1 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte
1 ord et à jamais, ou Tchèques, ou Suisses, et vous croyez devoir à cause de cela refuser l’union de l’Europe : mais un jour vou
2 1970, Lettre ouverte aux Européens. I. L’unité de culture
2 se multiplient pour unir une Europe dont il faut croire , au moins, qu’elle est là comme besoin d’exister dans les meilleurs e
3 sont pas seulement un « voile de Maya ». Si l’on croit avec les Hindous que le corps et la matière sont illusoires, il n’est
4 ours, donc de l’amour tel qu’on le parle et qu’on croit le sentir en Occident ? Et l’apport slave dès le xixe siècle, l’anar
5 tidienne de sept-cents-millions de Chinois qui se croyaient confucianistes, bouddhistes, ou sans croyance aucune… Athènes, Rome e
6 te, enfin sa vocation, s’il en sent une et s’il y croit . Lorsqu’il entre en conflit avec les lois, les traditions, les préjug
7 seule, qui est passible d’aliénation. Si vous n’y croyez pas, l’ordinateur est là. 8. Révolution et passion Prenons le p
8 erdraient leur sens, si vraiment nous cessions de croire qu’un lendemain plus vaste et libre reste ouvert. De plus, il serait
9 ar le chauvinisme culturel — les Français de 1914 croyaient défendre la Civilisation contre les Allemands qui croyaient défendre
10 défendre la Civilisation contre les Allemands qui croyaient défendre leur Kultur —, elle se dissipe comme brume au soleil à la lu
11 vicieux pour ceux-là seuls qui ne demandent qu’à croire qu’ils y sont enfermés. Au-delà des impasses logiques, le désir bâtit
12 tiers ou un quart de nos pays. Il faut cesser de croire qu’éducation civique signifie connaissance scolaire d’institutions et
13 une autoritaire et l’autre libérale. N’allons pas croire , pourtant, que l’humanité devait fatalement passer de l’une à l’autre
14 la terre. En voici la formule la plus simple, je crois  : la diffusion de nos valeurs n’est pas coextensive à celle de nos pr
15 mbrasser l’ensemble des cultures connues, Toynbee croit pouvoir établir empiriquement, par l’examen comparatif des vingt et u
16 ment devenue universelle. Bien d’autres avaient cru cela d’elles-mêmes, avant la nôtre. Elles se trompaient, mais cette e
17 tion, sa couleur ou sa race. L’Égypte ancienne ne croyait rien de tel. Le mot homme y était synonyme d’habitant de la vallée et
18 simple remarque : si tant de civilisations qu’on croyait endormies sont tirées de l’oubli au xxe siècle, si tant d’écoles ant
19 n péril jaune, en attendant le péril noir. Je n’y crois guère. Notre éclipse n’est rien que notre aveuglement sur nos propres
3 1970, Lettre ouverte aux Européens. III. La puissance ou la liberté
20 ir l’Europe ! Voilà qui explique suffisamment, je crois , pourquoi l’on n’a pas avancé d’un mètre en direction de notre union
21 d’État, de nos diversités et de nos divisions. Je crois aux vertus créatrices du désordre dans la cité, mais ces confusions s
22 dance nationale. Le nationalisme a réussi à faire croire aux masses et aux élites modernes que l’indépendance nationale est la
23 tifs à l’usage courant qu’ils prolongent. Si nous croyons qu’il est une « culture nationale » française ou danoise par exemple,
24 ou liberté comme finalités de l’union. Mais je ne crois pas qu’il y ait un tiers parti tenable. Je ne crois pas à cette « imp
25 ois pas qu’il y ait un tiers parti tenable. Je ne crois pas à cette « imposante confédération » qu’évoquait le général de Gau
26 eurs prétentions à la souveraineté absolue. Je ne crois pas à cette amicale des misanthropes. Je crois à la nécessité de déf
27 e crois pas à cette amicale des misanthropes. Je crois à la nécessité de défaire nos États-nations. Ou plutôt, de les dépass
28 l’intention de faire l’Europe ! Cessez surtout de croire que ça deviendra sérieux le jour où les ministres responsables décide
4 1970, Lettre ouverte aux Européens. IV. Vers une fédération des régions
29 femmes d’aujourd’hui qui ont passé par l’école et croient savoir l’histoire s’imaginent qu’il y a toujours eu des États, que le
30 écessités qui expliquent que le Marché commun ait cru devoir convoquer en 1961 le très important colloque de Bruxelles sur
31 part des hommes d’aujourd’hui de le voir, ou d’en croire leurs yeux quand ils le voient, c’est le dogme inculqué dans les espr
32 mi. L’homme d’aujourd’hui, formé par les manuels, croit , sans la moindre discussion, une série de propositions axiomatiques d
5 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte, suite et fin
33 que les ministres des six pays ont tort s’ils se croient en avance sur l’opinion moyenne et persistent à nous dire, patelins :
34 « Pourquoi l’Europe n’est pas encore unie ? » Je crois leur avoir répondu : c’est à cause de l’État-nation, que défend Duclo
35 évolution ne consiste pas à tout casser, comme le croient les garçons de 15 ans et la police ; ni même, comme le croient les jo
36 arçons de 15 ans et la police ; ni même, comme le croient les journaux, à prendre le pouvoir d’une manière astucieuse ou violen