1 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « L’histoire suisse commence avec Guillaume Tell »
1 intemps de l’amour courtois, la chevalerie et les communes . Tous ces mouvements profonds de l’âme, toutes ces révolutions du sen
2 se. Tout cela, les Suisses d’aujourd’hui l’ont en commun avec l’Europe entière, et leurs ancêtres y ont participé avec une ard
3 pouvait au surplus resserrer son emprise sur les communes forestières qui commandent les cols des Alpes, il serait enfin le maî
4 Waldstätten signifie à peu près : coopératives ou communes forestières, associations des gens d’une vallée possédant la terre en
5 erfs, les Landsgemeinde. Or, il se trouve que ces communes rurales commandent les abords du Saint-Gothard, sur le versant septen
6 d plus que de la couronne européenne. En 1240, la commune de Schwyz, menacée par l’extension des Habsbourg, obtient de Frédéric
7 sa protection spéciale. Dans le même temps, deux communes se forment dans le Nidwald et dans l’Obwald, où les Habsbourg ont acq
8 eur proximité du Saint-Gothard. L’empereur et les communes affranchies pour assurer la liberté de passage du col ont partie liée
2 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « La Suisse est née de la révolte de pâtres libertaires contre le despote autrichien »
9 tres classes, et ont part au gouvernement de leur commune . Ceux qui relèvent des abbayes jouissent d’un statut à peu près compa
10 rivilèges et symbole très concret de leur mission commune  : ils en sont la grand-garde pour l’Empire, contre les entreprises de
11 le 15 juillet. Quinze jours plus tard, les trois communes d’Uri, de Schwyz et d’Unterwald renouvellent à tout événement le trai
12 inquiétude légitime chez les têtes politiques des communes du Gothard, quant au maintien de leur statut particulier. D’où le bes
13  : coopératives régionales, autrement dit marchés communs . 8. Brachycéphales celto-ligures et alpins ou rhétiques, mêlés d’une
3 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Le pacte de 1291 a fondé la Suisse »
14 oire à tous que les hommes de la vallée d’Uri, la commune de la vallée de Schwyz et la commune de ceux de la vallée inférieure
15 ée d’Uri, la commune de la vallée de Schwyz et la commune de ceux de la vallée inférieure d’Unterwald, considérant la malice de
16 partie. Tout ce que dessus, statué pour l’utilité commune , devant, s’il plaît à Dieu, durer à perpétuité. En foi de quoi le pré
17 ’est aussi par le col du Gothard que l’esprit des communes urbaines est venu féconder leur civisme, tardivement certes, mais pou
18 , en cette fin du xiiie siècle, le mouvement des communes est en déclin, comme tant d’autres élans profonds du Moyen Âge. On a
19 de chaque gouvernement local, besoin de mettre en commun les forces nécessaires pour sauver les autonomies, enfin pacte juré,
20 nce directe de l’Empire (donc au Gothard), à leur commune volonté de rester chacun maître chez soi et à la bonne entente du gro
21 ement direct au Roi romain des libres et de leurs communes . Mais comment rattacher ce pays, et plus tard cette nation, et enfin
22 ord-ouest de la route du Gothard, est la première commune urbaine qui « entre en confédération », avec les Waldstätten : or ell
23 Les régions conquises sont décrétées « bailliages communs  » et seront désormais gouvernées par certains des cantons mais non pa
24 l’ensemble belliqueux des cités du Plateau et des communes alpestres unies par un réseau de pactes. Vues du dehors, par ceux qu’
25 mme un État, bien qu’elles n’aient d’autre organe commun qu’une diète sans nul pouvoir contraignant15. Mais au cours des trois
26 Mulhouse et la Valteline, l’absence de politique commune fait perdre à la Confédération nombre de pays associés ou sujets. Le
27 ive, mais l’autonomie de chacun. D’où les clauses communes aux pactes les plus variés, du xiiie au xixe siècle : assistance au
28 lles nuiraient à la « concorde » ou à « l’utilité commune  ». Certes, l’union a pour motif premier de permettre à chacun de rest
29 rançaise qui a forcé la libération des bailliages communs et des pays sujets que les « libres Helvètes » faisaient bénéficier d
30 t fédérateur, — ou bien pour résister à un ennemi commun . Mais l’histoire suisse qui est, après tout, celle de la seule fédéra
31 et circonstances particulières. Quant à l’ennemi commun , liguant tout contre lui, où le trouver dans notre histoire réelle ?
