1
ans les rapports individuels. La passion, c’est l’
amour
exalté non seulement au-delà de toute raison, mais au-delà de l’insti
2
mme un suprême accomplissement. La passion dans l’
amour
nourrit toutes nos littératures depuis des siècles — depuis les troub
3
n scientifique, bourgeoise et individualiste de l’
amour
romanesque. Il estime à bon droit que la passion est une force antiso
4
toute la masse des hommes de tous les temps, mon
amour
personnel. Ces deux exemples sont extrêmes. Nous ne sommes pas tous d
5
condition humaine, c’est à leurs yeux la femme, l’
amour
et le mariage. Or tous les deux se voient contraints d’y renoncer, à
6
a douleur : ne point se révéler et faire mourir l’
amour
; se révéler et faire mourir l’aimée ? » S’il choisit d’être la victi
7
qu’est Ophélia. Hamlet a compris lui aussi que l’
amour
spontané et naïf d’Ophélia ferait obstacle à ses desseins secrets. C’
8
rès avoir lutté pour elle à l’étranger, c’est par
amour
non par esprit de ressentiment. Et c’est pourquoi ils ne sont pas ten
9
nt. La passion ou la conversion au néant « L’
amour
? une invention du xiie siècle », a dit un historien sérieux. À l’ap
10
la morale courtoises, dont le thème unique est l’
amour
. Peu après (à Lyon, en 1143), les chanoines instituent le culte de la
11
me à la cortezia des troubadours la mystique de l’
amour
divin d’un saint Bernard, et comme à l’histoire exemplaire vécue par
12
omance plus ou moins exciting et de la mystique d’
Amour
au love interest des films de Hollywood, on ne verra qu’une longue dé
13
t son paradoxe, bien qu’en un reflet inversé. Cet
amour
déifié n’est pas le Dieu d’Amour. Il n’élit pas un homme pour le sauv
14
y a l’Église et sa fraternité fondamentale dans l’
amour
du prochain et du même Père. Il y a le Parti (mouvement, club, ou fac
15
t plus, à l’absurde. Principe de haine plus que d’
amour
, la nation revendique des absolus dont il est manifeste qu’elle est s
16
’Église, qui avait offert le type d’une société d’
amour
et de fraternité, mais n’a pas pu l’actualiser — c’est le Scandale. I
17
t le culte de l’idole nationale. Révolte contre l’
Amour
de Dieu et du prochain, qui était le commandement remplaçant toute la
18
faible pour me contraindre à l’obéissance et à l’
amour
. La révolte ne se lève jamais contre la force à son zénith. Mais, d’u
19
oltes imitent, même sans le savoir, le dépit de l’
amour
qui dresse contre le Père les enfants qu’il n’a pas contraints à la v
20
ouvelles de notre existence profane. 9. Cf. L’
Amour
et l’Occident , 1939. Une version révisée de cet ouvrage doit paraîtr
21
ée par sa révélation en Jésus-Christ : « Dieu est
Amour
. » (Dans le contexte ardu que l’on vient d’explorer, le mot prend un
22
et leur vaudra, de plus, l’estime des libéraux, l’
amour
des progressistes, et un prestige accru. Honte aux hommes de ce temps
23
e ce nom. Nous pouvons les convaincre aussi que l’
amour
de la liberté n’est pas un cliché de banquet, une philosophie de requ
24
te de Gex à Genève me parlent chaque matin de son
amour
des lieux. Il fit venir de Genève cinquante familles d’artisans, d’ho
25
e des conquêtes impériales, devenir le poète de l’
amour
. Je ne trouve pas ailleurs tant d’éclatants exemples de carrières int
26
s, perdent le seul relief où pouvait s’attacher l’
amour
. Notre émotion devant les paysages de la Terre, qu’est-ce que cela pe
27
nfini ? Tristesse absolue, fin du Sens. Déchirant
amour
de la Terre ! Dans cent ans « En 2057, l’humanité connaît déjà
28
iction, où la Terre, vue de loin, devient objet d’
amour
, de nostalgie ou de rancune, comme une famille, comme une communauté
29
sonne en puissance dans tout homme, son idée de l’
amour
du prochain, son antiracisme foncier et son refus du système des cast
30
’attrait du « Gentil Seigneur » auquel on offre «
amour
et foi en échange de son aide et protection ». Et si Sartre est contr
31
vrier 1959)ax La passion est cette forme de l’
amour
qui refuse l’immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l’invent
32
ntrevoyais, il y a vingt ans, quand j’écrivais L’
Amour
et l’Occident , qu’une culture trop consciente de ses fins et moyens,
33
