1 1963, L’Opportunité chrétienne. Préface
1 es que représentent les chapitres de ce livre, je crois bien que j’ai toujours tenu compte de la diversité des interlocuteurs
2 tend, et qui était réservée pour lui seul. Je ne crois pas à l’homme en général, der Mensch comme dit l’allemand, l’homo lat
3 nsch comme dit l’allemand, l’homo latin, auquel a cru l’Europe classique, et qui était invariable, éternel, de telle manièr
2 1963, L’Opportunité chrétienne. Première partie. L’opportunité chrétienne dans un monde sécularisé — 1. Une fausse nouvelle : « Dieu est mort »
4 lque dictature collectiviste, car là seulement il croira retrouver « l’engagement » que sa doctrine prônait, mais rendait par
5 tant d’hommes qu’aujourd’hui pour affirmer qu’ils croient leur Dieu vivant. (Cf. les statistiques du christianisme, de l’islam
6 ent concernant l’être », précise Jaspers. Comment croire que Nietzsche seul l’ait appris, que Sartre en ait été spécialement i
7 le christianisme. 2. Car Dieu, même si quelqu’un croit qu’il n’est pas, reste en tout cas une réalité pour l’écrasante major
3 1963, L’Opportunité chrétienne. Première partie. L’opportunité chrétienne dans un monde sécularisé — 2. Sécularisme
8 par des hommes ou par des groupes d’hommes qui ne croient plus au christianisme. L’attitude, c’est celle de la très grande majo
9 très grande majorité de nos contemporains qui ne croient pas en une transcendance. C’est l’athéisme réalisé, organisé, quotidi
10 er ce siècle qui veut se limiter à lui-même et ne croit plus au « siècle des siècles »i. Quelle est la forme que doit revêtir
11 . Dans son ensemble, l’humanité du xxe siècle ne croit plus qu’au seul siècle présent, à l’ici-bas limité à lui-même. Elle s
12 chrétiennes. Mais en même temps, du fait qu’il ne croit pas en Dieu et à Sa transcendance, l’existentialisme déforme et vide
13 eur demandera de donner au moins la preuve qu’ils croient en lui. C’est ici que les choses se gâtent, vraiment. Car il se trouv
14 rs, vu leur métier. Ils contribuent aussi à faire croire à beaucoup que Dieu n’est pas l’Unique Réalité, mais seulement un com
15 rde et faible. Absurde parce que tout ce qu’elles croient est tenu pour illusion ou mauvaise foi par les systèmes qui triomphen
16 pas leur seule raison d’être, comme si elles n’y croyaient pas vraiment, comme si elles espéraient encore se faire accepter pour
17 manent vraiment sérieux, plus sérieux qu’il ne le croyait lui-même, quoiqu’aussi plus modeste. Ceci doit dominer nos réflexions
18 ’aucun Dieu ne le sauve, qui nous met au défi d’y croire et qui attend avec une certaine anxiété inavouée une réponse enfin sé
19 fi. Comment manifester devant ce siècle, que nous croyons au siècle des siècles ? J’en suis arrivé à penser que le témoignage d
20 ons au contraire à énoncer simplement ce que nous croyons , avec sobriété, et sans accepter de discussion sur l’existence ou la
21 du sujet de notre foi. Dison : — C’est ainsi, je crois cela parce que c’est ainsi, et voilà tout. D’ailleurs, la preuve que
22 insi, et voilà tout. D’ailleurs, la preuve que je crois à l’existence de Dieu, c’est justement que je n’éprouve pas le besoin
23 la certitude. Et si l’on nous demande ce que nous croyons , récitons simplement le Credo. Et ensuite, passons à la forme indirec
24 me du doute, — ou du miracle. Aussi donc, si nous croyons au transcendant, nous douterons de ces nécessités que le siècle vénèr
25 le. Ne l’oublions pas : le chrétien est celui qui croit au transcendant, donc aussi celui qui doute des faux absolus de ce si
26 ort de l’homme. À peine avaient-ils dit : nous ne croyons qu’à ce monde-ci, voilà qu’ils se voient confrontés avec la fin de ce
4 1963, L’Opportunité chrétienne. Première partie. L’opportunité chrétienne dans un monde sécularisé — 3. L’opportunité chrétienne
27 ipes non chrétiens (comme le nationalisme) qu’ils croyaient pouvoir tolérer ; qu’il a été abattu finalement, dans ses formes décl
