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restituée, il la voit surtout menacée : « Car je
crois
au passé bien plus qu’à l’avenir. » ⁂ Sur la Suisse d’aujourd’hui et
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qui ornait le livre : « C’est une grande folie de
croire
qu’on peut être sage tout seul. » (La Rochefoucauld.) Maxime qui n’es
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ersités au lieu de prétendre à les réduire. Et je
crois
bien qu’il est le seul auteur non suisse qui soit allé si loin dans l
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ou seulement à l’insignifiant, mais parce que je
crois
au contraire que les réalités de l’histoire suisse dépassent largemen
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re de la Gaule entière leur empire. Quand ils se
croient
prêts pour cette entreprise, ils mettent le feu à leurs quelque douze
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t acte étant resté longtemps secret, il faut bien
croire
qu’il n’a pas résulté de délibération des assemblées réunies sur la p
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t trois siècles leurs baillis, et rien ne porte à
croire
que ces baillis se soient montrés beaucoup moins durs que le Gessler
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fédéré, que les Suisses sont devenus ce que l’on
croit
à tort qu’ils ont toujours été : le peuple pacifique par excellence.
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nature de l’Aristocratie et de la Démocratie, on
croirait
à peine possible de diviser ces deux formes de gouvernement en autant
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mettre un de devant leur nom qu’il faut qu’ils se
croient
plus que les autres ! » Leçon comprise par mes vingt petits camarades
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Suisses se délivrèrent d’un tyran. Ils purent se
croire
libres un moment : mais le soleil fécond fit éclore du cadavre de l’o
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étaient mauvais — il est d’autres raisons de les
croire
tels — mais à coup sûr qu’ils n’ont pas pu se défendre comme un tout.
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, même si ses propres peuples préfèrent encore se
croire
totalement différents les uns des autres. Passer de la « Suisse des p
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pologie de la formule fédéraliste suisse, mais je
crois
important d’en évaluer les avantages et les inconvénients dans divers
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s récriminations des progressistes, car, à les en
croire
, rien ne change, les vieilles structures s’imposent aux contenus neuf
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stérieusement son pouvoir d’assimilation. Faut-il
croire
qu’une commune est semblable à un corps ? Toutes ses cellules éliminé
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able pour l’acceptation ou le rejet d’une loi. On
croit
reconnaître ici le système en vigueur dans un certain nombre de natio
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’un des moins révolutionnaires de l’Europe. Il ne
croit
pas aux constructions ex nihilo, sur table rase. Son tempérament l’in
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out, leur présence oblige le Suisse moyen, qui se
croyait
hors jeu dans sa neutralité, à découvrir sa dépendance de fait à l’ég
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pulation. Les voyageurs qui traversent le pays la
croient
inexistante. Les grandes fortunes ne sont guère plus voyantes. Le lux
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lus grand entre les Suisses qu’ils ne semblent le
croire
eux-mêmes. Il pourrait être caractérisé par une tendance générale à p
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tude de nous sentir « en règle », et donc de nous
croire
protégés par toutes les lois divines et humaines, comme si le monde o
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res de l’Église… Ici pourtant, s’il faut que j’en
croie
mes yeux, la confiance règne. Mais ce miracle est si bien déguisé en
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air trop contents d’être là, on les refoule. J’ai
cru
remarquer à ce propos que le peuple suisse paraît de plus en plus enc
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e sans doute, fume en feuilletant un magazine. Je
croyais
autrefois que les premières étaient vides. C’était vrai, les enfants
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ien, depuis que j’écrivais ces pages (en 1946, je
crois
) ce sont les secondes qui ont triomphé : elles sont devenues les prem
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isparités extrêmes dans les manières de vivre, de
croire
et de juger. La liberté de rester divers rapproche, les décrets d’uni
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cialistes d’antan revendiquaient sans trop oser y
croire
, et que les patrons modernes négocient posément avec des chefs syndic
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ce genre de routines officielles que les vieux se
croient
obligés de cultiver, mais cela changera bientôt, « on n’arrête pas le
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on qui les révèlent dans leurs œuvres, même s’ils
croyaient
y exprimer tout autre chose, ou peut-être précisément parce que ces f
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la mort — celle de mon talent et de ma joie. » Je
crois
que c’est Paul Bourget qui a dit que « Paris en eût fait un dieu ». M
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« drôle de guerre » : la plupart se refusaient à
croire
au pire, qui menaçait à bout portant, et la neutralité nous obligeait
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emand du temps). Comme pour s’excuser, comme s’il
croyait
au fond qu’on devrait tout savoir, et que pourtant… C’est la passion
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st la passion de la Renaissance, si l’on veut. Je
crois
plutôt que c’est encore l’angoisse avide d’une unité de sens spiritue
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ews le révèlent très amer : personne n’a voulu le
croire
d’abord, et ensuite tout le monde l’a pillé. Une vue plus optimiste l
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avant : « La seule forme théâtrale à laquelle je
crois
pour l’avenir, c’est celle qui arrive à grouper toute une population.
