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it est significatif. Il prouve que nous tenons la
culture
pour quelque chose d’un peu moins sérieux que l’action, ou que la gue
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se qui met en question les fondements mêmes de la
culture
en Occident. Je voudrais vous montrer ce soir que cette crise n’est p
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lle bien plus vaste, la millénaire bataille de la
culture
. L’adversaire est en nous Mais d’abord, essayons d’écarter un ma
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de confondre l’un des partis avec la cause de la
culture
, l’autre étant le parti de l’anti-culture. Ce genre d’opposition est
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travaillèrent pour la paix. Mais l’état de notre
culture
est tel que l’invention sera utilisée pour détruire cette paix, préci
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méchanceté des hommes : c’est l’esprit même de la
culture
moderne, et son défaut de sagesse générale qui se trouve ici mis à nu
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ce fondamental de notre société et aussi de notre
culture
: c’est une absence totale de vue d’ensemble. Ce qui nous manque abso
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de la guerre. Le divorce a été prononcé entre la
culture
et l’action, entre le cerveau et la main. Les résultats de ce divorce
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is le plus décisif, sans doute, est celui-ci : la
culture
apparaît aujourd’hui comme une activité de luxe, et l’action seule es
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naturel de se priver d’abord de dessert. Oui, la
culture
est devenue pour nous quelque chose comme une friandise. Elle n’est p
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essor fulgurant de l’action ? Et que va faire la
culture
? Il semble que la société devienne trop gigantesque pour être dominé
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i que nous allons découvrir le grand ennemi de la
culture
; c’est chez les philosophes et les penseurs qu’il s’est d’abord mani
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onds que sa croyance au Progrès est l’opium de la
culture
. S’il fallait résumer rapidement les caractères généraux par lesquels
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rejoignons le temps présent. Dans une cité où la
culture
n’a plus en fait l’initiative, ce sont les lois de la production et d
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s nécessités à notre pensée impuissante. Quand la
culture
ne domine plus l’action, c’est l’action qui domine la culture, mais u
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omine plus l’action, c’est l’action qui domine la
culture
, mais une action qui ne sait plus où elle va ! Et la société à son to
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rien dans le domaine de l’esprit. Et dès lors, la
culture
en chômage se corrompt rapidement, s’asservit. Je vous en donnerai un
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tidiennement. Le fondement et le symbole de toute
culture
, c’est le langage. Or nous assistons aujourd’hui à une extraordinaire
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tres, c’est la raison humaine ou l’ensemble de la
culture
. Pour celui-ci, l’esprit signifiera le luxe des délicats, et pour cet
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ve à une pareille décadence des lieux communs, la
culture
est à l’agonie. Mais en même temps, la vie sociale et politique devie
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ent à hauteur d’homme ? Un monde où la pensée, la
culture
et l’esprit soient de nouveau capables d’agir ? Et quelle est l’attit
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onnelle. Voici donc le dilemme où nous placent la
culture
actuelle et le monde actuel : ou bien tu veux rester toi-même, mais a
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lectuels créateurs que chez les amateurs de vraie
culture
, les lecteurs, le public cultivé. Car c’est de ce changement d’état d
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e repenser une société. Raisons d’espérer : la
culture
et les groupes Je voudrais vous dire, maintenant, les raisons que
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premiers succès remportés, dans la bataille de la
culture
moderne, par l’esprit créateur sur l’esprit fataliste. Ce qui paralys
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particulièrement libérateur pour la pensée et la
culture
en général, dans notre époque totalitaire. Nul n’ignore, en effet, qu
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e, que c’est encore et de nouveau possible. Notre
culture
libérée de la superstition des lois fatales peut envisager de nouveau
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ansformations sociales qu’il provoquait. Comme la
culture
elles ont renoncé à diriger, à avertir, à orienter. Et c’est là le se
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sont le type même des groupes au sein desquels la
culture
d’Occident a toujours trouvé ses mesures. Bien d’autres groupes, je l
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du problème, c’est de prévoir pour la cité et la
culture
une structure fédéraliste. Le fédéralisme, en effet, suppose des peti
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cte qui la rend sérieuse. Refaire un monde et une
culture
sur la base de la diversité des personnes et des vocations, — c’est a
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çon fatale du gigantisme et de la démission de la
culture
. C’est la faillite des systèmes centralistes et de l’esprit d’uniform
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lement valables pour ceux qui veulent défendre la
culture
, et pour ceux qui veulent rester Suisses. La guerre actuelle manifest
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iste en politique et dans tous les domaines de la
culture
, le seul avenir possible de l’Europe. Le seul lieu où cet avenir soit
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atastrophes cosmiques. La vie de la cité et de la
culture
, ce sera toujours une bataille. Entre l’esprit de lourdeur, comme dis
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plaisir de Dieu seul. » c. « La bataille de la
culture
», Les Cahiers protestants, Lausanne, n° 1, janvier-février 1940, p.