32 charge de revanche, le cas échéant. On défend en commun le droit de rester divers. Cette passion fondamentale détermine deux
33 sens que ses parties sont unies par un sentiment commun  ; non en ce sens qu’elles manquent d’institutions communes. Simler so
34 ; non en ce sens qu’elles manquent d’institutions communes . Simler souhaite dans la dédicace que son livre éclaire « toute l’Eur
4 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Ce petit peuple égalitaire… »
35 conduite et dans leurs pactes, c’est l’esprit des communes médiévales. Esprit corporatif mais non collectiviste, esprit de la ci
36 au sein d’une société moins structurée. Dans une commune et plus encore dans une fédération de communes, ce que l’on redoute a
37 une commune et plus encore dans une fédération de communes , ce que l’on redoute avant tout, c’est le pouvoir excessif d’un des m
38 dominent les vallées. Leurs chefs sont ceux de la commune , ils président aux assemblées et aux conseils, commandent les troupes
39 qu’il en soit né un style unique d’architecture, commun aux fermes et aux palais, qui n’a rien de composite et ne ressemble à
40 mtes de Reding, dynastie de Landamman 28 de cette commune d’Empire et chefs du peuple au temps de Morgarten comme au temps de l
41 ratique raisonnable tant que les dimensions de la commune s’y prêtent. Entre cela et ce qu’on appelle démocratie au xxe siècle
42 sion, le tout manipulé par la télévision, quoi de commun  ? Landsgemeinde à part, que l’univers acclame30, cette ancienne Suiss
43 ement sur le réflexe particulariste, l’esprit des communes urbaines sur l’esprit de la paysannerie, l’hostilité zwinglienne à to
5 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Un pays traditionnellement neutre »
44 nce congénitale des Ligues à suivre une politique commune à l’extérieur. Tôt après, les luttes religieuses qui allaient déchire
6 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Il a fallu plus de six siècles pour fédérer les cantons suisses »
45 91 n’instituait aucun pouvoir ni aucune politique commune , hors l’assistance mutuelle entre les trois vallées des Waldstätten.
46 du xviiie siècle, n’a pas eu d’autre institution commune que la Diète, qui se réunissait ici ou là, en temps de crise, et ne p
47 ècle passé — ou plutôt à l’absence d’institutions communes  ? Certes, les régimes cantonaux étaient pour la plupart oligarchiques
48 er à l’égard de la France une politique douanière commune , se faisaient la guerre économique les uns aux autres. On comptait en
49 rents. Incapables de s’entendre sur aucune mesure commune , les cantons multipliaient les mesures offensives les uns à l’égard d
50 nous imprime un cachet ineffaçable de nationalité commune … Oui, l’idée d’une commune patrie ne nous est point étrangère ; le se
51 façable de nationalité commune… Oui, l’idée d’une commune patrie ne nous est point étrangère ; le sentiment de la nationalité e
52 ières intérieures et l’absence de toute politique commune vis-à-vis de l’extérieur, les autres invoquent les conditions spécial
53 par leur canton ; les uns en appellent à l’idéal commun , les autres font valoir leurs traditions particulières ; les uns exal
54 ières ; les uns exaltent comme Rossi l’idée d’une commune patrie, les autres crient à la « chimère impraticable », car, à leurs
55 t toujours révolté contre les exigences de la vie commune . Alors que les intérêts politiques et économiques des cantons command
56 garante ? Celle qui naît justement de la mise en commun d’une partie des souverainetés réaffirmées ! Le tour est joué, non da
57 s des droits particuliers, les autres des devoirs communs . Car il s’agit de maintenir ces deux tendances en équilibre, ces deux
58 lisme, issu des traditions du Saint-Empire et des communes médiévales, puis de la pratique empirique de régimes mis en place pen
7 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les institutions et la vie politique
59 tés locales contre les empiètements de l’autorité commune . Rien d’étonnant si une telle pratique est mal connue ou mal comprise
60 éralisme était une des formes politiques les plus communes employées par les sauvages », Chateaubriand, Amérique, Gouvernement.
