1 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe de Tristan
1 c.). On l’a remarqué souvent : un mythe n’a pas d’ auteur . Son origine doit être obscure. Et son sens même l’est en partie. Il
2 qui signalent un mythe. Et d’abord le fait que l’ auteur — à supposer qu’il y en eût un, et un seul — nous est totalement inco
3 el geste n’est rien moins que la mise à mort de l’ auteur . Pourtant il demeure sans effets.) Mais si tu m’épargnes, ô lecteur !
4 grâce, car elle veut être reine. (Selon certains auteurs , c’est aussi qu’elle admire la beauté du jeune homme, à ce moment.) T
5 courtoise ne fut guère qu’un idéal. Les premiers auteurs qui en parlent ont l’habitude de déplorer sa décadence : mais ils oub
6 ent donc passer pour « féaux » et loyaux. Et si l’ auteur les traite cependant de félons, c’est en vertu d’un autre code évidem
7 is. Ce seul exemple suffirait à démontrer que les auteurs du Roman avaient choisi en toute conscience pour la chevalerie « cour
8 sse de Champagne. (Appendice 3.) Si Tristan, et l’ auteur du Roman, partagent une telle manière de voir, la félonie et l’adultè
9 alerie et morale féodale, ne sont observées par l’ auteur que dans les seules situations où elles permettent au roman de rebond
10 t dépendre ni de son désir ni des fantaisies de l’ auteur .) Supposez au contraire cette volonté toute pure, il n’y aura plus d’
11 uvre est révélé par la nature des « trucs » que l’ auteur fait intervenir, et qu’on pardonne dans la mesure exacte où l’on part
12 ôté, pour le moment, la question de savoir si les auteurs des cinq poèmes primitifs étaient ou non conscients de la portée de l
13 maginons maintenant le problème qui se posait à l’ auteur du Roman primitif. De quel matériel symbolique — apte à cacher ce qu’
14 s plus belles scènes du Roman sont celles que les auteurs n’ont pas su commenter, et qu’ils décrivent comme en toute innocence.
15 ntradictions. L’hypothèse d’une opposition, que l’ auteur eût tenté d’illustrer, entre la loi de chevalerie et les coutumes féo
16 la légende. Derrière la préférence accordée par l’ auteur à la règle de chevalerie, il y a le goût du romanesque. Derrière le g
17 n critique, les fantaisies individuelles des cinq auteurs . Dans l’analyse du contenu de la légende qu’on trouvera au chapitre 5
18 nstances passagères, ou des goûts personnels de l’ auteur . 3. Voir Appendice 1. 4. Appendice 2. 5. Ce serait ici le langage
2 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
19 re incréée, intemporelle, et un dieu de Ténèbres, auteur du mal, qui domine toute la Création visible. Des siècles avant l’app
20 rmules vides de sens ». Certes. Mais là-dessus, l’ auteur annonce qu’« en historien scrupuleux », il se garde bien de se pronon
21 le monde est mauvais. Donc Dieu ne saurait être l’ auteur du monde, de ses ténèbres et du péché qui nous enserre. Sa création p
22 e du catharisme secret des troubadours, plusieurs auteurs récents ont objecté que jamais un poète courtois n’avait « vendu la m
23 légorie ? Oui, mais par un excès visible. Le même auteur remarque un peu plus loin que « la naïve conscience religieuse de la
24 emande d’où vient la gêne et l’« agacement » de l’ auteur lorsqu’il est obligé de reconnaître l’équivoque des expressions court
25 e la poésie des troubadours fût l’œuvre d’un seul auteur louant une Dame unique !) Où est alors cette expression « vive et bru
26 ltée, et ne dirait-on pas qu’ils n’ont qu’un seul auteur , etc. Mais peut-être, proposent certains, décrivent-ils simplement de
27 l Faridh — pour prendre un exemple entre cent — l’ auteur décrit la passion terrible qui l’envoûte : Mes concitoyens, étonnés
28 riage où elles avaient été contraintes. » Le même auteur ajoute qu’à son avis, « il n’est pas question de voir dans la chastet
29 puissent paraître les interprétations que donne l’ auteur lui-même, après chaque épisode. Il est une de ces interprétations que
30 y transparaît nettement, malgré l’ignorance de l’ auteur . Lancelot errant par la haute forêt parvient à un carrefour. Il hésit
31 s citations de Thomas, le plus conscient des cinq auteurs de la légende primitive, suffiront à faire concevoir l’originalité du
32 supplice de al-Hallaj. 69. Cf. les travaux d’un auteur américain. A. R. Nykl, sa traduction du Collier de la colombe d’Ibn H
33 Et non moins le sens donné à mercy, que plusieurs auteurs assimilent pour leur part à la Grâce, chez les troubadours… 85. Les
