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rhétorique profonde » sait-il rejoindre dans nos
cœurs
? Que l’accord d’amour et de mort soit celui qui émeuve en nous les r
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contraire, sur « quelque chose » qui la ruine au
cœur
même de nos ambitions ? Est-ce vraiment, comme beaucoup le pensent, l
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uestion ne peut être esquivée. Elle nous porte au
cœur
du problème et de son actualité. Précisons que les règles chevaleresq
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sses, dans les complaisances qu’ils réveillent au
cœur
des bourgeois, des poètes, des mal mariés, des midinettes qui rêvent
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n’est pas sans danger. Elle nous met en effet au
cœur
de tout le problème — et sa portée dépasse sans aucun doute le cas pa
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, car le démon de l’amour courtois qui inspire au
cœur
des amants les ruses d’où naît leur souffrance, c’est le démon même d
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tout entier ! Qui nous rendra ce dur « patois du
cœur
? ») Un dernier trait : lorsque Tristan reçoit la réponse favorable d
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se à l’amour le garantit et le consacre dans leur
cœur
, pour l’exalter à l’infini dans l’instant de l’obstacle absolu, qui e
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ée par le philtre. Au fond le plus secret de leur
cœur
, c’était la volonté de la mort, la passion active de la Nuit qui leur
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s, et qu’en ne jouissant pas du plaisir d’aimer à
cœur
saoul, leur amour en demeure toujours frais, et que leurs enfants en
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Platon mal compris ? C’est qu’elle trouve dans le
cœur
de tout homme — et spécialement de tout Occidental — de très obscures
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« type de femme » que chaque homme porte dans son
cœur
et qu’il assimile d’instinct à la définition de la beauté, n’est-ce p
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Voici le début d’une chanson de Peire Vidal : Mon
cœur
se réjouit à cause du renouveau si agréable et si doux, et à cause du
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ar Dieu et ma foi ! ses doux ris restent dans mon
cœur
! » Or nous savons que tous ces châteaux sont des foyers connus de l’
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ouffrir Pour chagrin d’elle que j’ai si grand Mon
cœur
ne s’en doit point défaire Ni jamais joie, ni douce, ni bonne, Ne pui
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cri de Bernart de Ventadour : Elle m’a pris mon
cœur
, elle m’a pris moi-même, elle m’a pris le monde, puis elle s’est elle
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érobée à moi, ne me laissant que mon désir et mon
cœur
assoiffé ! Et ces deux strophes d’Arnaut Daniel — un noble qui se fi
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ariables ? Je l’aime et la recherche de si grand
cœur
que, par excès de désir, je crois que je m’enlèverai tout désir si l’
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n peut rien perdre à force de bien aimer. Car son
cœur
submerge le mien tout entier d’un flot qui ne s’évapore plus… Je ne v
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e ne dois pas faire retour vers elle pour qui mon
cœur
s’embrase et se fend. Mais si elle ne guérit pas mon tourment avec un
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troubadour favori de sa femme, et fait servir le
cœur
de la victime sur un plat. La dame le mange sans savoir ce que c’est.
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: « Je suis en doute au sujet d’une chose et mon
cœur
est dans l’angoisse : c’est que tout ce que le frère me refuse, j’ent
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ssenties dans leur fascinante nouveauté… C’est au
cœur
de cette situation inextricable, c’est comme une résultante de tant d
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: Je veux garder (ma dame) pour me rafraîchir le
cœur
et renouveler mon corps, si bien que je ne puisse vieillir… Celui-là
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de la légende, est si nettement sensible à notre
cœur
qu’il nous met en mesure d’isoler l’élément non celtique, donc propre
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le bien qu’il a, s’il n’eût pas été le sien : son
cœur
ne prend en aversion que le bonheur qu’il est contraint d’avoir. Le l
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s très dangereusement voisins de la « mystique du
cœur
» de l’abbé de Cluny. Théologien, poète, et conscient de ses choix, G
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étoffe… Il se prête et s’adapte à tout, selon le
cœur
de chacun, à la sincérité comme à la tromperie… Il est toujours ce qu
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e que l’on veut qu’il soit 100. » L’allusion au «
cœur
» est nettement dirigée contre Bernard de Clairvaux, dont les écrits
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de l’Amour. Or cet Amour s’oppose à la ferveur du
cœur
des clunisiens dans les mêmes termes que l’Éros à l’Agapè… Incompatib
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l’admirable cri de Ventadour : « Elle m’a pris le
cœur
, elle m’a pris moi-même, elle m’a pris le monde, puis s’est elle-même
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e à moi, ne me laissant rien que mon désir et mon
cœur
assoiffé. ») Au-delà même de cet état, Jean de la Croix connut la vid
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resses, meurtrissures… « Il m’a bu l’esprit et le
cœur
» fait dire Ruysbroek à l’une de ses béguines parlant du Christ. « Je
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« érotiques » ou « courtoises » de langage : Mon
cœur
se fond comme la glace au feu lorsque étroitement j’embrasse mon Seig
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amour imparfait renvoyant à l’amour parfait. Le «
cœur
volé », l’« entendement ravi », le « rapt » d’amour. L’amour considér
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ine malheureuse. Cet amour impossible laissait au
cœur
des hommes une brûlure inoubliable, une ardeur vraiment dévorante, un
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it la mort divinisante. La soif qu’elle laisse au
cœur
des hommes sans foi, mais bouleversés par sa brûlante poésie, ne cher
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onner rapidement certaines puissances latentes du
cœur
. L’apparition de Werther par exemple a produit une vague de suicides.
