1 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Introduction
1 z-le : « Je me garderai bien de dire que certains cantons sont moins authentiquement suisses que d’autres, mais peut-être pourr
2 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — Puissance du mythe
2 re et pacifique, toute prête à s’agréger d’autres cantons jusqu’à ce qu’elle remplisse tout l’espace que lui assignait la Provi
3 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Le pacte de 1291 a fondé la Suisse »
3 ept, à huit, à treize, à dix-huit et à vingt-deux cantons , finalement englobée dans l’État fédéral, elle ne lie plus par une al
4 établi l’équité de la cause et l’outrage reçu, le canton intéressé peut requérir les confédérés de le secourir. Cependant, il
5 i qui lui est allié de façon spéciale. Car chaque canton n’est pas allié avec tous les autres. (Zurich, par exemple, était al
6 utres. (Zurich, par exemple, était allié aux six cantons du centre d’une part, à Berne de l’autre ; Berne, aux trois Waldstätt
7 erne, aux trois Waldstätten ; ceux-ci, à tous les cantons  ; Lucerne, seulement aux cinq cantons du centre, etc.) Or, bien que
8 à tous les cantons ; Lucerne, seulement aux cinq cantons du centre, etc.) Or, bien que tous n’aient pas les mêmes droits, tou
9 ous n’aient pas les mêmes droits, toutefois si un canton requiert un ou deux alliés de le venir secourir, tous les cantons s’a
10 un ou deux alliés de le venir secourir, tous les cantons s’assemblent, les premiers appelés avertissant les autres. Mais avant
11 leur pouvoir. Et comme il pourrait arriver qu’un canton soit assailli tellement à l’improviste que l’ennemi tiendrait tous le
12 tiendrait tous les passages, et par conséquent le canton n’aurait aucun moyen de demander secours par lettres ni par ambassade
13 u’il sera besoin d’avoir prompt secours, tous les cantons confédérés aideront de toutes leurs forces, comme s’ils étaient nommé
14 nique des alliances innombrables conclues par les cantons entre eux et avec les cités et ligues de l’Alsace, de la Souabe, de l
15 r des seigneurs locaux. La confédération des Huit cantons , ainsi formée par six pactes différents, entre en conflit avec les du
16 » et seront désormais gouvernées par certains des cantons mais non par tous. C’est en 1412 seulement que l’empereur Sigismond d
17 sur certains fiefs situés en Suisse. En 1418, les cantons du centre sont rattachés « pour toujours » à l’Empire, cependant que
18 tholiques et protestants. L’antagonisme entre les cantons primitifs et les villes protestantes de Zurich et de Berne paralyse l
19 ille ayant demandé d’adhérer aux Ligues, les cinq cantons du Centre, auxquels se joint Fribourg, s’allient contre elle avec le
20 très curieux de l’ancienne Suisse : au fond, les cantons primitifs ne se montrèrent jamais favorables à la formation progressi
21 n à l’édifice complexe et mal articulé des treize cantons va permettre une remise en ordre des morceaux du puzzle brouillé. Le
22 éant une « République helvétique », transforme en cantons libres les bailliages et pays sujets d’Argovie, de Thurgovie, de Vaud
23 !) On voit encore à Bellinzone, chef-lieu du seul canton « italien » de la Suisse, trois forteresses crénelées dominant la pet
24 Habsbourg d’avoir fait contre leurs ancêtres. Le canton de Vaud conserve discrètement les nombreuses demeures seigneuriales b
25 lière et tout traité d’une nature politique entre cantons sont interdits. » Le Pacte de 1291 était donc tombé en désuétude, pui
4 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — Ce « petit peuple pacifique… »
26 d’un pouvoir central capable d’imposer aux treize cantons l’unité de vues indispensable au succès de leurs ambitions. La puissa
27 s. Berne, Fribourg, Soleure, Bienne et le Valais, cantons occidentaux des Ligues, médiocrement intéressés par la politique mila
28 rignan, la Coupe d’Europe. Les contingents de nos cantons faisaient la guerre en partie pour servir la politique des Hautes Lig
29 idité des Suisses — encore qu’il ait rapporté aux cantons des sommes telles qu’un de nos historiens admet qu’elles sont « incal
30 s d’alliance qu’on nommait « capitulations ». Les cantons ou certaines familles suisses étaient autorisés à lever des troupes d
31 la fin du xviie siècle, les familles nobles des cantons et les ambassadeurs des pays étrangers éprouvent de croissantes diffi
32 entrer au pays. Et il est vrai que, dès 1816, les cantons s’empressent de signer de nouvelles capitulations militaires avec hui
