1
ion solide. Quelle est cette unité ? Eh bien ! de
culture
. Il n’y a pas de cultures nationales, contrairement à ce que l’on nou
2
tte unité ? Eh bien ! de culture. Il n’y a pas de
cultures
nationales, contrairement à ce que l’on nous a appris à l’école. Il n
3
n nous a appris à l’école. Il n’y a qu’une grande
culture
européenne qui vient de nos ancêtres communs : grecs, romains, juifs,
4
t pas pendant tout le Moyen Âge, notamment, où la
culture
européenne existait bel et bien. Donc, sur cette unité de culture qui
5
ne existait bel et bien. Donc, sur cette unité de
culture
qui est commune aux Suisses et à tous les voisins de ce pays, on peut
6
h bien ! tout cela n’existait pas dans les autres
cultures
, où l’on n’écrivait que de la littérature religieuse, sacrée. En Inde
7
e… … que l’on pourrait englober dans une forme de
culture
occidentale. Mais dans ces hypothèses d’intégration sous toutes ses f
8
e le non-conformisme, le libre épanouissement des
cultures
particulières et des pensées originales et enfin un équilibre de forc
9
ordre nouveau ? L’Europe a la chance d’avoir une
culture
. Je ne crois pas aux cultures nationalistes, en dépit des manuels sco
10
a chance d’avoir une culture. Je ne crois pas aux
cultures
nationalistes, en dépit des manuels scolaires : il n’y a que des divi
11
arbitraires opérées dans l’ensemble vivant de la
culture
européenne. On parle souvent d’une politique européenne commune comme
12
Qu’est-ce que la
culture
européenne ? (juin 1970)h Dans le précieux recueil des textes Pour
13
le fonder cette union. Il s’agit de l’unité d’une
culture
, de laquelle participent tous les Européens, qu’ils soient d’ailleurs
14
cients ou non de ce qu’ils doivent, en fait, à la
culture
. Unité non pas homogène, et qui ne résulte pas d’un processus forcé d
15
en termes de structures politiques cette unité de
culture
non unitaire et si hautement diversifiée, je répondrai que la solutio
16
’elle est censée servir. h. « Qu’est‑ce que la
culture
européenne ? », 30 Jours d’Europe, Paris, n° 143, juin 1970, p. 21.
17
nverse du marxisme, vous attribuez à l’idée, à la
culture
un rôle déterminant, premier dans le devenir social. L’Europe est, en
18
olitiques de ce dernier reposent sur une certaine
culture
qui l’a marqué et qui postule qu’il n’y a de sérieux que les nations.
19
s que la seule unité d’étude intelligible est une
culture
, c’est-à-dire, dans notre cas, l’Europe. Nous avons donc fait un gros
20
se sont créées toutes les écoles qui ont fait la
culture
en Europe et c’est dans l’ensemble de l’Europe que se sont établis le
21
va devenir le sérieux de la vie, le loisir et la
culture
. Jusqu’à présent, le sérieux de la vie c’est, bien entendu, le temps
22
n train de passer sur le temps des loisirs, de la
culture
, parce que, justement, le nombre d’heures de travail diminue constamm
23
il y a donc un lien tout à fait évident entre la
culture
, la civilisation, le raffinement des mœurs et le respect de la femme.
24
été considérable dans tout le développement de la
culture
, surtout en France, en Angleterre, en Espagne, moins en Allemagne.
25
En tous les cas, ça choque… Ce que nous avons de
culture
, nous le devons à nos mères plus qu’à nos pères, en grande partie. Je
26
u’à nos pères, en grande partie. Je n’entends pas
culture
au sens scolaire, universitaire du terme. Mais la transmission des mœ
27
bien ou mal, c’est par les femmes que se fait la
culture
profonde des enfants. Psychanalyser le Suisse Est-ce propre à l
28
Psychanalyser le Suisse Est-ce propre à la
culture
européenne ? D’autres civilisations n’ont pas accordé le même poids a
29
ant J.-C. On trouve cette intuition dans toute la
culture
européenne, des conciles de Nicée et de Chalcédoine jusqu’à Hegel et
30
os rêves. Et c’est une invention spécifique de la
culture
européenne. Et que se passe-t-il dans les autres civilisations ? Je n
31
us les interdits, les règles, les conventions, la
culture
, et vous détruisez la possibilité même de toutes les formes d’amour.
