1
De l’unité de
culture
à l’union politique (mai 1957)b 1. Il suffit de s’éloigner de l’Eu
2
irection pour sentir la réalité de notre unité de
culture
. Aux USA déjà, en URSS sans hésiter, en Asie au-delà de tous les dout
3
pas de meilleure que cette fameuse communauté de
culture
qui échappe si facilement à nos définitions, mais si difficilement au
4
e aux yeux de l’historien et de l’observateur des
cultures
, mais c’est un dernier refuge pour les nationalistes. Or il se trouve
5
n politique, et font douter d’abord de l’unité de
culture
qui donnerait une assise à cette union. Mais : 1° les différences de
6
emps. Elle ne serait donc définissable que par sa
culture
, qui ne l’est guère. Conclusion : il n’y a pas d’Europe, et si l’on e
7
le crains, car il en va d’une civilisation, d’une
culture
et même d’une nation, à peu près comme d’une œuvre d’art : est-elle n
8
n a souvent tenté de nier l’existence d’une vraie
culture
européenne, en arguant non seulement de ce qu’une pareille culture es
9
e, en arguant non seulement de ce qu’une pareille
culture
est difficile à définir, mais de la complexité de ses origines et de
10
ts prennent toute leur force contre le concept de
cultures
nationales, apparu au xixe siècle. Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? dit
11
de répondre. Spécifiquement européenne ou non, la
culture
des Européens est tout de même plus ancienne que notre découpage en 2
12
u’ils définissent la soi-disant autonomie de leur
culture
. En vérité, sur ce plan-là, nulle réalité créatrice ne se confond ave
13
e humain n’est encore, aujourd’hui, qu’un fait de
culture
au sens large. Prendre conscience de notre appartenance à cette commu
14
ience de notre appartenance à cette communauté de
culture
, c’est la condition nécessaire de l’union supranationale, et de l’all
15
orps, à l’esprit, et au temps — en somme, par une
culture
, au sens où j’emploie le mot. Entre la politique et la culture, conçu
16
ens où j’emploie le mot. Entre la politique et la
culture
, conçues comme on vient de l’indiquer, le rapport devrait être analog
17
possible que s’il y a tout d’abord communauté de
culture
entre les hommes qu’elle envisage d’unir. Cette politique, ensuite, n
18
eur, c’est le secret de la santé européenne. Ici,
culture
et politique se joignent dans la seule et même exigence d’une union f
19
iques, Rome, septembre 1955). b. « De l’unité de
culture
à l’union politique », La Table ronde, Paris, n° 113, mai 1957, p. 10
20
si d’abord on nie qu’elle existe comme entité de
culture
et Aventure unique. Je ne pense pas avoir recommandé l’imposture ou l
21
araissait l’article de Rougemont, « De l’unité de
culture
à l’union politique », Emmanuel Berl, pris à part dans le texte de Ro
22
des techniciens. C’est le problème des moyens de
culture
, qui seront mis à contribution, sur une échelle brusquement agrandie.
23
geoisie, du déclin de l’Occident, du déclin de la
culture
, et de la fatalité des tyrannies prochaines, de laisser pour un temps
24
ion de ces deux éléments : le développement de la
culture
, et la crainte des effets d’une guerre totale. Einstein propose une
25
par l’École, doit devenir partie intégrante de la
culture
d’un honnête homme au xxe siècle, si l’on veut que la démocratie fon
26
Europe et
culture
(1958)h On peut créer une fédération européenne, et il le faut. Ma
27
nne, et il le faut. Mais on ne peut pas créer une
culture
européenne et personne ne l’a jamais demandé, pour la simple raison q
28
l’a jamais demandé, pour la simple raison qu’une
culture
ne se crée pas comme une institution, et qu’au surplus la culture eur
29
ée pas comme une institution, et qu’au surplus la
culture
européenne existe. C’est même elle, et elle seule, qui nous permet de
30
saires politiques de cette union et le sort de la
culture
leur importe très peu ; mais ils sont plus souvent les innocentes vic
31
leurs manuels que l’Europe se divise en autant de
cultures
qu’elle a de nations, celles-ci correspondant d’ailleurs aux langues,
32
rement la conjoncture mondiale du xxe siècle, la
culture
des Européens peut-elle contribuer à cette union, ou bien lui fait-el
33
tution devra montrer que l’Europe est d’abord une
culture
, qu’elle doit à sa culture d’avoir dominé le monde, qui retourne aujo
34
Europe est d’abord une culture, qu’elle doit à sa
culture
d’avoir dominé le monde, qui retourne aujourd’hui contre elle les arm
35
s pour le meilleur et pour le pire ; et que cette
culture
est commune à tous les peuples de l’Europe, puisque leurs nations mêm
36
cle, ou résultant de maladies chroniques de notre
culture
millénaire. On ne fera pas l’Europe sans sa culture, car ce serait f
37
ture millénaire. On ne fera pas l’Europe sans sa
culture
, car ce serait faire l’Europe sans ce qui la définit. Cette culture f
38
rait faire l’Europe sans ce qui la définit. Cette
culture
fonde et manifeste l’unité qui est la vraie base de notre union ; mai
39
l’illusion générale de l’existence première de «
cultures
nationales » et de « l’éternité » de nos États-nations (formés pour l
40
e coopération pour les différentes branches de la
culture
, sans tenir compte des frontières nationales quand les problèmes posé
41
nt les nations. 4° Favoriser le dialogue entre la
culture
européenne d’une part, et les cultures asiatiques, islamiques, russe
42
ue entre la culture européenne d’une part, et les