61 n qui sont en train de naître sous nos yeux. La commune  : un petit État La fédération des États-Unis d’Amérique est née de
62 rpentage : ils sont nés de la lente agrégation de communes forestières et urbaines, et leurs frontières très compliquées traduis
63 traire, il faut se faire accepter d’abord par une commune . Il faut y résider huit ou douze ans, après avoir obtenu des autorité
64 preuve d’enracinement, l’on devient citoyen de la commune , et par suite du canton dont elle relève. Alors seulement, on peut re
65 te que lorsque le candidat aura été agréé par une commune et un canton ; c’est alors seulement qu’il sera un citoyen suisse. »5
66 éritable cellule de base de la Suisse est donc la commune  : c’est par elle que l’on entre dans la citoyenneté, et c’est par ell
67 pouvoir fédéral en dernier lieu. « En Suisse, la commune est un petit État », déclarait récemment le conseiller fédéral Roger
68 fédéraliste57. La Suisse compte aujourd’hui 3 092 communes (3200 il y a cent ans). Chacune possède son conseil communal ou munic
69 par le maire (aussi nommé syndic ou président de commune , selon les cantons). La commune a le droit de lever des impôts, et pa
70 c ou président de commune, selon les cantons). La commune a le droit de lever des impôts, et parfois même d’exiger des services
71 res et des malades. Le contrôle du canton sur les communes se limite à examiner la conformité des décisions communales au droit
72 es rapports entre le gouvernement cantonal et les communes . Au point de vue purement formel, ces dernières jouissent uniquement
73 dération a admis le principe de l’autonomie de la commune … C’est à ces origines que nos cantons doivent de n’être jamais devenu
74 le préfet donne les ordres du pouvoir central, la commune n’est plus qu’un organe d’exécution et devient à son tour, comme l’ob
75 tion ». En Suisse, au contraire, les droits de la commune ne sont limités que par la loi, jamais par les supérieurs administrat
76 loi, jamais par les supérieurs administratifs. La commune décide en première instance, et le canton n’intervient qu’en appel. C
77 ée par expérience directe. L’origine ancienne des communes suisses a laissé des traces notables dans leur organisation présente.
78 ation présente. C’est ainsi que l’on distingue la commune « bourgeoise » comprenant les descendants des familles fondatrices, e
79 t les descendants des familles fondatrices, et la commune politique, qui englobe aussi les agrégés de plus fraîche date. Seuls
80 s possèdent la bourgeoisie d’honneur de plusieurs communes — jusqu’à 10 ou 12 — et y jouissent théoriquement de tous les droits
81 de mentionner.) La vie civique, dans les petites communes , surtout rurales, n’a pas beaucoup évolué depuis le temps des Louable
82 des « familles aptes à régner ».) Le président de commune , parfois appelé syndic ou maire, d’une de nos villes, est aujourd’hui
83 1860, 66 % des Suisses vivaient encore dans leur commune d’origine, 27 % dans une autre commune de leur canton, 7 % dans d’aut
84 dans leur commune d’origine, 27 % dans une autre commune de leur canton, 7 % dans d’autres cantons. Aujourd’hui, c’est en moye
85 son pouvoir d’assimilation. Faut-il croire qu’une commune est semblable à un corps ? Toutes ses cellules éliminées et remplacée
86 et ses rides. Ce n’est pas tout. Les plus grandes communes de Suisse, telles que Zurich (un demi-million d’habitants), sont en t
87 uartier se bâtisse loin du centre, on en fera une commune nouvelle. Toutefois, avant que cette commune ait pris racine, le cant
88 une commune nouvelle. Toutefois, avant que cette commune ait pris racine, le canton se verra requis de lui accorder des subven
89 on et le brassage des habitants pour l’esprit des communes et leur autonomie. Le même problème se pose d’ailleurs pour les canto
90 epter franchement l’idée nouvelle de complexes de communes complémentaires, qui partageraient les frais de certains services tro
91 ons et leur « souveraineté » L’indigénat d’une commune donne droit de cité dans un canton. Au commencement de la Suisse et d
92 que — phylogenèse et ontogenèse — il y a donc les communes , non les cantons. Ceux-ci se sont formés beaucoup plus tard, et de ma
93 ysans libres, associés en coopérative, firent une commune  : ainsi le Pacte de 1291 est-il conclu entre « les gens de la vallée
94 il conclu entre « les gens de la vallée d’Uri, la commune de la vallée de Schwyz et la commune de ceux de la vallée inférieure
95 ée d’Uri, la commune de la vallée de Schwyz et la commune de ceux de la vallée inférieure d’Unterwald ». D’autres ne furent d’a
96 t, bien distinct de celui des Ligues suisses. Ses communes s’organisèrent en juridictions, groupant plusieurs villages, et chacu
97 -Dei) qui n’avaient d’autre lien qu’une assemblée commune délibérant sans nul pouvoir de décision. Ce régime d’anarchie presque
