1 1936, Articles divers (1936-1938). Forme et transformation, ou l’acte selon Kierkegaard (janvier 1936)
1 Y a-t-il des actes ? L’homme d’aujourd’hui ne le croit pas. Il croit aux lois, et il se veut déterminé. Or il l’est dans la
2 actes ? L’homme d’aujourd’hui ne le croit pas. Il croit aux lois, et il se veut déterminé. Or il l’est dans la mesure exacte
3 s choses, — à la commune dégradation. Ceux qui ne croient pas à l’acte, c’est qu’ils ne connaissent plus aucun chemin. Comment
4 rai et vivant en dehors de la foi au Christ. Mais croire au Christ, c’est croire au Paradoxe de l’incarnation, c’est croire qu
5 de la foi au Christ. Mais croire au Christ, c’est croire au Paradoxe de l’incarnation, c’est croire que Dieu a revêtu la forme
6 c’est croire au Paradoxe de l’incarnation, c’est croire que Dieu a revêtu la forme de ce monde, c’est croire donc que cette f
7 ire que Dieu a revêtu la forme de ce monde, c’est croire donc que cette forme peut être transformée. — à vrai dire, en vertu d
8 ar exemple) au lieu d’écouter l’ordre, au lieu de croire et de faire un pas dans la nuit, sur ce « chemin » qui est le Christ
9 ela, comme nous savons qu’il faut mourir : sans y croire . À vrai dire, nous avons toutes les raisons d’en douter, s’il est vra
10 que son moi est désespoir, c’est-à-dire qu’il n’y croit pas et qu’il ne croit à aucun acte. Il vit dans le désir et dans la n
11 oir, c’est-à-dire qu’il n’y croit pas et qu’il ne croit à aucun acte. Il vit dans le désir et dans la nostalgie, et son regar
12 magine serait sa mort, — et c’est pourquoi il n’y croit pas. Nul n’échappe à la forme du monde. Mais la subir, c’est justemen
13 bourgeois. Le bourgeois est sans vocation, il ne croit pas à l’acte et il meurt au hasard, sans avoir rencontré personne ni
14 f, et non pas hindoue, comme certains l’ont voulu croire . Chez les hindous, elle n’est encore qu’une forme de l’agitation huma
2 1936, Articles divers (1936-1938). Décadence des lieux communs (décembre 1936)
15 e l’homme. Dans le culte de ces images, le peuple croit trouver son unité, et il y retrouve en effet le symbole agrandi d’un
3 1936, Articles divers (1936-1938). L’Acte comme point de départ (1936-1937)
16 me reflétés — dans ses effets immédiats. Car nous croyons en avoir assez dit pour pouvoir affirmer qu’il n’y a pas de transitio
4 1937, Articles divers (1936-1938). C’est jeune (10 avril 1937)
17  ? Ce n’est rien d’écrire, de faire une œuvre, de croire qu’on a quelque chose à dire ; le but de l’écrivain, c’est de s’impos
5 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (15 avril 1937)
18 écouverts, un foulard noir sur les épaules, et je crois bien sa blouse noire aussi. Elle me dit qu’elle a été assez mal. On d
19 plus toucher à la viande, pensez ! Il ne faut pas croire que la viande soit un si bon remède comme on le dit. Je lui ai fait d
20 de dire en constatant le mal : « Voyez-vous ! je croyais la tenir cette assiette ! » De telle manière qu’on entend bien que c’
21 ’est ainsi de tout, et qu’on aurait grand tort de croire que rien au monde dépend de nous. Ceci vaut pour les femmes, qui sont
22 s des maisons est en ruines, — tout le centre. On croirait une ville bombardée, 2300 habitants. Cent personnes au culte. Dans la
23 L’autre jour, dans l’autocar, une femme dont j’ai cru comprendre qu’elle tient un petit hôtel à Saint-Jean-du-Gard, expliqu
24 encore une fois le drame de la culture. Qu’on ne croie pas que j’exagère. Je ne tire de ce fait, à vrai dire minuscule, qu’u
25 résume le débat : « En somme, dit-il, si nous ne croyons pas en Dieu, nous autres, ce serait que nous sommes trop orgueilleux 
26 rxisme ? — Ils essaient ; peut-être plus qu’on ne croirait . J’en connais plusieurs qui lisent des brochures de vulgarisation de
27 honte, c’est qu’il ne craint pas Dieu, mais qu’il croit au jugement des incroyants, tout en s’imaginant qu’il n’est pas un de
28 ir le croyant véritable : celui qui sait qu’il ne croit pas aux dieux du monde, et qui le prouve. Comment le prouve-t-il ? To
29 gnent presque rien. (Lui, par exemple, si je l’en crois , n’a guère vendu depuis un mois que pour 50 francs de légumes. Or la
30 ge du destinataire ». Eh bien, qu’est-ce que vous croyez  ? Réponse dans les quatre jours ! ah, ils sont comme ça ! Mais voilà
31 ec ses enfants pour des questions d’argent, on ne croit plus ni à Dieu ni à diable et à peine à la politique, l’hiver est « p
32 on. — C’est de Casanova que Ligne écrit : « Il ne croit à rien excepté ce qui est le moins croyable, étant superstitieux sur