cultures
asiatiques, islamiques, russe et américaine d’autre part : car confro
43
y reviendrons. En 1949, un Congrès européen de la
culture
se réunit à Lausanne, et définit les tâches du Centre européen de la
44
000 participants. Une Fondation européenne de la
culture
a été créée à Genève en 1954, et opère depuis cette année à Amsterdam
45
t systèmes de tous ordres directement issus de sa
culture
et que, par suite, sans la vitalité de cette culture, elle se réduira
46
ture et que, par suite, sans la vitalité de cette
culture
, elle se réduirait vite à ce qu’elle est sur la carte : 4 % des terre
47
t très pauvres en matières premières) ; 2° que la
culture
, en Europe, perdra sa vitalité si les États et les mécènes virtuels d
48
on de l’Europe en ralliant les forces vives de la
culture
dans tous nos peuples, et en leur offrant : un lieu de rencontre, des
49
et d’organiser une « Conférence européenne de la
culture
». Celle-ci se réunit à Lausanne en décembre 1949, et formula le prog
50
formes de pensée et de vie qui définissent notre
culture
et notre civilisation, au-delà des nations actuelles ; d’autre part,
51
gnant d’une région donnée, soit sur des foyers de
culture
populaire en milieu rural ou urbain. Il leur fournit des moyens audio
52
intérieures l’autre sur les conséquences pour la
culture
, l’éducation et les loisirs de la nouvelle révolution technique que s
53
de la vitalité et des tensions fécondes de notre
culture
. Il ne s’agit nullement de les uniformiser. Cependant, il est urgent
54
rallèle doit être entrepris dans le domaine de la
culture
. Coordonner les autonomies, telle doit être à mes yeux la devise, spé
55
a confrontation de leurs diversités avec d’autres
cultures
ou civilisations : vue de l’extérieur, l’Europe forme un tout évident
56
dialogue nécessaire avec les autres traditions de
culture
, que si elles se présentent au nom de l’Europe entière, sûre de sa vo
57
ux USA : 10 % du revenu national. h. « Europe et
culture
», Quelle Europe ?, Paris, Fayard, 1958, p. 69-76.
58
érieur, l’Europe est évidente en tant qu’unité de
culture
. Seuls les Européens qui se veulent avant tout champions de nations d
59
vanche nous aimons d’amour l’Europe entière et sa
culture
. » Aucun de nos pays ne peut donc bénéficier du crédit qui s’attache
60
t, seule encore dans l’histoire, a su devenir une
culture
de dialogue, de discussion critique de ses propres fondements : une c
61
scussion critique de ses propres fondements : une
culture
de la liberté, et qui trouve dans les risques qu’elle assume, qu’elle
62
s de durer. Ce fait patent, sans précédent, d’une
culture
devenue planétaire (et sans rivaux sérieux, j’y reviendrai) nous obli
63
rique d’une portée universelle (Liberté, Progrès,
Culture
, gouvernement exemplaire, richesse, nombre, puissance militaire, espr
64
nt de départ d’un plan mondial de diffusion de la
culture
, qui se réalisera peu à peu, jusqu’à ce que le genre humain tout enti
65
jour, selon Fichte, l’expansion triomphale de la
culture
européenne, portée par la Science et libérée de tout impérialisme… No
66
prit ». L’Allemand tuera le Français au nom de la
Culture
, le Français, l’Allemand, au nom de la Civilisation ou du Droit, etc.
67
u une société, selon lui, ne conquiert que par sa
culture
le droit de jouer un rôle actif dans l’histoire mondiale. La primauté
68
ue si ces dernières prenaient le dessus, c’est la
Culture
et le christianisme qui seraient menacés. Pour Renan, la menace port
69
Originalité de la
culture
européenne comparée aux autres cultures (juin 1960)o C’est en Euro
70
lité de la culture européenne comparée aux autres
cultures
(juin 1960)o C’est en Europe seulement, jamais ailleurs, qu’il m’e
71
leurs, qu’il m’est arrivé d’entendre dire : « Une
culture
européenne, ça n’existe pas. » Le fait même qu’une telle phrase ne pu
72
me qui nie que l’Europe existe et qu’elle ait une
culture
commune ne saurait être un Asiatique, un Africain ou un Américain, ma
73
ntradictoires que voici : primo ; il n’y a pas de
culture
européenne commune, mais seulement des cultures nationales, car les A
74
de culture européenne commune, mais seulement des
cultures
nationales, car les Allemands et les Français, ou les Scandinaves et
75
é quelconque ; secundo : il ne saurait y avoir de
culture
spécifiquement européenne, car toute vraie culture est universelle pa
76
ulture spécifiquement européenne, car toute vraie
culture
est universelle par définition, et nos problèmes, en Europe, sont à p
77
rents pour pouvoir constituer jamais une unité de
culture
, se fonde souvent sur les clichés traditionnels les plus vulgaires (l
78
’Afrique, ou même des Amériques, l’unité de notre
culture
s’impose immédiatement et sans hésitation à l’esprit de ceux qui l’ob
79
tentés de nier, à priori, l’originalité de notre
culture
et le fait qu’elle nous est commune du Cap Nord au Péloponnèse et de
80
spécificité et la communauté, — l’unité de notre
culture
? Mais cela n’apparaîtra clairement et ne deviendra vraiment sensible
81
utres formules d’unité qui ont régné sur d’autres
cultures
, ou que certains régimes contemporains tentent d’imposer à la culture
82
ains régimes contemporains tentent d’imposer à la
culture
de leurs sujets. Si nous considérons les cultures de l’Antiquité et l
83
culture de leurs sujets. Si nous considérons les
cultures