rop sociologique, ne laisserait plus de place à l’
amour
passionné, tel qu’il fut inventé au xiie siècle par les troubadours
34
selon Camus, mais au contraire « un grand livre d’
amour
». L’essai que Lionel Trilling consacre à Lolita de Vladimir Nabokov,
35
: « Nous aurons été les derniers romantiques de l’
amour
… Au fond, c’est la dernière histoire d’amour possible… Sans doute ser
36
de l’amour… Au fond, c’est la dernière histoire d’
amour
possible… Sans doute serons-nous une sorte de Derniers Mohicans de l’
37
e serons-nous une sorte de Derniers Mohicans de l’
amour
. » Je ne fais pas ici de critique littéraire, n’ayant d’autre propos
38
a personne d’une bourgeoise accomplie, que pour l’
amour
fou de sa fille. Mais cet amour est impossible, car Lolita n’a pas 13
39
mplie, que pour l’amour fou de sa fille. Mais cet
amour
est impossible, car Lolita n’a pas 13 ans. Cependant, mon héros l’enl
40
het, il commet un crime de dément et meurt ivre d’
amour
, dans sa prison, après avoir écrit ce livre posthume. Robert Musil.
41
ai aimé mon Autriche « impériale et royale » d’un
amour
exigeant, lucide et ironique. Mais elle appartenait à un milieu socia
42
m’interdit de lui parler. Je lui dis pourtant mon
amour
sous le couvert d’un roman plein d’allusions et de symboles qu’elle c
43
oici que l’on fait un triomphe à ma déclaration d’
amour
! Le Maître prétend aussitôt que j’ai insulté la Russie. C’est au nom
44
sse et qu’il menace de m’exiler. Mais tel est mon
amour
que je saurai mentir : je demanderai pardon au tyran, le suppliant de
45
romans de l’analyse mythologique proposée par L’
Amour
et l’Occident . II. « Lolita » ou le scandale « Entre les limit
46
re du style des mémoires de Humbert Humbert. Si l’
amour
des nymphets n’était pas, de nos jours, l’un des derniers tabous sexu
47
e scandale évident, le caractère profanateur de l’
amour
de H. H. pour Lolita qui trahit la présence du Mythe. Négligeons pour
48
e trop facilement pour la touchante histoire d’un
amour
presque chaste et conçu fortuitement hors du mariage, recélait à vrai
49
ères versions de Tristan glorifiaient une forme d’
amour
non seulement opposée au mariage, mais ne pouvant exister que hors de
50
lui. Elles « justifiaient »74 au nom de ce nouvel
Amour
toute une série d’actions tenues pour crimes : astuce blasphématoire
51
vantage que la société n’en pâtit. En revanche, l’
amour
passionné pour une fille encore impubère n’aurait guère pu surprendre
52
urprendre au Moyen Âge. On a coutume de vénérer l’
amour
de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque pour La
53
nnage de Mignon, un Novalis dédiant son œuvre à l’
amour
de Sophie von Kuhn, morte à 11 ans, un Edgar Poe qui épouse une fille
54
rroll : Alice au pays des merveilles est née de l’
amour
des « nymphets », refoulé par la conscience pure du clergyman, mais a
55
Freud a nommé un jour l’élan mortel, secret de l’
amour
tristanien. Et l’absence de sacré exténue les passions, que la consci
56
sacré primitif vers une hygiène scientifique : l’
amour
des petites nymphes et l’inceste. Ces deux amours seraient-ils contra
57
’amour des petites nymphes et l’inceste. Ces deux
amours
seraient-ils contraires à la nature ? On les voit largement pratiqués
58
s. » Humbert raconte, au début de ses mémoires, l’
amour
qu’il conçut à 12 ans pour une petite fille de 9 ans qui s’appelait A
59
qu’à la mort des amants séparés, conséquence d’un
amour
interdit qui les exile de la communauté et les consume sans les unir
60
et Lolita n’ont jamais connu ce que j’appelle « l’
amour
réciproque malheureux ». Lolita n’a jamais répondu à la passion tendr
61
s humaines, des rôles sociaux, des problèmes de l’
amour
et des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages de son dernier g
62
on seulement touche à deux reprises le thème de l’
amour
passionné pour une enfant, mais surtout veut y voir une préfiguration
63
, mais surtout veut y voir une préfiguration de l’
amour
interdit qui unira ses héros : Ulrich et Agathe, frère et sœur. Admir
64
accordes-tu cela, dit Agathe, avec le fait que l’
amour
n’existe plus, que seules demeurent la sexualité et la camaraderie ?