32
que les doutes sur l’Europe et la vitalité de sa
culture
n’existent que dans l’esprit des intellectuels européens, et pas aill
33
, il n’y a jamais eu, avant le contact avec notre
culture
et nos doctrines, que des révolutions de palais, des prises de pouvoi
34
que la révolution part des grandes options, d’une
culture
, des attitudes fondamentales de notre esprit. Et que l’économie n’en
35
pour la société. Car notre science est née de la
culture
, et doit sans cesse s’y replonger pour mieux créer. Notre technique e
36
ue l’opposition, naguère si populaire, des « deux
cultures
» — la scientifique et la métaphysique (ou littéraire, ou affective)
37
is de la technique dissociative ; nouveau bain de
culture
pour les savants, et de science pour les culturels : voilà qui défini
38
e grand dialogue dramatique de la nature et de la
culture
qui dominera la fin de notre siècle. q. « L’ingénieur dans la cité
39
L’Europe est d’abord une unité de
culture
(1971)4 Je pars de ce qui me paraît une évidence majeure : il nous
40
le bloque tout. C’est ici que nous rejoignons la
culture
. Car c’est bien la culture — l’école, la presse, les livres — qui nou
41
que nous rejoignons la culture. Car c’est bien la
culture
— l’école, la presse, les livres — qui nous fait croire depuis plusie
42
ises au point. Et tout d’abord : il n’y a pas de
cultures
nationales. La culture européenne n’est pas la somme de vingt-cinq cu
43
d’abord : il n’y a pas de cultures nationales. La
culture
européenne n’est pas la somme de vingt-cinq cultures nationales, puis
44
lture européenne n’est pas la somme de vingt-cinq
cultures
nationales, puisqu’elle existait bien avant la formation, récente, no
45
s comme Roger Bacon. Tout cela formait une grande
culture
commune, bien antérieure à l’idée même d’État-nation. Mais, me direz-
46
omme un puzzle de nations en teintes pâles, et la
culture
de l’Europe comme une addition de prétendues « cultures nationales »
47
re de l’Europe comme une addition de prétendues «
cultures
nationales » bien distinctes et rivales, les manuels de notre enfance
48
prit. La vérité qu’on nous cachait, c’est que la
culture
de tous nos peuples est une, qu’elle s’est formée à partir des mêmes
49
rxisme, bref tout ce qui compte dans la vie de la
culture
et qui a marqué les élites intellectuelles de tous nos pays, puis, à
50
coles d’art et de pensée : c’est l’unité de notre
culture
commune. Mais qu’en est-il de ses diversités tant vantées, et à juste
51
Le grand secret de la vitalité inégalée de notre
culture
européenne, il est dans cette interaction perpétuelle des grands cour
52
Car la Suisse n’a jamais connu l’illusion d’une «
culture
nationale » — ne fût-ce qu’en raison de son appartenance à trois doma
53
itaires dans les pays voisins. La situation de la
culture
en Suisse reflète exactement en microcosme la situation de la culture
54
flète exactement en microcosme la situation de la
culture
à l’échelle du continent. Ce qui s’est fait en Suisse au point de vue
55
Ce qui s’est fait en Suisse au point de vue de la
culture
— et qui est supérieur, proportionnellement, à tout ce qui s’est fait
56
r et des débuts de la musique, l’Einsiedeln de la
culture
bénédictine, le Bâle d’Érasme, Holbein, Paracelse, puis la Genève de
57
sautant le stade national : voilà l’Europe de la
culture
, voilà, identiquement, la Suisse. Si maintenant je transpose en terme
58
olitiques mon équation culturelle : Europe de la
culture
= courants continentaux et foyers locaux cela va donner : Europe po
59
vention. 4. « L’Europe est d’abord une unité de
culture
», Intégration : Vierteljahreshefte zur Europaforschung, Bruxelles, B
60
évolution, qu’il correspond à une langue et à une
culture
particulière, qu’il forme une unité économique et qu’il se définit pa
61
ir l’auteur par des exemples indiscutables. Notre