33 est un hors-classe, un être à part, auquel on ne croit pas. (D’où sans doute l’angoisse qui pousse tant d’écrivains à gagner
34 lui dis que j’invente mon histoire ? — Il ne vous croira pas, vous ne savez pas mentir. — Mais pourquoi n’aime-t-on pas ce qui
35 tique et excitant que mon titre pourrait le faire croire . L’intéressant à mon point de vue, c’est de montrer une fois que c’es
36 clame la vieillesse. Notre opinion publique, à en croire les journaux, est actuellement dominée par le souci des élections aca
37 au, rassurant, émouvant, dans une Europe que l’on croyait en proie aux brutales jeunesses bottées ? » 25 avril 1935 Communisme
38 es en haine d’une société qu’ils sont les seuls à croire encore « chrétienne » — il faut bien dire que le parti communiste est
39 ait, pensions-nous, tout leur logis — nous avions cru comprendre que les autres pièces étaient vides ou ne servaient que de
6 1937, Articles divers (1936-1938). Chamisso et le Mythe de l’Ombre perdue (mai-juin 1937)
40 de lui un poète allemand. Les autres ont toujours cru à cette fable, mais dirait-on, sans le savoir. Chamisso, lui, s’en ét
41 udeur d’artistes ? Pudeur tout court ? Ou faut-il croire qu’ils ont écrit leurs contes sans jamais se poser de questions sur l
42 ment de Peter Schlemihl Peter est un naïf : il croit à la fortune. Il croit surtout qu’elle seule assure à l’homme une dig
43 Peter est un naïf : il croit à la fortune. Il croit surtout qu’elle seule assure à l’homme une dignité. C’est un bourgeoi
44 sable. Désormais riche, mais privé d’ombre, il se croit le maître du monde. Point du tout : on se moque de lui. Comblé, le vo
45 hique, d’un philistin sans exigences, et qui veut croire à la vertu, — s’il n’y avait, au centre de lui-même, cette absence. E
7 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (25 juillet 1937)
46 mbre 1933 Derrière la même pile d’assiettes où je crois avoir déjà dit que j’avais trouvé deux ouvrages traitant de mon île,
8 1937, Articles divers (1936-1938). Extraits de… Journal d’un intellectuel en chômage (15 août 1937)
47 s, et sans vous, où irions-nous donc, nous qui ne croyons plus aux curés ? » — Comptez, monsieur, lui dis-je, qu’un écrivain a
48 sive, deux choses qui compliquent fort la vie, je crois  ; ou bien l’on écrit des choses intelligentes, et c’est encore l’aveu
49 des dictateurs, des milliardaires ou des saints. Croyez -moi, ce que nous vous donnons, c’est justement ce qui nous manque, et
9 1937, Articles divers (1936-1938). Changer la vie ou changer l’homme ? (1937)
50 ns le réel : on vous invite maintenant à n’en pas croire vos yeux, qui voient Staline, mais à croire une prophétie. Cependant
51 n pas croire vos yeux, qui voient Staline, mais à croire une prophétie. Cependant vous demeurez sceptique : Staline, après vin
52 it donc, précisément, renoncer à la vérité, et ne croire plus qu’à la tactique d’un dictateur, lequel changera la vérité tous
53 faut donc transformer toutes choses, tel est, je crois , l’acte initial mais aussi la passion constante du communiste conscie
54 Mais encore, à l’instar du chrétien, le marxiste croit que la société présente n’a pas le droit de déterminer le tout de l’h
55 rs de l’esprit pur : l’erreur qui porte l’homme à croire que la cause de tous ses malheurs est dans les choses, et non dans lu
56 l’argent ne fait pas le bonheur. Pratiquement, il croit dur comme fer que l’habit fait le moine et que l’argent fait le bonhe
57 — dont on a fait des résumés — qu’il a raison de croire cela. Bien plus, Marx vient lui démontrer que ceux qui prétendent le
58 he contre les choses et les rend responsables. Il croit que c’est elles qu’il faut changer. Il bat la table, comme Xerxès fai
59 s fidèle, partant plus douloureuse de ce fait, je crois qu’ils éviteraient d’attaquer le marxisme dans les mêmes termes que l
60 u m’incites donc à le devenir davantage, quand tu croyais réfuter ma religion. Ton athéisme devient prédication ! Drôle d’avent
61 ve devant les injustices présentes, du fait qu’il croit que l’intérêt de l’homme est seul en jeu — et de l’homme tel qu’il le
62 nir du Parti, proférer des aveux mensongers qu’il croyait tactiquement utiles. Imaginez maintenant qu’un vrai chrétien juge bon
63 e personnelle, et renie justement cette foi qu’il croyait mieux servir dans le communisme ; ou bien il tâche de n’agir qu’en ch
64 ociété sans classes, doit supprimer ! Le marxiste croit que le bien sort du mal ; le chrétien sait que le bien naît du parfai
65 de problèmes se poseront autrement… » Je veux les croire . Ils courent au plus pressé. Mais le marxiste aussi me tenait ce rais
