1
ILe problème de la
culture
Qu’est-ce qu’un problème ? Je me propose d’envisager dans cet
2
se d’envisager dans cet ouvrage le problème de la
culture
. Lorsque l’on entreprend de lire un livre qui traite d’un « problème
3
utions qu’on lui propose. Ainsi le problème de la
culture
. (Quelqu’un demande : à quoi sert-elle ? et déjà la crise est ouverte
4
ur la joie mauvaise d’inventorier les vices d’une
culture
: tant d’autres ont su décrire avant moi notre crise. Au travers des
5
aie nature. Insuffisance de nos refus Si la
culture
nous pose un problème, c’est donc, et tout d’abord, qu’elle est en dé
6
us sens la jungle du vocabulaire. J’ai dit que la
culture
est en pleine décadence. Et maintenant je demande qu’elle s’abaisse !
7
udrais prudemment insister. La décadence de notre
culture
provient à mon avis d’un ensemble de causes économiques, politiques e
8
r à hauteur d’homme, au niveau du réel, que notre
culture
se défait. Immortalité académique2, faux sublime officiel, envolées à
9
’Icare. Il suffira de dire tout simplement que la
culture
, faute de s’être montrée « à la hauteur » d’une tâche humaine a voulu
10
e de décadence Pour mesurer la décadence de la
culture
, considérons d’abord le train banal des choses. Tâchons de prendre su
11
l’on doute en réalité de la commune mesure de la
culture
et de l’importance qu’il y aurait à la traduire avec fidélité. En d’a
12
termes, si l’on néglige le langage, on néglige la
culture
elle-même. Et l’on néglige surtout ses avertissements. Comment les en
13
age est la négation du langage, la négation de la
culture
, la négation de sa mesure vivante et de la dignité de ses grands prêt
14
até l’existence d’un problème : le problème de la
culture
. J’ai dit que tout problème réel se pose à nous à partir du moment où
15
à nous à partir du moment où son objet (Dieu, la
culture
, l’amour, la nation, le travail, etc.) s’éloigne ou s’affaiblit, ou m
16
bles vont nous guider dans l’examen du concept de
culture
en soi — de ses apparitions les plus considérables dans l’histoire —,
17
IID’une
culture
qui parle dans le vide Un critique allemand, E. R. Curtius, écrit4
18
eu de mots aussi usés, aussi éventés que celui de
culture
; il y en a peu que l’on emploie avec autant d’irréflexion. Une socié
19
ogramme de discussion : “la gymnastique est de la
culture
”, voilà où nous en sommes. La majeure partie de ce que l’on dit aujou
20
eure partie de ce que l’on dit aujourd’hui sur la
culture
est du même niveau. » La situation est-elle plus réjouissante en Fran
21
r la difficulté qu’il y a à définir simplement la
culture
? Sait-on bien de quoi il s’agit quand on dit : la culture se meurt,
22
Sait-on bien de quoi il s’agit quand on dit : la
culture
se meurt, ou : il faut sauver la culture ? Le mot culture évoque dans
23
dit : la culture se meurt, ou : il faut sauver la
culture
? Le mot culture évoque dans l’esprit du Français moyen l’idée de l’U
24
se meurt, ou : il faut sauver la culture ? Le mot
culture
évoque dans l’esprit du Français moyen l’idée de l’Université, de la
25
omatisme en dit long sur la notion courante de la
culture
, non seulement dans la bourgeoisie mais encore chez les ennemis marxi
26
jamais réfléchi à ce problème —, pour définir la
culture
comme un acquis spirituel à transmettre. C’est-à-dire comme une chose
27
me une chose à faire, ou qui se fait. À l’idée de
culture
s’associe tout naturellement dans notre esprit l’idée de l’homme cult
28
Sorel, disons qu’on en est arrivé à considérer la
culture
comme un produit de consommation, et non comme une activité de produc
29
ppant entre la crise économique et la crise de la
culture
. Disons parallélisme, simplement, sans préjuger de la nature du phéno
30
la nature du phénomène qui lie l’économique et la
culture
: interaction, subordination de l’une à l’autre ou origine commune. N
31
d’abord ressentir la foncière inadaptation de la
culture
, telle qu’elle nous est transmise, aux besoins que l’époque nous crée
32
té. Sur le plan de la qualité qui est celui de la
culture
, surproduction signifiera : production de valeurs inassimilables ; et
33
us rarement, par le livre. En d’autres termes, la
culture
ne « rend » plus. Elle n’est plus à notre mesure, elle nous offre des
34
s là ces images qui pourraient encore égarer : la
culture
qu’on nous donne ne nous commande plus rien. Elle parle dans le vide.
