1 1942, La Part du diable. L’Incognito et la Révélation
1 t Dieu de la manière la plus impitoyable. Non par amour de la justice mais par amour de notre châtiment, par haine froide. Po
2 impitoyable. Non par amour de la justice mais par amour de notre châtiment, par haine froide. Pour le stérile plaisir d’avoir
2 1942, La Part du diable. Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
3 , cette fois-ci, ait eu plus de succès que dans l’ amour tel qu’on le cultive en Occident. Depuis un siècle, tous les romans i
4 e que pratiquent nos contemporains, la force de l’ amour prime le droit du serment. Mais cette proposition ébranle un monde. C
5 s les partisans du romantisme maintiendront que l’ amour excuse et magnifie ce qui ne serait ailleurs qu’impérialisme pur. Il
6 celle qui a beaucoup aimé… Il reste à voir si cet amour , dont on prétend qu’il permet tout, est véritablement de l’amour, ou
7 prétend qu’il permet tout, est véritablement de l’ amour , ou s’il n’est pas plutôt quelque hantise abusivement parée de ce bea
8 ment parée de ce beau nom. Or chacun voit que « l’ amour  » moderne est une immense faillite intime de notre civilisation. C’es
9 dépister, ici encore. La part du diable dans « l’ amour  », c’est simplement tout ce qui n’est pas de l’amour. C’est tout ce q
10 ur », c’est simplement tout ce qui n’est pas de l’ amour . C’est tout ce qui se glisse en nous sous le couvert du mot. Car le d
11 force immobile, derrière le regard de l’être sans amour . Et partout où l’amour est contrefait, vous le connaîtrez à ses fruit
12 e le regard de l’être sans amour. Et partout où l’ amour est contrefait, vous le connaîtrez à ses fruits. S’il est vrai que to
13 ordiale du mariage n’a pas de pire ennemi que « l’ amour  » tel qu’on le parle, c’est que le plus beau mot de toutes les langue
14 par Satan. Nulle époque n’a parlé davantage de l’ amour , avec si peu d’exigence réelle. Le diable nous a fait nommer « amour 
15 d’exigence réelle. Le diable nous a fait nommer «  amour  » une vague obsession contagieuse dont le foyer dans l’ère moderne fu
16 e des valeurs. La surestimation extravagante de l’ amour — j’entends bien de cette forme de hantise qui ressemble à l’amour vé
17 bien de cette forme de hantise qui ressemble à l’ amour véritable comme la ville de Lyon à un lion — a déprimé progressivemen
18 re siècle, sous l’effet de la publicité faite à l’ amour vulgarisé. En toute époque, c’est à certaines nuances « modernes » de
19 lus précise l’œuvre du diable. Ce qui distingue l’ amour dans notre siècle, ce qui devrait disqualifier le très grand nombre d
20 défaite, — et moins encore un ridicule. Certes l’ amour , de tous les sentiments, est celui qui se prête le mieux à justifier
21 ménage plus d’une pente insensible. Il sait que l’ amour est le domaine par excellence des quiproquos entre le vice et la vert
22 ns les moments où elle osait se livrer à tout son amour  : je suis damnée, irrémissiblement damnée… Mais au fond, je ne me rep
23 le désir de réparer la faute. Mais si c’est par «  amour  », rien ne vous arrête, eussiez-vous fait souffrir dix fois plus le m
24 us vous sentez dans votre droit ! Or à ce point l’ amour devient indiscernable de l’égoïsme ou même de la haine. Non seulement
25 d’égoïsme, de haine ou de maladie psychique tout amour dont les fruits sont amers, le privant aussitôt de ses droits absolus
26 nos petits bonheurs à la justice, nos désirs à l’ amour du prochain, et le cœur (pour parler noblement) à la tête. Car ainsi
27 trompe sa femme, et qu’on trahit ses serments par amour . « The strongest oaths are straw to the fire in the blood. » Ce n’est
28 Vie et de la Sincérité, — devises de faibles. ⁂ L’ amour moderne, si j’en crois nos romanciers et les statistiques de divorce,
29 ord leur résistent. L’importance démesurée de « l’ amour  » dans nos mœurs, moins comme réalité que comme arrière-pensée, allus