culture
est la création commune et trois fois millénaire de tous les Européen
62
s nationales. C’est sur la base de cette unité de
culture
que nous pourrons édifier l’union fédérale de nos diversités. »
63
e d’abord la somme de tous les « produits » de la
culture
au cours des âges : religions et philosophies, arts et lettres, scien
64
oit encore, dans l’ensemble « naïvement », que la
culture
consiste à lire ou écrire des romans, enseigner la philosophie, écout
65
elqu’un de cultivé. Si je dis au contraire que la
culture
est ce que l’homme ajoute à la nature, on voit qu’elle représente en
66
oin de la planète, entre le sol et les nuages. La
culture
des Européens, qui est leur véritable unité, est à la fois la somme e
67
(Presque tout le paysage européen est un fait de
culture
au sens que je viens de noter.) Et non seulement le phénomène culture
68
atrices, mais encore, à la différence des grandes
cultures
du passé asiatique, proche-oriental, précolombien, l’héritage culture
69
les, dans ses méthodes comme dans ses fins, notre
culture
assume toutes les antinomies. On dirait même qu’elle les nourrit et l
70
de possibles sans relâche rythmé et rompu par la
culture
européenne. Un très grand nombre de combinaisons, voire de permutatio
71
, conscient ou non, le rapport d’un Européen à la
culture
européenne — notre seule unité fondamentale, répétons-le — n’est pas
72
leurs interrelations. Aucune ne sera jamais une «
culture
nationale », ou un microcosme de l’Europe, mais seulement un ensemble
73
e, par quelque différence de structure. Moins une
culture
est homogène, mieux elle incite à cette autonomie, à cette autostruct
74
e guère comme vertus, ou s’est vu décrié dans les
cultures
antiques de l’Inde, de la Chine, du Mali, des Incas, ou de la Rome im
75
ui étaient plus portées vers une sociologie de la
culture
ou de la morale. C’est ainsi que j’ai écrit un de mes premiers livres
76
es par le ministère belge de l’Éducation et de la
Culture
; — en Irlande, à la suite du stage de Malahide, en 1965, un programm
77
Qu’est-ce que la
culture
? : quatre thèses et une hypothèse (juin 1972)ae 1. Ce qu’elle n
78
(juin 1972)ae 1. Ce qu’elle n’est pas La
culture
ne consiste pas à lire des romans, à parler peinture, à participer à
79
leur accumulation sur la tête des gauchistes. La
culture
n’est nullement une distinction, quelque chose qui distingue du vulga
80
és littéraires depuis vingt ans, même à Paris. La
culture
n’est pas faite par les « gens cultivés ». Elle n’est pas leur propri
81
oit rien (même si elle leur donne tout). Enfin la
culture
n’est pas nécessairement sérieuse. Ceux qui n’ont pas le sens de l’ar
82
un parti. 2. Ce qu’elle est en tous cas La
culture
est l’ensemble des valeurs (tabous et interdits, dogmes, principes mo
83
ure). 3. Ce qu’il se peut qu’elle soit « La
culture
est ce qui reste quand on a tout oublié », disait Édouard Herriot, ho
84
reste, précisément, par cette seule phrase sur la
culture
. On l’a prise pour une boutade. J’y vois plutôt une anticipation de c
85
s psychologiques ou somatiques. Ainsi définie, la
culture
n’est plus une affaire de fiches, de bibliothèque ou d’œuvres, c’est-
86
pel de sa fin, sa vocation. 4. Il n’y a pas de
cultures
nationales Cette thèse est démontrée sans aucun doute possible par
87
s de l’Europe ont en moyenne 25 ans d’âge. Or, la
culture
européenne, qui remonte à Sumer, à l’Égypte, à la Crête, à l’Iran et
88
es rapports proprement négatifs avec la vie de la
culture
: les cordons douaniers par exemple ou le mythe des « frontières natu
89
le drapeau ou la monnaie qu’on y vénère. La seule
culture
qui puisse être sucée avec le lait, assimilée, vécue et contrastée av
90
ait, assimilée, vécue et contrastée avec d’autres
cultures
continentales, est la culture européenne. Voilà notre unité de base.