35
ils ont perdu le secret : c’était le secret d’une
culture
qui est morte. ⁂ Séparation du peuple et des « gens cultivés », sépar
36
cette décadence : c’est un dessaisissement de la
culture
. Je ne vois qu’un seul de nos contemporains qui ait étudié sérieuseme
37
e premier à définir une conscience nouvelle de la
culture
créatrice — conscience dont je n’ai pas encore à critiquer la qualité
38
e Man a pu découvrir les vices constitutifs de la
culture
décadente6. Prenons acte, en passant, de ce fait : le prophète, au se
39
art donc du conflit qui oppose au xxe siècle une
culture
bourgeoise décontenancée et une culture socialiste encore utopique ou
40
iècle une culture bourgeoise décontenancée et une
culture
socialiste encore utopique ou mythique, mais qui agit déjà comme tell
41
ne fût-ce qu’en précisant les traits réels de la
culture
qu’elle prétend remplacer. Dans la mesure où la culture bourgeoise es
42
e qu’elle prétend remplacer. Dans la mesure où la
culture
bourgeoise est liée aujourd’hui aux conditions économiques qui défini
43
bourgeoise, on est en droit de supposer que cette
culture
procède dès l’origine de la puissance qui porta cette bourgeoisie au
44
était apparue une conception du travail et de la
culture
qui va caractériser la nouvelle classe opposée à la noblesse féodale.
45
e ni de la fortune, mais de son activité et de sa
culture
». Culture et travail se trouvent ainsi liés dans un même mouvement d
46
fortune, mais de son activité et de sa culture ».
Culture
et travail se trouvent ainsi liés dans un même mouvement de révolte c
47
qui lui permettra de construire. À ce moment, la
culture
est travail, revendication constructive ; elle mesure à la fois la pe
48
tte puissance, née de l’union du travail et de la
culture
, de la main ouvrière et de la pensée. Elle garde la culture et rabais
49
e la main ouvrière et de la pensée. Elle garde la
culture
et rabaisse le travail. Ce faisant elle adopte une attitude nouvelle
50
elle adopte une attitude nouvelle vis-à-vis de la
culture
. Elle transforme ce qui était ses outils en propriété assurée. La cul
51
ce qui était ses outils en propriété assurée. La
culture
n’est plus un combat, elle devient une distinction ; c’est-à-dire une
52
ique se révèle plus féconde du point de vue de la
culture
. Mais on peut se demander sérieusement si ce premier progrès suffit,
53
eut-être, affecta dès le principe l’éthique et la
culture
bourgeoises. Quelques remarques préliminaires nous aideront à interpr
54
ule représentation réelle à laquelle la notion de
culture
socialiste puisse se rapporter, c’est l’idée que le socialisme se fai
55
ter, c’est l’idée que le socialisme se fait de la
culture
existante, bourgeoise ou capitaliste. » Il part donc bien du socialis
56
lonté de configuration que tout cela (l’effort de
culture
socialiste) suppose, exige que l’on anticipe en esprit sur la forme à
57
issance sous le signe de la raison utilitaire, la
culture
de la bourgeoisie a confondu tous ses progrès avec ceux de la raison
58
ans l’audace méthodique des « producteurs » de la
culture
nouvelle. Toutefois la décision n’appartiendra qu’à ceux qui sauront
59
t le sort que le déterminisme social réserve à la
culture
, dans un monde régi par des lois calquées sur la nature des choses. S
60
de l’histoire réside dans la Force des Choses, la
culture
ne peut plus prétendre qu’à refléter fidèlement « ce qui se fait ». E
61
is à cœur de justifier le jugement de Marx sur la
culture
de son temps, qualifiée de superstructure. Mais ils y voient leur sup
62
de toujours dans ses loisirs. L’inactualité de la
culture
, qui était pour Marx une vérité de fait — fait qu’il avait tout d’abo
63
de toute action… Là encore, le désistement de la
culture
empêchera le scandale d’éclater : il libérera, s’il est besoin, de to
64
scientifique, qui fut le principe efficace de la
culture
bourgeoise militante, est aussi le principe corrupteur de la culture
65
militante, est aussi le principe corrupteur de la
culture