98 utés qui devaient peu à peu former la Suisse. Les communes , les cités, les ligues et les républiques souveraines portaient en al
99 saurait pratiquement résider que dans la mise en commun de leurs forces. La centralisation qu’ils acceptent, dans certains do
100 as exclusivement en ouvrier, mais en membre de la commune religieuse, ou de la commune « bourgeoise », ou encore en membre de t
101 mais en membre de la commune religieuse, ou de la commune « bourgeoise », ou encore en membre de telle ou telle localité. » Cet
102 roques des communautés de base et de leur service commun , donc en fait : des cantons et de leur fédération. Car la fédération
103 Conçue pour permettre aux cantons de réaliser en commun des tâches qui dépassaient leurs forces isolées, elle est à leur serv
104 des autres pour pouvoir accepter des institutions communes . L’exemple de la Suisse nous inciterait à renvoyer dos à dos les deux
105 attachés aux mêmes institutions, aux mêmes règles communes arrangées de telle sorte qu’elles leur permettent de rester différent
106 sont Suisses, non pas à cause de quelque qualité commune , soit naturelle, soit culturelle (langue, race, confession, caractère
107 à l’école qu’à l’armée qu’il est dû. L’empreinte commune la plus profonde que reçoivent les citoyens suisses leur est donnée p
108 s aux membres bien articulés, c’est l’attachement commun à leurs institutions, c’est le lien fédéral, le pacte perpétuel. Si l
109 enance politique vient à s’épanouir dans l’amitié commune , alors un peuple atteint ce qu’il y a de plus haut. Je ne connais pa
110 Démocratie et fédéralisme. Confédération, canton, commune , dans La Démocratie suisse, 1948, p. 135. Cf. du même auteur : L’Auto
8 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les paradoxes de la vie économique
111 des problèmes sans précédent aux entreprises, aux communes , et au pouvoir fédéral. Il faut les loger, mais où ? Il faudrait les
112 st une activité collective, dépendant surtout des communes bourgeoises. Le régime de la petite propriété rurale ne peut se maint
113 serait trop onéreux pour l’exploitant, des caves communes , des services de vente et de transport. Elles offrent l’exemple d’une
114 , en 1940, pour laquelle nous avions travaillé en commun , et c’est aussi l’image que nous laissent ses écrits et ses propos. C
115 més ou à une littérature politique passionnée. Le commun dénominateur entre les classes, si dangereusement réduit dans d’autre
116 hé élargi. La multiplicité des cellules de base —  communes et entreprises, cantons et cartels régionaux — tend à ralentir l’évol
117 st produite en dépit de l’opposition de plusieurs communes montagnardes, qui refusaient — à la suite de votes populaires — de ve
118 resques pour qu’on y construise des barrages. Ces communes se sont toutes laissé convaincre, finalement, par des arguments jurid
9 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Interaction de l’économique et du politique
119 es, entraîné deux tiers des citoyens loin de leur commune d’origine, attiré dans le pays tant de travailleurs étrangers inassim
120 étences respectives des membres et de l’organisme commun qu’ils se donnent. C’est aussi, et c’est même avant tout, une méthode
121 r et de qualité, chaque fois que l’on passe d’une commune à l’autre, ou au mieux d’un canton à l’autre. » Accordons ce point au
122 ssant de relier tant de petits États. Bien peu de communes seraient en mesure de se charger de la section d’autoroute qui traver
123 a Confédération, après consultations répétées des communes pour le tracé. Les cantons demeurent les maîtres d’œuvre pour le tron
124 celles des cantons. Le processus d’association de communes qui a formé les cantons, puis l’association des cantons qui a constit
125 et pour soi, mais l’utilité de chacun et le bien commun des membres associés. Si maintenant — sous l’influence d’une concepti
10 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La morale quotidienne et le climat de culture ou comment on vit dans une fédération
126 es de velours rouge, pour quelque usage ignoré du commun . Presque toujours elles étaient vides. En troisième on retrouvait, co
127 rtis des conditions de la productivité. Le fonds commun sur lequel peuvent compter syndicalistes, patrons et gouvernants, c’e
128 facilement81 et passe sans nulle difficulté d’une commune ou d’un canton à l’autre, mais reste en général fidèle à son métier.
129 ion ? Autrefois, on se mariait dans la tribu : la commune , le milieu, « nos familles », et très rarement hors du canton, et dan
130 ontre celui qui ferait mine de dépasser la mesure commune et d’être un chef. Un Führer suisse est impensable, et même l’essai d
131 sse son aventure. De là peut-être certains traits communs aux Suisses qui se sont illustrés dans les domaines les plus divers.
