1 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Sur plusieurs siècles de silence « européen »
1 es » de l’Europe53. Ainsi les historiens modernes considéreraient comme le sommet de l’Europe — son « toit », dit l’un d’entre eux — ce
2 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Premiers plans d’union
2 qui peuvent nous procurer le bonheur…57 Si nous considérons le village, dont la fin est le concours agréable des personnes et des
3 ce, il est complètement détruit. Ensuite, si nous considérons la cité, dont la fin est le bien-vivre et le mieux-vivre, un gouverne
4 emiers parents, cause de toutes nos erreurs, nous considérons les mœurs des hommes et les événements, nous ne trouverons nulle part
5 e dernier sujet lui tient notamment à cœur, il le considère comme étroitement lié à celui de « l’abréviation des guerres ». Nous
3 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Le problème de la guerre et l’essor des États (xvie siècle)
6 ns la seconde tout tend à l’étouffer. Que si l’on considère toutes les contrées de l’Europe, on constate qu’elles furent remplies
7 États. Et ceux qui agissent de cette manière sont considérés comme des chrétiens ? Ainsi souillés de sang osent-ils entrer dans le
8 e Christ, le conciliateur de toute chose. Et nous considérons cette dissemblance de noms communs à chaque pays, comme un motif suff
9 tre connaissance : Tommaso Campanella (1568-1639) considère à la fin du siècle que la Réforme a provoqué une rupture de l’« unité
4 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Les grands desseins du xviie siècle
10 s, Hespagnol, et Indien ? Je ne le puis, quand je considéré qu’ils sont hommes comme moy, que je suis subjet comme eux à erreur e
11 s et divins esprits pénétrent bien plus loing, et considèrent que l’harmonie du monde est composée de diverses humeurs, et que ce q
12 trois ans. Les décisions du Conseil devront être considérées par tous les États comme exécutoires et définitives. À l’égard de ce
13 us ; car, nous autres Européens, nous devons être considérés comme des voyageurs embarqués sur un seul et même navire. Je ne puis
14 plus d’inclination à l’approfondir que plus je le considère , et ce par différents côtés, plus je le trouve avantageux aux souvera
5 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Perspectives élargies
15 r le service du genre humain tout entier ; car je considère le Ciel comme la Patrie et tous les hommes de bonne volonté comme les
16 heureux… Leibniz, conseiller de Pierre le Grand, considérait que le rôle de la Russie devait être celui d’un trait d’union chrétie
6 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — L’Europe des lumières
17 l’histoire n’a rien à comparer là-dessus, si l’on considère l’immensité des dépenses, la grandeur des engagements, le nombre de t
18 s, ce brillant asile des sciences et des arts ; à considérer nos beaux discours et nos procédés horribles, tant d’humanité dans le
7 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Évolution : vers le progrès ou vers la décadence ?
