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l’amour mortel, c’est-à-dire de l’amour menacé et
condamné
par la vie même. Ce qui exalte le lyrisme occidental, ce n’est pas le
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ls éveillent, la passion même qu’on apporte à les
condamner
quelquefois, tout cela dit assez à quoi rêvent les couples, sous un r
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t que nos morales officielles et notre raison les
condamnent
. L’obscurité du mythe nous met donc en mesure d’accueillir son conten
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ut sera livrée à une troupe de lépreux et Tristan
condamné
à mort. Il s’évade (scène de la chapelle). Il délivre Iseut, et avec
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, va-t-on penser, qui se conforme aux lois qui le
condamnent
, afin de mieux se conserver ! D’où peut venir cette préférence pour c
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icieux ». Toute condamnation serait vaine : on ne
condamne
pas le vertige. Mais la passion du philosophe n’est-elle point de méd
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ssion de l’objet désiré et l’expression de ce qui
condamne
ce désir. Ainsi l’interdiction reste affirmée, et l’objet reste inavo
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i a voulu son destin : Ce terrible philtre qui me
condamne
au supplice, c’est moi, moi-même qui l’ai composé… Et je l’ai bu à lo
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ette passion qui le blesse et que toute sa raison
condamne
? Pourquoi veut-il cet amour dont l’éclat ne peut être que son suicid
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er le rôle de cette « emprise » magique, se verra
condamné
à rendre la passion moins inhumaine, plus acceptable aux yeux du mora
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nues tendent à sublimer l’homme, et aboutissent à
condamner
sa vie « finie ». Le dieu Éros exalte et sublime nos désirs, les rass
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Occident que dans les siècles où elles se virent
condamnées
par le christianisme officiel. Et c’est ainsi que l’amour-passion, fo
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riage. Mais cette ferveur renouvelée pour un dieu
condamné
par l’Église ne pouvait s’avouer au grand jour. Elle revêtit des form
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t le droit de se marier et de vivre dans le monde
condamné
par les purs, sans s’astreindre à tous les préceptes de la morale éso
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rappellerons l’exemple des sectes gnostiques, qui
condamnaient
aussi la création, et en particulier l’attrait des sexes, mais déduis
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ène et aux frères ortliebiens de Strasbourg, tous
condamnent
le mariage, — que par ailleurs, le pape-moine Grégoire VII vient d’in
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n qu’elles fussent mariées — que le mariage était
condamné
par leur Église. Beaucoup de troubadours — cela n’est pas douteux — é
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or, célèbre par sa cour d’amour où le mariage fut
condamné
. Chrétien avait écrit un Roman de Tristan dont les manuscrits sont pe
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» et lui font sanctionner après coup tout ce que
condamnent
, aux yeux de Gottfried et des hérétiques de son temps, l’Évangile « p
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e évasion hors de ce monde mauvais, la sensualité
condamnée
en même temps que divinisée, l’effort de l’âme pour échapper à l’inor
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ions hérétiques et de telles institutions qui les
condamnaient
farouchement, les obligeant par cette condamnation à s’exprimer en sy
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longtemps que dans les textes « historiques ». On
condamna
ses doctrines en France dès le xie siècle, à Orléans, dans le Poitou
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la Grâce, chez les troubadours… 85. Les cathares
condamnaient
la guerre et toute forme d’homicide, légal ou non. Et en place de fau
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essus (voir II, 4). Sankara refuse le monde et le
condamne
sans appel : le nirvana ne peut accueillir le samsara (qui est la vie
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e fut pas en odeur de sainteté. Le pape Jean xxii
condamna
même ses thèses les plus hardies dans une bulle de 1329. L’une des th
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hardies dans une bulle de 1329. L’une des thèses
condamnées
, la dixième, est ainsi reproduite dans la bulle : « Nous nous métamor
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r Jean de Meung, la tradition antique — celle qui
condamne
la passion comme une « maladie de l’âme » — se transmettra aux partie
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t à la matière (ou l’inverse), et un dualisme qui
condamne
la matière au nom de l’esprit, l’histoire des sectes gnostiques et ma
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Mais faute d’atteindre cette limite, un Racine se
condamne
et nous condamne à goûter une mélancolie de nature essentiellement tr
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indre cette limite, un Racine se condamne et nous
condamne
à goûter une mélancolie de nature essentiellement trouble. L’Éros cou
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pleinement lucide. Car sa lucidité l’obligerait à
condamner
ce qu’il n’ose chérir que dans son cœur le plus secret, et sans se l’
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é à le faire mourir : mais d’une mort que l’Amour
condamne
, d’une mort selon les lois du jour et de la vengeance, brutale, accid
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atériellement cette religion, l’Église romaine la
condamnait
à se propager sous la forme la plus ambiguë et peut-être la plus dang
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tesse et de civilité. Il n’était plus question de
condamner
la vie. Et « l’instinct de mort » semblait neutralisé. ⁂ C’est sur ce
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i par aucun texte univoque de l’Évangile201. Elle
condamnait
la procréation comme relevant de la loi du Prince des ténèbres, c’est
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thique » (c’est la « plénitude du temps ») ; puis
condamne
enfin ce mariage, suprême obstacle du « stade religieux », puisqu’il
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ur) ne peuvent que nous en détourner. Kierkegaard
condamna
d’abord les pasteurs qui refusaient le célibat ; puis Luther et Calvi
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homme naturel ne pouvait pas l’imaginer. Il était
condamné
à croire Éros, à se confier dans son désir le plus puissant, à lui de
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e ses termes. Je l’ai dit et j’y insiste encore :
condamner
la passion en principe, ce serait vouloir supprimer l’un des pôles de
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fait cela n’est pas possible. Le philistin qui «
condamne
» de la sorte et à priori toute passion, c’est qu’il n’en a connu auc