1 1940, Mission ou démission de la Suisse. Avertissement
1 des sujets variés en apparence : protestantisme, culture , neutralité, fédéralisme et défense de la Suisse. Si je me décide à r
2 ient ensuite une conférence sur la Bataille de la culture  : synthèse rapide des éléments sociaux, culturels et spirituels qui d
2 1940, Mission ou démission de la Suisse. La bataille de la culture
3 devant lequel je m’étais engagé à disserter de la culture … Un sentiment d’absurdité et d’impuissance m’envahit. Quel rapport po
4 e salle bien chauffée, et je leur parlerais de la culture … Quel sens pouvait avoir une conférence, au milieu des angoisses et d
5 je voudrais vous dire ici. En effet : ou bien la culture est une affaire d’agrément, un ensemble de spécialités paisibles, un
6 sque la situation devient sérieuse ; — ou bien la culture est action, création et bataille réelle, et alors il faut en parler,
7 it est significatif. Il prouve que nous tenons la culture pour quelque chose d’un peu moins sérieux que l’action, ou que la gue
8 se qui met en question les fondements mêmes de la culture en Occident. Je voudrais vous montrer ce soir que cette crise n’est p
9 lle bien plus vaste, la millénaire bataille de la culture . L’adversaire est en nous S’il y a bataille, c’est donc qu’il y
10 de confondre l’un des partis avec la cause de la culture , l’autre étant le parti de l’anti-culture. Ce genre d’opposition est
11 , et avant tout, de la reconnaître14. Défendre la culture contre elle-même et contre nous ; attaquer ses ennemis en nous ; voil
12 t constaté pareil écart entre les créations de la culture et les produits de consommation destinés à l’usage des masses. Tel gr
13 travailleront pour la paix. Mais l’état de notre culture est tel que l’invention sera utilisée pour détruire cette paix, préci
14 méchanceté des hommes : c’est l’esprit même de la culture moderne, et son défaut de sagesse générale qui se trouve ici mis à nu
15 ce fondamental de notre société et aussi de notre culture  : c’est une absence totale de vues d’ensemble. Ce qui nous manque abs
16 de la guerre. Le divorce a été prononcé entre la culture et l’action, entre le cerveau et la main. Les résultats de ce divorce
17 is le plus décisif, sans doute, est celui-ci : la culture apparaît aujourd’hui comme une activité de luxe, et l’action seule es
18 uve tout naturel de se priver de dessert. Oui, la culture est devenue pour nous quelque chose comme une friandise. Elle n’est p
19 essor fulgurant de l’action ? Et que va faire la culture  ? Il semble que la société devienne trop gigantesque pour être dominé
20 ous allons découvrir le grand ennemi intime de la culture , c’est chez les philosophes et les penseurs qu’il s’est d’abord manif
21 rejoignons le temps présent. Dans une cité où la culture n’a plus en fait l’initiative, ce sont les lois de la production et d
22 s nécessités à notre pensée impuissante. Quand la culture ne domine plus l’action, c’est l’action qui domine la culture, mais u
23 omine plus l’action, c’est l’action qui domine la culture , mais une action qui ne sait pas où elle va ! Et la société à son tou
24 t rien dans le monde de l’esprit. Et dès lors, la culture en chômage se corrompt rapidement, s’asservit. Je vous donnerai un ex
25 tidiennement. Le fondement et le symbole de toute culture , c’est le langage. Or nous assistons aujourd’hui à une extraordinaire
26 res, c’est la raison humaine, ou l’ensemble de la culture . Pour celui-ci, l’esprit signifiera le luxe des délicats, et pour cet
27 ve à une pareille décadence des lieux communs, la culture est à l’agonie. Mais en même temps, la vie sociale et politique devie
28 ent à hauteur d’homme ? Un monde où la pensée, la culture et l’esprit, soient de nouveau capables d’agir ? Et quelle est l’atti
29 onnelle. Voici donc le dilemme où nous placent la culture actuelle et le monde actuel : ou bien tu veux rester toi-même, mais a
30 les intellectuels que chez les amateurs de vraie culture , les lecteurs, le public cultivé. Car c’est de ce changement d’état d
31 e repenser une société. Raisons d’espérer : la culture et les groupes Je voudrais vous dire, maintenant, les raisons que
32 premiers succès remportés, dans la bataille de la culture moderne, par l’esprit créateur sur l’esprit fataliste. Ce qui paralys
33 particulièrement libérateur pour la pensée et la culture en général, dans notre époque totalitaire. Nul n’ignore, en effet, qu
34 e, que c’est encore et de nouveau possible. Notre culture libérée de la superstition des lois fatales peut envisager de nouveau
35 ansformations sociales qu’il provoquait. Comme la culture , elles ont renoncé à diriger, à avertir, à orienter. Et c’est là le s
