1 1940, Mission ou démission de la Suisse. Avertissement
1 même souci de la personne et de son rôle dans la communauté  ; et tous, ils s’adressent à la Suisse, ou pour mieux dire, ils s’adr
2 1940, Mission ou démission de la Suisse. Le protestantisme créateur de personnes
2 pire des morts, ce mouvement de dissolution de la communauté primitive, c’est la naissance même de la Grèce. Sur le fond indistinc
3 ndividus se groupent pour constituer de nouvelles communautés (les thiases) comparables à la cité au sens moderne. Alors que la tri
4 outefois ce mouvement centrifuge par rapport à la communauté d’origine, s’il se confond d’abord, soulignons-le, avec l’intelligenc
5 sorte d’angoisse diffuse d’où naît l’appel à une communauté nouvelle et plus solide, où l’individu isolé retrouve des contraintes
6 istoire. La Grèce individualiste a triomphé de la communauté barbare du sang. Mais plus tard elle a sombré dans l’anarchie. Et à s
7 orme un vide social, une angoisse, un appel à une communauté . L’anarchie et la tyrannie, successivement, ont fait faillite. Quelle
8 sent possibles. Ou bien l’on cherche à recréer la communauté primitive, à base de sang et de liens sacrés : c’est une régression v
9 religion d’État. C’est là ce que j’appellerai une communauté régressive. L’autre possibilité de communauté, c’est celle qu’imagine
10 une communauté régressive. L’autre possibilité de communauté , c’est celle qu’imagine l’être spirituel. C’est l’espoir d’une sociét
11 élation inouïe. Il s’agit donc de l’attente d’une communauté progressive. La réalisation historique de la première possibilité s’e
12 e demeure persuadé que la seule possibilité d’une communauté progressive n’eût pas suffi à éveiller la volonté de la réaliser et d
13 e vue sociologique où je me place ici ? C’est une communauté spirituelle formée d’un grand nombre de petites communautés locales,
14 é spirituelle formée d’un grand nombre de petites communautés locales, que l’on pourrait appeler d’un terme moderne : des cellules.
15 it appeler d’un terme moderne : des cellules. Ces communautés ne sont pas fondées sur le passé ni sur des origines communes. « Il n
16 endent, c’est la fin des temps. Et cependant, ces communautés étranges constituent bel et bien les germes d’une société véritable.
17 spirituellement et socialement, l’Église est une communauté d’hommes qui sont à la fois libres et engagés. Libérés par Celui qui
18 , recréa, tout au long du Moyen Âge, une sorte de communauté sacrée, de société sacrale d’allure collectiviste. Il fallait le prév
19 Si la foi venait à disparaître ou à s’altérer, la communauté fondée sur la personne courait le danger d’une double déviation : d’u
20 réaction inévitable à la déviation romaine de la communauté catholique5. Entre ces deux déviations, contre l’oppression collectiv
21 oi serait confuse. » L’Église primitive était une communauté spirituelle de personnes, d’hommes nouveaux, à la fois libres et enga
22 s libres et engagés, constituant une multitude de communautés locales. Telles seront à nouveau les Églises réformées. Point de cent
23 é, autonome et pourtant responsable au sein de la communauté . Ainsi le citoyen calviniste, qui vit profondément et quotidiennement
24 a plus de recours, plus de pardon à espérer : la communauté spirituelle ne peut pas en appeler à une instance supérieure à l’État
25 ’il n’existe rien au-delà. Pour définir une telle communauté , reprenons une des catégories que nous définissions en débutant. La r
26 religieuse totalitaire, a créé le type même d’une communauté régressive, c’est-à-dire d’une communauté fondée sur le passé : le sa
27 e d’une communauté régressive, c’est-à-dire d’une communauté fondée sur le passé : le sang, la race, la tradition, les morts. Voil
3 1940, Mission ou démission de la Suisse. La bataille de la culture
28 et privées de commune mesure. Décadence de la communauté Je préciserai ce que j’appelle ici la commune mesure d’une civilis
29 rmidable et inconscient appel des masses vers une communauté humaine rénovée dans son esprit et dans ses signes extérieurs, l’appe
30 r de répondre au grand appel des peuples vers une communauté . Mais on a répondu trop vite, et surtout d’une manière incomplète. Or
31 sée qui peut nous orienter dès à présent vers une communauté solide et pourtant libérale ? Car tout vient de là, et tout dépend en
32 en même temps privé de relations concrètes. Or la communauté des hommes se fonde d’abord sur des relations charnelles et concrètes
33 e. Elle a pour effet mécanique de dissocier toute communauté naturelle. Et alors se produit le phénomène auquel nous avons assisté
34 éal réalisé, au ier siècle de notre ère, par les communautés de l’Église primitive. Le chrétien primitif est un homme qui, du fait
35 relation avec des frères, et l’introduit dans une communauté nouvelle. Voilà l’homme que j’appelle une personne : il est à la fois
36 histoire, la mesure de l’individu engagé dans la communauté . Cette œuvre n’est pas utopique : car je me refuse à nommer utopie le
4 1940, Mission ou démission de la Suisse. Neutralité oblige, (1937)
37 tal entre les droits de la personne et ceux de la communauté . 20. On pourrait signaler aussi la garde de la papauté, en tant qu’i
5 1940, Mission ou démission de la Suisse. La Suisse que nous devons défendre
38 ique, et surtout en allemand : Eidgenossenschaft, communauté de ceux qui ont fait serment. Mais ici encore, il nous faut bien voir
39 chef : au nom de la mission de la Suisse dans la communauté européenne. Non, la neutralité de la Suisse ne saurait être un privil
40 es, dont nous sommes responsables vis-à-vis de la communauté européenne. Je voudrais marquer d’une devise ce point central. Au Mo
41 ion d’un chrétien, placé par sa naissance dans la communauté des Suisses, doit naturellement s’insérer dans les données de fait qu
6 1940, Mission ou démission de la Suisse. Esquisses d’une politique fédéraliste
42 ie qu’il est responsable de sa vocation devant la communauté , il devient individualiste. Quand il oublie qu’il est responsable de