de l’Antiquité et les cultures extraeuropéennes qui subsistent encore
84
us considérons les cultures de l’Antiquité et les
cultures
extraeuropéennes qui subsistent encore ou qui tentent de se former de
85
ger deux formules bien distinctes. Dans certaines
cultures
, surtout antiques, l’unité provient d’une origine unique, ou d’un gra
86
ogénéité des traditions. Tandis que dans d’autres
cultures
, surtout contemporaines, l’unité résulte d’un décret du Pouvoir, d’un
87
part unité traditionnelle, originelle, innée à la
culture
et découlant de son passé ; d’autre part, unité synthétique imposée c
88
té synthétique imposée comme un cadre rigide à la
culture
. Pour fixer les idées, et sans vouloir entrer dans de périlleuses an
89
les réalités et principes caractéristiques de la
culture
européenne. La première vise à maintenir et la seconde à établir une
90
sez simple. Les diversités caractéristiques de la
culture
européenne s’expliquent historiquement par la pluralité des origines
91
une force extérieure au mouvement spontané de la
culture
. Nous tous, que nous le sachions ou non et que nous l’acceptions ou n
92
s et permanents, les caractères spécifiques de la
culture
européenne ; j’entends les caractères par lesquels cette culture se d
93
nne ; j’entends les caractères par lesquels cette
culture
se distingue très évidemment soit des anciennes cultures sacrées, soi
94
e se distingue très évidemment soit des anciennes
cultures
sacrées, soit des actuelles cultures totalitaires, — lesquelles ont d
95
es anciennes cultures sacrées, soit des actuelles
cultures
totalitaires, — lesquelles ont d’ailleurs en commun l’unicité de leur
96
ementation forcée. Comparée à ces deux groupes de
cultures
unitaires, celle de l’Europe nous apparaît immédiatement comme à la f
97
édiatement comme à la fois pluraliste et profane.
Culture
de dialogue et de contestation, du seul fait de ses origines multiple
98
e portant sur les principes fondamentaux de toute
culture
, n’a pas produit seulement de l’anarchie et des guerres. Il a contrai
99
itées, sinon radicalement exclues, par toutes les
cultures
unitaires, fondées sur le sacré magico-religieux ou le sacré politico
100
un des caractères les plus indiscutables de notre
culture
: ce sens de la vérité, qui a pour corollaire le sens critique, et qu
101
un dédain notoire pour la simple véracité. Leurs
cultures
leur proposent de tout autres critères que ceux de la preuve « matéri
102
nos calculs… Deuxième caractère original de notre
culture
: le sens de la responsabilité personnelle. Il s’enracine dans la not
103
direz-vous. Mais comparez, une fois de plus. Les
cultures
totalitaires subordonnent les loisirs eux-mêmes — dûment organisés —
104
eur de la vie, et le sens même de chaque vie. Les
cultures
traditionnelles au contraire, n’exigent guère de l’individu que l’obs
105
relation entre les croyances fondamentales de nos
cultures
et le genre de vie que ces cultures permettent, — soit pour modifier
106
ntales de nos cultures et le genre de vie que ces
cultures
permettent, — soit pour modifier cette relation, soit pour en prendre
107
conscience. Le troisième caractère original de la
culture
européenne, c’est le sens de la liberté. Il est clair que ce sens est
108
tent d’illustrer ce qui nous distingue des autres
cultures
. C’est surtout parce qu’elles expliquent la plupart de nos créations.
109
celui de l’Europe est maximum. Le dynamisme d’une
culture
proviendrait-il plutôt, si l’on en croit Toynbee, des défis auxquels
110
ut-être existé chez les sages de plusieurs autres
cultures
, mais ce sont les Européens qui lui ont donné son contenu concret et
111
élaboré les préalables d’une science comparée des
cultures
et des civilisations, des religions et des arts, des morales et des g
112
tes ces créations sont nées des profondeurs de la
culture
européenne, et restent liées, dans leur évolution comme dans leur gen
113
out au moins, adoptées par le monde entier. Notre
culture
est l’essence même de l’Europe et de son histoire, mais voici que cet
114
l’Europe et de son histoire, mais voici que cette
culture
crée le monde, par où j’entends la possibilité d’un genre humain qui,
115
intime et plus globale de l’originalité de notre
culture
, afin de mieux comprendre ce que nous sommes, ce que nous avons fait,
116
lles, mais au niveau des valeurs créatrices de la
culture
, et non pas au niveau de ses sous-produits. L’originalité de la cultu
117
niveau de ses sous-produits. L’originalité de la
culture
européenne n’est nullement supprimée, et ne doit pas être masquée, pa
118
sciences et la technique, dans le contexte de sa
culture
, grâce aux valeurs et aux vertus de cette culture. C’est un fait que
119
culture, grâce aux valeurs et aux vertus de cette
culture
. C’est un fait que l’Europe a répandu sur toute la terre, au hasard d
120
in. On ne peut donc pas encore affirmer que notre
culture
soit devenue réellement universelle. Mais on n’en voit pas d’autre qu
121
ire, nous qui sommes aussi les « produits » de la
culture
européenne ? Je crois en avoir assez dit pour suggérer l’angle de vis
122
entale de l’homme , 1957. o. « Originalité de la
culture
européenne comparée aux autres cultures », Caractère et culture de l’
123
lité de la culture européenne comparée aux autres
cultures
», Caractère et culture de l’Europe, Amsterdam, n° 2-3, juin 1960, p.