36 sont le type même des groupes au sein desquels la culture d’Occident a toujours trouvé ses mesures. Bien d’autres groupes, je l
37 du problème, c’est de prévoir pour la cité et la culture une structure fédéraliste. Le fédéralisme, en effet, suppose des peti
38 cte qui la rend sérieuse. Refaire un monde et une culture sur la base de la diversité des personnes et des vocations, c’est auj
39 çon fatale du gigantisme et de la démission de la culture . C’est la faillite des systèmes centralistes et de l’esprit d’uniform
40 lement valables pour ceux qui veulent défendre la culture , et pour ceux qui veulent rester Suisses. La guerre actuelle m’appara
41 iste en politique et dans tous les domaines de la culture , le seul avenir possible de l’Europe. Le seul lieu où cet avenir soit
42 atastrophes cosmiques. La vie de la cité et de la culture , ce sera toujours une bataille. Entre l’esprit de lourdeur, comme dis
3 1940, Mission ou démission de la Suisse. Neutralité oblige, (1937)
43 groupant sous trois chefs principaux : opinions, culture et armée. 1. L’opinion suisse, telle que la traduisent nos journaux e
44 juger dans une perspective européenne. (Nos trois cultures nous y préparaient, nous y contraignaient même en quelque mesure.) Ma
45 c’est cela que nous sommes dès maintenant. 2. La culture . Je ne l’envisagerai ici que sous l’angle particulier de nos responsa
46 avec raison sur le fait que nous n’avons pas une culture nationale unifiée, mais des cultures diversifiées, régionales ou étra
47 avons pas une culture nationale unifiée, mais des cultures diversifiées, régionales ou étrangères. Une fois de plus, c’est là no
48 y perdons ce qui fait notre valeur propre dans la culture de langue française ; et d’autre part, en nous refusant aux contacts
49 . Et surtout qu’on ne déplore pas le fait que les cultures des Suisses ne forment pas une culture homogène. Elles forment quelqu
50 t que les cultures des Suisses ne forment pas une culture homogène. Elles forment quelque chose de moins grandiose, mais peut-ê
51 peut-être de plus conforme à l’essence même de la culture  : un microcosme des valeurs que les nations qui nous entourent ont il
52 attement du cœur de l’Europe. Vouloir créer une «  culture suisse », ce serait trahir notre mission, ce serait le péché même d’i
53 e notre grandeur culturelle est de n’avoir pas de culture suisse, mais seulement une culture européenne ? On nous a donné par-d
54 n’avoir pas de culture suisse, mais seulement une culture européenne ? On nous a donné par-dessus un Jérémie Gotthelf et un Ram
55 n. Mais deux poètes « enracinés » ne font pas une culture suisse. Ce sont deux vocations isolées, et la culture suppose une sui
56 ure suisse. Ce sont deux vocations isolées, et la culture suppose une suite, un progrès, un milieu, un écho. Je me représentera
57 fait, par le moyen de la Suisse, une assez belle culture européenne25. Je ne vois pas pourquoi nous douterions d’une tradition
58 uffons dans le moyen ; mais au niveau de la vraie culture , nous pouvons être les moyens de la grandeur future de l’Europe. (Il
59 on pourrait apporter à nos institutions de haute culture , à nos savants, artistes ou écrivains, les moyens d’assurer au pays u
60 té du budget militaire, un important budget de la culture . Je ne dis pas de l’instruction, mais de la culture. Et je l’appeller
61 lture. Je ne dis pas de l’instruction, mais de la culture . Et je l’appellerais volontiers le budget de la conscience fédérale.
62 asepsie qui tue les germes de toute création. (La culture suppose plus de folie, suppose des contaminations multipliées, des in
63 ons fécondes entre les êtres, une circulation des cultures , une respiration des âmes. Et ceci qui est le plus important : des po
64 e Ferrero ou Thibaudet ; agence de liaison de nos cultures grâce à la très remarquable Revue de Genève de Robert de Traz ; cen
4 1940, Mission ou démission de la Suisse. La Suisse que nous devons défendre
65 plus grande méfiance à l’endroit de la véritable culture . Ils ont horreur de tout ce qui leur paraît compliqué. Ils jugent sus
5 1940, Mission ou démission de la Suisse. Esquisses d’une politique fédéraliste
66 e l’État ; intellectuellement à l’une des grandes cultures voisines ; etc. et cela en toute conscience et authenticité ; non seu
67 temps celles de la religion des citoyens, de leur culture , de leur honneur, de leur amour… sinon de leur avidité. Construire la
6 1940, Mission ou démission de la Suisse. Appendice, ou « in cauda venenum » Autocritique de la Suisse
68 i, il y a longtemps, tout au haut de la pente… 6. Cultures . — C’est quand on doute de soi qu’on a peur du voisin. Les Romands qu