1 1946, Lettres sur la bombe atomique. La nouvelle
1 dans un problème d’échecs, pour remarquer que la bombe confirmait son point de vue : la science n’est qu’une mythologie, ses
2 nventions d’un jeu quelconque. — N’empêche que la bombe a éclaté au moment prévu ! remarqua le docteur. — La belle preuve, ré
3 aventureuse avec plus d’assurance que jamais, la Bombe autorisant toutes les hardiesses. Les médecins allopathes, disais-je,
4 une large embardée tout près de nous. « Voilà la bombe anatomique ! », cria le docteur tandis qu’une vague submergeait la je
2 1946, Lettres sur la bombe atomique. La guerre est morte
5 de la fin de la guerre se trouve déclassée par la Bombe . Nous n’aurons pas de Onze Novembre, parce que nous venons d’avoir un
6 d’avoir un Six Août, et que c’est à partir de la Bombe , non de la paix, que l’ère nouvelle sera comptée. D’ailleurs, il s’ag
3 1946, Lettres sur la bombe atomique. Le point de vue moral
7 mbre d’Américains ont accueilli la nouvelle de la Bombe . — Nous avons perdu la face, s’écriaient-ils, nous avons moralement p
8 -vous sûrs, répliquent les premiers, que c’est la Bombe qui a mis fin à la guerre ? Les Russes disent que c’est l’armée russe
9 r sur les informations de ce genre. — Mais si la Bombe a fourni le prétexte, c’est donc elle, pratiquement, qui a fait cesse
10 e la guerre allait se terminer de toute façon. La Bombe n’a donc servi que le Mikado, et c’est pour lui en fin de compte, pou
11 fallait-il donc faire à votre avis ? Détruire la bombe  ? Feindre que les recherches avaient échoué ? Courir le risque de pro
12 iency : pourquoi, disent-ils, n’avoir pas jeté la bombe sur une région dépeuplée du Japon, en invitant les seigneurs de Tokyo
13 arlez toujours ! Le fait est que nous l’avons, la Bombe  ! Et nous sommes décidés à en garder le secret. Le président, après q
14 ’ose opiner qu’il était préférable de détruire la Bombe et tout le Manhattan Project. C’est peut-être humiliant, mais c’est a
15 ’un bon film policier. Si l’on nous privait de la Bombe , je suis sûr que la déception surpasserait de beaucoup le soulagement
4 1946, Lettres sur la bombe atomique. Utopies
16 ielle de quelques idées folles que je conçois. La bombe d’Hiroshima, transportée par un B-29 volant à 550 km à l’heure, ne pe
17 absurde, car il y a tout à parier que la première bombe serait pour New York, et mettrait hors d’usage en une seconde le méca
18 ration urbaine, l’avion, la « défense » contre la Bombe , tout va dans le même sens. On nous a tout d’abord invités ou forcés
19 les paysans, seront les premiers objectifs de la bombe . Nous ne les abandonnerons pas pour si peu. Nous les transporterons à
20 it est dû à la fin des hostilités, plutôt qu’à la Bombe . » — « Alamogordo (New Mexico). Des poules qui n’avaient pas pondu de
5 1946, Lettres sur la bombe atomique. Ni secret, ni défense
21 ans le N. Y. Times : le seul et vrai secret de la Bombe atomique réside dans la puissance industrielle de l’Amérique. C’est a
22 de ce pays « refusent de livrer le contrôle de la Bombe aux Nations unies », cependant que la même enquête révèle que 65 % so
23 omniscients, et de rayons qui feraient sauter la bombe tôt après son départ, chez l’adversaire. Mais quand bien même on inve
24 sommes sans défense, mais encore le secret de la Bombe sera demain celui de Polichinelle, et enfin si quelqu’un nous attaque
25 ys, disons la Suisse, manufacture une douzaine de bombes . Ce n’est pas une question d’argent comme on le croit — les grosses d
26 r se tirer d’un mauvais pas, envoie deux ou trois bombes sur New York. (Je prends l’exemple le plus invraisemblable, pour qu’o
6 1946, Lettres sur la bombe atomique. Le savant et le général
27 ce qu’ailleurs — la discussion sur l’avenir de la Bombe bat son plein. Bien entendu, l’opinion des savants domine tout. Leur
28 Aussi défendent-ils tous l’idée que la guerre des bombes serait la fin des hommes, et que le seul moyen de l’empêcher est un g
7 1946, Lettres sur la bombe atomique. Un salon atomique
29 anique de l’An Mil, dont on pouvait penser que la bombe allait renouveler l’hystérie, ne paraissait pas dominer l’assemblée.