124
enne comparée aux autres cultures », Caractère et
culture
de l’Europe, Amsterdam, n° 2-3, juin 1960, p. 28-34. Texte très proch
125
emont, président du Congrès pour la liberté de la
culture
, à la séance de clôture de la rencontre de Berlin (extraits) (juin-ju
126
ermes qui forment notre titre : Congrès, Liberté,
Culture
. Nous sommes donc d’abord un Congrès — un congrès permanent, il est v
127
scipliné mais un simple rassemblement d’hommes de
culture
qui se veulent à la fois libres et responsables devant eux-mêmes et d
128
es matérielles, bouleversent et oppriment tant de
cultures
traditionnelles mal préparées à les assimiler. Elles viennent enfin,
129
ssitôt pour l’occuper. C’est ici qu’intervient la
Culture
, ou, en tout cas, qu’elle doit et peut intervenir. Car la culture, c’
130
tout cas, qu’elle doit et peut intervenir. Car la
culture
, c’est justement l’ensemble des activités proprement humaines qui don
131
humaines qui donnent un sens à notre vie. Car la
culture
, c’est tout d’abord : transmettre des recettes de vie, des connaissan
132
s vitaux. Et alors se révèle l’autre aspect de la
culture
, qui n’est plus seulement transmission mais critique et rupture s’il
133
initiation mais invention. Ces deux aspects de la
culture
peuvent devenir également dangereux pour l’homme et pour sa liberté r
134
tradition et innovation représentent ensemble la
culture
vivante, celle qui peut rendre un sens à l’existence humaine. Or il s
135
e. Pour que notre vie ait un sens, il faut que la
culture
vivante recrée pour les hommes de ce temps des ensembles intelligible
136
utre part entre les représentants des cinq ou six
cultures
continentales qui vivent dans le monde d’aujourd’hui : leurs confront
137
emont, président du Congrès pour la liberté de la
culture
, à la séance de clôture de la rencontre de Berlin (extraits) », Infor
138
s) », Informations. Congrès pour la liberté de la
culture
, Paris, juin-juillet 1960, p. 2.
139
es matérielles, bouleversent et oppriment tant de
cultures
traditionnelles mal préparées à les assimiler. Elles viennent enfin,
140
ssitôt pour l’occuper. C’est ici qu’intervient la
Culture
, ou, en tout cas, qu’elle doit et peut intervenir. Vous avez lu et en
141
de banalités, souvent exactes d’ailleurs, sur la
culture
et ses définitions, que là aussi vous me permettrez d’être assez bref
142
à quelques traits définissant la conception de la
culture
que je vois pratiquée par ce Congrès. La culture c’est transmettre
143
ulture que je vois pratiquée par ce Congrès. La
culture
c’est transmettre et situer Le pire danger, c’est donc l’absence
144
entiment de l’absurdité d’une vie sans but. Or la
culture
, c’est justement l’ensemble des activités proprement humaines qui don
145
humaines qui donnent un sens à notre vie. Car la
culture
, c’est tout d’abord : transmettre des recettes de vie, des connaissan
146
s vitaux. Et alors se révèle l’autre aspect de la
culture
, qui n’est plus seulement transmission mais critique et rupture s’il
147
initiation mais invention. Ces deux aspects de la
culture
peuvent devenir également dangereux pour l’homme et pour sa liberté r
148
tradition et innovation représentent ensemble la
culture
vivante, celle qui peut rendre un sens à l’existence humaine. Or il s
149
e. Pour que notre vie ait un sens, il faut que la
culture
vivante recrée pour les hommes de ce temps des ensembles intelligible
150
utre part entre les représentants des cinq ou six
cultures
continentales qui vivent dans le monde d’aujourd’hui : leurs confront
151
le 3e Congrès international pour la liberté de la
culture
. Parmi les délégués des différentes nations on notait la présence de
152
Originalité de la
culture
européenne comparée aux autres cultures (août 1960)r C’est en Euro
153
lité de la culture européenne comparée aux autres
cultures
(août 1960)r C’est en Europe seulement, jamais ailleurs, qu’il m’e
154
t d’entendre prononcer la phrase suivante : « Une
culture
européenne, ça n’existe pas. » Le fait même qu’une telle phrase ne pu
155
me qui nie que l’Europe existe et qu’elle ait une
culture
commune ne saurait être un Asiatique, un Africain ou un Américain, ma
156
e voici. Ils affirment primo : qu’il n’y a pas de
culture
européenne commune, mais seulement des cultures nationales, car, dise
157
de culture européenne commune, mais seulement des
cultures
nationales, car, disent-ils, les Allemands et les Français, ou les Sc
158
s affirment secundo : qu’il ne saurait y avoir de
culture
spécifiquement européenne, car, disent-ils encore, toute vraie cultur
159
t européenne, car, disent-ils encore, toute vraie
culture