33 s le noyau d’une armée fédérale est créé : chaque canton doit fournir des effectifs égaux à 2 % de sa population. (Le service
34 rbund (1847), gagnée en quelques semaines par les cantons protestants. Un an plus tard, l’État fédératif est proclamé. La Const
35 acité) mais formée de contingents fournis par les cantons (respect de l’autonomie des États membres). Elle ne sera pas permanen
36 t une armée unifiée, garantissant la cohésion des cantons désormais hors d’état de nouer des alliances séparées, la Suisse de 1
5 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Ce petit peuple égalitaire… »
37 s qui allaient former la Confédération des treize cantons , s’unirent bel et bien pour défendre leurs libertés traditionnelles,
38 cette caste patricienne qui allait gouverner nos cantons jusqu’aux débuts du siècle dernier. On a vu le rôle historique des dy
39 igines de la noblesse qui gouverna la plupart des cantons durant la période patricienne, du xve au xixe siècle ? Je n’ai pas
40 » dans la petite histoire de nos villes et de nos cantons permettront tout au moins de se former une idée de la variété des ori
41 tenant à des familles aptes à gouverner dans leur canton , car celles-là seules pouvaient lever des régiments. Dans l’Annuaire
42 e au Petit Conseil (ou Sénat) d’une ville ou d’un canton que l’on indique d’abord, en tête de chaque notice, marquant ainsi qu
43 e rôle de la noblesse fut très variable selon les cantons et les villes. Dans les Grisons, à Schwyz ou en Valais, dès le xive
44 i a fait la gloire, tout au moins littéraire, des cantons primitifs de la Suisse, gouvernés par une Landsgemeinde ? Eh bien, du
45 ui avait étudié de près la constitution de chaque canton , a cette remarque judicieuse : « Si l’on considérait théoriquement la
46 Gardons-nous donc de confondre la démocratie des cantons à Landsgemeinde avec aucun autre régime, ou aucune idéologie qui se r
47 ns les aristocraties urbaines que dans les petits cantons du centre. J’en donnerai deux exemples typiques, empruntés à des obse
48 océdure singulière de ce genre sommaire. C’est le canton de Zoug qui en a donné le dernier exemple. Un paysan offusquoit ses c
49 t le rendit encore l’un des plus riches hommes du canton , l’autre partie fut distribuée par têtes. Exemples curieusement rév
50 utumes : chez les démocrates tout purs des petits cantons à Landsgemeinde, c’est la richesse qu’on paraît craindre et non pas l
51 artout des places en bout de table. Dans certains cantons , la réaction démocratique a été jusqu’à supprimer la particule nobili
52 été encore plus scandaleuses dans certains petits cantons à Landsgemeinde, comme Glaris et Zoug, que dans les villes oligarchiq
6 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Un pays traditionnellement neutre »
53 qu’au dernier tiers de l’histoire des « louables cantons  ». Les partisans de l’abstention — Stillesitzen — dans les conflits l
54 moderne. Mais en fait, on l’a dit plus haut, les cantons ne se privèrent pas d’intervenir dans les conflits européens — guerre
55 rent sa nécessité interne pour sauver l’union des cantons . Zwingli souhaitait une confédération solidement unifiée et pacifique
56 nfédération solidement unifiée et pacifique ; les cantons intérieurs, demeurés catholiques, et formant le noyau dur des Ligues,
57 des souverains qui levaient des troupes dans les cantons . La Révolution française et Napoléon vinrent bouleverser ce jeu d’int
58 les aux populations : le temps était passé où les cantons pouvaient opposer à la France, à la Bourgogne ou à l’empereur Maximil
59 n, d’autre part comme garantie de la cohésion des cantons . Ces deux motifs perdaient beaucoup de leur poids, s’agissant de sanc
7 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Il a fallu plus de six siècles pour fédérer les cantons suisses »
60 « Il a fallu plus de six siècles pour fédérer les cantons suisses » L’argument est souvent invoqué par ceux qui estiment que
61 raire : 1° Qu’il a fallu plus de cinq siècles aux cantons suisses pour ne pas se fédérer solidement et pour faire l’expérience
62 la force de l’union. La Confédération des treize cantons , qui a duré jusqu’à la fin du xviiie siècle, n’a pas eu d’autre inst
63 ien décider, paralysée par le veto d’un « grand » canton ou par l’opposition des petits coalisés. Si faible était le lien conf
