1 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe de Tristan
1 Aspre vie meinent et dure : Tant s’entr’aiment de bonne amor L’un par l’autre ne sent dolor. Dira-t-on que les poètes de cet
2 raire de rhétorique. Il ne sera jamais à court de bonnes raisons pour démontrer qu’il n’est responsable de rien… Imaginons mai
2 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
3 r ? Ce serait le désespoir, s’il n’y avait pas la Bonne Nouvelle ; et cette nouvelle, c’est que Dieu nous cherche. Et il nous
4 oubadours furent des faibles d’esprit, tout juste bons à répéter sans se lasser des formules apprises on ne sait où. Et je m
5 idée d’une création unique, toute divine et toute bonne aux origines. Notons enfin ce dernier trait : comme ce fut le cas pou
6 n doit point défaire Ni jamais joie, ni douce, ni bonne , Ne puis entrevoir en promesse : Cent joies aurais-je par prouesse N’
7 soit enfin comme dans le manichéisme, en un Dieu bon qui est pur esprit et un Démiurge qui domine la matière et la chair.
3 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Passion et mystique
8 de répugnance à opérer ce renversement, qu’il est bon d’entrer plus avant dans le mécanisme des transpositions, et même de
9 la vie quotidienne. Sainte Thérèse ne tenait pour bonnes que les visions qui la poussaient à mieux agir, à mieux aimer. Surtou
4 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
10 pasticheurs infatigables, Bonagiunta de Lucques. Bonne occasion de définir le dolce stil nuovo, le style savant et caressant
11 Rome a triomphé. Mieux vaut dès lors se mettre du bon côté avec l’honnête et réaliste Sancho Pança… 7. Roméo et Juliette
12 est significatif qu’à la fin du xviie siècle, un bon lettré comme Robert Kirk, théologien et humaniste, ait écrit un trait
13 lles des cathares. Comme eux, Milton croit que le bon désir procède des principes intellectuels, et qu’il doit nous purger
14 e son hôtesse, elle lui dit que le Forez était un bon pays de forges et qu’on y travaillait fort bien le fer. « Cette bonne
15 n ne saurait nous refuser. » Voici qui est bel et bon . Mais nous n’oublions pas que ce refus de la contrainte fatale, cette
16 mité des « qualités » devient la mesure idéale du bon mariage : curieuse analogie avec la Chine. Et de fait, c’est à partir
17 la résoudre. En matérialiste grossier — c’est la bonne espèce, la plus franche — il supprime simplement tout problème, grâce
18 nconscient. À force de l’entendre répéter par les bons juges, on a fini par croire que le Tristan de Wagner est un drame du
5 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Amour et guerre
19 out au début d’une guerre. Je suis persuadé qu’un bon général pourra la faire toute sa vie sans s’y voir obligé. » S’il fau
6 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe contre le mariage
20 je serais tenté de proposer, fût-elle jugée « la bonne  » par le siècle à venir, serait aujourd’hui frappée d’inefficacité, o
7 1939, L’Amour et l’Occident (1956). L’amour action, ou de la fidélité
21 humanisme. Que dit l’Apôtre ? Je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’i