1 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
1 tes, c’est un petit-bourgeois terne et plat que j’ appelle un Français aplati, un parfait lecteur de journaux, un minimum de Fra
2 ’esprit national ? C’est qu’on préfère sans doute appeler moyen ce qui est très bas — pour se sentir un peu au-dessus… 19 no
3 e que j’ai acheté mon tonneau de vin. Ce voisin s’ appelle Renaud, comme la majorité des habitants, Renaud-Mellouin. Il loge au
4 ent, et des raisons toutes personnelles de ne pas appeler au secours. Pourtant je suis bien tranquille, je ne l’ai même jamais
5  Le Peuple », me disais-je en pédalant, ce qu’ils appellent le Peuple !… je revoyais cette centaine d’hommes dans la salle nue. L
6 t. » Cette phrase a fait dans mon esprit ce qu’on appelle un trait de lumière. Lundi dernier, au petit matin, nous nous sommes
7 et dont nous souffrons. Et il est très tentant d’ appeler cette haine amour du peuple… Troisième constatation : la plupart des
8 à ma juste valeur. Exactement ce que Kierkegaard appelle vanité. Cependant, s’il est des plus probables que j’ai, comme un cha
9 5 heures, par l’autobus, ou « hustubuse » comme l’ appellent les vieux du village. Il faisait nuit noire, et un de ces mauvais fro
10 ain scepticisme : « Chômeur ? Allons donc, cela s’ appelait bohème de mon temps ! Et puis vous êtes un bourgeois, un bourgeois ne
11 nd je suis dans une ville étrangère, où rien ne m’ appelle ni ne me parle, où je me sens perdre jusqu’à mes attaches avec moi-mê
12 a nôtre, que nous déclarons cette guerre que l’on appelle révolution. Ainsi notre révolte même assure nos relations avec le mon
2 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
13 on de vos vacances… » Ajoutons que le jardinier s’ appelle Simard, « Fernane », sa femme Marguerite, son chien basset, Pernod. E
14 de quoi se nourrir. Et j’entrevois déjà ce qu’ils appellent ici se nourrir : nos voisins n’ont sur leur table, quand on va les vo
15 toire, vous devriez lire ça, Clochemerle que ça s’ appelle , je ne sais plus le nom du type qui a écrit le bouquin. Ah ça alors !
16 a montagne et viennent prendre la place. « On les appelle ici les illettrés. Ça veut dire que c’est des gens arriérés, quoi. Il
17 blir une fin commune. Et c’est cela finalement qu’ appellent toutes nos petites récriminations. C’est ce qui leur donne raison bie
18 e la fin dernière qu’elle nous désigne et qu’elle appelle . Toutes les nostalgies de l’Europe, tous les faux apaisements qu’elle
19 ois jours que je le vois chaque matin. Quand je l’ appelle , il donne quelques coups de tête furtifs, et se détourne. D’où vient-
20 -dessus du poulailler, elle a vu le pigeon et m’a appelé . — Il a vraiment l’air de vouloir dire quelque chose ! Il est tourné
21 ant que son vrai travail est de penser. Mais je l’ appelle chômeur, faute d’autre terme, s’il n’a plus la possibilité de s’assur
22 enu, il est venu le jour que la Volonté populaire appelait de tous ses espoirs ! Mais que dis-je le jour ! C’est l’heure même qu
23 partis de gauche ont fait liste commune : cela s’ appelle le front antifasciste. Je recopie cette phrase merveilleuse qu’ils on
3 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. L’été parisien
24 e émouvante de la province et de Paris. Et cela s’ appelle la banlieue. La campagne ici touche à la grande ville, et aussitôt el
25 Porte d’Italie, au milieu de ce que les journaux appellent le « peuple en liesse ». Eh bien, quel manque de fantaisie dans cette