64 les guerres civiles acharnées, comme celle de six cantons contre Zurich au xve siècle et comme les guerres dites de religion,
65 ant trois-cents ans. Songeant aux troupes que les cantons , séparément, fournissaient au service étranger, et à la quasi-inexist
66 ne prouve pas nécessairement que les régimes des cantons étaient mauvais — il est d’autres raisons de les croire tels — mais à
67 1694, suppose une Diète générale où « les treize cantons et petites souverainetés voisines », enverraient deux députés, ce qui
68 comme confédérés par l’étranger, mais non par les cantons catholiques44. Si la Suisse du point de vue politique restait une ent
69 ration des anciens pays sujets, élevés au rang de cantons , mais rendait aussi aux cantons vieux et neufs une très large mesure
70 élevés au rang de cantons, mais rendait aussi aux cantons vieux et neufs une très large mesure d’autonomie. On admet que le Pre
71 r de l’Europe pendant l’entre-deux-guerres : Les cantons , incapables de s’entendre pour pratiquer à l’égard de la France une p
72 vait partout, sauf aux frontières extérieures. Le canton du Tessin ne prélevait pas moins de treize taxes différentes sur la r
73 s le pacte de 1815, à l’Europe d’aujourd’hui. Les cantons étaient souverains, maîtres incontestés de leur politique économique.
74 bles de s’entendre sur aucune mesure commune, les cantons multipliaient les mesures offensives les uns à l’égard des autres. Pr
75 nales extérieures remplaçant les péages entre les cantons . C’est à cette occasion que l’adjectif fédéral manifeste pour la prem
76 5 : la faiblesse du lien qu’il institue entre les cantons , la lenteur des processus de décision qu’il concède à la Diète, la po
77 l place les magistrats fédéraux désignés par leur canton , responsables devant lui, et qui se voient ainsi partagés dans leurs
78 antes, les vœux, les projets d’un grand nombre de cantons , et cette anxiété elle-même, et ce malaise général qu’il est impossib
79 mment la CEE.) Repoussé par le peuple de quelques cantons , accepté par un seul mais à la condition qu’onze autres au moins s’y
80 nts, activité des corps francs, ligue séparée des cantons catholiques) aboutit à la guerre civile, en novembre 1847. L’armée fé
81 ouge) battit en quelques semaines les troupes des cantons « séparatistes », membres du Sonderbund51. Cette ultime guerre civile
82 tiques ou confessionnelles, entre les peuples des cantons affrontés. Mais le danger majeur qu’elle avait fait courir à l’union
83 cinq semaines. Au vote final du 27 juin, quatorze cantons et demi-cantons l’acceptent, six s’abstiennent, cinq se déclarent hos
84 le 5 août et le 2 septembre, le peuple de chaque canton est appelé à se prononcer. La participation au scrutin n’atteint pas
85 tants se prononcent en faveur du projet. Mais six cantons , dont les trois Waldstätten, ont refusé le nouveau pacte qui, selon e
86 Confédération », c’est-à-dire la souveraineté des cantons . — Le 12 septembre, la Diète décrète que la Constitution fédérale est
87 es défenseurs de la souveraineté sans limites des cantons . La polémique qui remplit ces quelques trente années préfigure non se
88 va vers la Suisse unie, celle qui s’en tient aux cantons souverains — sont transposables terme à terme dans la conjoncture d’a
89 i justifient le protectionnisme pratiqué par leur canton  ; les uns en appellent à l’idéal commun, les autres font valoir leurs
90 ’elles sont, la réalité politique réside dans les cantons seuls52. Il fallut le traumatisme de la guerre du Sonderbund pour rév
91 que la « réalité politique » n’était plus dans le canton de papa mais dans la Suisse fédérée. Commentant l’issue de cette lutt
92 nces, « seul lien depuis leurs origines entre les cantons helvétiques », W. Rappard a ces phrases lucides : L’esprit public su
93 rs que les intérêts politiques et économiques des cantons commandaient leur rapprochement sinon leur fusion, les préférences de
94 sées. Article 1er. — Les peuples des vingt-deux cantons souverains de la Suisse, unis par la présente alliance [suit l’énumér
95 semble la Confédération suisse. Article 3. — Les cantons sont souverains en tant que leur souveraineté n’est pas limitée par l
96 éral. Article 5. — La Confédération garantit aux cantons leur territoire, leur souveraineté dans les limites fixées par l’arti
97 lière et tout traité d’une nature politique entre cantons sont interdits. Article 8. — La Confédération a seule le droit de dé
