1 1932, Le Paysan du Danube. Le sentiment de l’Europe centrale
1 e1 ? Tout devenait incompréhensible et certain, l’ amour n’existait pas ailleurs que dans mes bras, et nul chemin, nulle dista
2 efuse de s’accomplir pleinement. L’Italien fait l’ amour et n’épilogue pas. L’Allemand ne fait pas l’amour et en tire une méta
3 amour et n’épilogue pas. L’Allemand ne fait pas l’ amour et en tire une métaphysique4. Le plaisir est pour lui rareté, friandi
2 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Un soir à Vienne avec Gérard
4 indre. Me voici tout abandonné à l’évocation d’un amour tragiquement mêlé à des forces inconnues et menaçantes. Mais la musiq
5 ue l’approche d’une grandeur où se perdraient nos amours terrestres dans d’imprévisibles transfigurations — l’heure anxieuse e
6 de lumière m’apparaît avec le visage même de mon amour . Je me sens voluptueusement perdre pied. Vertige de te revoir, vertig
7 i du moins n’a guère changé, dis-je, songeant aux Amours de Vienne. Certes, répondit Gérard, malgré les apparences, cette vie
8 gens fatigués. — Pour moi, dit Gérard, je situe l’ amour dans un monde où la question fidélité ou inconstance ne se pose plus.
9 un instant, c’était parce qu’elles évoquaient cet amour , c’était parce que je découvrais en elles de secrètes ressemblances,
10 dans la même minute toutes les incarnations d’un amour dont l’être éternel peu à peu transparaît au travers de ses manifesta
11 sion, il connaît enfin la substance unique de ses amours , il communie avec quelque chose d’éternel. Tous les drames du monde n
3 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Une « tasse de thé » au Palais C…
12 ueurs transfigurantes, — il faudrait un miracle d’ amour qui fasse pousser un grand cri à un homme qu’on verrait alors s’ageno
13 onne, ah ! que n’êtes-vous celles des désirs de l’ amour  ! La traîne d’une robe tournoie, éclair de roses sur un seuil. C’étai
14 prême délice de libération, une prière pour que l’ amour soit bien-aimé… Oh ! qu’il y ait eu cette joie par un regard de jeune
15 e personne ne l’ait vu ! Ils ne savent plus que l’ amour seul eût mérité ces fastes ; l’usage de leurs politesses imite dériso
16 complice d’une angoisse plus bouleversante que l’ amour , à la minute où l’on voit de très près, entre la nuit qui s’évapore e
4 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Voyage en Hongrie
17 mais si je me défends du pittoresque, ce n’est qu’ amour jaloux du merveilleux, avec quoi l’on est trop souvent tenté de confo
18 l’être profond de la race. On ne discute pas cet amour , on ne réfute pas cette haine. Ici, la sympathie est un devoir de pol
19 nt fascinant à la fois, qu’il me préserve de tout amour pour quelque bien particulier où je serais tenté de me complaire. Oh 
20 choses disparaîtraient… Le vertige (la peur et l’ amour du vertige). Qu’est-ce qu’il y aurait de l’autre côté ? Se laisser ch
21 e serait mis à tourbillonner sur place. xiv L’ amour en Hongrie (généralités) Les Allemands aiment les femmes comme ils
22 re à la fois cocasses et fades. En Italie… Mais l’ amour hongrois t’emportera dans une inénarrable confusion de sentimentalism
23 vec une vertigineuse docilité dans les voies d’un amour ineffable et se perd avec lui vers le désert et ses mirages. On ne sa
24 aintenant, maintenant, où tu n’es pas — et tant d’ amour perdu… Un train dormait devant la gare campagnarde. Je me suis étendu
25 n seul et même acte. Peut-être l’ai-je aimée d’un amour égoïste, comme un être dont on a besoin et de qui l’on chérit surtout
26 réclame et dont personne ne vit. Et certes un tel amour est un amour mineur. Mais qui saura jamais la vérité sur aucun être ?
27 nt personne ne vit. Et certes un tel amour est un amour mineur. Mais qui saura jamais la vérité sur aucun être ? Et s’il fall
5 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — La tour de Hölderlin
28 rté… Et voici dans sa vie cette double venue de l’ amour et du chant prophétique, confondant leurs flammes. Dix années dans le
29 ourmente cet être faible, humilié par le monde. L’ amour s’éloigne le premier, quand Hölderlin doit quitter la maison de Mme G
30 femme par le nom qu’elle portait au mystère de l’ amour . Trois petites fenêtres ornées de cactus miséreux, une pipe qui traîn
31 ais rien ? Ou bien, peut-être, seulement, quand l’ amour leur donne une petite fièvre, — cette semaine de leur jeunesse où ils
32 oses généreuses autour d’eux… Cela s’oublie. Et l’ amour , tout justement, nous fait comprendre, dans le temps même qu’il nous
6 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — Petit journal de Souabe
33 Et j’ai copié dans Swedenborg des passages sur l’ amour des anges et des humains, — l’amour, qui est le lieu des correspondan
34 assages sur l’amour des anges et des humains, — l’ amour , qui est le lieu des correspondances, qui est le degré suprême de la
35 possessions en rêve — ce signal d’alarme —, et l’ amour qu’ils essaient encore le samedi soir n’est plus cet infini repos dan
36 nteur est chose souveraine, — elle seule domine l’ amour . Les plus grands spectacles naturels sont des spectacles de lenteur o
37 sale, retenir des larmes ? Un soudain excès de l’ amour s’est libéré dans tout mon être et s’élance vers ces vies proches. Oh
38 ur du cœur humain, c’est de donner sans mesure un amour dont notre vie, peut-être, n’a que faire. ⁂ Le reste de la vie, c’est
7 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — Appendice. Les Soirées du Brambilla-Club, (1930)
39 commerce humain qui vaille la peine, qui vaille l’ amour . Durant cette méditation, nous avons gagné une rue pauvrement éclairé