bourgeoise triomphante. En d’autres termes, la révolution bourgeoise
66
t, de quel complexe économique et spirituel notre
culture
tire son origine. Il nous permet ainsi de mieux comprendre les raison
67
Il nous permet en second lieu d’apercevoir qu’une
culture
peut être définie par son principe régulateur, pour autant que ce pri
68
est vraiment immanent à tout progrès normal de la
culture
, dont il est seul à garantir la cohérence. Alors, la vérité d’une cul
69
l à garantir la cohérence. Alors, la vérité d’une
culture
n’est autre que la vérité de ce principe. Et la logique interne de ce
70
tre en mesure de prédire les développements de la
culture
. L’histoire a toujours confirmé la prophétie des véritables « clercs
71
cette commune mesure est l’essence même de toute
culture
. Car si la pensée et l’action se règlent sur des lois hétérogènes, la
72
ssent bientôt. On voit aussi qu’il n’y a vraiment
culture
que là où règne une mesure commune. Car sans mesure il n’est pas de g
73
uent de valeur. On voit enfin que la vérité de la
culture
et sa chance de grandeur réelle résident dans la vérité de la commune
74
ne nous montreront le négatif de notre état : une
culture
unifiée par la force, et dont la mesure actuelle est une tactique au
75
dans le rappel constant des fins que poursuit la
culture
. Vraie mesure, ce sous-entendu clairement perçu par tous les clercs,
76
ètes annoncent sans relâche. Que devient alors la
culture
? — « L’homme qui a une vocation n’est pas bon à autre chose. Israël
77
mais être sacrifiée21. » Ainsi toute tentative de
culture
profane se voit assimilée à l’entreprise de Babel : une révolte d’org
78
de Babel : une révolte d’orgueil contre Dieu. La
culture
d’Israël sera pauvre à raison même de sa pureté. Sa pauvreté sera con
79
rquoi sa pauvreté même garantit la fidélité de la
culture
du peuple hébreu. C’est une ascèse : il s’agit de détruire en germe t
80
dustriel. » Que reste-t-il de ce que nous nommons
culture
? Philosophie, beaux-arts, fictions écrites, science, industrie, tout
81
sprit ? Si l’on admet que la destination de toute
culture
, c’est de concentrer les puissances de la nature et de la société dan
82
quel il dédie toutes ses œuvres, l’on voit que la
culture
la plus pauvre, qui fut celle du peuple hébreu, fut aussi la plus con
83
e que s’ils participent réellement à la vie de la
culture
, en leur qualité « secondaire » d’instruments de régulation. Or il es
84
gnale le suprême degré de tension créatrice d’une
culture
dont l’équilibre est déjà virtuellement menacé : c’est sans doute l’a
85
d’un même mouvement l’Église, la politique et la
culture
à la source commune de toute autorité et de toute légitimité, qui est
86
u une mentalité de classe, ou simplement toute la
culture
et ses produits. Une simple équivoque sémantique dresse parfois l’un
87
oportion impressionnante entre l’aire de la vraie
culture
créatrice et régulatrice et l’aire des sous-produits standardisés de
88
ce et l’aire des sous-produits standardisés de la
culture
de consommation, on aperçoit la raison immédiate de la crise actuelle
89
ement constater le déficit que représente pour la
culture
la création de ces grandes zones d’échanges incontrôlés. Ces échanges
90
siste à la même dégradation des instruments de la
culture
: — d’une part les écrivains se mettent à raffiner l’expression propr
91
os vies, c’est le drame de la civilisation, de la
culture
, de la cité modernes. Tous les hommes de ce temps, s’ils ont quelque
92
ple avec sa vocation, qui faisait la grandeur des
cultures
authentiques. Elle est devenue la loi inexorable et mécanique qui pli
93
nos dénis d’humanité, — le contraire absolu de la
culture
, si la culture est justement la part active que prend l’homme à tout
94
anité, — le contraire absolu de la culture, si la
culture
est justement la part active que prend l’homme à tout ce qui est créa
95
vec une fureur sans exemple dans l’histoire de la
culture
, trahissent en somme l’impuissance pratique de notre langue. Si les m
96
qui précèdent, nous avons vu comment les grandes
