1
notre seul espoir de la sauver. Primauté de la
culture
en Europe S’il est vrai que les motifs immédiats de nous unir sont
2
’hui, même privée de sa puissance, le foyer d’une
culture
inégalée, plus intense, plus diverse et créatrice qu’en toute autre r
3
de la planète. Mais il faut rendre ici au mot de
culture
son sens le plus large et humain. La culture véritable n’est pas un o
4
t de culture son sens le plus large et humain. La
culture
véritable n’est pas un ornement, un simple luxe de l’esprit, ou un en
5
lités qui ne concernent pas l’homme de la rue. La
culture
naît d’une prise de conscience de la vie ; elle illustre, traduit et
6
est bien typique de l’Europe, aujourd’hui, que la
culture
ainsi comprise y soit encore un but, et non pas un moyen. Ailleurs, e
7
Pour nous Européens, tout au contraire, c’est la
culture
qui exprime le sens humain de la vie politique et de l’économie ; c’e
8
er, et permet de les critiquer. La primauté de la
culture
appartient donc à la définition de l’Europe. Maintenir et promouvoir
9
nition de l’Europe. Maintenir et promouvoir notre
culture
, cela signifie d’abord, pour nous Européens : élargir et approfondir
10
s l’originalité de l’Europe et la fécondité de sa
culture
. Mais par suite de la collusion de la nation et de l’État, fixant les
11
ssi indispensables que les nations à la vie de la
culture
et à la liberté, ces diversités à leur tour tendent à devenir des div
12
s, presque autant de langues, cinq ou six grandes
cultures
, d’innombrables morales contradictoires, et je ne sais combien de par
13
s, presque autant de langues, cinq ou six grandes
cultures
, d’innombrables morales contradictoires, et je ne sais combien de par
14
de rencontre aux porteurs et aux créateurs de la
culture
occidentale, afin qu’ils puissent examiner ensemble les grandes quest
15
cie de la planète. Toute sa grandeur venait de sa
culture
, qui pour le bien comme pour le mal, avait créé ses richesses et sa s
16
. Il ne s’agit nullement, pour nous, de mettre la
culture
en statistiques, ou de traiter théoriquement les problèmes éternels d
17
e part, faire valoir les droits de l’esprit de la
culture
, dans la construction de l’Europe de demain. Faire en sorte que la cu
18
tion de l’Europe de demain. Faire en sorte que la
culture
aide nos peuples à s’unir, afin qu’ensuite une Europe fédérée vienne
19
ne Europe fédérée vienne en aide à chacune de nos
cultures
: telle sera la double ambition de la Conférence culturelle, qui doit
20
’est donc dire que le cœur et la conscience d’une
culture
désormais universelle sont menacés. Pour le bien comme pour le mal, c
21
l d’une civilisation : son génie, ses mesures, sa
culture
. Défendre l’Europe, aujourd’hui, ce n’est donc plus défendre le capit
22
met au point le programme d’une conférence de la
culture
, qui doit se tenir fin octobre à Lausanne. Des rapports nationaux, pr
23
inventoriant les forces et les faiblesses de nos
cultures
nationales, se dégageront deux séries de conclusions : les unes porta
24
Européens , congrès de La Haye.) L’Europe est une
culture
qui est faite de douze cultures. Il faut que chacune comprenne que so
25
) L’Europe est une culture qui est faite de douze
cultures
. Il faut que chacune comprenne que son salut ne peut être assuré que
26
lle est l’interaction vitale de l’Europe et de la
culture
. Elles naissent et meurent avec l’esprit fédéraliste, qui est le géni
27
l’Assemblée de Strasbourg, cette conférence de la
culture
. Je parle d’un espoir tremblant. Le sentiment le plus répandu, j’alla
28
le titre de cette Conférence. Les mots européen,
culture
, prêtent à des controverses trop faciles. Dès qu’on parle d’Europe, d
29
e, une et diverse. De même, dès que l’on parle de
culture
, chacun donne à ce mot des réalités hétéroclites : inventions techniq
30
esprit critique ; et toute la vie des religions.
Culture
peut signifier aussi prise de conscience de la vie, besoin perpétuel
31
de l’homme, tant sur lui-même que sur les choses.