5 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 4. La responsabilité culturelle de l’Église
28 du xixe ou du xxe siècle, par exemple, pouvait croire aux doctrines officielles de sa confession et en même temps admirer W
6 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 5. Un langage commun
29 ine Liturgy (« Let us attend ! »). Ainsi du verbe croire dans nos conversations, et du verbe I believe au début du Credo. Et d
30 urgique. Deux raisons principales m’incitent à le croire . Ces Églises, du fait même de la pauvreté de leur culte, se voient pl
7 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 6. Vocation et destin d’Israël
31 cette idolâtrie qui renaît dès qu’Israël cesse de croire à ce que ses yeux ne peuvent voir, et qui pourtant fait toute sa gran
32 dans l’esprit ; mais entre les philosophes… Nous croyons que Dieu voit tout ce qui se passe dans le monde. Nos femmes et nos s
33 âtres. Voilà pourquoi le peuple juif, qui n’a pas cru à sa victoire, et qui repousse la nouvelle mesure, c’est-à-dire la No
34 en son contraire. Bien sûr, ceux qui ont cessé de croire à la mission de leur peuple et qui travaillent en vase clos, en exerç
8 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 7. Théologie et littérature
35 ents romantiques. C’est que l’écrivain romantique croit voir dans les dogmes autant d’entraves à l’essor créateur, tandis que
9 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 8. La mission de l’artiste
36 éer » en relation avec l’activité humaine est, je crois , plutôt récent. Cette manière de parler de l’acte humain en le compar
37 es nécessités. Toute notre éducation nous porte à croire cela, et s’il faut justifier cette croyance habituelle, nos professeu
38 ns ; ils sont pris au sérieux par les peuples qui croient que le sens de la vie, la crainte de la mort, l’angoisse devant le po
39 n appelle utile ce dont on a besoin ; et qu’il ne croit devoir le respecter qu’en vertu d’une espèce de préjugé. D’où l’on po
40 e œuvre d’art s’assigne un but bien différent. Je crois que le but (conscient ou non) de tout artiste véritable, c’est de com
41 ds du premier venu qui se sent inspiré ou ému, et croit pouvoir remplacer la rhétorique par la sincérité. Je ne sais plus si
42 Valéry qui a écrit : « Le bourgeois est celui qui croit qu’il y a au monde quelque chose de plus important qu’une convention.
43 te du romantisme et de ses sous-produits, ils ont cru devoir se mettre, comme ils disent, « à l’école de la Nature », et ne
10 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 9. La crise moderne du mariage
44 rtent pour peu ou pour rien. Le temps n’est plus, croit -on, des mariages de raison, de convention ou de convenance. Nous somm
45 e caractère, de buts de vie, etc., que la romance croyait pouvoir surmonter en les négligeant d’enthousiasme. Un second facteur
46 l’ivresse suprême — un mensonge grotesque auquel croient , étonnamment, même les jeunes les plus sceptiques. Nous devrions égal
11 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 10. Le défi du marxisme
47 ns le réel : on vous invite maintenant à n’en pas croire vos yeux, qui voient Staline, mais à croire une prophétie. Cependant
48 n pas croire vos yeux, qui voient Staline, mais à croire une prophétie. Cependant vous demeurez sceptique : Staline, après vin
49 it donc, précisément, renoncer à la vérité, et ne croire plus qu’à la tactique d’un dictateur, lequel changera la vérité tous
50 faut donc transformer toutes choses, tel est, je crois , l’acte initial, mais aussi la passion constante du communiste consci
51 Mais encore, à l’instar du chrétien, le marxiste croit que la société présente n’a pas le droit de déterminer le tout de l’h
52 rs de l’esprit pur : l’erreur qui porte l’homme à croire que la cause de tous ses malheurs est dans les choses, et non dans lu
53 l’argent ne fait pas le bonheur. Pratiquement, il croit dur comme fer que l’habit fait le moine et que l’argent fait le bonhe
