1 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La bataille de la culture (janvier-février 1940)
1 La bataille de la culture (janvier-février 1940)c Le fait même que nous éprouvions tous un d
2 it est significatif. Il prouve que nous tenons la culture pour quelque chose d’un peu moins sérieux que l’action, ou que la gue
3 se qui met en question les fondements mêmes de la culture en Occident. Je voudrais vous montrer ce soir que cette crise n’est p
4 lle bien plus vaste, la millénaire bataille de la culture . L’adversaire est en nous Mais d’abord, essayons d’écarter un ma
5 de confondre l’un des partis avec la cause de la culture , l’autre étant le parti de l’anti-culture. Ce genre d’opposition est
6 travaillèrent pour la paix. Mais l’état de notre culture est tel que l’invention sera utilisée pour détruire cette paix, préci
7 méchanceté des hommes : c’est l’esprit même de la culture moderne, et son défaut de sagesse générale qui se trouve ici mis à nu
8 ce fondamental de notre société et aussi de notre culture  : c’est une absence totale de vue d’ensemble. Ce qui nous manque abso
9 de la guerre. Le divorce a été prononcé entre la culture et l’action, entre le cerveau et la main. Les résultats de ce divorce
10 is le plus décisif, sans doute, est celui-ci : la culture apparaît aujourd’hui comme une activité de luxe, et l’action seule es
11 naturel de se priver d’abord de dessert. Oui, la culture est devenue pour nous quelque chose comme une friandise. Elle n’est p
12 essor fulgurant de l’action ? Et que va faire la culture  ? Il semble que la société devienne trop gigantesque pour être dominé
13 i que nous allons découvrir le grand ennemi de la culture  ; c’est chez les philosophes et les penseurs qu’il s’est d’abord mani
14 onds que sa croyance au Progrès est l’opium de la culture . S’il fallait résumer rapidement les caractères généraux par lesquels
15 rejoignons le temps présent. Dans une cité où la culture n’a plus en fait l’initiative, ce sont les lois de la production et d
16 s nécessités à notre pensée impuissante. Quand la culture ne domine plus l’action, c’est l’action qui domine la culture, mais u
17 omine plus l’action, c’est l’action qui domine la culture , mais une action qui ne sait plus où elle va ! Et la société à son to
18 rien dans le domaine de l’esprit. Et dès lors, la culture en chômage se corrompt rapidement, s’asservit. Je vous en donnerai un
19 tidiennement. Le fondement et le symbole de toute culture , c’est le langage. Or nous assistons aujourd’hui à une extraordinaire
20 tres, c’est la raison humaine ou l’ensemble de la culture . Pour celui-ci, l’esprit signifiera le luxe des délicats, et pour cet
21 ve à une pareille décadence des lieux communs, la culture est à l’agonie. Mais en même temps, la vie sociale et politique devie
22 ent à hauteur d’homme ? Un monde où la pensée, la culture et l’esprit soient de nouveau capables d’agir ? Et quelle est l’attit
23 onnelle. Voici donc le dilemme où nous placent la culture actuelle et le monde actuel : ou bien tu veux rester toi-même, mais a
24 lectuels créateurs que chez les amateurs de vraie culture , les lecteurs, le public cultivé. Car c’est de ce changement d’état d
25 e repenser une société. Raisons d’espérer : la culture et les groupes Je voudrais vous dire, maintenant, les raisons que
26 premiers succès remportés, dans la bataille de la culture moderne, par l’esprit créateur sur l’esprit fataliste. Ce qui paralys
27 particulièrement libérateur pour la pensée et la culture en général, dans notre époque totalitaire. Nul n’ignore, en effet, qu
28 e, que c’est encore et de nouveau possible. Notre culture libérée de la superstition des lois fatales peut envisager de nouveau
29 ansformations sociales qu’il provoquait. Comme la culture elles ont renoncé à diriger, à avertir, à orienter. Et c’est là le se
30 sont le type même des groupes au sein desquels la culture d’Occident a toujours trouvé ses mesures. Bien d’autres groupes, je l
31 du problème, c’est de prévoir pour la cité et la culture une structure fédéraliste. Le fédéralisme, en effet, suppose des peti
32 cte qui la rend sérieuse. Refaire un monde et une culture sur la base de la diversité des personnes et des vocations, — c’est a
33 çon fatale du gigantisme et de la démission de la culture . C’est la faillite des systèmes centralistes et de l’esprit d’uniform
34 lement valables pour ceux qui veulent défendre la culture , et pour ceux qui veulent rester Suisses. La guerre actuelle manifest
35 iste en politique et dans tous les domaines de la culture , le seul avenir possible de l’Europe. Le seul lieu où cet avenir soit
36 atastrophes cosmiques. La vie de la cité et de la culture , ce sera toujours une bataille. Entre l’esprit de lourdeur, comme dis
37 plaisir de Dieu seul. » c. « La bataille de la culture  », Les Cahiers protestants, Lausanne, n° 1, janvier-février 1940, p. 
2 1968, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Pour une morale de la vocation (1968)
38 es alluvions, les dépôts sédimentés des âges, des cultures , des religions, des préjugés sociaux et nationaux, de l’obscurantisme
39 sibilités de travail et de loisirs, donc aussi sa culture et sa liberté. Nous tendons de la sorte, dans les pays techniquement
40 iques » d’une nation, ou d’un continent, ou d’une culture . Une question et une seule demeure alors sans réponse : la question d
41 en de plus important que les conventions dans une culture , une civilisation, dans les relations entre les hommes, ou même entre