1 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (15 avril 1937)
1 me, justement, se doit de ne pas tenir compte. Un communiste traitera les dames Turc de « koulaks » et tout sera dit. Le marxisme
2 urnal local, par les garages ou à la Mairie, sont communistes et mènent les affaires du pays. Ils vont à toutes les conférences, pr
3 sont radicaux ou socialistes. Il vient aussi des communistes , de temps à autre. Il paraît que ça chauffe certains soirs. Mais le p
4 16 décembre 1934 À N… la mairie est tout entière communiste . Ceux des habitants qui ne le sont pas ne savent pas trop ce qu’ils s
5 , régulièrement. Mais faut-il donc penser que les communistes , eux, savent pourquoi ils le sont, et connaissent le marxisme ? On m’
6 it : ce n’est pas cela du tout, vous verrez. Être communiste dans ce pays, c’est tout simplement être à gauche, le plus à gauche p
7 s, les maisons. Dans ces maisons, il y a donc des communistes . Je demande au pasteur ce que c’est que ces communistes. — Voilà. Que
8 istes. Je demande au pasteur ce que c’est que ces communistes . — Voilà. Que vous dire de gens que je connais si bien ? C’est diffic
9 er en général de ses paroissiens. Mais s’ils sont communistes , ils ne doivent tout de même pas faire partie de votre église, pratiq
10 ils au temple le dimanche ? — Ça non. D’ailleurs, communistes ou pas, les hommes d’ici ne viennent guère au culte. Ce n’est pas l’e
11 s cercles d’hommes. Vous voyez le genre. — Et les communistes y viennent ? — Bien sûr, le maire en tête. Et ils discutent, et même
12 ttendent tous les ordres de lui. À la fin, un des communistes se lève et résume le débat : « En somme, dit-il, si nous ne croyons p
13 orgueilleux ? » En général, on peut dire que les communistes sont les plus intelligents du village. Ce sont eux, et eux seuls, qui
14 se présente pour les soutenir. Ils vont au parti communiste parce qu’il n’y a rien d’autre et personne d’autre… Ce seraient souve
15 illeurs ma conclusion, on me classera fasciste ou communiste . Et pourtant, la mission de l’écrivain n’est-elle pas justement d’édu
16 aux brutales jeunesses bottées ? » 25 avril 1935 Communisme . — Dans la petite librairie grande ouverte sur la rue principale, je
17 l glousse d’un air malin). — On sait bien, dit le communiste , que vous avez toujours soutenu les gros qui pressent les petits ! — 
18 es deux hommes, je n’hésite pas : je vote pour le communiste . C’est un Méridional du type sérieux, un de ces hommes qui pourraient
19 imple question de tempérament. Peut-être aussi le communiste n’est-il pas encore parvenu à « mettre de côté » autant qu’il le voud
20 e « chrétienne » — il faut bien dire que le parti communiste est une sinistre trahison des pauvres hommes. Beaucoup, je le sais, r
2 1937, Articles divers (1936-1938). Lénine, Staline et la littérature (17 avril 1937)
21 ril 1937)l Pour lutter contre le fascisme, les communistes paraissent avoir compris qu’il faut défendre la culture. Le malheur e
22 ille impitoyablement les réunions et se moque des communistes qui ne font que siéger et siéger encore. Je ne sais ce qu’il faut pen
23 Je ne sais quelle était l’intention des éditeurs communistes de ce choix. Il en ressort à l’évidence que les « idées » de Lénine s
3 1937, Articles divers (1936-1938). Changer la vie ou changer l’homme ? (1937)
24 e ou changer l’homme ? (1937)q Variations du communisme Opposez les dogmes chrétiens aux axiomes de Marx et d’Engels, les
25 es chrétiens aux axiomes de Marx et d’Engels, les communistes vous répondront, non sans apparence d’à-propos, que l’opération les l
26 s régimes fascistes. Essayez d’en conclure que le communisme c’est cela, s’il se confond, comme on nous l’affirmait, avec ses effe
27 alors de quoi donc parle-t-on lorsqu’on parle de communisme  ? Où le prendre ? En quoi peut résider l’identité d’une doctrine qui