91
stée avec d’autres cultures continentales, est la
culture
européenne. Voilà notre unité de base. Et nos diversités sont celles
92
leur autonomie les cités et régions créatrices de
culture
, sans plus tenir compte des frontières étatiques dont la réalité n’es
93
5. La contestation comme tradition centrale de la
culture
européenne Dès l’aube de la pensée des Grecs d’Ionie — qui est thé
94
qui lui répond mécaniquement). Toutes les autres
cultures
, antiques et asiatiques, africaines et précolombiennes (comme les cul
95
atiques, africaines et précolombiennes (comme les
cultures
totalitaires modernes tant communistes que fascistes) visaient à l’ho
96
sser le stade de l’initiation (alpha et oméga des
cultures
jusqu’à nous) et seule elle a couru le risque de promouvoir l’origina
97
ation. Tel est le sens. ae. « Qu’est-ce que la
culture
? : quatre thèses et une hypothèse », Cahiers de l’Alliance culturell
98
ou marxiste récusant l’analyse jungienne de notre
culture
et des rêves qui nourrissent nos recherches, se prive d’une des meill
99
me dans l’ensemble de la société où il vit, de sa
culture
, de ses valeurs communes ; ou simplement elle lui fournira les instru
100
s l’ordre de l’économie, de la technique et de la
culture
consommerait la double satellisation, par l’URSS à l’Est et en Médite
101
logie seule, ni dans l’histoire seule, ni dans la
culture
, la démographie, la théologie, la psychologie des peuples, ou la soci
102
L’Europe, c’est d’abord une
culture
(juillet-août 1973)ak D’autant plus nous connaissons les choses p
103
ue tout. Mais c’est ici aussi que l’on rejoint la
culture
. Car c’est bien la culture — l’École, la presse, les livres — qui nou
104
si que l’on rejoint la culture. Car c’est bien la
culture
— l’École, la presse, les livres — qui nous fait croire depuis plusie
105
qui en résultent. Tout d’abord : il n’y a pas de
cultures
nationales, si l’on entend par « nations », comme on le fait couramme
106
mment, les États-nations modernes de l’Europe. La
culture
européenne n’est pas la somme de vingt-huit cultures nationales, puis
107
lture européenne n’est pas la somme de vingt-huit
cultures
nationales, puisqu’elle existait bien avant la formation, récente on
108
s comme Roger Bacon. Tout cela formait une grande
culture
commune, bien antérieure à l’idée même d’État-nation. Mais, dira-t-on
109
de la géographie par l’histoire ». Unité de la
culture
européenne En nous présentant l’Europe comme un puzzle de nations
110
omme un puzzle de nations en teintes pâles, et la
culture
de l’Europe comme une addition de prétendues « cultures nationales »
111
re de l’Europe comme une addition de prétendues «
cultures
nationales » bien distinctes et rivales, les manuels de notre enfance
112
sprit. La vérité qu’on nous cachait, c’est que la
culture
de tous nos peuples est foncièrement une, et que cette unité de base
113
États-nations, c’est que l’Europe est d’abord une
culture
, et que cette culture s’est formée à partir des mêmes influences indo
114
ue l’Europe est d’abord une culture, et que cette
culture
s’est formée à partir des mêmes influences indo-européennes, gréco-la
115
rxisme, bref tout ce qui compte dans la vie de la
culture
et qui a marqué les élites intellectuelles de tous nos pays, puis, à
116
coles d’art et de pensée : c’est l’unité de notre
culture
commune. Mais qu’en est-il de ses diversités tant vantées, et à juste
117
Le grand secret de la vitalité inégalée de notre
culture
européenne, il est dans cette interaction perpétuelle des grands cour
118
es mon équation culturelle, soit : Europe de la
culture
= courants continentaux à partir de foyers locaux cela va donner :
119
de la Phalange ? 22. La Loi interdisait toute «
culture
» aux Hébreux : arts figuratifs, spéculation philosophique, littératu
120
s initiateurs… ak. « L’Europe, c’est d’abord une
culture
», Reformatio, Zurich, n° 7-8, juillet-août 1973, p. 388-395.
121
peler que les créations les plus mémorables de la
culture
européenne sont toutes nées de foyers locaux, Florence, Mantoue, Brug
122
Et demeurent à réconcilier les grands noms de la
culture
dans nos régions : Jean Calvin et François de Sales, Rousseau et Volt
123
lité, se rattachent deux grandes traditions de la
culture
occidentale : le romantisme et le roman. Retracer leur évolution du x
124
sion se nourrit d’obstacles choisis, et que notre
culture
tend à les supprimer, il reste un obstacle suprême, celui-là justemen