1 1947, Doctrine fabuleuse. Quatrième dialogue sur la carte postale. Ars prophetica, ou. D’un langage qui ne veut pas être clair
1 itent et m’agacent. Mais je ne les oublie pas. L’ auteur . La mémoire des offenses est la plus sûre. Il me semble parfois qu’il
2 à mon sens vous n’êtes pas encore assez clair. L’ auteur . Et pourquoi, je vous prie, être clair ? Vous n’allez pas me dire que
3 udrait être sûr que vous vous comprenez assez. L’ auteur . Assez pour quoi ? Le critique. Assez pour n’être point la dupe de v
4 e passion, un peu trop tôt, qui nous surprend… L’ auteur . N’est-ce pas toujours ainsi ? Je veux dire : tout écrivain n’est-il
5 out, sinon l’on soupçonnera quelque tricherie. L’ auteur . Voulez-vous que nous parlions de la clarté ? Je crois deviner que ce
6 s serez-vous en garde contre votre obscurité ? L’ auteur . C’est justement ce parti pris de clarté que je voudrais proposer mai
7 muler. Qu’est-ce qu’être clair, à votre avis ? L’ auteur . Dès que l’on pose cette question, il me semble qu’on se voit condamn
8 t notre langage est un système conventionnel ! L’ auteur . Notre langage courant sans aucun doute. Et plus rigoureusement encor
9 r et distinct qui convient au débat des idées. L’ auteur . … qui convient au débat des idées claires ! Mais il faudrait s’enten
10 éalité, qui constitue la fin de l’expression ? L’ auteur . Oui, dans un monde cartésien, c’est-à-dire dans le monde du discours
11 t qu’il a le goût de se tromper et de tromper. L’ auteur . Pour moi, je crains une duperie moins naïve dans la modestie cartési
12 trop cartésien de vous demander de préciser ? L’ auteur . J’essaierai de le faire par un exemple. La méthode inventée par Desc
13 e de ce recours aux formes du langage courant. L’ auteur . Prenons la 3e règle de sa méthode : « Conduire par ordre mes pensées
14 étrangère. Vous parliez d’une vision totale ?… L’ auteur . L’expression vous apparaît privée de sens ? Mesurez donc, une bonne
15 c’est qu’elle est incommuniquable, j’imagine ? L’ auteur . Il vaut mieux dire indescriptible, et cela tient à sa vérité même, j
16 logique m’échappe, je le suppose, absolument ? L’ auteur . Je demandais un jour à une petite fille pourquoi Jésus parlait en pa
17 et d’être obscur à la manière des prophètes ? L’ auteur . Le droit ? Personne, bien sûr ! Personne n’a aucun droit de ce genre
2 1947, Doctrine fabuleuse. L’ombre perdue
18 ystère qui reste entier. Cependant, à voir tant d’ auteurs s’exercer l’imagination sur un sujet qui défie l’expérience, l’on s’é
19 ênante, que je tentai de le contraindre, malgré l’ auteur , aux suprêmes aveux. Il y avait la psychanalyse. Mais avant d’en veni
20 est à cela qu’il s’occupe, en Thébaïde, lorsque l’ auteur et le lecteur perdent sa trace. Complexe d’infériorité, délire de per
21 ments. On parle « d’étalage impudique » lorsqu’un auteur exhibe une excessive sincérité dans ses écrits. (Il peut être, d’aill
22 uissance de création qui vient à se détacher de l’ auteur pour prendre corps dans l’œuvre poétique. Et le poème ensuite, plus b
23 sait infirmer par avance mon interprétation. Leur auteur , un M. de Rubulles, estime — comme Barrès d’ailleurs — que dans Schle
3 1947, Doctrine fabuleuse. La gloire
24 entretenir les plus curieux malentendus entre un auteur et ses lecteurs. Or il se peut que ce soit l’attitude de la plupart d
25 is au public qui la lui prête parce que d’abord l’ auteur s’y est prêté. Quant à moi, je suis trop égoïste pour me laisser alle
26 ses astres. Ainsi les héros et les rois sont les auteurs de leur éclat. Ils donnent et ne demandent rien. Et ce qu’ils donnent
4 1947, Doctrine fabuleuse. Le supplice de Tantale
27 utres, une seule pensée d’amour pur et gratuit. L’ auteur du nouveau Testament n’en demande pas davantage à l’homme pour le fai