Être-de-volupté transcenda
100
as limité. C’est cet amour qui est l’amour pur, l’
amour
de l’amour même, l’amour de l’Être-de-volupté transcendant.86 Kâma,
101
C’est cet amour qui est l’amour pur, l’amour de l’
amour
même, l’amour de l’Être-de-volupté transcendant.86 Kâma, le dieu du
102
r qui est l’amour pur, l’amour de l’amour même, l’
amour
de l’Être-de-volupté transcendant.86 Kâma, le dieu du plaisir érotiq
103
spirituel87 ». Et encore : « Celui qui cherche l’
amour
dans l’espoir d’une jouissance est la victime du désir. Le sage accep
104
ssion, et l’on sait à quel point cette forme de l’
amour
est liée à ses expressions. La passion et l’amour mystique, l’érotism
105
amour est liée à ses expressions. La passion et l’
amour
mystique, l’érotisme et l’amour du prochain, sont des problèmes occid
106
. La passion et l’amour mystique, l’érotisme et l’
amour
du prochain, sont des problèmes occidentaux, posés à tous par les rig
107
semblable privilège de comprendre les choses de l’
amour
.89 » Ceci encore, le cliché Orient-Occident = non-moi-personne, qui
108
n accomplie. (Brihad-âranyaka Up.) La notion de l’
amour
du prochain, et l’injonction évangélique d’aimer aussi son ennemi ne
109
sieurs reprises : En vérité, à quoi se rapporte l’
amour
d’un mari pour sa femme ? Non point à la femme, mais en vérité au Soi
110
te et vive reconnaissance. Car toute vérité sur l’
amour
est immédiatement reconnue par celui qui s’est mis en quête d’un savo
111
par celui qui s’est mis en quête d’un savoir de l’
amour
qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’est pas le
112
cisément, ici, touche à sa fin ?) Je disais que l’
amour
vrai, c’est discerner dans l’autre — pour l’avoir reconnu tout d’abor
113
out d’abord en soi-même — le vrai moi, sujet de l’
amour
, et l’aider à prendre conscience de ce qu’il est ou peut devenir. N’e
114
N’est-ce pas l’aider à réfléchir la lumière de l’
amour
créateur ? Non, ce serait là trop dire, et pas assez. Aimer, c’est ai
115
btilement changé, un peu plus lui-même qu’avant :
amour
mutuel. L’expérience est la même, ou du moins je la sens telle. Mais
116
rame. Tous les risques d’erreur sont liés à notre
amour
; et plus l’amour est passionné, exigeant, singulier, plus grand le r
117
ques d’erreur sont liés à notre amour ; et plus l’
amour
est passionné, exigeant, singulier, plus grand le risque. Ce que nous
118
en — si tu vois bien ce que tu vois et portes ton
amour
à l’immuable seul, toutes ces erreurs que tu craignais sont illusoire
119
n l’éphémère, lequel n’a rien en soi qui mérite l’
amour
. Cela n’empêche pas la poésie, les amours poétiques, ni le désir, ni
120
mérite l’amour. Cela n’empêche pas la poésie, les
amours
poétiques, ni le désir, ni « cette adoration dont la femme a besoin p
121
e je la vois unique : ce vrai moi pressenti par l’
amour
seul, et qui est elle-même. Tu dis le Soi, ce n’est personne. — Il n’
122
Personne ne peut aimer, sauf l’égoïste. Il y a l’
amour
, et nous pouvons seulement devenir amour. Et tu sais bien que tu ne d
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Il y a l’amour, et nous pouvons seulement devenir
amour
. Et tu sais bien que tu ne dois aimer que ton « Dieu » dans ses créat
124
ses créatures, puisqu’il est dit de Lui qu’il est
amour
. — Mais Dieu pour nous est une Personne, et nous crée comme personnes
125
ns d’être des uniques. Or ce choix est celui de l’
amour
, de la connaissance par l’amour, car tout ce qui existe est unique, à
126
ix est celui de l’amour, de la connaissance par l’
amour
, car tout ce qui existe est unique, à voir de près, comme voit l’amou
127
i existe est unique, à voir de près, comme voit l’
amour
. 60. Cf. Charles Baudoin, Découverte de la Personne, 1940, p. 22.
128
ui qui nie l’âme ; mais alors, d’où viendrait cet
amour
, à qui irait-il ? La passion de Tristan est la preuve de l’âme, s’il
129
ne vienne ici à la rencontre des catégories de L’
Amour
et l’Occident un peu plus qu’il ne serait souhaitable, de son propre