30 gination. Pensez-vous, dit une autre dame, que la Bombe puisse faire sauter la Terre ? Cela se discute… Certains de mes collè
31 Les événements qui passent l’imagination — et la Bombe m’en paraît le modèle accompli — n’intéressent ou n’inquiètent que su
32 paraison avec la meilleure chance d’autrui. Or la Bombe détruirait probablement toute possibilité de comparaison. Les événeme
8 1946, Lettres sur la bombe atomique. Paralysie des hommes d’État
33 du Brave Garçon, et de l’Esprit Bourgeois, que la Bombe doit être administrée. Notez que si elle ne l’est pas, quelqu’un va n
34 e fait du problème posé, qui les dépasse comme la Bombe dépasse tout. Devant le monde à unifier, ils paraissent frappés d’un
35 un homme, tandis que le problème est mondial. La Bombe est un cas international, qui ne peut être résolu qu’à une échelle pl
9 1946, Lettres sur la bombe atomique. La tâche politique du siècle
36 s menaces de guerre ! Et que ferions-nous sans la Bombe  ? Depuis des mois, les grandes manchettes sur huit colonnes ont dispa
10 1946, Lettres sur la bombe atomique. Les Quatre Libertés
37 lieux communs qui enchantent notre âge, comme la Bombe , la Guerre et la Paix, la Démocratie et le gouvernement du Monde, vou
38 ivent dans la peur les uns des autres. Quant à la Bombe , elle a multiplié par vingt mille la liberté de craindre le pire à ch
11 1946, Lettres sur la bombe atomique. La pensée planétaire
39 ; et l’avion à la guerre des continents. Voici la bombe , à quoi servira-t-elle ? À la guerre planétaire, c’est-à-dire : à une
40 boles : la Terre, le Globe, la Boule, la Tête, la Bombe , et l’Unité considérée partout et de tout temps comme objet rond, pom
12 1946, Lettres sur la bombe atomique. Problème curieux que pose le gouvernement mondial
41 posant sa lettre je me suis écrié : « Vivement la Bombe  ! Suprême élément d’ordre ! » Et ne croyez pas que je plaisantais. Ca
42 e ! » Et ne croyez pas que je plaisantais. Car la Bombe seule peut nous débarrasser des armées, des souverainetés nationales,
43 elles entretiennent sur la planète. Je dis que la Bombe peut nous en délivrer de deux manières : soit en faisant sauter le to
13 1946, Lettres sur la bombe atomique. L’État-nation
44 a frontière, comme autrefois, en attendant que la Bombe vienne volatiliser leurs centres vifs en une seconde, négligeant les
14 1946, Lettres sur la bombe atomique. Le goût de la guerre
45 er que mes arguments sur les nations, la paix, la Bombe , et le colonel, procèdent d’un esprit subversif, imbu de paradoxes, v
46 ’en démordre d’un poil et de rien comprendre à la Bombe . Elle augmente l’importance de l’infanterie, dit un général d’infante
47 e l’air, car c’est elle qui portera ou abattra la Bombe . (Quand chacun sait que la Bombe sera lancée par fusée ou simplement
48 ra ou abattra la Bombe. (Quand chacun sait que la Bombe sera lancée par fusée ou simplement envoyée par la poste.) Et tous en
49 s savants, non des généraux, qui ont construit la Bombe . 2. Ces savants affirment et prouvent qu’il n’y a pas de parade imagi
15 1946, Lettres sur la bombe atomique. La fin du monde