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a Sagesse d’amour : c’est là vraiment que bat son
cœur
. Et Dante n’est jamais plus passionné qu’en chantant la Philosophie,
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liens. Cette plainte de Jacques de Lentino : Mon
cœur
souvent meurt, et plus douloureusement que de mort naturelle, pour vo
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oulage sa grande peine… Mais la dame n’a point le
cœur
pitoyable, le jour passe et l’espoir est déçu ! Ici la Dame au cœur i
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jour passe et l’espoir est déçu ! Ici la Dame au
cœur
impitoyable est bien la femme qui détourne l’Amour à son profit. Dans
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gage de l’Amour est enfin devenu la rhétorique du
cœur
humain. Cette « profanation » radicale doit faire naître, on a vu pou
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parti avec prudence ! Prends ! Et arrache de ton
cœur
toute racine De ce plaisir qui heureux ne le peut jamais rendre… Il
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tive » qu’est l’amour idéalisé. Et je me sens au
cœur
venir, heure par heure, une belle colère, âpre et sévère qui fait que
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ttérature, si fort qu’elle flatte les passions du
cœur
, n’offre qu’une résistance à peu près nulle aux attaques de l’esprit
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attu C’est dans le théâtre classique — donc au
cœur
même d’un ordre intolérant — que la passion devait trouver sa revanch
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it à condamner ce qu’il n’ose chérir que dans son
cœur
le plus secret, et sans se l’avouer. Mais la crise de sa passion pour
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’a séduite : « Je vous rends grâce du fond de mon
cœur
pour la désespérance où vous m’avez jetée, et méprise le repos où je
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he. « Les femmes de ce temps n’aiment pas avec le
cœur
, elles aiment avec la tête », dit l’abbé Galiani. Des « débauchées de
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’une preuve de la secrète persistance du mythe au
cœur
des hommes du xviiie . Il fallait bien que subsistât quelque peu d’il
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Il me semble que la fascination qu’exerce sur le
cœur
des femmes et sur l’esprit de certains hommes le personnage mythique
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cruauté active les souffrances qu’il interdit au
cœur
de subir. Point de bonté chez qui n’a pas souffert : sa fantaisie per
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et de l’Agapè. « La vertu est si nécessaire à nos
cœurs
que, quand on a une fois abandonné la véritable, on s’en fait ensuite
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ntisme allemand, la diastole et la systole de son
cœur
, c’est l’enthousiasme et la tristesse métaphysique. C’est la dialecti
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et l’on n’a plus d’illusions… On habite, avec un
cœur
plein, un monde vide. » Alors la femme elle-même cesse d’être le symb
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t la vengeance sont devenues sans force sur leurs
cœurs
. Les initiés pénètrent au monde nocturne de l’extase libératrice. Et
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e heure ou deux le roman pourra rebondir et notre
cœur
haleter, et c’est ce que nous cherchons. Mais l’obstacle signifie, à
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eant le sens naturel des choses et l’influence du
cœur
humain sur les résolutions des hommes. » — « Spiritualiser » est peut
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tir de la Révolution, l’on va se battre « avec le
cœur
des soldats » c’est-à-dire d’une façon « farouche et tragique » (Foch
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» (Foch). Il faudrait préciser : ce n’est pas le
cœur
de chaque soldat considéré comme un héros qui décidera du sort d’une
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s qui décidera du sort d’une guerre, mais bien le
cœur
collectif, si l’on ose dire, la puissance passionnelle de la Nation.
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des entraînements « naïfs » et des « duperies du
cœur
», alliée à un désir fébrile d’aventure, voilà le climat des principa
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posséder, plus délicieuse que toute possession au
cœur
de l’homme en proie au mythe. C’est la femme-dont-on-est-séparé : on
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lui-même son dieu214. La passion brûle dans notre
cœur
sitôt que le serpent au sang froid — le cynique pur — insinue sa prom
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e : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton
cœur
, de toute ton âme et de toute ta pensée » ne saurait concerner que de
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s’abolisse jamais sans laisser de traces dans le
cœur
d’un homme moderne, intoxiqué d’images — du moins perd-il son efficac
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passion — mais du même coup nous sommes jetés au
cœur
même de la foi chrétienne ! Car voici : cet homme mort au monde, tué