1 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Avertissement
1 e d’amour, et même ils ne s’en lassent jamais, si commun que soit le discours ; mais ils redoutent que l’on définisse la passi
2 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe de Tristan
2 yme de réalités collectives, ou plus exactement : communes . L’œuvre d’art — poème, conte ou roman — se distingue donc radicaleme
3 e philtre cesse d’agir (selon Béroul et l’ancêtre commun des cinq versions). Alors seulement Tristan se repent, Iseut se met à
4 effort d’abstraction, à l’extérieur du phénomène commun au romancier et au lecteur, pour qui assiste à leur dialogue intime,
5 le mal », dans une sorte de transcendance de nos communes conditions, dans un absolu indicible, incompatible avec les lois du m
6 eureuse dans le malheur d’amour que dans leur vie commune du Morois… ⁂ On sait d’ailleurs que par la suite, et bien que le phil
7 uer l’autre, ou de se tuer, ou de sombrer dans un commun naufrage. Ô vents, clamait encore Isolde, secouez la léthargie de ce
8 ortance est appréciable — mais dont la conscience commune doit renier l’intime évidence. Que la sécheresse d’une description ré
9 ’autre soit cause ou effet, ou qu’elles aient une commune origine — ces deux « passions » parlent un même langage, et chantent
3 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
10 ne institution en quelque sorte internationale », commune à tous les peuples d’origine celtique, du fond de la Bretagne et de l
11 romanistes dans leur conclusion unanime : rien de commun entre cathares et troubadours ! Mais l’irrépressible intuition des « 
12 mystiques qui s’entendent dans une idéalisation, commune  » et fondent ainsi une communauté — comparable à l’Église d’Amour des
13 e la Mère. L’apothéose religieuse de la femme est commune d’ailleurs à tous les courants mystiques du Moyen Âge indien… Le tant
14 gendes religieuses — d’ailleurs très anciennement commun au Midi languedocien et ibérique et au Nord irlandais et breton ; des
15 schenbach, « le roi Pescière » chez Chrétien) est commun aux orphiques, aux manichéens, et même aux premiers chrétiens ; la pi
4 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Passion et mystique
16 Non seulement son Agapè n’a pas le moindre trait commun avec l’Éros platonicien ou plotinien, mais encore elle figure la pure
17 13, bornons-nous à énumérer les principaux thèmes communs aux troubadours et aux mystiques orthodoxes : « Mourir de ne pas mou
18 a créée, passe dans les mœurs, et devient langage commun . Maintenant, quand un mystique veut exprimer ses expériences ineffabl
5 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
19 ont les traits constants témoignent d’une origine commune , d’une tradition fidèlement conservée. Toutes ces sectes en effet son
20 e et le matérialisme ont d’importants présupposés communs . L’extrême de la luxure touche parfois l’extrême de la chasteté exalt
21 de la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun  : tous deux ont l’épée à la main. ⁂ De la Régence à Louis XVI, Don Ju
22 eut-être aussi qu’elle ne lui donne que des idées communes . » Et plus loin : « Il y a peu de peines morales dans la vie qui ne s
6 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Amour et guerre
23 à des lois tout à fait distinctes, et privées de commune mesure. Il n’en va plus de même dans notre histoire à partir des xiie
24 oque. Il ne s’agit plus, désormais, d’une origine commune plus ou moins obscurément ressentie, mais bien d’un minutieux parallé
25 ’existence au Moyen Âge d’une règle effectivement commune à l’art d’aimer et à l’art militaire, et qui s’appelle la chevalerie.
7 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe contre le mariage
26 ée individuelle du bonheur, idée que l’on suppose commune aux deux conjoints dans le cas le plus favorable. Or s’il est assez d
27 tiviste. Gemeinnutz geht vor Eigennutz ! (Le bien commun prime l’intérêt particulier.) Et par tous les moyens spectaculaires,
28 rte d’un patrimoine de souvenirs et d’expériences communes , l’Américain a plutôt l’impression qu’il met de l’ordre dans sa vie e
8 1939, L’Amour et l’Occident (1972). L’amour action, ou de la fidélité
29 vous privez pas l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis retournez ens
30 lus profond non-conformisme. Elle nie la croyance commune en la valeur révélatrice du spontané et de la multiplicité des expéri
9 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
31 lisation du xiie siècle », ayant tout au plus en commun quelques figures de langage. Je souscris sans réserve à ce jugement.
10 1972, L’Amour et l’Occident (1972). Post-scriptum
32 stances plus ou moins magiques (p. 253) Quoi de commun à ces deux vieilles nations annexées au Domaine par la force et la ru
33 tous deux condamnés par l’Église, n’ont « rien de commun  », c’est à vous de le prouver. Voyons les preuves, ou à leur défaut l
34 a courtoisie et l’hérésie aient jamais eu rien de commun , même pas les lieux géographiques. Nous ne mentionnerons que pour mé
35 ela étaient orthodoxes ? Je retiens qu’ils ont en commun quelque chose de plus essentiel que ne le feraient croire les jugemen
36 l’un des traits qui nous paraissent constituer la commune substance de l’amour arabe et de l’amour provençal. » Et certes, si l
37 dre au salut, aller à Dieu, n’est-ce pas un thème commun aux troubadours, aux mystiques arabes, et sans nul doute à plus d’une
38 qu’elle savait bien qui avait toujours fait cause commune avec lui » (p. 236). Et si l’on me dit que l’Église se trompait en fa
39 isciples, qui le rejoignent dans sa retraite. Des communes — dirions-nous — se forment autour d’eux. On leur octroie des terres
40 formule où je retrouve la lettre de notre maître commun , Rudolf Kassner : « Bewusstwerdung ist identisch mit Formwerdung ». C
41 ie et d’une certaine conception du monde qui sont communs à toute une classe ou à toute une époque et que son évolution n’est p
42 fantile ou tribale — drogue, communautés hippies, communes sexuelles. À la lumière de cette dernière observation, on comprendra