50 yant également annoncé son intention de jeter une bombe sur la calotte polaire, pour voir ce que cela donnerait, le même sava
16 1946, Lettres sur la bombe atomique. La paix ou la mort
51 alistes. Parmi tous les projets de contrôle de la Bombe que l’on a suggérés depuis six mois, j’en retiens deux : 1. Donner la
52 depuis six mois, j’en retiens deux : 1. Donner la Bombe aux petits pays pour qu’ils soient protégés contre les grands. Ces de
53 par neuf de leurs bonnes intentions. 2. Donner la Bombe au gouvernement mondial, pour faire la police des nations. Deux chamb
54 es éliraient compterait les ministères suivants : Bombe et Répression des États, Échange des matières premières, Sens général
55 d. Et de vrai, c’est dans ce pays que la première bombe vient d’être construite. Exagérée sans doute et dépassant la mesure d
56 les arrivent encore à se battre. Admettons que la bombe soit moins puissante que les savants autorisés ne l’affirment. Admett
57 plus. Admettons que l’on invente une parade à la Bombe , selon l’axiome des militaires, sans oublier que leur expérience démo
58 oqueront. Il est évident que l’une d’entre elles, Bombe en main, essaiera d’imposer sa paix à toutes les autres. (Inutile mêm
59 dernier mot, et dire que j’allais l’oublier ! La Bombe , n’est pas dangereuse du tout. C’est un objet. Ce qui est horriblemen
60 dangereux, c’est l’homme. C’est lui qui a fait la Bombe et qui se prépare à l’employer. Le contrôle de la Bombe est une absur
61 et qui se prépare à l’employer. Le contrôle de la Bombe est une absurdité. On nomme des comités pour la retenir ! C’est comme
62 ’aller casser les vases de Chine. Si on laisse la Bombe tranquille, elle ne fera rien, c’est clair. Elle se tiendra bien coit
17 1946, Lettres sur la bombe atomique. Les cochons en uniforme ou. Le nouveau déluge
63 lle : au mois de mai ou de juillet, deux ou trois bombes seraient jetées sur une flotte sacrifiée de cent bâtiments de guerre,
64 t toutes violées sans exception par l’usage de la Bombe atomique… J’avoue que je n’avais pas pensé à l’uniforme et au respect
18 1946, Lettres sur la bombe atomique. Point de vue d’un général
65 dra à celui qui disposera du plus grand nombre de bombes . Quelle place y aura-t-il dans une guerre de laboratoires pour les ta
19 1946, Lettres sur la bombe atomique. La guerre des gaz n’a pas eu lieu
66 nt paraître près d’un an après le lancement de la Bombe . J’avoue les avoir publiées sans discrétion dans les pays les plus di
67 Et beaucoup d’entre nous pressentent déjà que la Bombe est en train de se dégonfler, pour ainsi dire. Après tout, nous devio
68 courage de commencer. À plus forte raison pour la Bombe … » Je ne trouve pas l’argument bien fort, en vérité. Hitler n’a pas e
69 moral qu’il eût couru à l’employer. Le cas de la Bombe est différent. Je vous répète qu’elle supprimera la possibilité de ri
70 s pour nous-mêmes de nos actes. Si l’emploi de la Bombe est décisif, il n’y a pas de punition à redouter. Il est donc clair q
20 1946, Lettres sur la bombe atomique. La vérité n’est plus du côté des canons
71 é. Les États-Unis d’Amérique ont aujourd’hui 1500 bombes en magasin, dont certaines, nous affirme-t-on, sont mille fois plus p