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versé dans le réel des vertus qu’elle s’impose et
croit
vivre. La fantaisie ricanante, théologique en somme quoique un peu lo
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r autour de lui tout un pays, plus vrai que ne le
croyait
son peuple, une commune d’artistes avec ses clans, ses partis et ses
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l en six-cents ans, voilà pour l’homo alpinus. Je
crois
bien qu’Othon de Grandson, chevalier, troubadour tardif, tué en comba
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èle en réduction d’université européenne. Il faut
croire
que le besoin ne s’en est pas fait sentir assez fortement pour surmon
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arithmétique tout illusoire que l’esprit unitaire
croit
pouvoir appliquer au domaine des qualités. Les universités suisses, e
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raît typique de ce pays : pendant des siècles, on
croit
s’en tenir à l’ancien, on accepte de retarder sur l’évolution des voi
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nts de l’industrie, et quelquefois de la culture,
croient
distinguer dans les projets d’Europe unie une « politique d’unificati
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e j’ai citée n’est pas tout à fait étranger. S’il
croit
vraiment que le mélange des peuples est un danger majeur pour son pay
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iffère dans ce domaine de la majorité. Certes, je
crois
qu’une Europe fédérée sauverait seule à long terme nos diversités et
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hnique et du développement industriel, on pouvait
croire
que les décrets du Centre, géométriques et uniformes, assureraient se
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radoxaux bien qu’historiquement explicables, elle
croit
devoir s’y refuser. Pendant longtemps encore, et sans doute trop long
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c’est par manque d’attention, et pour n’avoir pas
cru
aux conseils les plus simples. À une Suisse qui ne veut ou ne peut as
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s pousse en même temps et nous oblige, je veux le
croire
avec Victor Hugo : La Suisse, dans l’Histoire, aura le dernier mot.
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muser à faire mentir un proverbe fameux et que je
croyais
connu de tout lecteur virtuel : Les peuples heureux n’ont pas d’histo
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faut donc que je m’explique un peu sur ce que je
croyais
qui allait de soi. Le mot heureux, dans le proverbe sous-entendu par
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pie, ou napolitain de carte postale, que beaucoup
croient
. Il signifie seulement que le pays est en paix, qu’il est prospère, e
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t gauchiste, et c’est si beau qu’il faut que j’en
croie
mes oreilles.) Ces conditions de « bonheur » sont, de toute évidence,
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ates, comme les atlas scolaires nous le faisaient
croire
. Le continent européen, c’est aux États-Unis que je l’ai découvert. À
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si que cette union de peuples si divers, à les en
croire
du moins, ne pouvait être imaginée que selon des formules fédérales.
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ste. Avant d’aller vivre à Paris, à 25 ans, je ne
crois
pas que j’avais rien écrit sur la Suisse : tant que j’y vivais, je ne