30 e, par le plus fort, Hitler — ou l’Autre… ⁂ Cet «  amour  » qui détruit tant de fidélités, non par sa force, mais au contraire
31 t grand temps de le disqualifier au nom et pour l’ amour de l’amour même. Il est temps de décourager les innombrables amateurs
32 ps de le disqualifier au nom et pour l’amour de l’ amour même. Il est temps de décourager les innombrables amateurs sans vocat
33 36. La passion Je parlerai maintenant de l’ amour même, non plus de ses contrefaçons. Je parlerai de la passion dans so
34 ée du divin dans un être, source et objet de tout amour profond, va faire naître l’idolâtrie pour peu que l’élan qu’elle susc
35 tain, l’autre, voilée, attend à l’horizon de tout amour digne du nom de passion. C’est pourquoi la passion peut bien être le
36 lés par l’intensité même des paradoxes qui sont l’ amour humain dans sa réalité magnifique et désespérée. Considérez cette mét
37 térer ou de détruire l’objet de sa tendresse et l’ amour même. Ces secrets monstrueux, ignorés de nous-mêmes, que notre passio
38 ent comme des dons de la haine. Il est rare que l’ amour ne soit pas criminel, d’une manière invisible peut-être, quand il dép
39 de nos plus épuisantes tortures. À quel moment l’ amour est-il devenu souffrance ? Dans le langage de la théologie, il est ai
40 « parce que c’est vous, parce que c’est elle ». L’ amour accepte avec joie ce mystère, d’une « injustice » aussi flagrante, ce
41 un mensonge essentiel qui corrompt secrètement l’ amour . Certes, le passionné affecte souvent une sorte de respect méticuleux
42 Il faudrait surtout conserver la règle d’or de l’ amour du prochain, de l’Agapè qui seul peut brider notre Éros et le sauver
43 ne suffirait pour construire ce chef-d’œuvre de l’ amour vrai : l’alliance de deux êtres qui s’acceptent, qui ne sont plus l’u
44 ages du délire intime, mais des amis jurés dont l’ amour est confiance. Contre cette alliance-là, le diable ne peut rien. « L’
45 re cette alliance-là, le diable ne peut rien. « L’ amour parfait bannit la crainte. » 37. diable et sexe Le jeune lecteu
46 ne s’y mêlerait pas. Mais en fait elle se lie à l’ amour , et à l’esprit, et c’est par là qu’elle va se pervertir et devenir à
47 du péché. Je n’en dirais pas autant de certaines amours pseudo-mystiques, nœuds de sophismes spirituels où le serpent se love
48 d un culte obsédé. L’idéalisation romantique de l’ amour dans l’époque moderne, entraînant une pruderie morbide du langage et
49 mbats plus féconds… 38. L’Éternel féminin L’ amour n’est pas un crime, mais le diable s’en sert, et de préférence à tout
50 ique, multiplient des conflits inextricables. « L’ amour est à réinventer », comme toujours, mais pourra-t-on restaurer le mar
51 stion de tenue morale, et c’est la condition d’un amour authentique. N’imitez pas le mensonge féminin, sinon les femmes elles
3 1942, La Part du diable. Le Bleu du Ciel
52 thématique et les structures du monde matériel, l’ amour et l’objet de l’amour, la prière et le vœu divin. Si moi, petit indiv
53 ctures du monde matériel, l’amour et l’objet de l’ amour , la prière et le vœu divin. Si moi, petit individu, erreur insignifia
54 rts des foules, ou ceux que porte un cœur dénué d’ amour et d’espérance. Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Il n’est pas
55 re. Les conséquences des actions sont visibles, l’ amour et la haine sont tangibles, et les pouvoirs peuvent être contrôlés et
56 ue ni l’ordre, ni la joie, ni la grandeur et ni l’ amour ne cessent d’attendre, intacts et souverains, notre désir. Il nous su
57 écheur, puisqu’il réveille en lui le courage de l’ amour . Je pense que le malheur nous rendra sobres, et que l’empire qui étai
58 l’art et des âges, et le sourire d’une femme à l’ amour fidèle et gai. Le bleu du ciel de Manhattan, fusant comme une inexora