98 -t-elle joué chez nous depuis 1848 et comment les cantons et l’État ont-ils trouvé en elle leur modus vivendi ? Nous avons vu q
99 pris, de leur impérialisme utopique. L’utopie des cantons , c’est de rêver une indépendance de droit qui ne sacrifierait rien à
100 crets d’État aux dépens de la réalité diverse des cantons . Ce complexe de tensions, toujours renouvelées et toujours à nouveau
101 monnaies sont unifiées sans difficultés. Mais les cantons se refusent longtemps à l’unification du réseau ferroviaire en plein
102 n vers la démocratie directe se prononce dans les cantons suisses allemands, Zurich en tête, qui adoptent l’un après l’autre l’
103 doptée en 1874 malgré la résistance prolongée des cantons catholiques de la Suisse centrale et des cantons protestants de la Su
104 cantons catholiques de la Suisse centrale et des cantons protestants de la Suisse romande. Les dispositions principales de la
105 atière fédérale suivra dès 1891. En revanche, les cantons se voient imposer une certaine tutelle en matière d’instruction prima
106 faveur du secteur privé, et, par contrecoup, des cantons . Personne n’aime la bureaucratie : ni le peuple, ni les cantons, ni l
107 nne n’aime la bureaucratie : ni le peuple, ni les cantons , ni les grands groupes de pression qui se constituent dès la fin du x
108 ons d’ailleurs variables avec l’État central, les cantons et le peuple. ⁂ Les conflits plus ou moins violents qui déterminent c
109 ou si, « exagérant les maximes fédéralistes, les cantons s’envisagent comme des États isolés, dont chacun soigne son économie
110 nsi que l’on nomma l’alliance d’abord secrète des cantons catholiques, — analogue à celle des États sudistes qui provoqua la gu
111 taine, s’oppose à toute union suisse car « chaque canton est trop attaché à sa souveraineté et la regarde comme un bien trop p
8 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les institutions et la vie politique
112 es États, comme celle de la Suisse de l’union des cantons , mais ceux-ci ne sont pas des créations abstraites délimitées au tire
113 on devient citoyen de la commune, et par suite du canton dont elle relève. Alors seulement, on peut recevoir un passeport suis
114 le candidat aura été agréé par une commune et un canton  ; c’est alors seulement qu’il sera un citoyen suisse. »56 La véritab
115 a fédération s’est constituée historiquement. Les cantons sont venus plus tard, le pouvoir fédéral en dernier lieu. « En Suisse
116 i nommé syndic ou président de commune, selon les cantons ). La commune a le droit de lever des impôts, et parfois même d’exiger
117 stance des pauvres et des malades. Le contrôle du canton sur les communes se limite à examiner la conformité des décisions com
118 ement des relations entre la Confédération et les cantons , mais encore des rapports entre le gouvernement cantonal et les commu
119 nomie de la commune… C’est à ces origines que nos cantons doivent de n’être jamais devenus des États bureaucratiques et central
120 fs. La commune décide en première instance, et le canton n’intervient qu’en appel. Ce régime s’est révélé particulièrement eff
121 ne d’origine, 27 % dans une autre commune de leur canton , 7 % dans d’autres cantons. Aujourd’hui, c’est en moyenne 33 % pour l
122 e autre commune de leur canton, 7 % dans d’autres cantons . Aujourd’hui, c’est en moyenne 33 % pour les trois catégories. La ten
123 fois, avant que cette commune ait pris racine, le canton se verra requis de lui accorder des subventions, et cela pose un prob
124 mie. Le même problème se pose d’ailleurs pour les cantons , dans leurs rapports avec les finances fédérales. Plutôt que d’essaye
125 était, en somme, l’ancien état de choses ? Les cantons et leur « souveraineté » L’indigénat d’une commune donne droit de
126 digénat d’une commune donne droit de cité dans un canton . Au commencement de la Suisse et de chaque vie civique — phylogenèse
127 et ontogenèse — il y a donc les communes, non les cantons . Ceux-ci se sont formés beaucoup plus tard, et de manières très diver
128 . Le grand complexe de vallées qui forme l’actuel canton des Grisons constitua longtemps un monde à part, bien distinct de cel
129 ble qu’elles se virent toutes réduites au rang de cantons , auquel accédaient en même temps leurs pays sujets, libérés. Cette un
130 tat fédéral actuel. Mais que sont aujourd’hui les cantons , en droit public ? Ce sont les États souverains « dans la mesure où l