66 me, qui s’en trouvera justifié pour autant. Je ne crois pas à une politique chrétienne, déduite une fois pour toutes de la th
67 ite une fois pour toutes de la théologie. Mais je crois que le christianisme, aussitôt qu’il se manifeste en vérité, entre en
68 isé : je n’en donnerai qu’un seul exemple, que je crois actuel entre tous. Tout le monde sait, ou pressent au moins, ce que s
69 églises, est une promesse à laquelle nous devons croire de toute la force de notre foi. Aussi ne veux-je tirer de mon exemple
70 -je tirer de mon exemple qu’une conclusion que je crois valable pour tout chrétien, à quelque église qu’il appartienne. Nous
71 re cause est secondaire. » Et Henri de Man : « Je crois qu’il n’y a jamais eu de tentative révolutionnaire qui n’ait été d’or
10 1937, Articles divers (1936-1938). Vocation et destin d’Israël (1937)
72 cette idolâtrie qui renaît dès qu’Israël cesse de croire à ce que ses yeux ne peuvent voir, et qui pourtant fait toute sa gran
73 dans l’esprit ; mais entre les philosophes… Nous croyons que Dieu voit tout ce qui se passe dans le monde. Nos femmes et nos s
74 âtres. Voilà pourquoi le peuple juif, qui n’a pas cru à sa victoire, et qui repousse la nouvelle mesure, c’est-à-dire la No
75 es auteurs d’origine juive, mais qui ont cessé de croire à la mission de leur peuple, et qui exercent désormais à vide les fac
11 1937, Articles divers (1936-1938). Luther, Traité du serf arbitre (1937)
76 sans doute. Pour l’opinion moyenne sur Luther, je crois que la phrase suivante en donne une juste idée : « En somme, qu’est-c
77 éforme, et de l’effort dogmatique de Luther30. On croit d’abord à un pamphlet, encore que son volume matériel soit bien écras
78 à la question du Christ : « … et toi, maintenant, crois -tu cela ? » — Si tu le crois, si tu as reçu la foi, il n’est plus rie
79 et toi, maintenant, crois-tu cela ? » — Si tu le crois , si tu as reçu la foi, il n’est plus rien de « difficile » dans les a
80 , en bonne logique, de les faire siens, puisqu’il croit au mérite des œuvres ; et tous les protestants qui jugent encore que
81 me à l’intérieur de la pensée d’un homme qui veut croire …) Dialogue Car Dieu peut tout à tout instant. C’est là la santé
82 seulement les vraies règles du jeu ? Qui t’a fait croire que ta vie était une partie à jouer entre toi et le monde, par exempl
83 cette idole païenne ? C. M. — J’ai besoin de le croire pour agir. L. — Mais qu’est-ce qu’agir ? Est-ce vraiment toi qui agi
84 , par un acte de révolte, s’il le faut ! L. — Tu crois donc détenir un tel pouvoir ? C. M. — Il me suffit de vouloir l’affi
85 oit, c’est une hypothèse de travail… Pour moi, je crois que Dieu connaît la fin, la somme, la valeur absolue de nos actions p
86 stante, ne vit-il pas ce paradoxe et ce mystère : croire que « l’Éternel est vivant », croire que sa volonté — qui a tout prév
87 ce mystère : croire que « l’Éternel est vivant », croire que sa volonté — qui a tout prévu — peut aussi tout changer en un ins
88 s notre cœur. Quelle étrange illusion nous ferait croire qu’une décision de l’Éternel est une décision dans le passé ! Quand c
89 reconnaître notre totale irresponsabilité, qu’il croit trouver et regagner la dignité suprême de l’homme sans Dieu. Être lib
12 1938, Articles divers (1936-1938). Réponse à Pierre Beausire (15 janvier 1938)
90 pas cette certitude. Ils en ont d’autres, que je crois insuffisantes, et je le leur dis en toute franchise. Du moins ne tien
91 serve indiquée sur « le Suisse », auquel Beausire croit que je crois, résulte d’un malentendu. Je crois à « l’idée suisse » t
92 e sur « le Suisse », auquel Beausire croit que je crois , résulte d’un malentendu. Je crois à « l’idée suisse » telle que l’ex
93 e croit que je crois, résulte d’un malentendu. Je crois à « l’idée suisse » telle que l’exprime Liehburg. Idée qui exclut l’e
94 e racial, ou « national » au sens unitaire. Je ne crois même pas à l’homo alpinus, création polémique de Ramuz. t. « Réponse
13 1938, Articles divers (1936-1938). Søren Kierkegaard (février 1938)
95 ntelle, l’autre, la folie qui l’abat. Un seul, je crois , parvint dans l’intégrité de sa force à une mort que toute son œuvre
96 nt. Mais c’est là ce qu’il voulait. Il n’a jamais cru que sa mort pourrait entraver son action, il a compris qu’elle faisai
14 1938, Articles divers (1936-1938). Nouvelles pages du Journal d’un intellectuel en chômage (avril 1938)
97 ien ce qu’ils disent à travers les paroles qu’ils croient dire : essaie de les comprendre quand ils se plaignent ou quand ils r