cultures
, et les communautés nationales fécondes dans le domaine de l’esprit,
97
? Si nous disons qu’ils ont sauvé l’esprit et la
culture
, quelles définitions de l’esprit et de la culture supposons-nous ? Le
98
culture, quelles définitions de l’esprit et de la
culture
supposons-nous ? Le triomphe de la bourgeoisie était complet. Rationa
99
, le pharmacien Homais. La vérité, l’esprit et la
culture
en présence du triomphe bourgeois furent rejetés dans une opposition
100
fondamentale, dans l’histoire des sociétés et des
cultures
, de ce que je nomme la commune mesure, le spectacle des deux plus gra
101
de rien comprendre à l’évolution nécessaire de la
culture
soviétique, si l’on se refusait à l’examen critique des doctrines qui
102
yer d’élargir cette critique, et notre idée de la
culture
s’il le faut. Quand l’esprit « perd ses droits », c’est à nous de les
103
ue antispiritualiste37, Marx avait affirmé que la
culture
n’était rien qu’un « reflet » du processus économique, et de la lutte
104
es classes qui en résulte. De là sa théorie de la
culture
, considérée comme une simple superstructure du dynamisme matériel. On
105
ins, l’épisode du Proletkult, autrement dit de la
culture
prolétarienne, censée naître automatiquement, et comme un produit acc
106
nement pour le prolétariat… Dans la théorie de la
culture
, l’idée d’« avant-garde » supplanta, elle aussi, sous la pression de
107
us la pression de la réalité, l’idée de masse. La
culture
soi-disant prolétarienne se révéla finalement ce qu’elle était dès le
108
révéla finalement ce qu’elle était dès le début :
culture
socialiste, configuration d’une Idée par des hommes qui y croient, et
109
sée par le socialisme. » Il faut alors définir la
culture
comme « une forme commune de la vie, dont l’activité économique et po
110
que ». On doit admettre que les définitions de la
culture
que je viens de citer selon de Man rendent compte de ce qu’il y a de
111
x critères que j’en donnais. L’assimilation de la
culture
(et donc de sa mesure) au Plan, est même si radicale, ou si naïve, qu
112
sont venus à confondre, sans l’ombre d’un doute,
culture
et production en général. Étonnante réaction contre les conceptions b
113
bourgeoises, qui assimilaient de plus en plus la
culture
à la « jouissance » d’un consommateur distingué. Mais ici, l’équivoqu
114
soviets au congrès de Paris pour la défense de la
culture
, en 1935, citèrent tous, comme exemple impressionnant de l’ascension
115
nception qui assimile l’élévation du niveau de la
culture
à celui de l’épaisseur des semelles, n’a rien de révolutionnaire, si
116
entre les producteurs et les consommateurs de la
culture
. Tant qu’il ne s’agissait que de construire des tracteurs, les poètes
117
r la théorie marxiste originelle, qui veut que la
culture
socialiste naisse comme une production automatique du triomphe de la
118
’un Homme nouveau, imprévisible, en vue duquel la
culture
communiste devrait dorénavant s’organiser (le paradoxe est soutenable
119
ains égards, contraire. C’est tout le drame de la
culture
d’opposition, de la culture séparée, qui, sous nos yeux, vient de se
120
t tout le drame de la culture d’opposition, de la
culture
séparée, qui, sous nos yeux, vient de se renouer au cœur de la constr
121
r, disait-on, il faut parer au plus pressé, et la
culture
ne vient qu’après. Ainsi, tout se trouva soumis à des fins purement m
122
dont on espérait qu’il naîtrait spontanément une
culture
populaire. C’était viser trop court, et sous-estimer l’ennemi : j’ent
123
consacré plus spécialement à l’édification de la
culture
. 41. Cf. ch. VI, p. 49 et 50. 42. On n’ignore pas que les partisans
124
urs de Malraux au « Congrès pour la défense de la
culture
» de juin 1935. 44. Tels qu’en assure aux plus actifs le mouvement s
125
pliquera-t-elle à la réalité et spécialement à la
culture
, une fois le pouvoir politique aux mains du chef ? Je voudrais esquis
126
tlérien49 considérés dans leurs rapports, avec la
culture
, au lendemain de la prise du pouvoir. Il m’apparaît que ce parallèle
