1 1947, Doctrine fabuleuse. Premier dialogue sur la carte postale. La pluie et le beau temps
1 nette : vos actions, vos pensées, votre idée de l’ amour se réfèrent en vérité à une carte postale en couleurs. Et non pas à l
2 1947, Doctrine fabuleuse. Deuxième dialogue sur la carte postale. La beauté physique
2 gements désintéressés. Quand il s’agit de faire l’ amour , ou seulement de faire un portrait, j’aime à croire que vous usez d’u
3 1947, Doctrine fabuleuse. Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même
3 me on meurt dans une naissance. Stéphane naît à l’ amour et à lui-même conjointement. Plusieurs ivresses l’ont envahi, bâillon
4 1947, Doctrine fabuleuse. L’ombre perdue
4 e à celui d’un esprit ou d’un corps sains après l’ amour  ? Durant quelques moments, l’homme éprouve une sensation de vide, de
5 désirs de son corps, comme d’un embrassement sans amour ou d’un amour qui se refuse à l’étreinte. Et pourquoi la pudeur cesse
6 corps, comme d’un embrassement sans amour ou d’un amour qui se refuse à l’étreinte. Et pourquoi la pudeur cesse-t-elle d’exis
5 1947, Doctrine fabuleuse. Angérone
7 rrive à certains de s’oublier jusqu’à donner de l’ amour une ou plusieurs définitions. Ah ! puissions-nous aimer l’amour assez
8 lusieurs définitions. Ah ! puissions-nous aimer l’ amour assez pour ne jamais avoir recours à ces remèdes, car définir l’amour
9 jamais avoir recours à ces remèdes, car définir l’ amour ce n’est point le connaître, mais limiter sa part dans notre vie, et
10 ître, mais limiter sa part dans notre vie, et nul amour ne peut survivre à cette méfiance ou à cette avarice anxieuse. Mais i
11 Mais il est une manière imaginable de parler de l’ amour sans malice : c’est de former quelques rythmes de phrases où l’indici
12 che. Toute éloquence est amoureuse, excitée par l’ amour qui la rend fleurissante. Mais l’amour même est chose du silence. Cel
13 itée par l’amour qui la rend fleurissante. Mais l’ amour même est chose du silence. Cela dont je ne puis parler sans l’offense
14 i m’enflamme à parler. Rien ne peut être dit de l’ amour même, mais rien non plus n’est dit que par l’amour, si toutefois quel
15 mour même, mais rien non plus n’est dit que par l’ amour , si toutefois quelque chose est vraiment dite. La Fable nous apprend
16 nt dite. La Fable nous apprend à sa manière que l’ amour est le lieu d’un mutisme sacré. Angérone, déesse du Silence : on croi
17 enne C’est dans l’accomplissement du plus violent amour qu’il nous est accordé de concevoir un absolu, mais sous la forme de
18 pouvante : l’être que nous formons au sommet de l’ amour , et qui meurt dans l’instant où il naît. Tout notre platonisme échoue
19 oue dans l’instant de l’étreinte dénouée. Alors l’ amour , dirait-on, change de signe. On voit soudain que le désir était le di
20 ons. Le désir divinise, l’acte rend à l’humain. L’ amour rêvé meurt au seuil de l’amour qui sera notre tâche sérieuse. Quitton
21 rend à l’humain. L’amour rêvé meurt au seuil de l’ amour qui sera notre tâche sérieuse. Quittons ce temple où dorment deux ido
6 1947, Doctrine fabuleuse. Don Juan
22 fasciné pour la première fois par la révélation d’ amour , se muer en l’image de Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est Don J
23 ce Dieu est mort, à tout jamais, il n’y a plus d’ amour possible. Il faut inventer un amour qui permette au moins de haïr tou
24 n’y a plus d’amour possible. Il faut inventer un amour qui permette au moins de haïr tout ce qui passe, tout ce qui cède, to
25 stan d’un Destin qu’il ne peut posséder que par l’ amour éternellement lointain. Don Juan, tricheur, aime sans amour. S’il gag
26 nellement lointain. Don Juan, tricheur, aime sans amour . S’il gagne, c’est en violant la vérité des êtres. Nietzsche pose des
7 1947, Doctrine fabuleuse. La gloire
27 , et qu’est-ce que la gloire, si ce n’est aussi l’ amour du prochain, le désir de lui être utile et de mériter ses louanges ?
28 lus que sophismes. Non, la gloire, ce n’est pas l’ amour mais au contraire le mépris du prochain. Le prince André n’a pas trou
29 is la foule n’a jugé ridicule que l’on affiche un amour de la gloire même excessif pour le talent qu’on a. La foule ne tient
30 lleux que je suis, ne donne-t-il pas une preuve d’ amour à son audience en exigeant d’elle plus de noblesse ? Dire : je néglig
31 e maladie du sens social. C’est le contraire de l’ amour du prochain. L’individu qui cherche la gloire n’a plus souci ni même
8 1947, Doctrine fabuleuse. Le nœud gordien renoué
32 C’est consolant ! (par allusion à ses malheurs d’ amour , si simples…) Et la femme de Gordius vint un jour s’acquitter de ses
33 la vôtre. Car vous mourez, nous mourons tous à l’ amour qui ne tranche rien, mais qui épouse, qui accepte, qui pénètre, et qu
9 1947, Doctrine fabuleuse. Le supplice de Tantale
34 ndue. Le monde païen ne conçoit pas de pardon par amour et de salut gratuit, et c’est pourquoi les châtiments qu’infligent le
35 qu’il s’abandonne, et qu’il préfère soudain à son amour d’un moi coupable et torturé, l’expiation libératrice et son délire.
36 ir dédié, entre tant d’autres, une seule pensée d’ amour pur et gratuit. L’auteur du nouveau Testament n’en demande pas davant
37 nt de foi. Un instant d’abandon de soi-même, et d’ amour désintéressé. Toute autre tentative pour mériter la Vie et le Royaume
38 st le symbole du Baptême.) Telle est la ruse de l’ Amour insondable. Admirons-en la précision miraculeuse ! Pour si peu d’égoï
39 a main vers cette eau, vers ces fruits offerts, l’ amour de soi domine encore le pur Amour, et le plaisir anticipé suffit enco
40 uits offerts, l’amour de soi domine encore le pur Amour , et le plaisir anticipé suffit encore à refouler cette larme, qui pou
10 1947, Doctrine fabuleuse. La fin du monde
41 re de barrières destinées à protéger sa course. L’ amour  ? La solidarité ? Ce sont des idéaux de ligues, des mots qu’on n’ose
42 en sa splendeur et difficile à supporter, le seul Amour apparaissant qui menace d’être insoutenable : il nous trouve sans pré
43 aveuglés et cloués sur place par l’évidence de l’ amour éclatant. Quelques-uns cependant continuent de marcher, riant de joie
11 1947, Doctrine fabuleuse. Le feu
44 egardions le feu dans la cheminée. Je pensais à l’ amour insatiable autant que le vide et le feu, et j’admettais l’amour, la f
45 le autant que le vide et le feu, et j’admettais l’ amour , la femme-flamme. Je pensais à la joie qui fait souffrir et qui rend