65
fois, parlant encore avec sa sœur des formes de l’
amour
« insaisissables » qui lui semblent d’ailleurs traduire « des relatio
66
sa route » : Elle l’avait ravi comme un poème d’
amour
écrit en secret, dont les allusions sont chargées d’un bonheur encore
67
cette histoire, c’est qu’elle est une préface à l’
amour
fraternel ! Je renonce à souligner les mots révélateurs dans le cont
68
ogue qui mène au cœur du drame de la passion : L’
amour
fraternel ? demande Agathe, comme si elle entendait ce terme pour la
69
on, un désir démesuré et démesurément passionné d’
amour
! L’expérience impossible dans laquelle s’engage Ulrich se présente
70
abord à sa méditation sous la forme d’un besoin d’
amour
« délivré des contre-courants et des aversions sociales et sexuelles
71
e la forme juvénile, insaisissable, d’un besoin d’
amour
qui, plus tard, les rêves refroidis, se contentera d’un oiseau, d’un
72
sait assez la fortune littéraire de cette forme d’
amour
interdit, dont il serait curieux de chercher pourquoi l’époque où se
73
e de la prise de conscience, puis du choix de cet
amour
, par deux êtres en tous points normaux, supérieurement intelligents,
74
que la condition même de la « dernière histoire d’
amour
possible », et d’une admirable analyse du spectre spirituel de l’Occi
75
s autres. Dieu et l’antisocial. Dès le début, son
amour
pour Ulrich a mobilisé son hostilité à l’égard du monde. Le moment n
76
e sexuelle, juge puéril de se préoccuper encore d’
amour
, mais voue tous ses efforts au mariage, dont il analyse le processus
77
cher de nouveau. L’équivoque essentielle entre l’
amour
projeté sur l’autre et le refus de la possession qui mettrait un term
78
recréant sans cesse la distance nécessaire à « l’
amour
de loin » des troubadours. Mais quel est ce désir ? Est-il désir de l
79
bles confusions qui donnent au naïf commerce de l’
amour
un caractère spectral si fascinant. C’est pourquoi les amants passio
80
sque dans les circonstances les plus banales de l’
amour
: dans l’attrait lié à tout changement, à tout travesti, comme dans l
81
mière version : le frère et la sœur cèdent à leur
amour
, réfugiés sans passeports dans une île de l’Adriatique. Notes de Musi
82
assion : Entre deux êtres isolés, il n’y a pas d’
amour
possible, reconnaît Ulrich. Un amour peut naître par défi, il ne peut
83
n’y a pas d’amour possible, reconnaît Ulrich. Un
amour
peut naître par défi, il ne peut être fait de défi. Il faut qu’il soi
84
Jour peut reprendre ses droits, l’expérience de l’
amour
interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans l’analyse psycholog
85
gager dans la voie difficile d’une recherche de l’
amour
mystique : c’est ce qu’il nomme le règne millénaire ou l’accession à
86
aire ou l’accession à l’« autre vie », à l’état d’
amour
pur, à l’extase d’un amour non plus égocentrique, mais bien allocentr
87
utre vie », à l’état d’amour pur, à l’extase d’un
amour
non plus égocentrique, mais bien allocentrique : « N’avoir plus de ce
88
ussi manifester la rédemption de la passion par l’
amour
vrai, est décrite au somptueux chapitre intitulé Souffles d’un jour d
89
spirituelle. Mais cette présence heureuse dans l’
amour
partagé n’évoque-t-elle pas aussi un mystère plus prochain, une autre
90
de l’éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant de l’
amour
sororal n’aurait-il pas été le travesti — tout à fait inconscient, j’
91
i — tout à fait inconscient, j’en suis sûr — d’un
amour
trop réel pour oser dire son nom dans un roman ? L’amour heureux n’a
92
rop réel pour oser dire son nom dans un roman ? L’
amour
heureux n’a pas d’histoire, chacun sait cela depuis qu’on écrit des r
93
ent choqué de m’en voir parler comme d’un roman d’
amour
. À vrai dire, ma thèse va plus loin : c’est « l’affaire Pasternak » d
94
le reniement, à se voir séparé de l’objet de son
amour
, dût-il vivre auprès de lui dans un silence humilié et sans espoir. M
95
raît. Jivago la retrouve beaucoup plus tard. Leur
amour
