1 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte
1 Byzance. Dans les deux cas, on propose une armée commune , un parlement européen, un tribunal d’arbitrage supranational, le tou
2 t il place le problème sur le plan « des intérêts communs et des engagements solides ». C’est déjà le Marché commun de Jean Mon
3 toute réunion d’hommes, il faut des institutions communes , il faut une organisation : hors de là, tout se décide par la force. 
4 t du canal de Panama. Ni la lutte contre l’ennemi commun ou contre les tyrans, ni le désir de paix, ni même la recherche de la
5 euf pays européens. Ils élaborent une déclaration commune , constatant la solidarité qui unit les peuples en lutte contre l’oppr
6 onomique avait demandé la création d’institutions communes , permettant la fusion des intérêts essentiels de nos nations : produc
7 e réveiller et d’entretenir le sentiment de notre commune appartenance à l’aventure spirituelle de l’Europe. ⁂ Cependant, l’ent
8 pas de l’occasion pour placer le cliché du « sort commun des idéaux au contact de la réalité » ! Car ce n’est pas notre idéal
9 — si le mot n’est pas trop fort — d’une politique commune dans l’industrie, l’agriculture et les transports, mais tout cela ne
10 t aujourd’hui faibles ou nuls, grâce aux mises en commun économiques, gouvernementales et privées, mais surtout grâce à notre
2 1970, Lettre ouverte aux Européens. I. L’unité de culture
11 naissance au Pacte du Grütli, conclu par trois «  communes de vallées » en 1291. Cette alliance « excluait » à peu près les neuf
12 firment en nous confondant tous dans une méfiance commune , qui va souvent jusqu’au mépris si elle ne s’arrête pas à l’envie. Vu
13 dres, nous ne voyons que des différences. Quoi de commun entre anciens et modernes, croyants et incroyants, conservateurs et p
14 érents cantons, nous n’aurions pas grand-chose de commun , pas assez, à tout le moins, pour former une entité reconnaissable à
15 une première définition de l’Europe. Rien de plus commun en effet à tous les Européens que leur goût de différer les uns des a
16 ensemble, qui n’a jamais encore connu de culture commune , s’il est vrai qu’elle essaie d’en confectionner une au moyen d’éléme
17 end sens et saveur dans le passé de notre culture commune . L’option fondamentale de toute recherche humaine conditionne non seu
18 t du monde et suppose une foi dans leur fondement commun , « fondement de l’être dans le monde, à savoir Dieu », comme l’écri
19 isses autonomes et fédérées, où tout était mis en commun , prend corps dans les formes sociales et les structures communautaire
20 es ordres monastiques et chevaleresques, puis les communes urbaines et rurales, avec leurs conseils et leurs ligues, et leurs pr
21 e affectif le plus généralement européen, le plus commun à tous les hommes de notre continent, et l’on peut voir en lui le plu
22 Saint-Empire, la Table ronde du roi Arthur et les communes , toutes leurs valeurs, tous leurs conflits et parfois leurs complicit
23 t du moi. Quant aux Américains, ils ont certes en commun avec nous l’héritage de la littérature, vulgarisé par Hollywood. Mais
24 ersités La pluralité des sources de la culture commune des Européens et les relations d’exclusion, de complémentarité ou d’i
25 . Il en résulterait autant de clans, de gangs, de communes ou de petits États. De fait, et très souvent, une cité, une région ou
26 ns les grandes nations, les valeurs de l’héritage commun ne cessent jamais d’être présentes, actuelles ou potentielles en méla
27 es conflits permanents constituent notre histoire commune . La première oppose des termes tout à la fois antinomiques et valabl
28 on de l’Europe et à la formation d’une conscience commune — condition préalable de tout civisme européen — c’est le nationalism
29 qui ne résulte de mille échanges, tissant l’œuvre commune des Européens ; et il n’en est pas une seule que l’on puisse étudier
30 t d’une différenciation (souvent tardive) du fond commun de la littérature européenne. Les agents formateurs et spécifiants de
31 donc spécifiquement européen. Quant aux éléments communs , relevons : a) Les civilisations que nous continuons. — Égypte, Mésop