127
stifier le mépris où l’on était forcé de tenir la
culture
. On fit appel à la doctrine marxiste, ou à l’honneur national menacé,
128
in, d’abord rendre sa « liberté » à la nation. La
culture
viendrait après : on la taxait pour le moment de superstructure, ou d
129
au pas (Gleichschaltung ou synchronisation de la
culture
). On réunit des masses énormes et on les enthousiasme pour la « cultu
130
s masses énormes et on les enthousiasme pour la «
culture
», c’est-à-dire non point pour telle œuvre de premier ordre, que ces
131
ur la volonté, affirmée par l’État, de fonder une
culture
nouvelle et populaire. En réalité, ce n’est pas le contenu de la cult
132
ulaire. En réalité, ce n’est pas le contenu de la
culture
proprement dite que l’on répand, mais on affirme un certain nombre de
133
éateur aussi bien qu’à l’esprit des usagers de la
culture
, la mesure prétendue universelle. Or cette mesure étant en fait celle
134
t dérisoires et dégradants dès qu’il s’agit de la
culture
. Dérision et dégradation fatales dans le cas des régimes improvisés,
135
s et nationales-socialistes dans le domaine de la
culture
. Collectivisme. — « Le bien commun passe avant le bien particulier
136
destinée d’avance, collectivement, à incarner la
culture
nouvelle sous ses formes les plus créatrices : classe prolétarienne o
137
koulak, en Allemagne de son ascendance juive.) La
culture
officielle aura pour premier objectif de développer exclusivement les
138
mais que l’on veut imposer au tout, y compris la
culture
et la morale. Ce sont les nécessités de la propagande, identiques dan
139
nation allemande, qui sont censées configurer la
culture
. 2° Or cette mesure partielle ne peut pas réussir à créer une communi
140
de la propagande est par nature contraire à toute
culture
imaginable. Il peut au plus favoriser l’instruction élémentaire des m
141
on a pu se contenter pendant longtemps d’appeler
culture
ce qui n’était que de l’instruction. En Allemagne, où la culture a de
142
n’était que de l’instruction. En Allemagne, où la
culture
a de très fortes racines populaires et où l’élite était bien plus art
143
caractéristique à cet égard. Chaque progrès de la
culture
officielle s’y traduit par un recul de la culture proprement dite : a
144
culture officielle s’y traduit par un recul de la
culture
proprement dite : aussi la grande majorité du corps professoral accue
145
sociales, injustices économiques, décadence d’une
culture
séparée du peuple et divisée contre elle-même, grabuge des factions p
146
âche-là, je vois le seul fondement d’une nouvelle
culture
européenne… b) Il est faux que nous soyons obligés de commencer par
147
s’imposent les dictatures. Du court destin de la
culture
soviétique, depuis vingt ans, ou de la culture nationale-socialiste d
148
la culture soviétique, depuis vingt ans, ou de la
culture
nationale-socialiste depuis trois ans, je n’ai pas voulu tirer un pro
149
ale de la croyance collectiviste, qui veut que la
culture
, cette création, naisse spontanément d’un état matériel ou politique
150
des longues dynasties : grands empires et grandes
cultures
qu’un grand dessein pouvait seul maintenir. Mais pour attester la pré
151
tuels. Ils révèlent l’existence d’un appel que la
culture
ne peut plus ignorer. Notons aussi que cet appel profond du siècle a
152
our l’avenir l’efficacité de notre action dans la
culture
européenne. Sinon nous serons colonisés, je n’ai pas fini de le répét
153
uge dans la perspective du but final, commun à la
culture
et aux activités les plus diverses de la nation ; je m’appuie sur ce
154
ait une crise de l’esprit, et une défection de la
culture
; et que par suite, si nous voulions rebâtir, il fallait commencer pa
155
ne éthique de l’intelligence, ou une morale de la
culture
, dans la communauté qu’il faut créer. Il serait au-dessus de mes forc
156
de deux mots, ou de deux fonctions, que toute la
culture
d’hier s’évertuait à séparer : pensée et main. « Penser avec les main
157
ntes de « l’esprit », de l’intelligence, et de la