se déclare. Liaison clandestine. Ils sont de nouveau séparés par les
96
cou, où il vit misérable et caché. Il épouse sans
amour
une jeune fille qui s’occupait de son ménage, puis la quitte et meurt
97
s absolu : l’état de passion. J’ai montré dans L’
Amour
et l’Occident comment cet état préexiste à tout objet déterminé, com
98
s excite à une loquacité intarissable — lettres d’
amour
, traités mystiques — et procédant généralement par antithèses et para
99
e prête le mieux au récit. La sexualité pure et l’
amour
du prochain ne sont vrais qu’en acte, et leur description ennuie vite
100
i que l’Autre en tant que tel reste aux yeux d’un
amour
exigeant le mystère le mieux défendu, — Éros et Agapè ne pourraient-i
101
« Un partenaire de valeur inégale déséquilibre l’
amour
; seulement, il faudrait ajouter que, bien souvent, c’est un déséquil
102
es : « Surtout, dit-il, pas de cérémonies. Pour l’
amour
du ciel, pas de cérémonies ! » Il aime qu’on arrive et s’en aille à l
103
gaard, « In Vino Veritas ». Kierkegaard a vécu l’
amour
unique, la passion malheureuse de Tristan, mais ses premiers grands l
104
chesse inépuisable ; ces deux mythes majeurs de l’
amour
et leurs épiphanies les plus parfaites dans le lyrisme occidental. À
105
asme. Cette page introduisant les discours sur l’
amour
qui composent « In Vino Veritas », donne le ton de la passion de Kier
106
dû de n’avoir pas vécu sans aimer, « quoique d’un
amour
malheureux ». Reliée par ces derniers mots à la vie trop réelle du So
107
ce qui inspire cette pudeur qui caractérise tout
amour
grec »98. Il s’oppose plus encore à l’amour courtois, essentiellement
108
tout amour grec »98. Il s’oppose plus encore à l’
amour
courtois, essentiellement fidèle. « L’amour psychique est existence d
109
e à l’amour courtois, essentiellement fidèle. « L’
amour
psychique est existence dans le temps, l’amour sensuel disparition da
110
L’amour psychique est existence dans le temps, l’
amour
sensuel disparition dans le temps »99, d’où vient que la musique est
111
t Hamlet. Mais dans sa vie individuelle, dans son
amour
unique et longuement malheureux pour Régine, il fut Tristan. Cependan
112
re excluent le mariage, « suprême expression de l’
amour
», à laquelle il a dû renoncer pour une raison qui reste son secret d
113
heureuse ; et par ce malheur même, salvatrice. L’
amour
humain repose sur un instinct qui, élevé au rang d’inclination, trouv
114
être bien-aimé, et que cette « seule fois » de l’
amour
est l’amour, et que la « seconde fois » n’est rien… Une fois est le t
115
imé, et que cette « seule fois » de l’amour est l’
amour
, et que la « seconde fois » n’est rien… Une fois est le tout absolu,
116
riage, et même il la formule d’entrée de jeu : L’
amour
et l’inclination amoureuse sont tout à fait spontanés, le mariage est
117
dans tout le reste de son œuvre. Admettons que l’
amour
vrai soit la passion unique et partagée. Pour être heureux, dans un m
118
ur être heureux, dans un mariage par exemple, cet
amour
devrait opérer le miracle de « faire du différent l’égal », créant ai
119
qui fait, des relations entre l’homme et Dieu, un
amour
essentiellement malheureux. Cet amour serait même impossible hors du
120
et Dieu, un amour essentiellement malheureux. Cet
amour
serait même impossible hors du paradoxe de la foi, laquelle est un mo
121
on subjective et libre de la vérité. C’est donc l’
amour
divin lui-même qui exige la communication indirecte, voilée, rejoigna
122
ante, en quoi consiste à ses yeux le mariage. Par
amour
pour Régine, il doit donc s’éloigner, bien qu’il ne cesse de s’adress
123
douleur : ne point se révéler, et faire mourir l’
amour
; se révéler, et faire mourir l’aimée ? »104 Tenter d’établir, en ce
124
en l’altérité totale de Dieu et en l’unicité de l’
amour
humain ; — la « mélancolie » qui l’accable et lui rend ce mariage imp
125
ordes de brigands d’une mélancolie innée ?106 L’
amour
n’en est pas moins l’agent privilégié du progrès spirituel de « l’hom
126