131 ndépendance dans tous les autres domaines. Chaque canton possède son gouvernement composé des trois pouvoirs habituels. L’exéc
132 par le peuple à la majorité absolue dans quelques cantons , ou selon le système proportionnel dans la plupart des autres. Trois
133 e proportionnel dans la plupart des autres. Trois cantons seulement (Glaris, Unterwald, formé des deux demi-cantons d’Obwald et
134 t d’une société politique de notre temps, dans un canton fort évolué : sur les 42 000 habitants qu’il contient, un quart seule
135 se manifestent guère que dans les parlements des cantons à prédominance citadine, comme Genève. Partout ailleurs, les considér
136 s ne sont pas celles des confessions ; celles des cantons ne sont pas celles des régions économiques ; et celles des cultures n
137 pire. Dans ce jeu très complexe d’allégeances, le canton représente la patrie, au sens le plus classique (et romantique !) du
138 ) du mot. William Rappard l’a très bien dit : Le canton , c’est pour le Suisse moyen une réalité concrète, parfois la républiq
139 ses voisins et peut-être ses amis. C’est donc le canton même, c’est-à-dire un ensemble de souvenirs historiques et d’expérien
140 (PTT, chemins de fer, assurance-vieillesse). Aux cantons tout le reste : la justice, la fiscalité, l’état civil, le droit de n
141 nen » (les canons à la fédération, la culture aux cantons ), écrit un de nos bons publicistes, en un raccourci pertinent63. Mais
142 es dont le financement devient trop lourd pour un canton , font l’objet de négociation entre « le cantonal » et « le fédéral »
143  le fédéral » comme on dit dans notre jargon. Les cantons , comme les particuliers, se montrent jaloux de leurs droits et refuse
144 ase et de leur service commun, donc en fait : des cantons et de leur fédération. Car la fédération n’est pas le Tout dont les c
145 ion. Car la fédération n’est pas le Tout dont les cantons ne seraient que les subdivisions, ni le Pouvoir auguste dont ils sera
146 ls seraient les sujets. Conçue pour permettre aux cantons de réaliser en commun des tâches qui dépassaient leurs forces isolées
147 te un instrument de coopération. À vrai dire, les cantons n’en ont pas d’autre. Il est frappant de constater que ces petits Éta
148 onctionne bien sans que les peuples de nos divers cantons aient eu besoin de se connaître d’abord, d’établir des relations pers
149 omplète liberté d’établissement des citoyens d’un canton dans un autre, voilà qui me paraît riche en significations somme tout
150 accents et les tours de langage, si typiques d’un canton , subsistent. Genève a beau ne plus compter qu’un quart de Genevois d’
151 enevois d’origine, deux tiers de Suisses d’autres cantons , et le reste d’étrangers venus du monde entier, c’est l’accent de ce
152 chef de l’État, et qui représente grosso modo les cantons , les partis et les langues. Chacun des Sept est un ministre et le dem
153 peuple, et le Conseil des États, représentant les cantons . Ces deux conseils ont des pouvoirs égaux. Leur accord est indispensa
154 mode d’élections des conseillers varie selon les cantons . C’est tantôt le peuple, ou la Landsgemeinde, tantôt le Grand Conseil
155 à raison d’un député par 28 000 habitants, chaque canton ou demi-canton formant un arrondissement ou collège électoral. L’égal
156 édérale ». Elle est en même temps le chef-lieu du canton auquel elle donne son nom. Ces détails de protocole sont significatif
157 dre essentiellement collégial, qu’il s’agisse des cantons ou de la Confédération. Les décisions du gouvernement émanent du Cons
158 ui lui sont adressées par les conseils ou par les cantons  » (art. 102, par. 4 de la Constitution). Mais si les Chambres repouss
159 st en grande partie neutralisé par les droits des cantons et par le contrôle populaire (référendum). Au surplus, quelle que soi
160 ne les mentionne pas : les partis politiques, les cantons , les langues et les confessions. Comme il n’y a que sept conseillers
161 choisir plus d’un membre du Conseil dans le même canton , et la coutume veut que les cantons de Zurich, Berne et Vaud, les plu
162 l dans le même canton, et la coutume veut que les cantons de Zurich, Berne et Vaud, les plus peuplés, aient droit à un siège en
163 aient droit à un siège en tout temps. Les autres cantons se voient représentés comme accidentellement, selon le jeu des trois
164 ; et il ne doit pas être lié trop étroitement aux cantons , en tant qu’il exerce une fonction de vigilance et d’arbitrage pour l