est universelle par définition, et nos problèmes, en Europe, sont à p
160
rents pour pouvoir constituer jamais une unité de
culture
, se fonde souvent sur les clichés traditionnels les plus vulgaires (l
161
’Afrique, ou même des Amériques, l’unité de notre
culture
s’impose immédiatement et sans hésitation à l’esprit de ceux qui l’ob
162
tentés de nier, à priori, l’originalité de notre
culture
et le fait qu’elle nous est commune du Cap Nord au Péloponnèse et de
163
a spécificité et la communauté — l’unité de notre
culture
? Pendant une table ronde que je présidais à Rome, il y a quelques an
164
cessait d’opposer à l’idée même d’une unité de la
culture
européenne, j’ai noté la phrase suivante, que j’ai plus d’une fois ci
165
gne et la démonstration de l’originalité de notre
culture
. Mais cela n’apparaîtra clairement et ne deviendra vraiment sensible
166
utres formules d’unité qui ont régné sur d’autres
cultures
, ou que certains régimes contemporains tentent d’imposer à la culture
167
ains régimes contemporains tentent d’imposer à la
culture
de leurs sujets. 3. Esquissons cette comparaison, limitée pour l’inst
168
ant aux formules d’unité. Si nous considérons les
cultures
de l’Antiquité et les cultures extraeuropéennes qui subsistent encore
169
us considérons les cultures de l’Antiquité et les
cultures
extraeuropéennes qui subsistent encore ou qui tentent de se former de
170
ger deux formules bien distinctes. Dans certaines
cultures
, surtout antiques, l’unité provient d’une origine unique, ou d’un gra
171
ogénéité des traditions. Tandis que dans d’autres
cultures
, l’unité résulte d’un décret du Pouvoir, d’une uniformité imposée par
172
part unité traditionnelle, originelle, innée à la
culture
et découlant de son passé, d’autre part, unité synthétique imposée co
173
té synthétique imposée comme un cadre rigide à la
culture
. Pour fixer les idées, et sans vouloir entrer dans de périlleuses ana
174
les réalités et principes caractéristiques de la
culture
européenne. La première vise à maintenir et la seconde à établir une
175
sez simple. Les diversités caractéristiques de la
culture
européenne s’expliquent historiquement par la pluralité des origines
176
une force extérieure au mouvement spontané de la
culture
. Nous tous, que nous le sachions ou non et que nous l’acceptions ou n
177
s et permanents, les caractères spécifiques de la
culture
européenne ; j’entends les caractères par lesquels cette culture se d
178
nne ; j’entends les caractères par lesquels cette
culture
se distingue très évidemment soit des anciennes cultures sacrées, soi
179
e se distingue très évidemment soit des anciennes
cultures
sacrées, soit des actuelles cultures totalitaires — lesquelles ont d’
180
es anciennes cultures sacrées, soit des actuelles
cultures
totalitaires — lesquelles ont d’ailleurs en commun l’unicité de leur
181
ementation forcée. Comparée à ces deux groupes de
cultures
unitaires, celle de l’Europe nous apparaît immédiatement comme à la f
182
édiatement comme à la fois pluraliste et profane.
Culture
de dialogue et de contestation, du seul fait de ses origines multiple
183
e portant sur les principes fondamentaux de toute
culture
ou civilisation n’a pas produit seulement de l’anarchie et des guerre
184
itées, sinon radicalement exclues, par toutes les
cultures
unitaires, fondées sur le sacré religieux ou le sacré politico-social
185
un des caractères les plus indiscutables de notre
culture
: le sens de la vérité, qui a pour corollaire le sens critique, et qu
186
un dédain notoire pour la simple véracité. Leurs
cultures
leur proposent de tout autres critères que ceux de la preuve « matéri
187
nos calculs… Deuxième caractère original de notre
culture
: le sens de la responsabilité personnelle. Il s’enracine dans la not
188
dira-t-on. Mais comparons, une fois de plus ! Les
cultures
totalitaires subordonnent les loisirs — dûment organisés — au travail
189
eur de la vie, et le sens même de chaque vie. Les
cultures
traditionnelles au contraire, n’exigent guère de l’individu que l’obs
190
relation entre les croyances fondamentales de nos
cultures
et le genre de vie que ces cultures permettent — soit pour modifier c
191
ntales de nos cultures et le genre de vie que ces
cultures
permettent — soit pour modifier cette relation, soit pour en prendre
192
conscience. Le troisième caractère original de la
culture
européenne, c’est le sens de la liberté. Il est clair que ce sens est
193
ut-être existé chez les sages de plusieurs autres
cultures
, mais ce sont les Européens qui lui ont donné son contenu concret et
194
élaboré les préalables d’une science comparée des
cultures
et des civilisations, des religions et des arts, des morales et des g
