1 1947, Vivre en Amérique. Prologue. Sentiment de l’Amérique
1 nse, un sourire gentiment courageux — vous alliez croire à de l’insouciance — vers une party… « J’espère que tu t’amuses, que
2 ent, ils n’ont pas l’air d’en faire un cas, de se croire obligés de prendre position ou d’essayer de m’influencer par quelques
3 obligatoirement l’acte de naturalisation. Je les crois sans exemple dans l’Histoire, et sans équivalent dans nul autre pays.
4 à quelques articles sur l’Amérique. C’est que je crois aux signes plus qu’aux faits ; aux courants d’opinion ou de sensibili
2 1947, Vivre en Amérique. Vie politique
5 e vaudou, et quand ils se mettent à crier, on les croirait au bord du délire collectif. Mais la danse prend fin, tout s’apaise.
6 tristes, mais avec un sourire de rêve heureux. Je crois qu’ils sont bien moins conscients que nous. À quoi rêvent-ils ? À la
7 e que l’on nomme leur optimisme. ⁂ L’Américain ne croit pas aux limites. Une limite, c’est toujours la fin d’un rêve. Non seu
8 nnées, j’ai répété à mes amis américains : « Vous croyez n’aimer que le grand, mais à vrai dire, ce que vous aimez, c’est le p
9 de nos jours, s’il s’intitule savant, peut faire croire à l’Américain tout ce que le corps entier des philosophes, des pasteu
10 tyle de vie, de leur way of life, parce qu’ainsi, croient -ils, tout le monde (et eux compris bien entendu), se sentira plus en
3 1947, Vivre en Amérique. Vie culturelle et religieuse
11 bien ! pendant que j’y suis, un bon conseil : ne croyez pas que le grand public déteste autant que vous la nouveauté. Il a ai
12 ew York même, on ne les voit qu’en passant. Et je crois que je viens de vous donner un catalogue assez complet de ce qui peut
13 un article qu’on m’avait commandé. Je me relis et crois rêver. Cela débute par une anecdote tirée de la page cinq du manuscri
14 t. Avant tout, il « cherche à comprendre ». Et je crois qu’à son idée, donner un sens c’est généraliser. De même, comprendre
15 t Paul admirait à Athènes, mais j’ai tout lieu de croire qu’il existe à New York. Serait-ce cette Église du Centre Absolu dont
16 ommunion reçue à genoux devant l’autel, vous vous croirez chez les Romains, mais vous serez chez les anglicans si l’officiant e
4 1947, Vivre en Amérique. Vie privée
17 pas vous ce soir, c’était donc une erreur. Ils ne croient guère à la valeur unique d’un être — et il est vrai qu’il faut beauco
18 n. Si grave que soit un tel jugement, j’incline à croire que la facilité avec laquelle l’Américain divorce, révèle que ses mar
19 y a comme partout l’adultère. En Europe, où l’on croit au mariage-sacrement, à la continuité de la famille, à l’héritage, on
20 jeunesse qu’elle manque de vraie sensualité. Ils croient sentir entre les sexes une sourde hostilité, qu’ils attribuent nature
5 1947, Vivre en Amérique. Conseil à un Français pour vivre en Amérique
21 et des lettres, savoir deviner l’année d’un grand cru , s’exprimer avec élégance, observer et marquer les distances, flatter
22 très difficile à traduire dans notre coutume.) Je crois qu’à cet égard les jugements moraux de l’Américain sont exactement in
23 ut-être trop vite. Vous n’êtes pas ponctuel. Vous croyez aux passe-droits et aux coupe-file. Vous prenez trop de temps pour dé
24 éduction du fait à une signification. L’Américain croit aux faits, dur comme fer. Il les réduit d’ailleurs en chiffres et se
25 suffiraient pour que chacun gagne. Enfin, ils ne croient pas au Mal… Le krach de 1929, Hitler, la guerre, et quelques privatio
6 1947, Vivre en Amérique. Épilogue. La route américaine
26 ole du rêve et de la volonté du Nouveau Monde. On croyait close l’ère des pionniers, l’ère des défricheurs de savanes qui firen