1 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe de Tristan
1 lite sociale, la société courtoise et pénétrée de chevalerie du xiie et du xiiie siècle. Ce groupe est à vrai dire dissous depui
2 e cérémonies qui n’est autre que la coutume de la chevalerie médiévale. Or les « ordres » de chevalerie furent souvent appelés « r
3 de la chevalerie médiévale. Or les « ordres » de chevalerie furent souvent appelés « religions ». Chastellain, chroniqueur de la
4 e d’un mystère sacré, en un siècle où pourtant la chevalerie n’était plus guère qu’une survivance4. Enfin la nature même de l’obsc
5 t littéralement « contenue » par les règles de la chevalerie . C’est à cette condition seulement qu’elle pourra s’exprimer dans le
6 aine et en violence anarchisante. À mesure que la chevalerie , même sous sa forme profanée de savoir-vivre - les usages qu’il faut
7 nt peuvent-ils nous présenter tel qu’un modèle de chevalerie ce Tristan qui a trompé son roi par les ruses les plus cyniques ; ou
8 reflètent et la cultivent. Il est probable que la chevalerie courtoise ne fut guère qu’un idéal. Les premiers auteurs qui en parle
9 ristan devait servir à illustrer le conflit de la chevalerie et de la société féodale — donc le conflit de deux devoirs ou même, n
10 code évidemment, qui ne peut être que celui de la chevalerie du Midi. La décision des cours d’amour de la Gascogne est bien connue
11 Roman avaient choisi en toute conscience pour la chevalerie « courtoise » contre le droit féodal. Mais nous avons d’autres raison
12 pé de ce fait : les deux lois qui entrent en jeu, chevalerie et morale féodale, ne sont observées par l’auteur que dans les seules
13 l regrette « le vair et le gris » et l’apparat de chevalerie , et le haut rang qu’il pourrait occuper parmi les barons de son oncle
14 sans condition de la part du lecteur de roman. La chevalerie , c’est la règle sociale que les élites du siècle rêvent d’opposer aux
15 dont elles se sentent menacées. La coutume de la chevalerie fournira donc le cadre du Roman. Et nous avons marqué, en maint endro
16 e l’auteur eût tenté d’illustrer, entre la loi de chevalerie et les coutumes féodales, nous a permis de surprendre le mécanisme de
17 la préférence accordée par l’auteur à la règle de chevalerie , il y a le goût du romanesque. Derrière le goût du romanesque, il y a
2 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
18 e leurs enfants en viennent plus robustes »18. La chevalerie féodale, de même, honorait dans la chasteté un obstacle instinctif à
19 us avez dédaignée au carrefour, était celle de la chevalerie terrienne, où vous avez longtemps triomphé ; celle de gauche était la
20 ps triomphé ; celle de gauche était la voie de la chevalerie célestielle, et il ne s’agit plus là de tuer des hommes et d’abattre
21 et au Nord irlandais et breton ; des coutumes de chevalerie féodale ; des apparences d’orthodoxie chrétienne ; une sensualité par
3 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Passion et mystique
22 sse et qu’il faisait ses délices de nos romans de chevalerie . Il rêvait de devenir le « meilleur chevalier du monde » ou, selon se
23 exuel. Au xiiie siècle, on était moins obtus. La chevalerie errante des Franciscains se répandit en Italie comme les troubadours
24 Thérèse raffolait dans sa jeunesse des romans de chevalerie (voir sa Vie par elle-même, chap. ii) ; elle eut même, paraît-il, l’i
25 rne à la conception de l’amour dans les romans de chevalerie et dans les traités spirituels du xvie siècle, on observe d’intéress
26 térieur. b) En Espagne, les auteurs de romans de chevalerie comme ceux des traités mystiques se caractérisent par le même réalism
27 pas dans les pauvres extravagances des romans de chevalerie mystique (la Gallarda Espirituel, El divino Escarraman) qu’il faut ch
28 de sainte Thérèse, on constate que les romans de chevalerie ont eu sur elle une influence psychologique, et une influence littéra
29 ait évidemment souligner le parallélisme, avec la chevalerie , aux yeux des lecteurs du xiiie siècle. 122. Ciascun amante, danse
4 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
30 serie démolit le mariage par en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’en haut, comme on peut le voir, entre autres, dans
31 et malgré leur saint patronage. 6.Suite de la chevalerie , jusqu’à Cervantès L’influence du roman breton est attestée par de
32 antès ne cite point les très nombreux romans de «  chevalerie célestielle » qu’on lisait de son temps avec passion150. Il ne s’en p
33 ont plus la moindre idée du sens ésotérique de la chevalerie légendaire. La nature symbolique des sujets qu’ils reprennent les ind
34 mort s’y atténue en séparation volontaire, et la chevalerie fait place à la vertu, qui conclut en faveur du monde… 9.Corneille
5 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Amour et guerre
35 d’aimer et à l’art militaire, et qui s’appelle la chevalerie . 3.La chevalerie, loi de l’amour et de la guerre « Donner un st
36 ilitaire, et qui s’appelle la chevalerie. 3.La chevalerie , loi de l’amour et de la guerre « Donner un style à l’amour », tel
37 vogue des tournois est l’indice d’un déclin de la chevalerie . Celle-ci se heurte dès le début du xve siècle (bataille d’Azincourt
38 symboliques. « En tant que principe militaire, la chevalerie était devenue insuffisante ; la tactique avait depuis longtemps renon
39 bour symbolise la transition entre l’époque de la chevalerie et celle de l’art militaire moderne ; il est un élément dans la mécan
40 guerre. » Enfin le coup de grâce sera porté à la chevalerie par l’invention de l’artillerie. « Et n’est-ce pas une ironie du sort
41 e premier rang parmi les facteurs de la lutte. La chevalerie représentait un effort pour donner un style à l’instinct. La guerre c
42 ps se « profanise » : aux Jugements de Dieu, à la chevalerie sacrée, bardée de fer, ascétique et sanglante, succède une diplomatie
43 on. Réaction que l’on n’oserait pas comparer à la chevalerie , bien qu’elle remplît la même fonction sociale (mais à la mesure de n
44 t), il semble que le parallélisme institué par la chevalerie entre les formes de l’amour et de la guerre, soit rompu. Certes, le b
45 i est la dissolution des formes instituées par la chevalerie . C’est dans le domaine de la guerre, où toute évolution est pratiquem
46 société. La réponse du xiie siècle avait été la chevalerie courtoise, son éthique et ses mythes romanesques. La réponse du xviie
6 1939, L’Amour et l’Occident (1956). L’amour action, ou de la fidélité
47 vail indigne de l’homme libre se retrouve dans la chevalerie  », écrit Henri Pirenne, Histoire de l’Europe, p. 113. 226. Il y a l’