195
tes ces créations sont nées des profondeurs de la
culture
européenne, et restent liées, dans leur évolution comme dans leur gen
196
out au moins, adoptées par le monde entier. Notre
culture
est l’essence même de l’Europe et de son histoire, et voici que pourt
197
intime et plus globale de l’originalité de notre
culture
, mieux comprendre ce que nous sommes, ce que nous avons fait, et pour
198
, et non pas au niveau des sous-produits de notre
culture
. L’originalité de la culture européenne n’est nullement supprimée, et
199
us-produits de notre culture. L’originalité de la
culture
européenne n’est nullement supprimée, et ne doit pas être masquée, pa
200
sciences et la technique, dans le contexte de sa
culture
, grâce aux valeurs et aux vertus de cette culture. C’est un fait que
201
culture, grâce aux valeurs et aux vertus de cette
culture
. C’est un fait que l’Europe a répandu sur toute la terre, au hasard d
202
in. On ne peut donc pas encore affirmer que notre
culture
soit devenue réellement universelle. Mais on n’en voit pas d’autre qu
203
ire, nous qui sommes aussi les « produits » de la
culture
européenne ? Je crois en avoir assez dit pour suggérer l’angle de vis
204
rs fameux de Paul Valéry. r. « Originalité de la
culture
européenne comparée aux autres cultures », Schweizer Monatshefte, Zür
205
lité de la culture européenne comparée aux autres
cultures
», Schweizer Monatshefte, Zürich, n° 5, août 1960, p. 506-516. Texte
206
Les Européens ont raison d’être fiers d’une telle
culture
. Cependant, que font-ils aujourd’hui non seulement pour la conserver,
207
echerches avancées dans les divers domaines de la
culture
, les Européens ont pris l’habitude de recourir à l’aide des fondation
208
une des premières conditions de la vitalité d’une
culture
. Le Club européen se réunit encore à trois reprises, au cours de l’a
209
: bref historique de la Fondation », Caractère et
Culture
de l’Europe, Amsterdam, n° 4, octobre 1960, p. 5-6.
210
pengler va plus loin ; il est convaincu que toute
culture
est un organisme, et correspond morphologiquement à un individu, anim
211
u végétal. Il en résulte inexorablement que toute
culture
est mortelle, et nous rejoignons la phrase de Valéry. Enfin Toynbee,
212
à tous par l’État. Comparée à ces deux groupes de
cultures
homogènes, uniformes et sacrées, la culture de l’Europe nous apparaît
213
s de cultures homogènes, uniformes et sacrées, la
culture
de l’Europe nous apparaît immédiatement comme à la fois pluraliste et
214
ilisation européenne s’est trouvée fondée sur une
culture
de dialogue et de contestation. Elle n’a jamais pu, et surtout, elle
215
olents que ceux que nous vivons. L’unité de notre
culture
et de la civilisation créée par cette culture, n’a jamais été autre c
216
tre culture et de la civilisation créée par cette
culture
, n’a jamais été autre chose qu’une unité dans la diversité, une unité
217
, débilitées, sinon radicalement exclues, par les
cultures
unitaires, fondées sur le sacré magico-religieux, ou par les cultures
218
fondées sur le sacré magico-religieux, ou par les
cultures
totalitaires, fondées sur le sacré politico-social. Je voudrais maint
219
de décrire les idéaux les plus efficaces de notre
culture
, ceux qui, à mon sens, la distinguent le mieux d’autres cultures, qui
220
qui, à mon sens, la distinguent le mieux d’autres
cultures
, qui ont, elles, d’autres vertus. Le sens de la vérité objective nous
221
un des caractères les plus indiscutables de notre
culture
: ce sens de la vérité, qui a pour corollaire le sens critique, et qu
222
un dédain notoire pour la simple véracité. Leurs
cultures
leur proposent de tout autres critères que ceux de la preuve « matéri
223
nos calculs… Deuxième caractère original de notre
culture
: le sens de la responsabilité personnelle. Il s’enracine dans la no
224
avec ce qui se passe ou s’est passé ailleurs. Les
cultures
totalitaires subordonnent les loisirs eux-mêmes — dûment organisés —
225
eur de la vie, et le sens même de chaque vie. Les
cultures
traditionnelles au contraire, n’exigent guère de l’individu que l’obs
226
relation entre les croyances fondamentales de nos
cultures
et le genre de vie que ces cultures permettent, soit pour modifier ce
227
ntales de nos cultures et le genre de vie que ces
cultures
permettent, soit pour modifier cette relation, dans le cas de l’Orien
228
notre cas. Le troisième caractère original de la
culture
européenne, c’est le sens de la liberté. Il est clair que ce sens est
229
tent d’illustrer ce qui nous distingue des autres
cultures
. C’est surtout parce qu’elles expliquent la plupart de nos créations.