132 en démontrant qu’il fait une œuvre utile au bien commun . Et c’est pourquoi les Suisses qui ont excellé furent presque tous, à
133 chose qui lie toutes ces œuvres et leur offre une commune mesure ; sans quoi l’on ne saurait parler d’une culture cohérente et
134 ons implicitement dans toutes nos œuvres, le fond commun sur lequel se détache notre individualité, et dont elle tire ses nour
135 à se différencier, à s’individualiser sur ce fond commun . Si je cherche pourquoi et en quoi les Suisses romands, par exemple,
136 s républiques fondées sur une large autonomie des communes  ; 4° Le protestantisme est majoritaire en Suisse romande ; il a déter
137 Par ses allégeances civiques, il se rattache à sa commune , à son canton, et à la Confédération ; par son allégeance religieuse,
138 ent aux sources les plus variées de notre culture commune , germaniques et anglo-saxonnes autant que françaises et latines. Et s
139 ni frontières politiques ; et par des traditions communes à tous nos peuples, comme la grecque, la romaine, la judéo-chrétienne
140 pays, plus vrai que ne le croyait son peuple, une commune d’artistes avec ses clans, ses partis et ses brouilles féroces, très
141 u moins d’une attitude d’esprit qui fut longtemps commune aux créateurs issus de nos divers cantons. La Nouvelle Héloïse, premi
142 umain : à cela peut-être se résument leurs traits communs car par ailleurs tout les oppose. Jeune pasteur en Argovie, et social
143 on affirmation d’un Dieu totaliter aliter et sans commune mesure avec les intérêts de la tribu, essentiellement protestant par
144 nce108, mais qu’il faut plutôt l’attribuer à leur commune formation bâloise d’historiens scrupuleux mais sûrs artistes, héritie
145 des monades. Il implique au contraire la mise en commun des efforts lorsque la dimension des tâches l’exige, qu’elles soient
146 que mal ; il suppose la coopération et la mise en commun des faiblesses, d’où naîtra seule la force requise — en dépit de l’ar
147 s exigeaient de ses habitants une ingéniosité peu commune dans la mise en œuvre la plus efficace de ce qu’ils arrivent à se pro
148 diversité résulte peut-être moins d’une histoire commune que d’un enseignement uniforme de cette histoire ; et moins d’une sim
149 ne vaste église, depuis de nombreuses années, est commune aux deux cultes. Elle s’orne de deux tours jumelles, qui portent chac
150 complet du terme cette fois-ci, constitue donc le commun dénominateur de la pensée catholique et de la pensée réformée dans le
151 de l’enseignement supérieur, du vieux duel de la commune et de l’État, de la montée d’un « matérialisme jouisseur, calculateur
11 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La Suisse, dans l’avenir européen
152 , et j’ai suivi son labyrinthe, de la liberté des communes et des allégeances impériales jusqu’à cette renaissance des régions d
153 utuellement », mais qu’unissent les liens d’une «  commune législation… et subordination au corps de la république ». C’est une
154 d’existence autonome et les nécessités de mise en commun ou de création d’instruments communs. C’est dire qu’on redécouvre la
155 és de mise en commun ou de création d’instruments communs . C’est dire qu’on redécouvre la méthode du fédéralisme authentique. T
156 pour l’unité de base, doivent être construits en commun avec d’autres régions voisines. Seuls, ces réseaux superposés d’inter
157 culière obligation d’intervenir en faveur du bien commun de l’Europe. Telle serait à mes yeux la mission positive de la Suisse
158 ssus historique, englobant des siècles d’histoire commune à tous nos peuples et les diversités que l’on sait, le District fédér
159 ditionnelle des valeurs et des réalités d’intérêt commun pour l’Europe. De même qu’au xiii e siècle les premiers cantons avaie
160 ional. En devenant d’une certaine manière le bien commun de toute l’Europe, que perdrions-nous ? Les seuls droits dont nous re
161 erches n’aurait l’idée de voir dans cette mise en commun une diminution quelconque de son indépendance, bien au contraire : sa
12 1970, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Préface 1970
162 om : le Gothard, et par un concept politique : la commune autonome, élément de base des ligues et confédérations. Aujourd’hui l
163 e le profond symbole des origines, tandis que les communes et leurs fédérations vont devenir les mots-clés de l’avenir européen.
164 nements, d’autre part des dizaines de milliers de communes associées en régions, modules des sociétés futures. Reconnaissons ici
165 russe ou Piémont, mais d’une libre association de communes autonomes, sans autre but que le maintien de leurs libertés. Loin d’ê