54 — dont on a fait des résumés — qu’il a raison de croire cela. Bien plus, Marx vient lui démontrer que ceux qui prétendent le
55 he contre les choses et les rend responsables. Il croit que c’est elles qu’il faut changer. Il bat la table, comme Xerxès fai
56 s fidèle, partant plus douloureuse de ce fait, je crois qu’ils éviteraient d’attaquer le marxisme dans les mêmes termes que l
57 u m’incites donc à le devenir davantage, quand tu croyais réfuter ma religion. Ton athéisme devient prédication ! Drôle d’avent
58 ve devant les injustices présentes, du fait qu’il croit que l’intérêt de l’homme est seul en jeu — et de l’homme tel qu’il le
59 nir du Parti, proférer des aveux mensongers qu’il croyait tactiquement utiles. Imaginez maintenant qu’un vrai chrétien juge bon
60 e personnelle, et renie justement cette foi qu’il croyait mieux servir dans le communisme ; ou bien il tâche de n’agir qu’en ch
61 ociété sans classes, doit supprimer ! Le marxiste croit que le bien sort du mal ; le chrétien sait que le bien naît du parfai
62 de problèmes se poseront autrement… » Je veux les croire . Ils courent au plus pressé. Mais le marxiste aussi me tenait ce rais
63 me, qui s’en trouvera justifié pour autant. Je ne crois pas à une politique chrétienne, déduite une fois pour toutes de la th
64 ite une fois pour toutes de la théologie. Mais je crois que le christianisme, aussitôt qu’il se manifeste en vérité, entre en
65 isé : je n’en donnerai qu’un seul exemple, que je crois actuel entre tous. Tout le monde sait, ou pressent au moins, ce que s
66 Églises, est une promesse à laquelle nous devons croire de toute la force de notre foi. Aussi ne veux-je tirer de mon exemple
67 -je tirer de mon exemple qu’une conclusion que je crois valable pour tout chrétien, à quelque Église qu’il appartienne. Nous
68 re cause est secondaire. » Et Henri de Man : « Je crois qu’il n’y a jamais eu de tentative révolutionnaire qui n’ait été d’or
12 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 11. La baleine qui avait faim
69 ient remettre en question les certitudes que l’on croyait acquises, d’autre part est le gage d’un progrès vers le vrai. Ainsi d
13 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 12. Le mouvement œcuménique et le fédéralisme
70 tte doctrine, dès lors que nous prononçons : « Je crois la sainte Église universelle. » Et nous nous bornerons ici à en souli
71 f, elles savent qu’il règne et crée pour ceux qui croient la possibilité de faire ce qu’il demande. Dans l’état d’impuissance a
72 sera suffisante. Aussi bien, certaines raisons de croire que l’Église peut agir, raisons que nous allons énumérer, sont-elles
73 e de la prudente considération des forces dont il croyait pouvoir disposer, mais de ce que Dieu voulait qu’il fît. C’est toujou
14 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 13. La fin du pessimisme
74 mer de nos élites à l’égard de l’idée de progrès. Croire « encore » au progrès disqualifiait son homme, et l’idée s’empressa d
75 ant ce qu’ils dénonçaient en vain. C’est elle qui croit aux catastrophes prochaines qu’ils prophétisaient dans le désert, ell
76 hoses n’existaient pas. Les grands industriels se croyaient « philanthropes » ; les enfants naissaient dans les choux, et le lang
77 roche du réel. Cependant les déterminismes qu’ils croyaient avoir « découverts », quand c’était bien plutôt leur influence qui al
78 s et les fous se multiplient, les avions tombent, croyez -moi, c’est la Bombe. Elle va détruire les neuf dixièmes du genre huma
79 e automatique, comme des millions de personnes le croient encore sur la foi de quelques films et de la science-fiction. C’est e
15 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 14. Sur l’avenir du christianisme
80 nces de l’homme contemporain. Il n’est plus, pour croire à ces fous, que quelques intellectuels naguère à la mode dans les cap
81 eaucoup plus profonde que nos contemporains ne le croient ) où le christianisme a suscité, catalysé et qualifié d’une manière dé