165 férends entre la Confédération d’une part, et les cantons ou les corporations de droit public d’autre part. Les citoyens peuven
166 mations, s’ils estiment leurs droits lésés par un canton , « ce qui a grandement contribué à l’emploi de méthodes correctes dan
167 ain nombre de partis n’existent que dans quelques cantons , ou un seul canton, ou même dans une seule région de ce canton. Les p
168 n’existent que dans quelques cantons, ou un seul canton , ou même dans une seule région de ce canton. Les partis qui ont acqui
169 seul canton, ou même dans une seule région de ce canton . Les partis qui ont acquis quelque importance sur le plan fédéral son
170 nce centralisatrice. Ils défendent les droits des cantons contre Berne. À ce titre, et par un curieux glissement de sens, ils s
171 r défendre les intérêts des agriculteurs dans les cantons où le parti catholique est faible ou inexistant, comme Berne. Quant a
172 r Genève et Vaud, et son influence, même dans ces cantons , serait nulle si elle n’aboutissait parfois, à rapprocher les sociali
173 évidents : le parti socialiste est fort dans les cantons où les syndicats ouvriers ont leurs plus gros effectifs, même s’il n’
174 est faite par 30 000 citoyens actifs ou par huit cantons  » (art. 89) ; et il en va de même pour les traités internationaux con
175 par l’État fédéral, ou par le Conseil d’État d’un canton . Trois autres droits existent. Toute modification constitutionnelle,
176 aussi constitutionnelle est garanti par tous les cantons . Au plan fédéral, le droit d’initiative ne s’applique qu’aux révision
177 à l’autre du territoire ont appris aux hommes de cantons différents à collaborer. D’autre part, l’obligation pour tout citoyen
178 issance de ces motifs apparaît très variable d’un canton à l’autre. Seuls jusqu’ici (1964), Genève, Vaud et Neuchâtel ont acco
179 t accordé le droit de vote aux femmes. Les autres cantons romands catholiques et à prédominance agricole le refusent encore. To
180 rédominance agricole le refusent encore. Tous les cantons alémaniques ont dit non par des majorités parfois très faibles dans l
181 comme la Suisse centrale. Et il est vrai que les cantons à démocratie directe ne sauraient plus où tenir leur Landsgemeinde, s
182 la réalité primordiale du civisme en Suisse : le canton , et non pas la nation. Je pense en avoir assez dit, dans les chapitre
183 t à l’ensemble des autres, et majoritaire dans un canton , ou une région. Il arrive même que les majorités conjuguent leurs eff
184 pays, l’unification serait sa perte. Laissons aux cantons leur particularisme, comme à nos régiments leurs particularités. Nous
185 Gasser, Démocratie et fédéralisme. Confédération, canton , commune, dans La Démocratie suisse, 1948, p. 135. Cf. du même auteur
186 lkstaat, 1916. 60. Population totale de ces cinq cantons et demi-cantons : 150 000 habitants — sur 5 860 000 habitants pour to
187 9. 64. Ce qui donne 44 députés, puisqu’il y a 22 cantons , dont trois sont divisés en demi-cantons n’élisant chacun qu’un seul
188 ées en Suisse romande. Les manuels d’histoire des cantons de Fribourg, du Valais et de Genève viennent d’introduire des chapitr
9 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les paradoxes de la vie économique
189 nt nos structures politiques ? L’entreprise ou le canton sont trop petits pour faire face au nouveau défi technologique. Premi
190 les plus grands contrastes, mais plutôt entre les cantons . Fait remarquable, l’unification économique du pays n’a pas entraîné
191 ent, comme les Marktgenossenschaften des premiers cantons , à la nécessité de grouper les efforts pour compenser la pauvreté du
192 é des cellules de base — communes et entreprises, cantons et cartels régionaux — tend à ralentir l’évolution vers l’étatisme, b
10 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Interaction de l’économique et du politique
193 Tout a changé, depuis 1848, sauf le nombre de nos cantons . Cette constatation des plus simples me semble résumer le problème su
194 st soumis pour consultation aux gouvernements des cantons d’une part, et aux centrales des Organisations professionnelles d’aut
195 il des États reflète fidèlement les réactions des cantons , déjà connues. Et plus de la moitié des membres du Conseil national s
196 par la double majorité des voix populaires et des cantons . (Mais il est arrivé bien souvent, je l’ai dit, qu’un projet de loi r
