1
s plus vieilles légendes, et dans nos plus belles
chansons
. L’amour heureux n’a pas d’histoire. Il n’est de roman que de l’amour
2
. En quoi le roman breton se distingue-t-il de la
chanson
de geste, qu’il supplanta dès la seconde moitié du xiie siècle avec
3
i ! » chantait Isolde en son amour sauvage. Et la
chanson
du marinier, du haut du mât, prédit leur sort inévitable : Vers l’Oc
4
— écrit un de nos professeurs — de voir dans ces
chansons
d’amour, qui forment les trois quarts de la poésie provençale, une im
5
ces hérétiques de ces cours. Voici le début d’une
chanson
de Peire Vidal : Mon cœur se réjouit à cause du renouveau si agréabl
6
e Et bientôt viendra l’aube. Mais à la fin de la
chanson
, le troubadour a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il trouvé au sein
7
quel Amour en fut l’idée platonicienne ? Dans sa
chanson
Du moindre tiers d’Amour — celui des femmes — Guiraut de Calanson dit
8
et le premier mai en offrant une couronne et une
chanson
à sa fiancée, la Sagesse éternelle. Mais que penser du reste ? À tabl
9
reur de fait aisée à relever : qu’à la longue, la
chanson
se soit vidée de son contenu initial, n’ait plus été qu’un tissu de f
10
des châtelaines, dont il fallait apaiser par des
chansons
la mauvaise conscience, et qui leur demandaient non pas tant une illu
11
psycho-physiologique, citons maintenant quelques
chansons
de « légers troubadours méridionaux », grands seigneurs amateurs ou j
12
geait la forme du récit, et non plus de la simple
chanson
. Dans Tristan, la faute initiale est douloureusement rachetée par une
13
cathares, et les troubadours leur dédiaient leurs
chansons
! 41. Déodat Roché, l’un des érudits contemporains les plus vitaleme
14
cuse de ne pouvoir citer ici que des fragments de
chansons
— de paroles de chansons ! — traduits et privés de leur beauté rythmi
15
ici que des fragments de chansons — de paroles de
chansons
! — traduits et privés de leur beauté rythmique par cette double trah
16
fermé Qui me clôt le chemin vers une telle vie ! (
Chanson
72.) La « nuit infernale » devient le Jour, la « cruelle mort » une
17
e condition pitoyable. C’est ce qu’il dit dans sa
Chanson
de la Grande Peste, chef-d’œuvre inégalé de l’examen de conscience :
18
désir s’apaise par un coup d’œil, une parole, une
chanson
— si ce plaisir est jà si grand… quel sera l’autre ! 5.Un idéal
19
r le texte et les annonces des magazines, par les
chansons
et les images, par la morale courante et ce qui la défie. Nulle autre
20
3.Chansons de geste et romans courtois Les
chansons
de geste sont nées au xie siècle, et pas avant comme l’a montré Jose
21
roïques fondateurs. Il est compréhensible que ces
chansons
de clercs parlent très peu ou point d’amour. Une seule, la Légende de
22
s des villes méridionales cinquante ans après les
chansons
de Guillaume de Poitiers : c’est le type même du « petit fait vrai »,
23
m’en vais, chétif, je ne sais où. Je renonce aux
chansons
et les renie. Loin de Joie et d’Amour, je me cache. Ceci encore, dan
24
; celle de l’apparition subite, dans cinq ou six
chansons
de Guillaume de Poitiers, des thèmes majeurs que vont traiter tous le
25
sire le plus », comme il le dit dans l’une de ses
chansons
. « Ne serait-ce pas dans cet état de malaise intérieur que naquit en
26
ntôt autonomisé sous forme de vers (versus) ou de
chanson
(canso) : cette évolution séculaire vient culminer entre 1100 et 1150
27
ous fait suivre dans le détail de la métrique des
chansons
I à IX la dialectique de cette contamination et les progrès d’une sor
28
hantent chacun en son langage Les versets de leur
chanson
neuve : Il faut bien qu’on se mette en quête De ce qu’homme désire le
29
mme désire le plus ! Et plus loin, dans la même
chanson
, les vers célèbres : La nostr’ amor vai enaissi Com la branca de l’a
30
uit Sur la feuille et le rameau vert. « Dans les
chansons
de Guillaume IX, conclut Theophil Spoerri, apparaît et prend forme ce
31
ce du zadjal si souvent relevée sur cinq des onze
chansons
de Guillaume. Mais encore : dans la lutte à jamais créatrice de toute
32
lle : Pierre Abélard et Bernard de Clairvaux. Les
chansons
d’amour d’Abélard pour Héloïse sont presque exactement contemporaines
33
t presque exactement contemporaines des premières
chansons
courtoises de Guillaume IX (environ 1110) ; elles sont toutes perdues
34
etc., séjournèrent aussi, comme le prouvent leurs
chansons
— les voilà donc vos « sources et vos « documents » ! — deux des gran