28 !) par des nécessités dites « dialectiques »… Les communistes sincères comprendront-ils que cette méthode figure aux yeux de qui n’
29 ’identité foncière et la continuité de l’attitude communiste , au travers des contradictions violentes de ses témoignages successif
30 l’acte initial mais aussi la passion constante du communiste conscient et conséquent. C’est ce mouvement profond qui légitime, à s
31 fait de toutes les sociétés passées, y compris le communisme primitif, correspond formellement, dans le diagnostic chrétien, la re
32 ut comprendre pourquoi la pratique et les fins du communisme contredisent radicalement la pratique et les fins du christianisme, d
33 rine » marxiste, d’« idéologie », de « tactique » communistes . Mais ce serait introduire une confusion irrémédiable que de parler d
34 résentent la volonté du vrai chrétien et celle du communiste militant, ont tenté la synthèse pratique des deux croyances, qu’ils e
35 it, et les distinctions décisives. La pratique du communisme n’est justiciable, en soi, que d’une critique politique, économique,
36 ritique théologique, ce sont les buts derniers du communisme et les postulats qu’il suppose. Qu’on me permette ici d’être un peu s
37 du chrétien suffit à expliquer tout le reste. Le communisme prépare un paradis terrestre, le paradis temporel de l’homme ; le chr
38 i commence donc par la fin que visait l’espérance communiste . Il possède déjà l’essentiel, que Marx voyait au terme de l’histoire 
39 aque le monde ! Mais un homme qui se convertit au communisme ne se rattache pas à une Présence actuelle. Il fait un pari dont l’ob
40 l’histoire n’ayant jamais connu de réalisation de communisme . Ainsi, des deux, c’est le marxiste qui est l’utopiste ; et c’est le
41 é de mes espérances. » Mais l’espérance finale du communisme , c’est la libération de l’homme. Et moi je lui montre un homme libéré
42 e libéral. Le fait est que la grosse majorité des communistes suit Staline. D’où il résulte à l’évidence que pour la grosse majorit
43 ulte à l’évidence que pour la grosse majorité des communistes , le mensonge, la haine, l’oppression, l’hypocrisie suprême nommée « r
44 ’un vrai chrétien juge bon de s’inscrire au parti communiste ou de militer en sa faveur : l’alternative où il se place est sans is
45 ment cette foi qu’il croyait mieux servir dans le communisme  ; ou bien il tâche de n’agir qu’en chrétien ; mais alors il devient u
46 , qui me faisaient prendre parti contre le régime communiste . On nous donne à choisir entre deux sortes de matérialisme. Mais le c
47 hoisir entre deux sortes de matérialisme. Mais le communisme , au moins, voulait changer le monde… Contre les arguments démagogique
48 te, après Berdiaev, après Gide : la « vérité » du communisme résulte de la trahison du christianisme par la chrétienté. Toutes les
49 er contre la tentation spiritualiste. 41. « Le communisme n’est pas pour nous un état qui doive être créé, un idéal… Nous appel
50 état qui doive être créé, un idéal… Nous appelons communisme le mouvement effectif qui supprimera la réalité présente. Les conditi
51 ortante à l’extrême ! Mais combien oubliée par le communiste moyen de nos jours ! 49. Selon Karl Barth, par exemple, la dogmatiqu
52 très bien être anéanti chez l’homme par un régime communiste .) Que reste-t-il dans l’être humain d’absolument irréductible à toute
53 out bolcheviste est un criminel en puissance. Les communistes représentent chez nous, en général, l’élite de leur classe. Je ne les
54 alitaire, disait récemment Victor Serge, écrivain communiste d’opposition, au retour de sa déportation en Sibérie. q. « Changer l
55 . q. « Changer la vie ou changer l’homme ? », Le Communisme et les chrétiens, Paris, Plon, 1937, p. 203-233.