197 eurs étrangers inassimilables, réduit la part des cantons dans la gestion de leur fédération, accru les compétences de l’État,
198 n passe d’une commune à l’autre, ou au mieux d’un canton à l’autre. » Accordons ce point aux centralistes ; nous allons le reg
199 ltations répétées des communes pour le tracé. Les cantons demeurent les maîtres d’œuvre pour le tronçon qui les traverse. Enfin
200 inance les travaux à raison de 85 % à 95 %. Aucun canton , que je sache, n’a protesté contre une pareille atteinte à sa souvera
201 léaires, mais leur coût serait trop élevé pour un canton et pour les industries privées ; et leur construction exige souvent l
202 dimensions des autoroutes débordaient celles des cantons . Le processus d’association de communes qui a formé les cantons, puis
203 ocessus d’association de communes qui a formé les cantons , puis l’association des cantons qui a constitué l’État fédéral, n’est
204 s qui a formé les cantons, puis l’association des cantons qui a constitué l’État fédéral, n’est pas né d’autre chose que de l’e
11 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La morale quotidienne et le climat de culture ou comment on vit dans une fédération
205 iaux et souvent le sens même de leur vie. Dans le canton de Neuchâtel de mon enfance, combien de fois n’ai-je pas lu cette dev
206 passe sans nulle difficulté d’une commune ou d’un canton à l’autre, mais reste en général fidèle à son métier. Dire d’un homme
207 u’il explique leur succès dans la majorité de nos cantons . « Simplifions », « C’est plus simple ainsi », « Rassurez-vous, ce se
208 ilieu, « nos familles », et très rarement hors du canton , et dans ce cas plutôt hors de Suisse84. L’humoriste George Mikes aff
209 ces, depuis que la mobilité de sa population d’un canton à l’autre a entraîné un accroissement correspondant des mariages inte
210 e « l’immoralité » progresse notablement dans les cantons , comme elle le fait dans les trop vastes sociétés mal structurées ou
211 ortants qu’on lui indiquera sont inconnus hors du canton . La Suisse résulte, l’ai-je assez dit, de l’agrégation d’innombrables
212 omme d’une vallée, d’une cité, plus rarement d’un canton , presque jamais celui de la nation entière. D’autre part, le réflexe
213 ntihégémonique s’oppose à toute prédominance d’un canton ou d’un homme qui le représente. D’où les conséquences qu’on a vues d
214 lez tambours, pour couvrir la frontière… Dans nos cantons , chaque enfant naît soldat ! ») et des cours de philosophie dont l’en
215 . Mais quand ils réussissent à se dégager de leur canton — alors pas de milieu, ils atteignent l’universel. Au fond de son tro
216 khardt ou, dans un autre domaine, Karl Barth. Son canton — ou l’Europe. Et il est vrai que nos meilleurs esprits, hors de l’é
217 tine, — européenne. Paracelse quitta très tôt son canton natal de Schwyz, Euler vécut dans les Allemagnes et à la cour de Russ
218 éputation nous est revenue, comme importée. « Son canton — ou l’Europe », c’est la formule parfaite. Ainsi, pour l’homme de cu
219 e que les villes libres du Moyen Âge et les trois cantons primitifs furent déclarés « immédiats à l’Empire », et c’était là fra
220 langue, je trouve ceci : 1° La culture, dans nos cantons , n’est pas liée à l’État, et n’a jamais été un moyen de puissance de
221 nces civiques, il se rattache à sa commune, à son canton , et à la Confédération ; par son allégeance religieuse, à la Réforme
222 ervateurs qui s’en réclament et qui gouvernent ce canton depuis le Moyen Âge. Le type même de l’homo alpinus : des cheveux bou
223 le régime patricien et faire de la principauté un canton suisse. Rencontrant Le Corbusier dans le bureau d’une jeune revue, à
224 t sculptés et chargés d’inscriptions gothiques du canton de Berne, ces fontaines surmontées de statues peintes, ces arcades, c
225 guise d’orchestre) et un grand chœur, le reste du canton les 400 figurants, et partout on fabriquerait les costumes. Le sujet
226 tous les défauts qu’il voit chez les gens de son canton , et « Vaudois, Bernois, Uranais » tout ce qu’il voit de bon chez les
227 ngtemps commune aux créateurs issus de nos divers cantons . La Nouvelle Héloïse, premier roman suisse, Léonard et Gertrude de Pe
228 siècle, un ancien professeur de mathématiques du canton de Berne devenu homme d’affaires, mythomane et génial — il avait « in