32 procédés rhétoriques, structures. — Là, tout est commun  : l’épopée, le roman d’aventures, puis d’amour ; la ballade, le sonne
33 es, je veux dire : sans racines ou « antiquités » communes . Trois Indiens dont l’un parle l’urdu, l’autre le kanada, un troisièm
34 , il y avait déjà la littérature, et les éléments communs énumérés plus haut suffisent à constituer son unité, tant structurale
35 nullement à ne plus avoir qu’une seule allégeance commune  ; elle signifie bien au contraire une pluralité des allégeances. Il e
36 gnifiant ici toute communauté sociale effective : commune et entreprise, région, nation, fédération continentale…) Les problème
37 qu’ils relèvent de l’initiative privée, ou de la commune et de la région, d’un plan national, de groupes de régions transnatio
38 t… Le niveau éducatif s’abaisse jusqu’au plus bas commun dénominateur, et voici l’ironie : personne n’en tire bénéfice, même p
39 unité paradoxale consistant dans la seule volonté commune à tous de refuser l’uniformité. 24. Où sont les candidats à la rel
40 rent pour le rassemblement de la population de la commune Spoutnik. Un quart d’heure après, les travailleurs étaient alignés. S
3 1970, Lettre ouverte aux Européens. II. L’union fédérale
41 si hautement diversifiée que fonde notre culture commune , je répondrai que la solution se trouve dans les termes mêmes du prob
42 mps, multiplication des jumelages européens entre communes de ces mêmes régions, création d’organismes de coopérations multinati
43 séparatisme, au mépris de l’union dans l’intérêt commun . Tel est le malentendu tragique et ridicule qui bloque tous les effor
44 éralisme était une des formes politiques les plus communes employées par les sauvages » (Chateaubriand,, Amérique, Gouvernement)
45 is vitaux d’autonomie locale et de grands espaces communs , de participation efficace à la vie d’un groupe concret et d’horizons
46 teurs, à Göttingen, en 1964. L’université fut une commune libre au Moyen Âge. Toute vie civique, depuis la cité grecque, est co
47 ble assez vaste pour pouvoir se charger de tâches communes (telles que la défense, les affaires étrangères et la politique écono
4 1970, Lettre ouverte aux Européens. III. La puissance ou la liberté
48 op lâches : elles ne permettaient pas une défense commune efficace. Tout le monde admettait que les péages et douanes entre les
49 té rendue à l’usage de l’homme. Il faut mettre en commun à l’échelle fédérale continentale tout ce qui est nécessaire pour gar
5 1970, Lettre ouverte aux Européens. IV. Vers une fédération des régions
50 des régions anglaises, bénéficiant d’institutions communes (comme les cantons suisses), sinon de voix distinctes aux Nations uni
51 surer le développement de toutes leurs régions et communes — trop grands pour que leurs citoyens puissent y exercer normalement
52 ve ici son application majeure : Développons en commun ce qui est neuf. Laissons de côté les héritages du passé dont l’unifi
53 de régions « immédiates à l’Europe » — comme les communes libres médiévales étaient « immédiates à l’Empire » et tiraient de là
54 t-cinq États et installation d’un cordon douanier commun , par exemple.) Il n’y a jamais qu’une transition du projet au succès 
55 es praticables en ce domaine (unité d’habitation, commune ou entreprise, région, groupe de régions) et les moyens requis pour l
56 uelles ou affectives, qui n’ont pas de frontières communes , et la plupart du temps pas de frontières du tout. Si l’on exigeait q
57 ement d’un pays, c’est entre les provinces et les communes  : faute de quoi la vie politique abandonne les extrémités pour le cen
58 ion du pouvoir entre les échelons géographiques : commune , province (région), fédérations restreintes, enfin fédération de fédé
59 r ; distribuer et répartir l’État du niveau de la commune et de l’entreprise jusqu’au niveau continental : là, des Agences fédé
6 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte, suite et fin
60 véritables. Et la Cité européenne, fondée sur les communes et les régions librement fédérées du continent, peut seule en offrir