1 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe de Tristan
1 er des confusions de notre langue, les poètes ont coutume de rapporter les mots à leurs origines lointaines, c’est-à-dire à la
2 de règles et de cérémonies qui n’est autre que la coutume de la chevalerie médiévale. Or les « ordres » de chevalerie furent so
3 xiie siècle entre la règle chevaleresque et les coutumes féodales. Peut-être n’a-t-on pas assez marqué à quel point les romans
4 réponse ne paraît convaincante qu’en vertu d’une coutume paresseuse de notre critique littéraire. En vérité, elle ne répond à
5 de la vie. En tout cela, Tristan n’obéit qu’à la coutume féodale des chevaliers : il s’agit de faire preuve de « valeur », il
6 res « folies » dont elles se sentent menacées. La coutume de la chevalerie fournira donc le cadre du Roman. Et nous avons marqu
7 té d’illustrer, entre la loi de chevalerie et les coutumes féodales, nous a permis de surprendre le mécanisme de ces contradicti
2 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
8 à ces fins. Ces mêmes remarques vaudront pour les coutumes et les interdictions sacrées chez les peuplades primitives. C’est un
9 e la prouesse est une sublimation non déguisée de coutumes beaucoup plus anciennes traduisant la nécessité d’une sélection biolo
10 qu’une signification utilitaire, et limitée. Les coutumes permettaient le concubinat19. Tandis que le mariage chrétien, en deve
11 sirant l’esprit ? Mais souvenons-nous aussi de la coutume des missionnaires cheminant deux par deux) : Roi glorieux, lumière e
12 badours ? C’est l’argument que les romanistes ont coutume d’opposer à l’interprétation religieuse de l’art courtois. Or il se t
13 rités bien moins de quelque nature animale que de coutumes totalement oubliées, devenues traces ou cicatrices mentales, tout inc
14 tes, comme l’attestent de nombreux documents.) La coutume du potlatch, don rituel ou plutôt échange de dons ostentatoires, acco
15 Morholt, dans Tristan, illustre exactement cette coutume , sans faire d’ailleurs la moindre allusion à son origine sacrée. Tous
16 et ibérique et au Nord irlandais et breton ; des coutumes de chevalerie féodale ; des apparences d’orthodoxie chrétienne ; une
17 ns auteur.91 a) Le « jugement de Dieu » est une coutume barbare, mais l’Église l’admettait au xiie siècle et venait de l’app
18 érésie dans la conscience occidentale et dans les coutumes féodales, tout cela vient sourdement retentir dans le mythe. Nous avo
3 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Passion et mystique
19 ison. On sait combien les mystiques espagnols ont coutume d’insister sur le récit de leurs souffrances. Plus la lumière et l’am
4 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
20 it souvent à d’autres pleurs que ceux dont j’eus coutume  : car voyant la fin chaque jour plus proche, à Dieu mille fois j’ai d
21 damas où ils se réveillent, puis s’épousent. On a coutume de déclarer inexplicable le succès prodigieux de l’Astrée. Pourtant s
22 profondes dans les relations sentimentales et les coutumes . Le mariage redevient l’institution de base : il atteint un point d’é
23 urtoisie qui imposait la chasteté ; ici, c’est la coutume bourgeoise. Mais sous le couvert de l’une et de l’autre, c’est toujou
24 r cette erreur. L’instinct ou la nature n’ont pas coutume de se tromper de la sorte… S’il y a erreur, elle ne peut venir que de
5 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Amour et guerre
25 mment bien entendu — d’un ensemble de mœurs et de coutumes dont la mystique courtoise a créé les symboles. Or passion signifie s
26 ément érotique du tournoi apparaît encore dans la coutume du chevalier de porter le voile ou une pièce du vêtement de sa dame,
27 e la guerre et de l’amour courtois ont marqué les coutumes occidentales d’une empreinte qui ne s’effacera guère qu’au xxe siècl
28 ervice des Princes et des papes, ils avaient pour coutume bien moins de faire la guerre que d’empêcher qu’on y tuât du monde. C
6 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe contre le mariage
29 tance, par suite de l’instabilité économique. Les coutumes rappelant le rapt nuptial n’existent plus que sous forme de plaisante
30 ou disparaissent. Il est curieux de noter que des coutumes d’origine lointaine et sacrée telles que la « quasi-publicité du lit
31 orale, qu’elle nous met au-dessus des lois et des coutumes . Celui qui aime de passion accède à une humanité plus haute, où les b
32 e, les « fiançailles d’essai » élevées au rang de coutume normale parmi les étudiants, le sérieux accordé aux conflits passionn
7 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
33 moureux, il joue le jeu le plus naturel, selon la coutume de son temps. Ou si l’on tient que le langage érotique traduit nécess
8 1972, L’Amour et l’Occident (1972). Post-scriptum
34 amoureux d’une étoile » de V. Hugo). Mais Nelli a coutume de nous fournir les faits qui nous permettent de discuter ses propres
35 la Science, de l’Église, du Parti, ou de simples coutumes que l’on baptise Tradition : elle m’est offerte par Mme Lot-Borodine.
36 derniers cathares qui « par erreur d’hérésie ont coutume de blâmer l’ordre matrimonial et d’en médire ». Or c’est ce qu’ont fa
37 e haute lutte. Il aurait droit (selon d’anciennes coutumes ) à sa possession intégrale, et il l’a déjà possédée, ce qui est juste
38 du romantisme embourgeoisé qui domine encore nos coutumes  : vouloir fonder le mariage sur l’amour passionnel, c’est-à-dire sur