comprise, la femme entraîne vers la hauteur. Cet
amour
qui « entraîne » et transfigure dans la mesure où il est par essence
127
Et plus loin : Regardons ce qui se passe dans l’
amour
, quoiqu’il ne rende qu’imparfaitement la situation. L’égoïsme est à l
128
sément sa propre perte. C’est ce que veut aussi l’
amour
, ainsi ces deux puissances s’entendent dans la passion de l’instant,
129
de l’instant, et cette puissance est justement l’
amour
. Cette forme de pensée est tristanienne. Elle est d’abord une forme
130
à des mers, dans une autre île. Que cette forme d’
amour
nostalgique et de possession par la perte transparaisse également dan
131
e au cœur même de mon sujet. Dans ses Œuvres de l’
amour
, Kierkegaard marque le contraste, apparemment insurmontable, entre l’
132
aremment insurmontable, entre l’amour-passion (ou
amour
poétique) qui élit un seul être bien-aimé, et l’amour du prochain (am
133
r poétique) qui élit un seul être bien-aimé, et l’
amour
du prochain (amour chrétien), dont le commandement est d’aimer tous l
134
t un seul être bien-aimé, et l’amour du prochain (
amour
chrétien), dont le commandement est d’aimer tous les hommes, sans dis
135
l’égalité de tous devant Dieu. On s’étonne : cet
amour
général, impersonnel, et qu’on pourrait confondre avec un sens social
136
Tel est le paradoxe proprement kierkegaardien. L’
amour
ne va pas de n’importe qui à tout le monde, mais d’un seul, distingué
137
rnées. Ces deux chastes ont beaucoup médité sur l’
amour
, sur la femme et sur le mariage. Nietzsche en a certes moins longueme
138
mariage maintient opiniâtrement la croyance que l’
amour
, bien qu’il soit une passion, est cependant susceptible de durer en t
139
susceptible de durer en tant que passion et que l’
amour
à vie peut être considéré comme la règle. Par cette ténacité d’une no
140
équent une pia fraus, l’institution a conféré à l’
amour
une noblesse supérieure. Toutes les institutions qui ont concédé à un
141
er la prétention d’être pour l’homme l’objet de l’
amour
le plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique — comme l’ense
142
st ici question n’est encore pour les Grecs que l’
amour
désintéressé ; mais dans l’esprit de Nietzsche, elle désigne déjà cet
143
on comprendra sans plus d’explications pourquoi l’
amour
en tant que passion — notre spécialité européenne — doit être nécessa
144
nte et d’autres suites néfastes, ou bien encore l’
amour
. Donc, tandis que nous croyons nous plaindre de la violence d’un inst
145
ances rivales en l’homme : l’érotisme sexuel et l’
amour
. Or, ni la passion érotique d’un Byron ou d’un Napoléon — cités peu a
146
Byron ou d’un Napoléon — cités peu avant —, ni l’
amour
qu’on invoque ici, ne sont à parler proprement, des instincts. L’érot
147
ends l’usage non nécessaire biologiquement). Et l’
amour
, que Nietzsche suggère comme un possible instinct rival, est la passi
148
it Aurore ? « Il n’y a encore d’efficace contre l’
amour
que ce vieux remède radical : l’amour en retour ! » Et que peut ensei
149
ce contre l’amour que ce vieux remède radical : l’
amour
en retour ! » Et que peut enseigner cette Carmen de Bizet, que Nietzs
150
Sursum ! Bouboum ! » de Wagner ? Elle enseigne l’
amour
« remis à sa place dans la nature ! Non pas l’amour d’une femme “idéa
151
our « remis à sa place dans la nature ! Non pas l’
amour
d’une femme “idéale” !… Au contraire, l’amour dans ce qu’il a de fata
152
s l’amour d’une femme “idéale” !… Au contraire, l’
amour
dans ce qu’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’amour d
153
l a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’
amour
dont la guerre est le moyen, dont la haine mortelle des sexes est la
154
la haine mortelle des sexes est la base »119. Cet
amour
dont Benjamin Constant a bien dit qu’il est de tous les sentiments le
155
l est de tous les sentiments le plus égoïste, — l’
amour
« naturel » à la Don Juan. Il y a plus. Le donjuanisme érotique n’est
156
un poète ne l’a encore découvert. Il lui manque l’
amour