19 principal de l’Université d’Édimbourg, peut être considéré comme le premier historien qui ait pris pour objet de son étude l’Eur
20 it pris pour objet de son étude l’Europe entière, considérée comme unité, non comme une addition de chroniques régionales. Le lect
21 permis à un philosophe d’étendre ses vues, et de considérer l’Europe entière comme une république dont tous les habitants ont att
22 ntraires à leurs propres maximes. Le cosmopolite considère donc les différents régimes existants comme autant … d’échafaudages
23 le que tous nos concitoyens ne peuvent plus guère considérer l’homme comme plus sage et plus honnête qu’ils ne l’ont été eux-mêmes
8 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Plans d’union européenne contemporains de la Révolution
24 e… Que toutes les nations de l’Europe puissent se considérer comme appartenant à un seul État, que leurs intérêts soient communs,
25 berté folle à une liberté raisonnable, et si l’on considère cela comme de la barbarie, comme un manque de civilisation et comme u
26 estinent à de plus vastes conquêtes. […] Quand on considère la méchanceté de la nature humaine, qui se montre à nu dans les libre
27 cquis grâce à une guerre ne peut jamais, si on le considère selon une optique juste, compenser les pertes que tout conflit armé e
9 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (I)
28 s pays étrangers qui ont la même foi que lui et à considérer leurs problèmes et affaires comme les siens. Pour la première fois de
29 us. Johann Gottlieb Fichte (1762-1814) peut être considéré comme le premier et le plus impitoyable théoricien du nationalisme en
30 ait un ennemi ou un barbare. On peut au contraire considérer les peuples de la nouvelle Europe chrétienne comme formant une seule
31 stitution de l’État, n’en ayant point en fait, se considéraient et se comportaient comme une seule nation, s’ils se mêlaient, voyagea
32 ereur moderne qui, sans doute à l’origine, ne fut considéré que comme général de la chrétienté, devant être pour l’Église entière
33 laient suivre. Et cependant, il serait injuste de considérer Fichte sous le seul aspect d’un précurseur de l’Anti-Europe des natio
34 décisive, dont Hegel a dû se souvenir : On peut considérer l’existence d’un État en soi ou par rapport aux autres États ; l’Euro
35 la Pologne, quelques États d’Italie peuvent être considérés après les trois puissances qui tiennent l’équilibre, parce que leur a
10 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — L’Europe des adversaires de l’empereur
36 e hors des bornes de la patrie, cette habitude de considérer les intérêts de l’Europe, au lieu des intérêts nationaux, sera pour c
37 des papes et Luther ; c’est une pauvre manière de considérer l’histoire que de l’attribuer à des hasards. Le protestantisme et le
11 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Goethe
38 cher à quelque chose de particulier et vouloir le considérer comme un modèle, que ce soit la littérature chinoise, ou serbe, que c
39 ésentent toujours l’homme harmonieux. Nous devons considérer tout le reste uniquement sous l’aspect historique et nous approprier
12 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (II)
40 qu’on rapprochera de celles de Hegel sur l’Europe considérée comme « fin de l’Histoire »)185 reviennent maintes fois dans Europa e
41 et peuplades. Cette liberté originelle doit être considérée , par opposition à l’Asie, comme le caractère distinctif de l’Europe.
42 isse trouver : l’Europe. Il se propose donc de … considérer exclusivement le développement effectif des populations les plus avan
43 tions diverses devraient être ainsi simultanément considérées , ce qui, à mon gré, rendrait le problème essentiellement insoluble. S
13 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’harmonie entre les nations libérées à l’anarchie des États souverains
44 re humaine… En dépit de cela, le siècle dernier a considéré que l’excellence de la culture consistait à nier les différences entr
45 rdérienne d’une Europe des « nationalités » qu’il considère , un peu à la manière de Fichte, comme une étape indispensable de l’év
46 non point unisson » comme disait Goethe : Herder considérait l’humanité entière comme une grande harpe dans les mains du grand maî
47 ou de la race. Ce fait apparaît clairement si on considère sa structure entrecoupée de mers et de grands fleuves, ou sa températ
48 as sont très différents. Car la France de 1848 se considère comme une nation qui vient de renaître, dans une Europe rénovée par l
49 hique contient le mal sans mélange de bien… Si je considère la civilisation catholique dans sa réalité historique, je dirai que s
50 n’ai pas besoin d’être prophète ; il me suffit de considérer l’ensemble des événements humains de leur seul et vrai point de vue,