culture
. Par cette méthode négative se précisera le sentiment que trahit ma f
158
er une volonté de confondre ce que des siècles de
culture
bourgeoise nous ont appris à distinguer et opposer : le cerveau et le
159
s de pensée58. Je ne vais pas recommander à notre
culture
décadente une cure de petits travaux manuels, quand nous avons besoin
160
er qu’elle pourrait servir d’épigraphe à toute la
culture
finissante. « Les autres forment l’homme, je le récite… » Les autres
161
is faire. On parle volontiers, mais vaguement, de
culture
. Nous avons vu quel est alors le sens du mot : c’est héritage, patrim
162
qu’il juge au nom de l’appareil interposé par sa
culture
entre la pensée et l’objet, entre le cerveau et la main, entre l’indi
163
quis » qu’on les voit faire des instruments de la
culture
: comme ils récitent correctement ! Mais dans leur style, tout est pr
164
oblème que pose la liaison de l’étatisme et d’une
culture
irresponsable. Faut-il marquer qu’un tel problème déborde largement l
165
le diplôme. Le diplôme est l’ennemi mortel de la
culture
. » 68. Lanson accorde trois lignes à Rimbaud dans une note de son ma
166
, nous l’avons dit, que nous pouvons critiquer la
culture
, ses déviations et leurs aboutissements pratiques. Notre critique n’a
167
nt. Révolution culturelle La décadence de la
culture
en Occident nous pose pour la première fois dans notre histoire le pr
168
fois dans notre histoire le problème global de la
culture
: d’où vient-elle ? — qu’est-elle ? — où va-t-elle ? Si nous persévér
169
t cette crainte n’est pas théorique. Car si notre
culture
libérale se révèle impuissante à ressaisir les secrets de sa force, e
170
udes les plus chères. Je dis que la mission de la
culture
est de conduire une révolution qui, sinon, se fera contre elle. Faire
171
les éprouvera, jusqu’au danger. Mission de la
culture
Si la démission de la culture tient, comme je l’ai démontré, à son
172
Mission de la culture Si la démission de la
culture
tient, comme je l’ai démontré, à son refus d’agir et de se risquer da
173
existent, ou que la pensée crée, la mission d’une
culture
nouvelle sera d’accepter le combat, d’assumer les conflits vitaux, et
174
ère, en illustrer les conséquences morales. Si la
culture
refuse d’agir, c’est qu’elle estime que l’action dépend du jeu de loi
175
ïque d’une doctrine de l’être en acte. La vieille
culture
et ses succédanés récents s’en remettent à l’état pour agir. La nouve
176
ts s’en remettent à l’état pour agir. La nouvelle
culture
sera celle qui exigera l’engagement du penseur en tant que penseur. É
177
uoi je demanderais ce que peut bien signifier une
culture
qui considère que l’action est indépendante de la pensée, et qu’elle
178
t se borner à décrire. Je répondrais qu’une telle
culture
est ou bien un mensonge intéressé, ou bien une de ces illusions qui s
179
nt je dis qu’il est la mesure, le fondement de la
culture
apte à régir une communauté nouvelle ? Il est bien vrai que l’acte es
180
resque tout. Surtout à l’écrivain qui parle de la
culture
; à son discours. Nous allons donc raisonner à partir de cet acte ind
181
u’il vaut la peine d’examiner ici, en tant que la
culture
que j’ai décrite la recommande. En effet, l’opposition courante du «
182
ent de son risque originel. Ce n’est point par la
culture
de l’« esprit » que l’individu se développe, mais par l’incarnation d
183
écessaire, et non seulement dans le domaine de la
culture
, est d’abord une question de mots. On demande des mots d’ordre ? Enco
184
ritons d’une faillite sociale, c’est-à-dire d’une
culture
et d’une économie qui n’ont plus de mesure commune depuis cent-cinqua
185
res moraux de son activité, dans le domaine de la
culture
. Mais j’indiquerai les suites communautaires du principe personnel, t
186
e un péché, mais comme une vertu glorifiée par la
culture
« distinguée », et codifiée légalement par le système capitaliste. En
187
s mouvements sociaux et politiques, domaine où la
culture
que j’attaque situe l’action, au sens où elle l’entend. Mais cela m’e