des choses qu’il découvre, mais il a de l’esprit et de la volupté et
157
si indispensable que ne l’est, pour l’amoureux, l’
amour
malheureux : à aucun prix il n’aimerait l’abandonner pour l’état d’in
158
t d’Aurore : c’est le retour du mythe mortel de l’
Amour
qui transfixe et transfigure. C’est le Chant de Minuit saluant l’Éter
159
ue que j’aie jamais entendu : — Dans le véritable
amour
, c’est l’âme qui enveloppe le corps. » (Par-delà le bien et le mal, 1
160
ête faustienne ; Faust est voluptueux, désireux d’
amour
, il a des sens et un cœur donjuanesques… Faust est l’intelligence de
161
« Propos sur le mariage ». 103. Les Œuvres de l’
amour
, 1847. 104. Riens philosophiques, « Le Dieu comme maître et sauveur
162
t sa course éperdue. L’un recherche dans l’acte d’
amour
la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restant chaste la
163
andonne le terrain, et s’enfuit. Or la règle de l’
amour
courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la félonie
164
Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’
amour
chevaleresque : la candeur et la courtoisie.124 Observons aussi que
165
e que voici : la durée, le bonheur, la liberté, l’
amour
. La durée. — Tout homme qui obtient ce qu’il désire, ou qui va l’o
166
it par dépit devant leur impuissance à intégrer l’
amour
dans l’existence normale, ou par goût de l’excès en soi, l’un prétend
167
lendemain, couples heureux dans la durée de leur
amour
, tourments bienheureux de la passion : l’argument du bonheur sert à t
168
dent en un seul être, dans le règne sans fin de l’
Amour
sans réveil. Là, rien n’est plus ni vrai ni faux, ni tien ni mien, ni
169
s laissent les dernières mesures de Tristan. L’
amour
. — Ici la dialectique des deux mythes se resserre. Elle atteint sa fo
170
son origine concrète, et qui lui échappe. Point d’
amour
pour Don Juan, le désir seul ; ni de prochain, mais seulement des obj
171
plus d’objet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’
amour
de l’amour dans un sujet qui, lui aussi, doit s’évanouir. Que reste-t
172
t, ni de prochain. Il n’y a plus que l’amour de l’
amour
dans un sujet qui, lui aussi, doit s’évanouir. Que reste-t-il ? Comme
173
e les raisons de vivre, Tristan perd à cause de l’
amour
les raisons humaines d’aimer. Dans la pureté de leur expression mythi
174
t s’aimer eux-mêmes, ce qui est la condition de l’
amour
d’un autre, et donc de tout amour réel : car sans prochain, l’amour n
175
condition de l’amour d’un autre, et donc de tout
amour
réel : car sans prochain, l’amour ne sait plus où se prendre. Tout am
176
et donc de tout amour réel : car sans prochain, l’
amour
ne sait plus où se prendre. Tout amour véritable est relation récipro
177
rochain, l’amour ne sait plus où se prendre. Tout
amour
véritable est relation réciproque. Cette relation s’établit tout d’ab
178
ation qu’il reçoit, sujet nouveau, — et tel est l’
amour
de soi-même. Elle s’établit ensuite à l’intérieur du couple, entre le
179
a communauté humaine. Telle est la plénitude de l’
amour
— et sa rareté merveilleuse ! Mais nos arts devant elle ont toujours
180
ambigu. Les deux mythes les plus prestigieux de l’
amour
que l’on rêve en Occident sont en réalité deux négations de l’amour v
181
e en Occident sont en réalité deux négations de l’
amour
vrai dans le mariage, bien qu’ils en soient inséparables : ils sont n
182
e ses tensions. Tous les deux ont raison contre l’
amour
, sitôt qu’il se ramène en soi, cessant d’être un échange vivant. Enfi
183
, et la vie même. Mais sans eux, que seraient nos
amours
? 123. L’Amour et l’Occident . 124. L’Amour et l’Occident .
184
s sans eux, que seraient nos amours ? 123. L’
Amour
et l’Occident . 124. L’Amour et l’Occident . 125. L’homme politiq
185
urs ? 123. L’Amour et l’Occident . 124. L’
Amour
et l’Occident . 125. L’homme politique opportuniste et joueur relève
186
ant qu’un de ces paysages que dans Arcane 17 ou L’
Amour
fou il composait à grandes phrases solennelles. Ultrasensible mais pa