229 s de l’Arizona. La Suisse orientale, notamment le canton d’Appenzell où Paracelse avait séjourné et pratiqué son art, est rest
230 isseurs hétérodoxes, mais on trouve dans tous les cantons quantité de praticiens et de chercheurs d’avant-garde qui ont des tit
231 ndant des siècles presque tous les savants de nos cantons , se voient déjà réduites à peu de chose, en nombre relatif et vertus
232 rsités et hautes écoles, sauf deux, relèvent d’un canton . La Constitution de 1848 autorisait la Confédération à « établir une
233 te d’indignation par l’opinion publique des trois cantons . Il est caractéristique que la seule haute école qui dépende de l’Éta
234 ion, se recrutaient dans la même ville ou le même canton , parlaient avec le même accent, et appartenaient aux mêmes milieux so
235 nstruments adéquats, bien trop chers pour un seul canton . Quitte à multiplier parallèlement des instituts para- et postunivers
236 uissance temporelle avec les grands féodaux : les cantons primitifs devront s’armer contre eux aussi souvent que contre les Hab
237 ne fait pas partie de la Confédération des treize cantons . Et l’œuvre du réformateur français, qu’elle adopte, va rayonner dans
238 tiendront la lutte, souvent sanglante, contre les cantons catholiques du centre, jusqu’aux débuts du xviiie siècle. Dès l’époq
239 nt, le droit d’établissement était refusé par les cantons aux Suisses d’une confession différente de celle de la majorité. La C
240 sions tel qu’on ne peut plus parler proprement de cantons protestants ou catholiques, mais seulement de cantons à majorité prot
241 ons protestants ou catholiques, mais seulement de cantons à majorité protestante ou catholique125. En général, le nombre des ca
242 des catholiques augmente plus rapidement dans les cantons naguère protestants que celui des protestants dans les cantons demeur
243 re protestants que celui des protestants dans les cantons demeurés presque entièrement catholiques. Cela s’explique par l’attra
244 ois toutes protestantes, cependant que les petits cantons ruraux du centre offrent peu de possibilités à l’immigration. L’inte
245 rice, et qui défend la traditionnelle liberté des cantons contre les empiètements éventuels du pouvoir central, institué en 184
246 d’une enquête sur la censure en Suisse. 84. « Le canton — ou l’Europe », comme disait Lucien Febvre. À la sixième génération
247 tout Français, mais pas un seul Suisse d’un autre canton . 85. George Mikes, Switzerland for beginners, 1962. 86. Cf. Un jour
12 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La Suisse, dans l’avenir européen
248 inent, quand leurs nations ne seront plus que des cantons , toutes distances et frontières abolies, ou peu s’en faut. Et mainten
249 n de type fédéraliste. L’exemple de la Suisse des cantons apparaît décisif à cet égard. b) L’Europe unifiée à l’image de l’État
250 que les six États conservent des pouvoirs que nos cantons ont abandonnés depuis longtemps. L’Europe de formule unitaire me para
251 celui que la Suisse a résolu, avec ses 25 petits cantons souverains. La différence des superficies était certes importante au
252 États de l’Europe qu’elles ne l’étaient entre les cantons suisses avant 1848 ; à tout le moins ne sont-elles pas d’une autre es
253 et coloniales, seule la Suisse réussit à unir ses cantons selon la maxime impériale de l’union dans la diversité. Proudhon s’es
254 ats européens (1879). Auteur du Code civil de son canton natal, Bluntschli connaît les mécanismes de notre vie civique : il n’
255 es décisions qui sont actuellement du ressort des cantons . Le droit d’établissement, la législation du travail, le régime fisca
256 ait ses élites intellectuelles et politiques, les cantons , les villes principales, et les grandes organisations professionnelle
257 ’Europe. De même qu’au xiii e siècle les premiers cantons avaient reçu l’immédiateté impériale pour défendre le col du Gothard
13 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Appendice. Bref historique de la légende de Tell
258 e signal d’une révolte populaire qui libérera son canton . Mais ce qui est beaucoup moins connu, c’est l’histoire de cette lége
259 chronique que l’on peut consulter aux archives du canton d’Obwald et que l’on a baptisée Livre blanc de Sarnen à cause de la c
14 1970, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Préface 1970
260 ne se souciaient pas de ma nation plus que de mon canton natal, dans les yeux des Américains j’ai vu l’Europe comme unité réel