Culture
peut signifier, enfin, l’ensemble des procédés de création et de tran
32
toutes fins utiles, elle partira de l’idée que la
culture
, ce sont les réalités intellectuelles et spirituelles qui ont fait de
33
perdra plus son temps à se demander ce qu’est la
culture
. Et comme on juge l’arbre à ses fruits, on jugera la culture sur sa r
34
comme on juge l’arbre à ses fruits, on jugera la
culture
sur sa récolte. Deux mots sur ceux qui ne sont pas venus ici. Quand D
35
tionnaire sur l’état des problèmes concrets de la
culture
dans son pays. Dix-sept groupes ont donné des réponses détaillées. Je
36
nistes » qui loin de les protéger, paralysent nos
cultures
. Par quelle méthode peut-on surmonter ces obstacles ? C’est tout le p
37
es, et l’union fédérale de l’Europe réalisée. Nos
cultures
, prisonnières des cadres nationaux, ne doivent pas chercher des moyen
38
vent) des problèmes réputés « secondaires » de la
culture
. Ils tentent de s’en tirer en consentant à la culture ce petit va-et-
39
ure. Ils tentent de s’en tirer en consentant à la
culture
ce petit va-et-vient d’échanges surveillés que leurs douaniers et leu
40
toujours été dans les périodes de vitalité de la
culture
— échanges de découvertes à l’état naissant, de produits originaux, d
41
ur les États, dont la charge est ruineuse pour la
culture
. Et surtout ne proposons pas, dans ce domaine, de nouveaux organismes
42
nouvelles machines bureaucratiques. Restaurer la
culture
, c’est aussi alléger du poids mort des organisations ! Qu’on n’essaie
43
’essaie pas de créer par décrets l’unité de notre
culture
: elle existe, elle était aux origines, elle n’a cessé depuis de se r
44
ns qui garantissent et manifestent l’unité de nos
cultures
dans leur diversité. Il faut doter l’Europe unie d’instruments de tra
45
ays forment un ensemble, un complexe organique de
culture
, facile à distinguer de ses voisins, et qu’en tout cas, ceux-ci disti
46
ait donc le budget global d’une renaissance de la
culture
européenne. Construire des engins de mort qui coûtent des milliards,
47
ssi mal civilisés. La Conférence européenne de la
culture
faillirait à sa vraie mission, si elle n’élevait pas, contre une pare
48
r quelles fins réelles voulons-nous ces moyens de
culture
, et cette éducation d’une conscience commune de l’Europe ? La questio
49
ions de l’Est et de l’Ouest ; ni de vouloir une «
culture
européenne » synthétique, valable pour nous seuls et fermée sur elle-
50
eul salut, par le moyen d’une renaissance de leur
culture
dans la liberté de l’esprit, qui est leur vraie force. Et notre objet
51
Rougemont lors de la Conférence européenne de la
culture
qui a eu lieu à Lausanne en décembre 1949. m. Nous avons rajouté le
52
est impossible de sauver l’Europe sans sauver sa
culture
(5 août 1950)p Il est impossible de sauver l’Europe si l’on ne sau
53
er l’Europe si l’on ne sauve pas en même temps sa
culture
; ou de sauver la culture occidentale si l’on ne sauve pas en même te
54
ve pas en même temps sa culture ; ou de sauver la
culture
occidentale si l’on ne sauve pas en même temps sa patrie. Rien ne ser
55
s vivantes sera perdu. ⁂ Mais en retour, sans une
culture
active rendue à l’efficacité, l’Europe ne peut recouvrer la puissance
56
destin et non plus sa liberté ? L’Europe sans sa
culture
, réduite à ce qu’elle est, ne serait plus qu’un cap de l’Asie — et l’
57
e de la liberté. Ces deux réalités : l’Europe, la
culture
, naissent et meurent du même mouvement. ⁂ Qu’en est-il donc de ce mou
58
t la Russie de Staline sont des produits de notre
culture
, l’une dès ses origines, et l’autre en ce qu’elle a de moderne justem
59
est impossible de sauver l’Europe sans sauver sa
culture
», France indépendante, Paris, n° 15, 5 août 1950, p. 1-2. Présenté p