230
ut-être existé chez les sages de plusieurs autres
cultures
, mais ce sont les Européens qui lui ont donné son contenu concret et
231
élaboré les préalables d’une science comparée des
cultures
et des civilisations, des religions et des arts, des morales et des g
232
on reste de savoir si cette unité fomentée par la
culture
européenne ne va pas se réaliser à nos dépens. C’est un fait que l’Eu
233
temps qu’elle redécouvrait et faisait revivre des
cultures
disparues ou en voie d’extinction. Valéry nous disait que « les circo
234
ons mêmes de l’économie, de la technique et de la
culture
au xxe siècle, le nationalisme n’en poursuit pas moins ses ravages d
235
Culture
et technique (juillet 1961)w L’économie occidentale d’aujourd’hui
236
que, par son intermédiaire et à son sujet, que la
culture
et l’économie de l’Occident communiquent le plus directement, au nive
237
de mes réflexions sera donc : l’interaction de la
culture
et de la technique au sein de la civilisation dont l’Europe constitue
238
pas voir à quel point la technique résulte de la
culture
occidentale et s’en nourrit, et à quel point cette culture occidental
239
ccidentale et s’en nourrit, et à quel point cette
culture
occidentale peut à son tour bénéficier de la technique. Je suis pour
240
chnique. Je suis pour ma part convaincu que notre
culture
, dans son ensemble — théologie, philosophie et science, poésie et lit
241
ait faire de vrais progrès si elle se coupe de la
culture
. Je pense donc que l’opposition entre la culture générale et une éduc
242
lisée est le type même du faux problème. Car sans
culture
occidentale, point de technique, au sens actuel, au sens universel du
243
l’inverse, sans technique, point d’avenir pour la
culture
, au sens occidental du terme. L’une se nourrit de l’autre et l’une sa
244
s grands thèmes directeurs des créations de notre
culture
. Pourquoi l’homme fabrique-t-il des outils ? Quels sont donc les moti
245
tées de l’imagination : ce sont eux qui créent la
culture
, les arts, les sciences et la littérature. C’est évident. Mais il ne
246
pas oublier qu’ils se nourrissent en retour de la
culture
: nos lectures, les tableaux que nous avons vus, les images du divin
247
rêve occidental, de ce même rêve qui a créé notre
culture
; — la technique n’est donc pas un destin objectif et que nous aurion
248
nt nous sommes responsables. Il en résulte que la
culture
et la technique ne sauraient être opposées dans leurs sources, puisqu
249
r, nous ne confondrons pas le simple loisir et la
culture
. La culture ne consiste pas seulement à se cultiver, à lire des livre
250
onfondrons pas le simple loisir et la culture. La
culture
ne consiste pas seulement à se cultiver, à lire des livres, à écouter
251
e temps libre est augmenté, la consommation de la
culture
augmentera elle aussi, et que par suite, les conditions du producteur
252
que par suite, les conditions du producteur de la
culture
seront sensiblement améliorées. Donc, tout ce que la technique permet
253
travail mécanique et routinier sera gagné pour la
culture
, ou pourra l’être. Nous allons vers un temps où les loisirs deviendro
254
que le travail routinier. Il en résultera que la
culture
deviendra le sérieux de la vie. Je résume cette première partie de mo
255
e résume cette première partie de mon propos : la
culture
de l’Europe a produit la technique ; on a pu craindre alors que cette
256
ette technique asservisse l’homme et tue la vraie
culture
; mais nous voyons que les progrès techniques les plus récents nous r
257
s plus récents nous ramènent au contraire vers la
culture
, et lui donnent un sérieux nouveau, une importance économique croissa
258
vention technique qui tient à l’ensemble de notre
culture
et à ses rêves directeurs. Gardons-nous de scier la branche sur laque
259
ions : 1. Gardons-nous d’opposer théoriquement la
culture
et la technique comme s’il s’agissait de deux entités indépendantes e
260
it comprendre aussi que la technique dépend de la
culture
créatrice. Il est vital pour l’avenir de l’économie en Occident, de
261
’avenir de l’économie en Occident, de soutenir la
culture
sous toutes ses formes : cette culture qui n’est pas seulement la sou
262
outenir la culture sous toutes ses formes : cette
culture
qui n’est pas seulement la source de nos inventions mais la seule gar
263
’indice de l’équilibre humain. Il appartient à la
culture
de concevoir cet équilibre, d’en formuler les conditions morales ; à
264
les hommes. Il appartient donc conjointement à la
culture
et à l’économie, qui trouvent là leur commune responsabilité. w. «
265
i trouvent là leur commune responsabilité. w. «
Culture
et technique », Caractère et culture de l’Europe, Amsterdam, n° 5, ju
266
lité. w. « Culture et technique », Caractère et
culture
de l’Europe, Amsterdam, n° 5, juillet 1961, p. 5-9. Présenté par cett
267
M. de Rougemont souligne l’interdépendance de la
culture
et de la technique. Auteur d’une vingtaine de volumes — traduits en d
268
comité exécutif du Congrès pour la liberté de la
culture
, et gouverneur de la Fondation européenne de la culture. »
269
e, et gouverneur de la Fondation européenne de la
culture
. »
270
lité, se rattachent deux grandes traditions de la
culture
occidentale : le romantisme et le roman. Retracer leur évolution du x
271
sion se nourrit d’obstacles choisis, et que notre
culture
tend à les supprimer, il reste un obstacle suprême, celui-là justemen
272