14 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un idéal de compensation : les États-Unis d’Europe
51 iberté des États associés. Les États européens se considèrent comme des personnes souveraines et sont tous décidés à affirmer leur
15 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un problème séculaire : la Russie et l’Europe
52 ons tout à l’heure plus longuement) : Lorsque je considère l’état où sont déjà arrivées plusieurs nations européennes et celui o
53 squ’ici, réside en ce que les peuples de l’Ouest, considérés dans leurs perpétuelles mutations et révolutions, se trouvent en même
54 te du mouvement révolutionnaire ». Au reste, Marx considérait que les États-Unis devaient former part intégrante de l’Occident et i
55 onnu le caractère particulier de la Russie, l’ont considérée comme un pays arriéré, en face de ce type occidental qui représentait
56 oire de notre civilisation. Cette façon à nous de considérer la littérature universelle est un phénomène à peu près sans exemple c
16 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’historisme au pessimisme
57 e complexe des États chrétiens d’Europe doit être considéré comme un ensemble, en quelque sorte comme un État. Certes, Ranke a v
58 stoire de la vie et des souffrances de l’humanité considérée dans son ensemble. Et cependant l’Antiquité a déjà, pour certaines ra
59 sarcasme aussi bien qu’à l’éloge, selon l’époque considérée . Or il se trouve que les époques qu’il vénère ou qu’il méprise sont l
60 esprit ne mettrait plus tant de complaisance à se considérer comme un « péril » Mais nous, nous qui ne sommes ni jésuites, ni démo
61 emprunterons nos conclusions sur le xixe siècle, considéré comme « Siècle du nationalisme » : tel est le titre d’un article qu’i
17 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — « Tout s’est senti périr »
62 aient loin des nôtres. On s’est remis après lui à considérer les hectares du voisin et à raisonner sur l’instant. Les misérables E
63 les meilleures époques sont déjà révolues. Mais à considérer l’histoire de la terre, nous prenons conscience de ce que notre entre
18 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — Crépuscule ou nouvelle aurore ?
64 leur action. Qu’en est-il de l’Europe elle-même, considérée comme unité, et face au Monde du xxe siècle ? A-t-elle trahi sa voca
19 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des fédérations. De l’Unité de culture à l’union politique
65 lon lui, mérite d’être nommée « européenne ». Je considérerai comme européens tous les peuples qui ont subi au cours de l’histoire
66 modèle parfait permettant de juger le passé, et à considérer toute l’histoire comme un processus inévitable, dont l’état actuel de
67 hies sur le même plan que celle des Grecs, et les considèrent simplement comme des configurations historiques variées relevant d’un
68 té : Lorsqu’on vient de l’Ouest, on est enclin à considérer l’Europe comme le pays des idées générales. Si l’on vient de l’Est, i
69 et la Réforme. Désormais : La science n’est plus considérée comme une pure spéculation de l’esprit, à la façon des Anciens, ni co
70 ce, tandis que l’Américain et le Russe soviétique considère l’existence de l’opposition comme l’indice d’un mauvais fonctionnemen
71 rtir, pour un instant, de sa peau d’Occidental et considérer la lutte entre le monde et l’Occident avec les yeux des non-Occidenta
72 s l’œuvre des deux écrivains (que les Soviétiques considèrent comme décadents), à savoir James Joyce et Marcel Proust. Ce sont deux
73 gémonie de l’Europe ; où il devient impossible de considérer plus longtemps la Russie et l’Amérique comme des colonies de culture
74 e culture qu’elle ne possède point et que chacune considère son lot de tradition européenne comme son œuvre propre et originale,
75 se sont attachés les historiographes de l’Europe considérée comme unité de culture. C’est pourquoi la plupart — de Dawson à Heer
76 ne s’explique point par les histoires nationales considérées comme des « monades sans fenêtres », des entités immuables : elle n’e
77 re français et le caractère allemand pouvait être considérée comme d’une importance primaire. Aujourd’hui c’est la conscience de l
78 on devoir envers l’État ; et il est exorbitant de considérer comme le devoir suprême de l’individu celui qui le lierait à quelque
79 aine de la poésie, que le romantisme nous faisait considérer comme le plus « typiquement national » et le plus fermé aux échanges3
20 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Appendice. Manifestes pour l’union européenne, (de 1922 à 1960)
80 dernière tentative pour unir des États souverains considérés comme raisonnables, échouait devant le déchaînement de souverainetés
81 mouvements de résistance soussignés s’engagent à considérer leurs problèmes nationaux respectifs comme des aspects particuliers d