34 l, 1951, recueil d’une vingtaine d’études par des auteurs divers), René Nelli formule quelques observations qui seront utilemen
35 la Féminité insaisissable aux sens charnels. » L’ auteur semble avoir deviné le caractère « tantrique » que prend l’amour cour
36 ur du docteur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’ auteur de la plus théologique des versions de Tristan. 103. Un seul exemple
3 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Passion et mystique
37 mystique des « purs », c’est une vertu, selon les auteurs de la légende. Et la faute n’est pas dans l’amour, mais dans sa « réa
38 tto intitulé Mystique occidentale-orientale111. L’ auteur compare, puis oppose le fondateur de la mystique allemande au xive s
39 e Rodrigue127. » Nous savons d’autre part que les auteurs religieux dont elle faisait sa nourriture intellectuelle étaient tous
40 sque. La question a d’ailleurs été traitée par un auteur qui offre toutes les garanties de sérieux et d’information128, et en
41 ions et le Château intérieur. b) En Espagne, les auteurs de romans de chevalerie comme ceux des traités mystiques se caractéri
42 une manière pertinente et nuancée. Selon ces deux auteurs , le sens dit « propre » et le sens dit « figuré » ne sauraient être «
43 rs errants. Ils sont d’ailleurs rapportés par les auteurs des Fioretti sous une forme narrative consacrée, qui devait évidemmen
4 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
44 ur conception de l’amour n’a pas varié. Plusieurs auteurs ont supposé qu’une élite cléricale du Moyen Âge fut initiée à ces doc
45 able, mais auquel on pouvait s’attendre, certains auteurs de ces imitations se trouvent amenés à redécouvrir le sens original d
46 page et retardé jusqu’à la dix-millième lorsque l’ auteur est un champion du genre. C’est le roman allégorique du xviie siècle
47 conclut généralement que Corneille est le premier auteur qui ait voulu soumettre la passion à la raison, sinon à la morale. Il
48  » Ne nous étonnons point de cet aveuglement de l’ auteur sur son dessein réel, pourtant si parfaitement mené à chef. L’essence
49 de ceux qui aiment, et du même coup, à celle de l’ auteur . Ah ! Seigneur ! si notre heure est une fois marquée Le ciel de nos
50 qu’il serait bien vain d’en faire reproche à son auteur . Il fallait Phèdre. Il fallait cet affleurement du mythe au jour. Il
51 jugé le « rousseauisme » moral en attribuant à l’ auteur du roman les croyances de ses personnages. Si Rousseau fut le premier
52 de contagion contre laquelle les conclusions de l’ auteur ne pouvaient rien. Et là, c’est bien le mythe qui reparaît, alangui,
53 anité. Le premier seul trouve grâce aux yeux de l’ auteur . La théorie de la cristallisation doit l’expliquer. « Ce que j’appell
54 à trois personnages », modèle de presque tous les auteurs dramatiques d’avant-guerre, c’est simplement l’adaptation du mythe de
55 roso et à Samson Agonistes.) 153. Charles Sorel, auteur de Francion, avait écrit l’Anti-Roman ou le Berger extravagant, repre
56 0. L’abbé de Sade, propre oncle du marquis, est l’ auteur d’un ouvrage intitulé : Remarques sur les premiers poètes français et
5 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Amour et guerre
57 e votre lit ! » Il ne faudra pas s’étonner si les auteurs mystiques reprennent ces métaphores devenues banales, et les transpos
58 çu la passion. Revanche sadique. 200. Bachofen ( auteur du Mutterrecht : le Matriarcat) expose une théorie analogue à propos
6 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe contre le mariage
59 du Prince des ténèbres, c’est-à-dire du Démiurge auteur du monde visible. Elle tendait enfin à détruire un ordre social qui p
60 s les complications qui servent d’intrigues à nos auteurs se ramènent au schéma monotone des ruses de la passion pour s’« entre
61 frappant de constater que presque tous ces sages auteurs donnent quelques lignes à la louange de la passion, ou tout au moins
62 t du miracle de Cana (« simple hypothèse », dit l’ auteur ) ; soit par le passage où Jésus proclame que l’homme ne doit pas sépa
63 tes mentionnent sans les rapporter en détail ». L’ auteur n’indique rien de plus précis que ces trois « hypothèses » humaines p
64 . 208. Il serait curieux de retrouver quel est l’ auteur — évidemment moderne — qui a parlé le premier d’un « problème sexuel 
65 Hiob, de C. G. Jung (1952), ouvrage dans lequel l’ auteur n’hésite pas à écrire que la proclamation en 1950 du dogme de l’Assom