onales auxquelles il prêtait le rayonnement d’une
culture
exceptionnellement étendue, d’une sagesse indulgente mais incisive et
273
re, même aux yeux des Européens dotés d’une bonne
culture
moyenne. Et finalement, il faut avouer que le statut du « grand homme
274
suisse est impensable. Mais dans le domaine de la
culture
, cet égalitarisme à petite échelle ne présente guère que des inconvén
275
hez eux. Lucien Febvre, admirable historien de la
culture
, écrivait à propos de la Suisse : Pays de gens moyens, oui. Mais qua
276
ait-il pas trop belle la part des Suisses dans la
culture
humaine, tandis que notre Américain la réduisait au joujou ? Il est v
277
La
culture
et l’union de l’Europe (avril 1962)z S’il est question d’intégrati
278
on d’intégration européenne et qu’on lui parle de
culture
, l’homme d’aujourd’hui, qu’il soit d’ailleurs industriel ou philosoph
279
e solide et le raisonnable. Mais qu’est-ce que la
culture
viendrait faire là-dedans ? Quelles contributions efficaces a-t-elle
280
une Europe unitaire ; 4° que le fédéralisme et la
culture
s’appellent et se conditionnent réciproquement ; 5° enfin, que l’Euro
281
réciproquement ; 5° enfin, que l’Europe, sans sa
culture
, ne serait pas l’Europe mais un cap de l’Asie. Doutes sur l’utilité
282
is un cap de l’Asie. Doutes sur l’utilité de la
culture
Le grand public pense aujourd’hui que faire l’Europe, c’est une qu
283
nt par conséquent que des problèmes marginaux. La
culture
serait au mieux l’ornement des loisirs, un luxe flatteur, une dernièr
284
t pour s’en assurer de comparer nos budgets de la
culture
avec ceux de l’URSS et des USA, puissances modernes ; et surtout de c
285
éninsule européenne ? Sinon par la différence des
cultures
, au sens le plus large du terme, qui va de la religion à la technique
286
L’Europe est très peu de choses plus une certaine
culture
, qui a fait d’une pauvre terre découpée et cloisonnée le cœur et le c
287
te masse physique de notre continent par m, et sa
culture
par c, nous obtenons une équation semblable et non moins chargée de c
288
conséquences : E = mc2 Europe = Cap de l’Asie x
culture
intensive Un combat sur deux fronts Que veut dire, dans ces con
289
ondément enracinés dans un millénaire au moins de
culture
européenne. L’obstacle principal à notre union réside dans les esprit
290
timent autant que de raison. Donc une question de
culture
, d’éducation nouvelle. Mais « faire l’Europe » ne veut pas dire seule
291
à l’union. Et c’est là qu’intervient à nouveau la
culture
, d’une manière positive, créatrice, et vitale. Un ingénieur, un techn
292
unie dans ses diversités, — voilà la tâche de la
culture
et sa vocation prospective. Il n’y aurait pas d’Europe sans tout ce
293
. Il n’y aurait pas d’Europe sans tout ce que la
culture
a su tirer de nos pauvres conditions physiques. De la culture aussi s
294
tirer de nos pauvres conditions physiques. De la
culture
aussi sont venues nos divisions, presque mortelles. De la culture enf
295
nt venues nos divisions, presque mortelles. De la
culture
enfin doit venir le remède à nos maux, et il est double : réduire les
296
e fédéralisme. Double mission européenne de la
culture
Traduisons maintenant ces principes en termes d’activités culturel
297
mmun des instituts, mouvements et associations de
culture
que notre Fondation entend soutenir, doit comprendre les deux tâches
298
e, seule conforme au génie « un et divers » de la
culture
européenne. L’Europe n’est pas une addition de cultures nationales.
299
e européenne. L’Europe n’est pas une addition de
cultures
nationales. Celles-ci sont des apparitions relativement récentes, et
300
ra donc d’illustrer l’unité de base de toutes ces
cultures
prétendument « nationales » ; de montrer que la culture commune des E
301
s prétendument « nationales » ; de montrer que la
culture
commune des Européens est beaucoup plus ancienne que notre présent dé
302
en peine de le prouver ; bref, de montrer que la
culture
, en Europe, est un phénomène à la fois pré-national et supranational,
303
r des comparaisons globales entre l’Europe et les
cultures
réellement différentes des autres continents, mais aussi et surtout p
304
siste à prendre au sérieux les principes de notre
culture
occidentale, et d’abord à les mieux connaître. Que servirait de doter
305
e le répète, sont vitales et elles relèvent de la
culture
au premier chef, j’entends par là : de la recherche pure, de la philo
306
t de même à nos peuples passifs, si les forces de
culture
ne l’animent pas, une Europe techniquement unifiée ne sera jamais qu’
307
inspirent la méfiance courante à l’endroit de la
culture
et de son « utilité ». On verra qu’elles s’opposent diamétralement. S
308
raison, le peu que l’on a fait jusqu’ici pour la
culture
était de trop. Si au contraire mes arguments sont « évidents », alors
309
conséquences logiques — et pratiques. z. « La
culture
et l’union de l’Europe », Caractère et Culture de l’Europe, Amsterdam
310
La culture et l’union de l’Europe », Caractère et
Culture
de l’Europe, Amsterdam, n° 7, avril 1962, p. 9-13.
311
ents. (Cela s’opère sur la base d’un Dialogue des
cultures
, organisé notamment par une série de centres régionaux, dont les prem
312
a, en 1949, à Lausanne, le Congrès européen de la
culture
. L’année suivante, il fondait à Genève le Centre européen de la cultu
313
onales auxquelles il prêtait le rayonnement d’une
culture
exceptionnellement étendue, d’une sagesse indulgente mais incisive et